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Chapitre X : Chaleureux
accueil...
Silence pesant parmi les membres
d’équipage. Nami pleurait en serrant Chopper dans ses bras. Pipo
faisait une crise d’épilepsie habituelle. Sandy et Luffy restaient
bouche bée, tout comme Zorro, encore choqué par la révélation, et
Robin fermait les yeux.
« Je le confirme, voici ma fille...
Je ne le nie pas. »
Opale baissa la tête, visiblement gênée,
et désolée.
« Un bien étrange lot de marins, reprit Mihawk
d’une voix insondable. Trois d’entre eux recherchés... Et leur tête
à eux trois me rapporterait au moins six mois d’immunité, si le
Gouvernement reste aussi difficile. Beaucoup plus s’ils se montrent
sociables... - Père, je... - Nico Robin, je suppose ? »
La femme ouvrit les yeux, fixant Mihawk.
«
L’assistante de ce cher Sir Crocodile... Quel choc cela lui ferait
en vous voyant dans l’équipage de celui qui l’a vaincu. -
Père... - Je n’ai pas apprécié la façon dont vous avez accueilli
Opale lorsque je lui avais confié la mission de porter un message à
Crocodile... »
Flash back
Rain Dinners, Casino de Rainbase, Sandy Island, Alabasta.
Une jeune fille pénétra dans le casino. Elle ne devait pas avoir
plus de quatorze ans, mais avait l’air sûre d’elle. Lunettes de
soleil sur le nez, elle entra... Mais un vigile vint à sa rencontre.
« Vous êtes mineure... Sortez d’ici. - J’ai affaire ici,
répondit la fille d’une voix calme. Je veux parler à Sir Crocodile.
- Et puis quoi encore ? Si tous ceux qui voulaient voir Sir
Crocodile était autorisés à le rencontrer, il y aurait une queue
monstre... »
Opale soupira, et retira ses lunettes. Le
vigile se figea.
« Ah, sois la bienvenue, petite... -
Encore un qualificatif du genre, je vais te montrer de quel bois se
chauffe la petite... »
Le vigile déglutit, et invita Opale à
le suivre. Ils passèrent une porte ‘interdit au public’, qui donnait
sur un couloir. L’homme désigna la route à suivre, et Opale, d’un
air totalement indifférent, avança, vers une porte.
«
Fufufu... »
Opale sursauta, et prit sa lance qu’elle avait
habilement caché sous sa cape. Elle se retourna, et vit une femme,
coiffée d’un chapeau, l’air mystérieux, l’observer.
« A qui
ai-je l’honneur ? demanda Opale en rangeant son arme. - Ne sois
pas si curieuse, jeune fille. Que fais tu ici ? - Cela ne vous
regarde pas... - Je suis l’assistante de Sir Crocodile. Tu le
cherches ? »
Opale, derrière ses lunettes de soleil,
regardait d’un air calme la femme.
« Où puis-je le trouver ?
- Qui es-tu ? - Opale Delacure... - Tu m’en diras
tant... »
Une main apparut sur la tête d’Opale, qui ne
comprit pas immédiatement. Ses lunettes tombèrent par terre.
« Maintenant, je te crois, petite... - J’ai un message
pour Sir Crocodile de la part de mon père. Conduisez moi à lui.
- Non. - ??? - J’ai dit : non. - Et pourquoi ? -
Je suis en quelque sorte le bras droit de Crocodile, comme toi tu es
le bras droit de Mihawk aujourd’hui. - Quel rapport ? - Si
Mihawk avait un message à porter à Sir Crocodile, il n’avait qu’à
venir de lui-même. »
Opale voulut dégainer, mais des mains
retinrent ses bras, et quelque chose la poussa par terre. Allongée
sur le ventre, Opale essaya de se relever... Mais elle remarqua avec
stupeur des mains sorties du sol, qui la retenaient à terre.
« Lâchez m... »
Les doigts d’une main appuyèrent les
joues d’Opale, et releva son visage vers Robin.
« Fufufu...
Dis moi ton message. - Non... Je dois... le dire à Sir Crocodile
en personne... - Allons donc, petite insolente. Qu’est ce que
ton père aurait à dire à Crocodile ? »
Robin prit un faux
air de quelqu’un en train de réfléchir.
« Ah... ‘Méfiez
vous, vous feriez mieux de vous calmer avant que le gouvernement ne
s’en charge‘, ou quelque chose du genre ? Ou alors ‘laissez en paix
les civils et concentrez vous sur les pirates’ ? - Je vais
vous... »
Une main se plaqua contre la bouche d’Opale,
toujours à terre.
« Ou alors une invitation ? Cela
m’étonnerait, ton père n’apprécie pas vraiment Crocodile. Ou alors
une discussion sérieuse... Dis à ton père de ne pas envoyer de
messagers en son nom, s’il veut s’adresser à Crocodile en personne.
Sinon, ce sera moi l’intermédiaire... Et si tu refuses de me parler,
tu n’as qu’à retourner le voir en compagnie de ton père... S’il
n’est pas trop occupé à jouer à la bataille navale... »
Les
mains lâchèrent Opale, qui se redressa avec l’agilité d’une
panthère, et dégaina à toute vitesse.
« JE VOUS INTERDIS DE
PARLER DE MON PERE DE CETTE MANIERE !!! »
Robin croisa ses
bras, et des mains surgirent, et firent trébucher Opale qui glissa
quelques mètres. Elle n’avait pas lâché son arme. Des mains
bloquèrent à nouveau Opale.
« Allons, Miss Allsunday.
Pourquoi ce chahut ? »
Opale ouvrit les yeux, voyant au
dessus d’elle un homme, avec un crochet à la place d’une main,
fumant un cigare.
« Cette jeune fille porte un message de la
part de son père. Et elle n’a pas accepté que je vous porte le
message. - Quelle mauvaise éducation. J’ai un message pour ton
père : dis lui de t’apprendre les bonnes manières si tu ne veux pas
avoir d’ennuis. Et de ne pas discuter sur ce que les adultes te
demandent. »
***
« Opale ??? »
La fille
était venue au rendez-vous fixé par son père après qu’elle soit
allée accomplir sa mission. Elle avait quelques bleus, et surtout,
marchait tête basse. Mihawk fronça les sourcils.
« Que
t’est-il arrivé ? - Ils n’ont pas voulu m’écouter... Ils ont dit
qu’ils n’acceptaient pas de m’écouter, car si tu avais un message
pour Crocodile, tu n’avais qu’à venir par toi-même... »
Fin du Flash Back
Robin restait immobile, et fixait toujours Mihawk. Elle se
souvenait bien de la première rencontre qu’elle avait eu avec Opale,
tout comme la jeune file s’en souvenait.
« Père ! Elle est
toute pardonnée ! - Vraiment ? »
Opale regardait son
père, qui ne décollait pas son regard de Robin.
« Tu connais
aussi bien, même mieux que moi Crocodile, non ? - Coupe court
cette discussion Opale, avant que je ne m’énerve... - Si Robin
voulait vivre, elle avait tout aussi intérêt de lui obéir !
Maintenant qu’elle n’est plus sous les ordres de ce fumier, elle ne
porte plus le même regard sur moi ! Elle m’a été d’une aide
précieuse durant ce voyage, parce que c’était la seule personne à
qui je pouvais vraiment me confier, étant donné qu’elle était la
seule à connaître mon identité ! - Tu es trop naïve, Opale. »
La fille se mit à sourire, et les autres membres d’équipage
lancèrent un regard horrifié.
« S’il se passe le moindre
problème sous mon toit avec cette femme, je serais sans pitié avec
elle... Je terminerai ce discours par : soyez les bienvenus, chers
hôtes. »
Tout l’équipage tomba par terre, sourire nerveux
aux lèvres. C’est alors que Lily débarqua en moins de temps qu’il ne
faut pour le dire en haut des escaliers, plumeau à la main, tablier,
et coiffe sur la tête.
« Les sept chambres sont prêtes,
Monsieur. Laissez moi une minute pour finir le ménage dans celle
d’Opale. - Merci Lily, dit Mihawk. - Elle est rapide la
vieille » murmura Pipo à Nami.
A peine eut il fini la phrase
que Lily avait déjà disparu.
« Opale, occupe toi de tes
invités, conduis les dans leur chambre... Et viens me voir cinq
minutes, après. Roronoa, j’aurais également à te parler... »
Opale acquiesça d’un signe de tête. Son père se retirait
dans le ‘petit salon’, à première vue. Elle fit signe à l’équipage
de Luffy de la suivre.
« Pourquoi tu ne nous as rien dit ?
Demanda Luffy. - J’avais peur de vos réactions. - Bah si tu
nous avais prévenu avant qu’on t’accepte dans l’équipage, dit Luffy.
- Tu ne m’as pas laissé de temps, à vrai dire. En cinq minutes,
j’étais engagée... »
Luffy s’était tu, mais les autres
membres avaient encore des questions à poser.
« T’es
vraiment la fille de Mihawk ? demanda Pipo d’un air de promeneur
dans une forêt hantée. - Tu es vraiment bouché ? - ... »
Pipo regardait tout autour de lui, comme s’attendant à ce
qu’un fou psychopathe, une nuit d’un vendredi treize, bondisse avec
une tronçonneuse circulaire pour les découper en rondelles.
« Merci d’avoir minimisé les dégâts, Opale, dit Robin. J’ai
bien cru que j’aurais à me combattre contre lui. - Je l’ai cru
aussi, avoua Opale. Il était si énervé lorsque je lui avais raconté
notre rencontre... Si tu t’étais trouvée là à ce moment précis, je
n’aurais rien pu faire pour toi. - Pour être un secret, c’était
un secret ! s’exclama Nami. Fille d’un Capitaine Corsaire... si j’ai
bien compris. - Oui, mon père est Capitaine Corsaire. - Et
meilleur escrimeur au monde » s’empressa de rajouter Pipo en se
rongeant les ongles.
Pipo sursauta en hurlant lorsqu’un coup
de tonnerre résonna à l’extérieur du manoir.
« Tiens, encore
un orage, dit Luffy d’un air indifférent. - J’ai peur, murmura
Pipo en se collant contre Zorro. - Lâche moi, Crétin... -
Voici vos chambres, dit Opale en ouvrant sept portes l’une après
l’autre. Choisissez qui prend laquelle ! »
Aussitôt, Nami se
dépêcha de prendre celle qui semblait la mieux. Sandy prit une
chambre voisine à celle de sa Nami Adorée, Luffy bondit sur le lit
de la chambre dont la porte était la plus proche, Chopper regardait
d’un air curieux, Pipo inspecta sous son lit voir si personne ne s’y
cachait, Robin prit l’une des deux restantes, et enfin Zorro resta
posté prêt d’Opale. Les chambres étaient à peu près toutes
semblables : lits à baldaquin, bureau, table de nuit, armoire.
« Je vous laisse, déclara Opale. Je dois aller parler à mon
père. - Moi aussi, d’ailleurs, fit remarquer Zorro. - C’est
vrai, suis moi... »
Puis les deux jeunes firent demi tour.
« Désolée pour ça, Zorro, murmura Opale. - Hum ? -
Mon père va sûrement vouloir te défier. - Et alors ? Ca aurait
fait pareil, que tu sois là ou pas. Le Log Pose aurait pointé cette
île, de toute façon, non ? - Sûrement... »
Opale sentit
la main de Zorro se poser sur son épaule.
« De toute façon,
ça fait depuis un bon moment que j’attends ce moment, dit Zorro. Il
s’est passé beaucoup de temps, depuis la dernière rencontre avec ton
père. Iles célestes, sous marines, pirates de toutes primes,
amiraux, Corsaires, Gouvernement et plein d’autres choses... Et je
me sens prêt à affronter ton père... - ... »
Le jeune
homme regarda Opale.
« Eh, tu m’écoutes au moins ? -
Oui, Zorro... Mais tu n’as pas l’air tellement surpris d’avoir
découvert mon identité. - Ca fait depuis longtemps que je la
connais. - ??? - Merveilleuse combattante, caractère de
cochon... AIE !!! - Retire ça ! - Enfin moi je m’en fous que
tu sois bigleuse ou que tu ais des yeux super perçants, t’es
toujours Opale ! C’est juste au début que ça m’a surpris, mais je
t’accepte comme ça ! - Tu es sérieux, Zorro ? - ... C’était
une blague... AIE !!! »
Opale marcha plus rapidement pour
semer l’escrimeur qui se frottait la tête.
« En tout cas,
t’es bien la fille à ton père, vous avez le même caractère... -
Dans quel sens je dois le prendre ? - Insupport... AIE !! »
Zorro s’était retrouvé par terre, avec une bosse
supplémentaire sur la tête.
« Vous faites tous les deux
aussi mal quand vous frappez... - J’espère bien » ricana Opale.
Zorro sourit en se relevant. Ils descendirent les escaliers.
« Il doit être dans le ‘petit salon’... »
La fille
emprunta un couloir, suivi de Zorro. Puis elle frappa à une porte,
et ouvrit. Le petit salon n’était pas si petit que ça, remarqua
Zorro. C’était pas mal, un salon de cette taille. Avec cinq
fauteuils, des chaises, une cheminée, grande table basse.
«
Je vous attendais... »
Son chapeau posé sur la table basse,
Mihawk était assis, jambes croisées, mains entrelacées. Comme la
position qu’il prenait sur son bateau.
« Roronoa, j’aimerais
te parler en premier. Opale, veux tu bien attendre dehors ? -
Bien, Père... »
Zorro se retrouva donc seul dans le salon
lorsque Opale ferma la porte. Seul avec lui. Son cœur battit à toute
vitesse dans sa poitrine, si fort qu’il pensait que Mihawk pouvait
l’entendre de là où il était.
« Assieds toi, jeune
escrimeur. »
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