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Chapitre VIII : Discussions au clair de lune
« Comment va-t-elle ? »
Zorro venait
d’interpeller Chopper qui revenait du quartier des filles. Le petit
renne sursauta.
« Ah, c’est toi Zorro... Elle va bien,
oui... Elle a repris connaissance... - C’est bien... Je pourrais
lui parler ? - Non, répondit Chopper. Elle a dit qu’elle avait
besoin de repos, et ne voulait pas être dérangée... Elle est
épuisée... - OK... »
Le garçon aux cheveux verts grogna,
puis alla rejoindre les autres sur le pont. Les autres entouraient
un pirate ennemi, qui n’était autre que l’adversaire d’Opale lors de
leur rencontre : Slyce Topor, attaché, et frappé de temps à autres
par Luffy lorsqu’il répondait un peu trop sèchement.
« Sale
ordure !!! Maintenant tu vas lui foutre la paix à Opale ! -
J’vous aurais prévenu de faire gaffe à elle !!! Hurla le pirate
couvert de bleus. J’suis pas du coin non plus, mais cette fille est
mal vue par les gens des îles alentours !!! - JE M’EN FOUS !!!
Cria Luffy. Tu as voulu la tuer, et tu crois que je vais écouter tes
mensonges ??? - Mais je ne fais répéter que ce que j’ai entendu
après m’être fait tabassé par cette gosse !!! C’est juste une mise
en garde ! - C’était pas une raison pour nous attaquer dans ce
cas ! répliqua Pipo. - Si vous la protégez, on doit également
vous attaquer ! Coupa Slyce. En plus, vous l’avez aidé quand on l’a
attaqué ! - J’ai plus envie de t’écouter, murmura Luffy. Alors
maintenant... FOUS LE CAMP !!! »
Sandy, d’un bon coup de
pied, envoya Slyce à bord d’un de ses bateaux à peu près en bon
état. Le pirate, toujours saucissonné, s’agitait pour se dégager de
ses liens.
« MERCI ! JE NE VOUS POSERAI PLUS DE PROBLEME !!!
PROMIS !!! »
Les membres d’équipage ne l’écoutaient déjà
plus, et Nami prévint que le Log Pose était rechargé. Zorro
regardait les bateaux ennemis, et remarqua celui tranché couler
doucement.
« Tiens, pensa t-il. Opale est plutôt douée.
Seuls les escrimeurs d’un certain niveau peuvent arriver à faire
ça... Une bonne élève... »
Le bateau leva l’ancre, et partit
là où le Log Pose pointait.
***
« OPALE SAN !!! »
L’heure du dîner. Opale venait d’entrer dans la salle à
manger, lunettes sur le nez. Elle sourit.
« Salut... -
Ca va mieux ? demanda Chopper. - Oui... Enfin, j’ai faim. -
C’est la meilleure maladie possible ! Déclara Pipo. Simple à soigner
! - Tiens, Opale San... »
Sandy posa une assiette à la
place de la fille, qui s’installa à table.
« Mange ça, ça va
te redonner des forces... - Merci Sandy... - Opale... »
La fille leva les yeux vers Robin.
« Je te remercie
pour ton geste aujourd’hui, mais ne fais plus jamais, ça, dit Robin.
Je ne voudrais pas avoir ton ex sur le dos. - Il est si
protecteur que ça ? s’exclama Nami. - Oh oui, déclara Opale dans
un sourire. Faites moi le moindre mal, il vous poursuivrait jusqu’au
bout du monde pour me venger... Enfin je pense. - Quasiment
sûre, corrigea Robin. - Exactement ! Répondit Opale. Maintenant,
si ça ne vous dérange pas, mon estomac crie famine... »
Puis
calmement ils se mirent à manger.
« Au fait... Merci Zorro
de m’avoir sauvée... - Y a pas de quoi, sinon Luffy nous aurait
prêté une crise. - Abruti sans cœur !!! Hurla Sandy d’un air
outré. - Ca te dérange Blondinet ? - Présente tes excuses à
Opale, Face de Melon ! - FERMEZ LA !!! Hurla Nami en les
assommant. Vous allez encore plus la fatiguer à hurler ! - Merci
Nami, dit Opale dans un sourire forcé. - Nous refais plus jamais
ça, Opale ! S’exclama Luffy. - D’accord Luffy... - Parce que
si t’es plus là... IL N’Y AURA PLUS PERSONNE À FAIRE DE LA MUSIQUE
!!! »
Tous les membres tombèrent des bancs, par terre.
« IDIOT !!! Hurla Nami. C’EST QUE POUR CA QUE TU AS PEUR ???
»
Sans trop comprendre comment, Luffy s’était retrouvé étalé
de tout son long sur le pont. Il repositionna son chapeau de paille,
et affichait un air interrogateur.
« J’ai dit quoi de mal ?
»
***
La nuit étai tombée. La mélodie de la flûte
traversière d’Opale résonnait comme tous les soirs. Assis dans un
coin, Zorro écoutait la musique, qui semblait renfermer des
sentiments. Il n’y avait jamais vraiment fait attention auparavant.
La musique renfermait donc des sentiments... mélancolie... amour...
douceur... Tout ça dans un seul chant.
« Bon sang, pensa
Zorro. Sa musique m’ensorcelle... »
Il secoua sa tête, se
releva, laissant ses sabres dans un coin. Puis il marcha vers
l’avant du navire, où Opale jouait, accompagnant par sa musique les
autres membres d’équipage dans le pays des songes.
« Opale ?
»
La fille leva la tête vers Zorro, arrêtant de jouer sa
mélodie.
« Tu ne devrais pas plutôt te reposer ? -
Oui... mais je préfère prendre un peu l’air avant de dormir... -
Ce n’est pas très sérieux, t’es blessée je te rappelle. - Ce ne
sont que des égratignures. Je ne vais pas mourir d’une balle dans
l’épaule et dans la jambe. - T’es vraiment têtue... - Merci,
répondit-elle dans un sourire. - Merci ? Ca te fait plaisir
d’être têtue ? - Ca te dérange ? - Non... »
Silence.
Les deux jeunes se regardèrent, sous les yeux de Robin à la vigie.
Elle était silencieuse, et les regardait. Elle soupira en regardant
ailleurs.
« Zorro... »
Le jeune homme regarda Opale.
« Pourquoi... m’avoir sauvé la vie ? - C’est une
question piège ou quoi ? »
Opale soupira.
« C’est
une question sérieuse, Zorro. - Bah je t’ai sauvée parce que...
je t’ai sauvée. - ... Sois sérieux, s’il te plait... »
Zorro vira au rouge écarlate.
« Ecoute, ça
t’intéresse tant que ça ? - Oui... - Tu sais que t’es
chiante ? - Oui... - Mais alors vraiment chiante ? -
Oui... - ... - ... - Bon ça va !!! Je vois tes yeux de
chien battu derrière tes lunettes ! Si je t’ai sauvé c’est parce
que... »
Zorro ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit.
Il fut pris d’une quinte de toux, et tourna au rouge vif.
«
Zorro ? Ca va ??? - Hein, euh... non... - Pourquoi ? -
Tu m’énerves ! Voilà ! »
Opale sourit.
« Zorro,
réponds moi... Pourquoi m’avoir sauvée ? »
Zorro soupira, se
sentant bizarre. Il avait le cœur qui battait à tout rompre, comme
avant un combat, mais en pire. Qu’est ce qu’il avait ?
«
Zorro ? - J’sais pas... J’ai pas réfléchi à la question... J’ai
plongé sans vraiment y faire attention... Parce que... »
Opale écoutait Zorro.
« Je ne sais pas ce que j’ai,
avoua le jeune homme en rougissant. J’me sens bizarre... - Je
crois savoir ce que tu as » murmura Opale.
Zorro regarda
Opale d’un air interrogateur. Tiens, la fille approchait son visage
du sien. Zorro se mit à suer à grosse goutte. Il voulait partir,
mais se sentait comme paralysé.
« Op... »
Robin
soupira, et ferma les yeux.
***
« Hips... »
Slyce Topor et quelques uns de ses marins avaient réussi à
reprendre leur route. Ils sortaient d’une taverne, afin d’oublier
l’échec cuisant qu’ils avaient essuyé. Ils marchaient en titubant,
et voyaient parfois double.
« Slyce, c’est pas ton p’tit
frère ? - J’ai pas de p’tit frère, murmura le pirate tout aussi
mûre. Z’en veux pas de toute faç... HIPS ! »
Un homme était
tapi dans l’ombre, bras croisé, regardant passé l’équipage
totalement ivre. Un sourire se dessina sur son visage. Puis
doucement, il se mit à les suivre. Habillé de vêtements sombres, il
se confondait parfaitement avec l’obscurité, surtout qu’il faisait
nuit noire. Slyce était arrivé au port, et grimpa à bord de son
navire. Il s’appuya contre les barrières de son navire, regardant le
sombre port dans lequel il était amarré.
« Excusez moi... »
Slyce faillit bondir sur place, et regarda vers le quai.
Tiens, deux hommes ayant la même posture, qui se confondaient avec
la nuit... Il secoua la tête, voyant que c’était une illusion à
cause de l’alcool. Il n’y avait qu’un homme visiblement, et c’était
sûr d’être un homme, par la voix.
« Qu’est ce que tu me
veux, toi ? - Avez-vous déjà entendu parler d’une certaine Opale
? »
Le pirate pâlit à l’entente de ce nom. Il se ressaisit,
et dans un sourire d’ivrogne, il répondit :
« Opale ? Tu
veux parler de cette sale gamine avec des lunettes de soleil ? Des
ch’veux noir de jais, et un sale caractère de petite prétentieuse ?
- C’est ça, répondit l’homme à quai. - J’l’ai déjà
rencontrée même, s’empressa de dire Slyce. J’ai même failli la tuer
à notre dernière rencontre... - Vraiment ? Dit l’homme d’un ton
indifférent. - Ouais, pourquoi ? - Tu es Slyce Topor ? »
Le pirate lança un air interrogateur.
« Exact, tu me
veux quoi ? - Tu as donc fait du mal à Opale, si j’ai bien
compris... Dommage pour toi... »
Puis l’air interrogateur de
Slyce se transforma alors en un air horrifié.
«
NNNNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNN !!!! »
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