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Chapitre XIV : Meilleur escrimeur
Des hommes de la Marine surgirent dans la
calme taverne du village où Mihawk, Opale et Lily logeaient depuis
deux semaines. L’hôtelier regarda surpris le groupe entrer, puis se
diriger vers lui.
« Un pirate recherché du nom de Mihawk
Delacure logerait dans cette auberge, déclara l’un d’eux,
visiblement haut gradé. Amenez nous à lui sur le champ. »
Le
tavernier acquiesça d’un signe de tête, visiblement surpris. Ce
jeune homme qu’il hébergeait chez lui depuis un moment était donc un
pirate ?
« Pardonnez moi, déclara l’aubergiste. Vous parlez
bien de ce jeune homme à la noble apparence ? »
Pour toute
réponse, le chef des Marines plaqua sur le comptoir une
photographie.
« ... C’est bien lui, murmura le tavernier en
regardant la photo. Suivez moi... »
Le tavernier les
conduisit à l’étage, et frappa à une porte.
« Qui est ce ?
demanda une voix dans la chambre. - Monsieur Delacure, quelqu’un
voudrait vous voir... »
Mihawk dans la chambre, regarda Lily
qui lui jetait un air interrogateur, et Opale qui marchait dans la
pièce d’un air curieux. Le jeune homme fit un signe de tête, et
immédiatement, Lily prit Opale dans ses bras, et alla dans la salle
de bain.
« J’arrive... »
Une fois la porte de la
salle de bain adjacente refermée, Mihawk ouvrit la porte qui servait
d’entrée à sa chambre. Il vit le groupe de Marine dans le couloir.
« Mihawk Delacure, déclara le chef. - En personne,
répondit le jeune homme. Que me voulez vous ? - Nous avons reçu
l’ordre de vous retrouver... »
Mihawk fronça les sourcils.
« Pourrais je savoir pourquoi ? - Suite à la lettre que
vous avez envoyée... Je vous annonce que votre audience devant les
hauts rangs de la Marine aura lieu le Vendredi 28, à 15h30, au
palais de Marie-Joa... C'est-à-dire dans trois semaines. Nous vous
annonçons que votre candidature a été retenue... »
Mihawk
demeura impassible, mais souriait intérieurement. Le soldat de la
Marine tendit un papier.
« Votre convocation, à présenter
dès votre arrivée sur l’île. Si vous la perdez, nous ne pourrons
rien contre une éventuelle arrestation. - Je serais là-bas à
l’heure dite, déclara Mihawk. - Sur ce, je vous quitte, ma
mission est terminée. Et voici un Eternal Pose pour Marie-Joa... »
L’homme donna un Eternal Pose à Mihawk dans un sourire, puis
il marcha vers les escaliers. Le groupe de la Marine repartit aussi
vite qu’il était arrivé. Lily ouvrit la porte de la salle de bain,
regardant Mihawk qui s’était assis sur le lit, après avoir refermé
la porte.
« Monsieur ?... Vous... - Ce n’est que le
début, Lily... Il ne faut pas crier victoire trop vite. »
Opale marcha jusqu’à son père, le regardant avec ses yeux
dorés.
« Papa, travail ? - Oui, Opale... C’était pour
mon travail. »
Le jeune homme soupira, puis porta son regard
sur Lily.
« En attendant, je vais vous conduire à un endroit
sécurisé. - Bien, Monsieur... Où est ce ? - Selenia. -
Je ne connais pas cette île. - Voilà pourquoi c’est un lieu
sécurisé. Aucune base de la Marine, île petite et peu connue. J’y ai
un manoir. »
Lily acquiesça d’un signe de tête, et commença
à ranger ses affaires dans un sac.
***
« Nous y
voici... »
Avec un petit bateau de pêche acheté d’occasion,
Mihawk, Lily et Opale finirent par arriver à Selenia. Il restait à
présent deux semaines pour le jeune homme pour se préparer, et aller
à Marie-Joa. Il conduisit Lily et Opale devant un immense manoir, à
l’air abandonné. Le lierre courait sur les murs, et des mauvaises
herbes poussaient dans le gazon.
« Il y a juste le manque
d’entretien extérieur, et il doit y avoir une invasion de poussière
à l’intérieur, déclara Mihawk. Je ne peux malheureusement pas rester
ici plus longtemps. - Comment ? - Le temps que j’aille à
Marie-Joa, je préfère partir dès maintenant... J’en suis désolé,
Lily. »
La vieille femme sourit, et tapota amicalement
l’épaule de Mihawk.
« Monsieur, à votre retour, vous verrez
que je suis une véritable fée du logis... Je vous souhaite bonne
chance, et revenez avec ce poste ! - Merci Lily... Prenez soin
d’Opale pendant mon absence. - Vous pouvez compter sur moi,
Monsieur. - Bonne chance, Papa ! »
***
Vendredi
28, 12h36... C’est à cet instant précis que Mihawk posa pied à
terre, sur l’île de Marie-Joa. Dominant l’île, un immense palais...
là où Mihawk devait se rendre. Il serra sa convocation dans sa main,
regardant devant lui, fin prêt au rendez-vous. De chaque côté de la
route principale, des files de soldats de la Marine. Certains
chuchotements s’élevaient des rangs. Le jeune homme regardait cette
légère agitation d’un air méfiant.
« Jeune homme, pourrions
nous savoir ce que vous faites ici ? »
Un homme de la
Marine, hautement gradé, vu ses imposants galons et ses diverses
médailles, et son long manteau qui pendait.
« J’ai une
audience à passer, répondit Mihawk en tendant sa convocation. -
Voyons voir... »
L’homme de la Marine prit le papier,
regardant la convocation. C’est alors qu’il leva une main, lâchant
la convocation par terre.
« Vous moquez vous de moi, jeune
homme ? Cette convocation est une fausse. - Quoi ??? - Il
n’est pas tamponné, pas signé. - C’est complètement faux !!! »
S’exclama Mihawk qui regardait le papier à ses pieds.
Il
resta bouche bée, en voyant le bas de la feuille. La signature et le
tampon officiel avaient disparu ! Il était certain d’avoir vu
signature et cachet la veille...
« Capturez moi ce pirate
!!! »
Mihawk dégaina immédiatement, tandis qu’une foule
d’hommes de la Marine, sabres sortis, fonçaient vers lui.
«
C’est un coup monté ! Pensa t-il. J’aurais dû me méfier !!! »
Un groupe bondit sur lui... Mais fut immédiatement repoussé
avec force par le pirate, qui combattait élégamment.
« PAS
DE PITIE !!! TUEZ CE PIRATE S’IL LE FAUT !!! »
Mihawk leva
les yeux vers une vague de Marines qui fonçait droit sur lui, et il
sentit une balle lui frôler le bras. Il se mit à courir vers le
quai...
« Non !!! »
Son bateau avait été coulé.
Aucun moyen de fuir. Il prit son épée à deux mains, puis se tourna
vers les Marines.
« FALCON’S WAVE !!! »
Le jeune
homme sembla disparaître, sous les yeux étonnés des Marines...
Pourtant, un courant d’air se fit ressentir dans les rangs, et
certains Marines se retrouvèrent à terre dans un flot de sang.
« Surtout, ne pas les tuer, pensa Mihawk, sinon, je ne
ferais qu’augmenter ma prime... »
***
« Il va
bientôt être l’heure, déclara un vice-amiral. - Ca va en faire
un de moins, répondit un autre. - Ce sera moins dur pour la
sélection du Capitaine Corsaire, déclara un autre vice Amiral. -
Aucun n’est arrivé à son rendez vous, rappela le premier. Qu’en
pensez vous, Amiral Sengoku ? - Ne vendez pas la peau de l’ours
avant de l’avoir tué » répondit le concerné.
L’Amiral
commandant en chef de la Marine leva les yeux vers une pendule,
accrochée sur l’un des murs de la vaste sale.
« Voyons donc
les capacités de ces rebuts, avant de rabaisser encore plus leur
statut... »
Plus qu’une minute... 15h29... L’Amiral
regardait la trotteuse commencer un nouveau tour du cadran, prête à
faire arriver l’heure de l’audience. Le jeune Mihawk Delacure
n’était pas là... Trente secondes...
« Il ne viendra plus,
déclara un vice-amiral. Rayons ce Mihawk Delacure de la liste. -
Ne jamais crier victoire trop vite » déclara Sengoku d’un air calme.
Dix...
« Ha... ha... ha.. »
Neuf...
« Par ici ! »
Huit... Sept... Six...
L’amiral releva la tête vers la grande porte de la salle de
réunion.
Cinq... Quatre... Trois...
« EH VOUS !!! »
Deux... Un...
CLAC !!!
« Ha... ha... ha... »
La porte venait de s’ouvrir à la volée, laissant apparaître
un jeune homme, couvert de sang et de blessures.
« Je... je
suis... Mihawk Delacure... - Vous êtes ponctuel, jeune homme,
déclara Sengoku. Un bon point pour vous... ??? »
Mihawk
venait de s’écrouler par terre, souffle haletant, inconscient.
Sengoku soupira.
« Je crois que ce pirate a mérité un peu de
repos... Ah ! Vous revoilà, vice-Amiral. »
L’homme qui avait
« accueilli » Mihawk au port avec ses hommes venait d’entrer dans la
pièce, couvert de blessures.
« Il n’a tué personne... Mais
les médecins vont avoir du pain sur la planche. »
Mihawk, à
terre, rouvrit les yeux, et se mit en position assise.
«
Pardonnez mon retard... - Vous êtes arrivé dans cette salle à
l’heure dite, déclara Sengoku. Comment vous sentez vous après cette
épreuve. - Comment ??? »
Mihawk leva les yeux vers
l’Amiral en chef... Un mouton vint tout à coup flairer le jeune
homme.
« Mêêêêêêêêêh ! - Flocon, écarte toi de ce
pirate... - Vous avez parlé d’une épreuve ? s’exclama Mihawk
d’un ton colérique. - Il s’agit en effet d’une épreuve, jeune
homme. »
Mihawk sursauta, et tourna sa tête vers la porte.
Un vieil homme plutôt maigre, chauve, avec des lunettes rondes, et
habillé d’un kimono blanc, venait de pénétrer dans la salle. Sengoku
ouvrit de grands yeux.
« Vous prenez part à la réunion ?
- Le gouvernement est tout aussi concerné que la Marine dans
l’élection d’un Capitaine Corsaire. Nous, les Cinq Doyens, nous ne
vous laisserons pas prendre de décision sans notre avis. Que
deviendrait notre monde sans l’avis de chacun des pouvoirs ? -
En effet, dit Sengoku en baissant les yeux vers Mihawk. Mais ce
jeune homme n’a pas l’air en état de combattre. »
Mihawk vit
le vieil homme mettre sa main sur la garde d’un sabre, ressemblant
comme deux gouttes d’eau à un Kitetsu.
« Et ? Un Capitaine
Corsaire ne doit montrer aucune faiblesse, sinon, comment voulez
vous que les pirates les craignent ? - Si pour devenir corsaire,
je dois combattre jusqu’au bout... Je le ferais... »
Mihawk
venait de se relever, et avait dégainé son sabre, couvert de sang.
Le doyen ne dit rien, regardant d’un air impassible le jeune pirate.
Il dégaina son katana, et le tint devant lui en position verticale.
« Qu’as-tu à gagner, jeune homme ? - La paix et la
tranquillité... »
Le Doyen sourit... Puis leurs lames
s’entrechoquèrent.
« Vice Amiral Ao Kiji, tenez vous prêt si
ça venait à tourner mal, dit Sengoku en s’adressant à un homme
gigantesque, qui avait posé sa tête sur la table en fermant les
yeux. - Oui, Monsieur... »
Mihawk avait face à lui un
adversaire tenace. Ce vieil homme n’en avait pas l’air, mais ses
coups renfermaient une grande puissance, et étaient tous d’un précis
incroyable. Le jeune homme sentait ses dernières forces le
quitter... Mais il se battrait jusqu’au bout.
« J’ai vaincu
un bon millier de soldats de la Marine pour arriver jusque là, pensa
Mihawk. Ce n’est pas là que je vais abandonner... Opale... Elena,
soyez fières de moi... »
Mihawk sentit le sabre de son
adversaire le transpercer... Au moment où celui-ci retira la lame de
son corps, le jeune pirate donna un puissant coup dans l’arme,
réunissant ses dernières forces...
« !!! Comment ??? »
Le sabre du doyen vola dans la pièce, tandis que le sabre de
Mihawk se fendit en une dizaine de morceaux. Même Sengoku ouvrit de
grands yeux.
« Ce brigand a réussi à le désarmer ? »
Mihawk leva la tête vers le doyen, qui restait immobile,
fixant le jeune pirate dans les yeux... Le jeune homme sentait le
goût du sang dans sa bouche.
« .. Alors... cette épreuve
est... finie ? - Vous vous sortez victorieux de cette bataille,
jeune homme, déclara le doyen. Malgré vos blessures, vous avez
continué le combat... ? »
Mihawk tomba à genoux, une main
plaquée sur la blessure qu’il avait reçu du doyen. Un filet de sang
coulait de sa bouche.
« Je ne vais pas abandonner maintenant
! S’exclama-t-il intérieurement. J’ai gagné ce combat... »
Mihawk essaya de se relever, mais il sentit quelque chose de
glacé dans son dos, puis sentit son corps entier se geler l’espace
d’un instant, puis plus rien... Le jeune homme était devenu une
statue de glace.
« Merci, Vice Amiral Ao Kiji » dit Sengoku.
***
Des ténèbres... Toujours des ténèbres. Il ne
pouvait rien voir d’autre... Pourtant, il entendait clairement une
voix lointaine résonner dans sa tête.
« Réveillez vous... »
Les ténèbres commencèrent à se dissiper... Encore un
effort... Il sentait ses paupières lourdes comme du plomb... Mais il
devait ouvrir les yeux... la première chose qu’il vit fut un décor
flou... le brouillard se dissipa. Il était dans une vaste pièce, sur
un lit à baldaquin. Penché vers lui, un homme avec l’uniforme de
médecin. Un vieil homme moustachu, qui semblait loucher légèrement.
« ... Quel jour somme nous ? - Dimanche 30, Monsieur...
On peut dire que vous êtes solide ! »
Mihawk se redressa,
mais porta immédiatement une main à sa blessure dans une grimace de
douleur.
« Doucement, ne faites pas de geste brusque ! -
Où suis-je ? - Au palais de Marie-Joa ! Vous vous souvenez ?
- Oui... Je ne suis pas emprisonné ? - Bien loin de là,
jeune homme ! S’exclama le médecin dans un sourire. Tenez, buvez ça
! »
Le médecin tendit un verre d’aspirine à Mihawk.
« Solide, vous en avez ma parole ! Déclara le médecin en
allant vers la porte. Avec les blessures que vous avez reçu... J’ai
dû retirer trois plombs de votre corps... - Je vois... -
Restez allongé surtout ! Je reviens ! »
De toute façon, mal
comme il avait, Mihawk ne se sentait pas d’attaque pour courir un
cent mètres. Il but le verre d’aspirine. Il sentait encore son
esprit dans le vague... Le jeune homme posa sa tête sur le moelleux
oreiller... Ca lui rappelait son manoir... Luxe, calme,
tranquillité... Des images lui revinrent en tête... Sa main
ensanglantée posé sur la blessure béante... L’impression que son
champ de vision s’assombrissait peu à peu... Le doyen qui le
regardait sans broncher... Puis ses membres qui se gelaient à une
incroyable vitesse, couverts de glace... Puis le noir dont il venait
de sortir. Il n’avait donc dormi que deux jours... Il était couvert
de bandages.
« Monsieur Delacure... »
Une femme
venait d’entrer dans la pièce. Longs cheveux bleus marine, en tresse
dans son dos, yeux verts, plutôt belle aux yeux de Mihawk.
«
A qui ai-je l’honneur ? demanda le jeune homme. - A une simple
secrétaire de Marie-Joa, Julia Fullboard. - Enchanté... A qui
dois je la visite d’une si ravissante femme ? - Au fait que nous
soyons Dimanche. - ... Soit... Pourquoi cette visite ? -
Maintenant que vous êtes réveillé, j’ai ordre de vous informer de
certaines choses. Et vous pourrez me poser toutes les questions que
vous voudrez, hormis mon adresse et mon numéro d’escargophone. -
Voilà qui est bien dommage... - ... Maintenant, vous voici au
poste de Capitaine Corsaire, et provisoirement au rang de meilleur
escrimeur au monde. - Voyez vous ça... murmura Mihawk en
souriant. Il me suffisait de battre un senior pour atteindre ce but
? - Ce senior comme vous dites, est l’un des Cinq Doyens du
gouvernement mondial. Jadis, il était un grand escrimeur, le
meilleur. Cela fait depuis un moment qu’il n’a pas combattu... ce
qui explique votre titre provisoire de meilleur escrimeur au monde.
Le désarmer dans l’état où vous étiez lui a suffi pour être persuadé
de vous donner le poste vacant de corsaire. - ... Pourquoi avoir
faire passer une telle épreuve où j’ai failli laisser ma peau ?
- C’était pour tester vos capacités de combat, voyez vous,
déclara la secrétaire, le poste de Corsaire ne revient pas à
n’importe qui... Nous ne vous aurions pas tué. - Laissez moi
rire... J’ai bien senti les plombs me rentrer dans le corps et les
sabres me trancher. - Un Vice Amiral vous surveillait durant le
combat, Ao Kiji. Si les choses avaient mal tourné durant le duel au
port, il aurait pris les choses en main... Mais vous ne seriez pas
dans cette chambre, mais dans l’infirmerie d’une prison. - ...
Que s’est il passé avant que je ne perde connaissance ? Demanda
Mihawk. Je me suis senti parcouru par un froid mordant, et plus
rien. - C’était le Vice Amiral Ao Kiji, déclara la secrétaire.
D’une façon, vous lui devez la vie. Il vous a congelé. - Quelle
sensation agréable de se sentir comme dans un congélateur... -
Le fait que vous ayez été gelé a permis d’arrêter votre hémorragie
le temps que le médecin arrive. D’ailleurs, vous lui avez donné
beaucoup de travail, avec tous les soldats que vous avez mis à
terre... Et vous avez fait preuve d’une grande bonté en les
épargnant tous. - Je voulais à tout prix avoir ce poste... -
Cela se voyait... Je vous laisse vous reposer... Au fait... »
La secrétaire posa un paquet en tissu sur la table de
chevet.
« Je devais vous rendre ça. Au revoir. »
La
femme partit, laissant Mihawk seul. Le jeune homme prit le paquet,
puis le déballa... sous ses yeux, son épée, brisée en une dizaine de
morceaux. Il ferma les yeux. Son épée n’avait pas tenu le coup...
***
« Par les pouvoirs qui me sont conférés, je
nomme Mihawk Delacure, ici présent, Capitaine Corsaire. »
Sengoku se rassit. Autour de la table... Sept autres
personnes, parmi lesquelles Mihawk. Mihawk, qui se tenait fier à
cette table, ne laissant rien paraître de ses réels sentiments.
Certains autres corsaires le regardaient, d’autres se chuchotaient
des mots à l’oreille, avant de rire discrètement en regardant le
jeune homme, qui demeurait impassible aux moqueries. Il avait
atteint son but, non sans difficulté... Mais il avait réussi...
Discrètement, dans ses mains jointes devant lui, il regardait un
médaillon... Avec une photographie d’Elena caché à l’intérieur...
Ainsi, la réunion prit fin. Les six autres Corsaires toisaient
Mihawk du regard, un sourire moqueur sur leurs lèvres.
« Il
a bien dit un escrimeur, ça ? Murmura l’un d’eux en regardant l’un
de ses compatriotes. - C’est ce que j’ai cru entendre...
Pourtant je ne vois rien accroché à sa ceint... »
Le
corsaire se tut, en voyant le regard perçant de Mihawk, terriblement
inquiétant. D’ailleurs, les deux corsaires moqueurs n’osèrent dire
mot, et détournèrent leur regard.
« Je ne perdrais pas ma
place... Je vous montrerais que je ne suis pas un simple pirate...
Mais leur pire cauchemar... Pour garder ma place. »
***
Selenia... Plus de trois mois étaient passés, et aucune
nouvelle de Mihawk. Lily regardait par la fenêtre de la chambre
d’Opale, qui s’était endormie. La mer était calme, les rayons de la
lune se reflétaient sur cette étendue d’eau infinie...
«
Faites qu’il ne soit rien arrivé à ce brave jeune homme » Murmura
Lily, ses mains liées devant elle comme pour prier.
La
vieille femme soupira, puis regarda à nouveau par la fenêtre...
Tiens ? Elle remarqua au loin comme une lueur sur l’eau... Une lueur
froide, provenant d’un point sombre. Un bateau ? Un frisson
parcourut l’échine de Lily... Etait-ce... ? La vieille femme se
leva précipitamment, et de sa vitesse habituelle, parvint à la plage
en deux minutes. Lueur verte, deux lueurs vertes, et le bateau
approchait. Un bateau noir, sombre, un mât qui se dressait, tel une
croix... des voiles d’un noir profond. Lily se sentit effrayée à la
vue d’une telle embarcation... A bord, une personne était assise,
tête basse, mains posées sur les genoux... La personne en question
leva ses yeux vers Lily, qui se retint d’hurler.
« Mon...
Monsieur !... Vous m’avez fait peur ! »
Le jeune homme se
leva, puis bondit à terre.
« Bonsoir, Lily... »
La
vieille femme sourit, mais cessa en voyant l’expression de Mihawk.
« Monsieur... Que vous est il arrivé ?... Pourquoi avez-vous
mis tout ce temps avant de revenir ? Et vous avez l’air si
différent... - J’ai rencontré quelques difficultés sur ma
route... Et cela a dû me durcir au niveau du caractère... - Et
ce poste ? »
Mihawk sourit.
« Je l’ai eu... »
Lily sourit, et essuya une larme.
« J’ai eu si
peur... Si peur de ne plus vous revoir... Opale avait si hâte de
vous revoir, mon cher monsieur ! - Comment va-t-elle ? -
Elle va très bien... Elle a grandi depuis votre départ ! Je vais
aller la réveiller ! - Lily, laissez la dormir... Je lui ferais
la surprise demain matin... Et le voyage m’a beaucoup épuisé. -
Bien monsieur... Je vais porter vos affaires jusqu’au manoir...
- Merci, Lily... »
Mihawk partit vers le manoir, tandis
que Lily regarda à bord du navire.
« Qu’est ce que... »
La femme souleva avec difficulté... une épée. Une épée à la
lame noire, comme les ténèbres. L’arme était lourde, et était plus
grande que la vieille femme.
***
Mihawk, sur son
lit, regardait le plafond, perdu dans ses pensées...
« Je
fais le deuil de mon passé, à présent... Depuis le jour de mon
admission au poste de corsaire... j’ai l’impression d’être une autre
personne... »
Le jeune homme ferma les yeux.
«
Elena... J’espère que mon choix te convient. Si j’ai fait tout ça,
c’est pour l’amour que je te porte, même si tu n’es plus là... Ces
sacrifices, je les ai fait pour Opale... Pour la voir grandir, pour
pouvoir être auprès d’elle. Je ne regrette rien. J’ai souffert pour
arriver jusque là, mais j’ai réussi, et je ne reculerai pas... J’ai
réalisé mon rêve, j’ai accompli mes désirs... Encore faut-il que je
fasse mes preuves pour être réellement le meilleur escrimeur au
monde. »
Fin du Flash Back
Les pirates restèrent silencieux, tandis que
Lily avait fermé les yeux, les images du passé lui étaient revenues
soudainement, sans raison particulière.
« Ca va, madame ? »
demanda Chopper d’un air inquiet.
Lily sembla soudain sortir
de sa rêverie.
« Ah... désolée, j’avais la tête ailleurs...
Je suis donc la nourrice d’Opale. Le seul parent d’Opale encore
vivant, c’est Monsieur Delacure. - Pauvre Opale, murmura Sandy.
- Blondinet, fais gaffe, tu vas avoir de la morve sortant du nez
si ça continue... Ca va pas t’arranger. - Répète, Tête de
Poireau ?! - La vérité blesse ? »
Les deux garçons se
retrouvèrent assommés par Nami.
« Fermez-la, vous deux...
- Je vais vous laisser, dit Lily. Je dois préparer le dîner pour
ce soir ! - YEAH !!! S’exclama Luffy l’eau à la bouche. C’est
prêt ??? - Abruti... » Murmura Nami.
Lily referma la
porte de la chambre, et vit Opale aller à sa rencontre.
«
Lily ? - Oui, Mademoiselle ? - Est-ce que... Tu peux venir
cinq minutes ? Murmura Opale. J’aurais besoin d’aide. - Bien,
Mademoiselle ! »
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