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Chapitre XX : Chacun sa route, chacun son
chemin...
« Colonel !!! COLONEL ! »
Tashigi entra dans le bureau du colonel Smoker, qui
feuilletait d’un air distrait le journal.
« Vous avez lu
que... - ...Slyce Topor s’est évadé de la base de Snikytown.
- Ah. - Merci Tashigi, mais je lis le journal » coupa Smoker
en tournant la page.
L’escrimeuse soupira, puis retourna
prendre son thé du matin sur le pont. Smoker plia le journal, puis
souffla un énorme nuage de fumée.
« Voilà qui est fâcheux,
pensa Smoker. Comme si les choses n’allaient pas assez mal comme ça.
»
***
Opale dormait à poings fermés. Elle s’était
endormie contre le lit de Mihawk, bras et tête posés sur les
couvertures, en position agenouillée. Un rayon de soleil passa entre
les rideaux clos. La fille soupira dans son sommeil, puis elle
ouvrit les yeux.
« Mince, pensa t-elle. Je me suis
endormie... »
Elle s’étira, tout en se frottant les yeux.
« Tu es réveillée ? »
Opale sursauta. Chopper la
regardait d’un air calme.
« On se doutait bien que tu
viendrais là, dit Chopper. En punition, tu vas veiller au chevet de
ton père pendant que je vais manger un peu... - D’accord, dit
Opale en prenant place sur le tabouret. - S’il y a le moindre
problème... - ... Je viens te chercher » répondit Opale.
Chopper laissa Opale seule, au chevet de son père. La fille
n’était pas encore très réveillée, surtout qu’elle avait mal au dos,
vu la position qu’elle avait pris pour dormir. Elle ne dit rien,
puis regarda son père, qui semblait toujours dormir aussi
profondément.
« Bonjour, Papa » dit Opale en le regardant,
sachant pertinemment qu’elle n’aurait aucune réponse.
La
fille se leva, et regarda la petite bibliothèque qu’il y avait à
côté du bureau de la chambre’, et prit une petite encyclopédie sur
les armes. Elle reprit place près du lit, et ouvrit le livre.
Le katana, plus communément appelé sabre, est une arme à la
lame fine, recourbée, avec un seul côté tranchant, contrairement à
l’épée, coupante des deux cô...
Opale leva les yeux. Soir la
fatigue lui jouait des tours, ou alors elle avait bien vu les doigts
de la main de Mihawk bouger. Elle attendit quelques instants...
Certainement une illusion.
... coupante des deux côtés. Le
katana est simple au niveau du maniement, de part son poids...
Elle eut encore cette impression d’avoir vu du coin de l’œil
la main de son père bouger. Elle attendit quelques secondes, puis
soupira, se replongeant dans la lecture.
... De part son
poids, plus léger que celui d’une épée. En effet...
Elle
n’avait pas rêvé, cette fois ci. Opale ferma le livre, et s’approcha
de son père.
« Papa ? »
Les paupières de Mihawk
frémirent, puis bientôt se relevèrent, laissant apparaître les yeux
dorés du corsaire.
« Papa !!! »
Mihawk regarda
Opale, puis sourit. Des larmes coulaient des yeux de la fille.
« Eh bien ?... Mon réveil... te chagrine à ce point ? »
Opale sourit, en essuyant ses larmes.
« J’ai eu si
peur... - Tout va bien, maintenant, murmura Mihawk. - Co...
Comment te sens tu ? - Ce serait mentir... si je disais au
meilleur de ma forme... »
Opale passa son revers de la main
sur ses yeux, essuyant ses larmes. Puis elle sourit de toutes ses
dents.
« Contente de te revoir parmi nous... - Je n’en
doute pas, susurra Mihawk, j’ai rarement le droit à un sourire aussi
radieux. Combien de temps suis-je resté inconscient ? - Pas loin
d’un jour, répondit Opale. Je vais prévenir Chopper... -
Attend... »
Mihawk se redressa, non sans mal, laissant voir
son torse, complètement recouvert de bandages. Il sortit d’un tiroir
de la table de chevet une clé.
« Tiens, dit il en la posant
dans la paume d’Opale. Va voir dans mon bureau, si aucun message de
la Marine n’est arrivé... - Mais tu m’avais... - ...
interdit d’y aller, compléta Mihawk. Mais tu avais quel âge ? -
... Pas loin de sept ans. - Exactement. Et à ton âge, je pense
ne pas faire de bêtise en t’autorisant d’y aller. Seule
interdiction... - ... Ne pas fouiller dans tes fichiers top
secrets, répondit Opale en regardant la clé. De toute manière, ce ne
sont pas mes affaires. »
Opale referma sa main sur la clé.
Elle regarda ensuite son père, qui grimaçait.
« Papa ?
demanda t-elle d’un air inquiet. - J’ai dû trop bouger, murmura
Mihawk. - Je vais chercher Chopper » s’exclama Opale en sortant
de la chambre.
La fille ne tarda pas à aller trouver le
petit renne, accompagné du reste de l’équipage, même de Zorro, qui
n’avait pas supporté de rester au lit ce matin là, ainsi que de
Lily. Opale les prévint du réveil de son père.
« J’y vais
immédiatement » déclara Chopper, suivi de Lily.
Les autres
membres les regardèrent foncer vers la chambre.
« T’y vas
pas ? demanda Zorro en fronçant les sourcils. - Mon père m’a
confié une mission, dit Opale. Je vais d’abord accomplir cette
requête. »
Opale laissa l’équipage dans le couloir, se
dirigeant vers les escaliers. Elle monta d’un étage, passa plusieurs
porte, et s’arrêta devant l’une d’elle, assez imposante par rapport
aux autres. Porte en chêne verni, à double battant, des poignées de
cuivre bien luisantes. Opale introduisit la clé dans la serrure. Un
petit cliquetis résonna, puis d’une simple pression sur la poignée,
la porte s’ouvrit. Le bureau de Mihawk était certainement l’un des
endroits les mieux entretenu du manoir. Sur une large étagère, des
portes documents, classés par couleur, par taille, et par ordre
chronologique étaient posés, derrière une vitrine, fermée. Les
documents « secrets », anciens ordres de mission, ou même ordres de
mission en cours, étaient rangés dans les classeurs. Devant
l’étagère, un bureau, d’un bois sombre, qui luisait à la lumière du
soleil, était placé. Quelques fiches et avis de recherche étaient
posés dessus, bien rangés et regroupés, et d’un encrier, d’où une
belle plume d’aigle ressortait, un escargophone dormait
tranquillement, relié à un fax. Sur les murs, des photographies et
des avis de recherche, ainsi que quelques articles de journaux,
étaient accrochés. Une immense fenêtre, donnant vue sur le large,
occupait presque la moitié de l’un des murs, bon poste de vue pour
voir les bateaux arriver. La dernière fois qu’Opale y avait été,
elle avait été sévèrement réprimandée par son père. De cette
première exploration, elle avait gardé un souvenir marquant : elle
avait découvert ce qu’était son père, avant de devenir Capitaine
Corsaire. D’ailleurs, sur le mur, elle voyait encore l’ancien avis
de recherche de son père. Elle cessa l’exploration de la pièce, puis
se dirigea vers le bureau.
« ... Voilà... »
Elle
retira du fax une feuille imprimée. Le message était arrivé tôt ce
matin là, vu la date et l’heure d’envoi.
Monsieur Delacure,
Je vous préviens de ma visite imminente. Vous aurez
certainement appris la fuite de Slyce Topor (sursaut d’Opale) de la
base de Snikytown, il y a deux jours. Ne pensez pas que je viens
chez vous pour le simple plaisir de vous rabaisser, c’est le
Gouvernement qui m’envoie. Vous savez certainement la raison de ma
visite, et les renseignements que vous pourriez me donner. Je serai
là d’ici trois jours, si la croisière est bonne.
Avec ma
plus sincère désolation
Colonel Smoker
Opale
grimaça. Ce Smoker, elle en avait déjà entendu parler. Non seulement
parce qu’il était de la Marine, mais également parce qu’il détestait
les Corsaires, et qu’il y avait déjà eu des accrochages entre son
père et celui-ci. A chaque fois que Smoker avait essayé, d’après
Mihawk, de lui soutirer des informations sur des accusations, le
Marine repartait bredouille, et visiblement furieux. En plus,
certaines de ses accusations s’avéraient exactes. Comme les
relations entre Mihawk et Shanks le Roux, activement recherché par
le Gouvernement. Opale chassa ses pensées, et sortit du bureau,
qu’elle referma à clé derrière elle. Elle courut dans les couloirs,
dévala les escaliers, puis alla tout aussi vite vers la chambre de
son père. Elle ouvrit brusquement la porte.
« Papa !!! »
Mihawk, Lily et Chopper, visiblement surpris, regardèrent la
fille d’un air interrogateur.
« Que se passe-t-il ? Murmura
Mihawk, en fronçant les sourcils. - Le colonel Smoker... -
Il ne manquait plus que ça... »
Opale donna la feuille à son
père. Celui-ci parcourut rapidement le message. Il regarda ensuite
Chopper.
« Ton équipage n’a pas d’ennuis avec Smoker ? -
C’est l’Enfumé, c’est ça ? demanda Chopper. - Quel joli surnom,
dit Mihawk dans un sourire. En effet, je pense que nous parlons de
la même personne. - Oui, il n’arrête pas de nous suivre !
S’exclama Chopper. Il nous donne pas mal d’ennuis ! - Eh bien,
d’ici trois jours, il sera là, à mon plus grand regret, murmura
Mihawk en chiffonnant la feuille. - Quoi ??? S’exclama Chopper.
- Je vais aller les prévenir, déclara Opale. Désolée de vous
avoir dérangée. »
Opale salua poliment, puis sortit à toute
vitesse de la chambre, courant vers le rez-de-chaussée. Elle se
dirigea ensuite vers la salle, d’où une douce musique au piano
s’élevait. Elle y trouva tous les membres d’équipage, et Robin, au
piano.
« J’ai quelque chose d’important à vous dire ! »
S’exclama-t-elle.
La musique s’arrêta. Les pirates
regardèrent Opale, sauf Zorro, qui avait l’air de tranquillement
dormir dans un coin.
« Que se passe-t-il, Opale ? demanda
Luffy. Tu as l’air inquiète... - Smoker va venir ici d’ici trois
jours, informa Opale. S’il vous trouve ici... - Nous partirons
demain, dit Nami en montrant son poignet. Le Log Pose est rechargé
depuis un moment. - Exact, dit Luffy. En plus, Zorro est sur
pied. »
Opale soupira. Ils avaient donc déjà prévu de
partir.
« Opale ? »
Elle leva les yeux vers Luffy.
« Libre à toi de choisir de nous suivre ou pas. »
Opale détourna la tête. Elle ne savait pas quoi faire.
« Merci, Luffy. »
Elle soupira, puis sortit de la
salle, tandis que Robin s’était remise à jouer un air qu’Opale
connaissait très bien, le prélude pour piano à quatre mains, de
Justin Ermusikaal, célèbre compositeur de North Blue. Elle ne savait
pas quoi faire... Partir avec Luffy, ou rester aux côtés de son
père, jusqu’à ce que celui-ci recouvre la santé ? Surtout qu’elle
avait un mauvais pressentiment... Pas que le fait que Slyce Topor se
soit échappé l’inquiétait, mais son intuition l’avait rarement
trompée. Elle allait leur parler de sa décision, dans l’après
midi...
« Ah, Opale ! »
La fille regarda le petit
renne qui marchait vers elle.
« Tu les as prévenu ? -
Oui, répondit Opale en souriant. Demain, vous partez... Sinon, pour
mon père ? - Il doit rester au lit pendant une semaine sans
bouger, mais je doute qu’il va m’écouter ! Dit Chopper en soupirant.
- Il se remet généralement au bout de deux jours, d’un combat
éprouvant, raconta Opale. Alors il ne va pas t’écouter. - Ces
escrimeurs, soupira Chopper en continuant à avancer dans le couloir,
laissant Opale. Toujours à ne pas m’écouter ! Et moi je m’épuise
à... blablablabla... »
Opale sourit, et soupira. Ses amis
allaient la manquer. Elle ne les connaissait pas depuis longtemps,
mais elle s’était rapidement attachée à eux. Elle sentit une larme
couler le long de sa joue.
***
« UN POULET ROTI !!!
» Hurla Luffy au serveur qui avait un air outré, en voyant déjà une
vingtaine d’assiettes vides empilées.
Opale avait emmené les
pirates au village de Selenia, les invitant à manger. Les villageois
regardaient pour certains ces pirates recherchés d’un air surpris et
effrayé, d’autres avaient l’air d’accepter le fait qu’ils étaient
bons. Nami regardait certains villageois.
« Dis, Opale,
demanda Nami en plantant sa fourchette dans de la salade. On ne
craint rien ? - Quand bien même Shanks le Roux reviendrait ici
pour manger un repas, ils ne diront rien, expliqua la fille. Il est
déjà venu boire ici en compagnie de mon père. Les villageois
respectent totalement nos choix, tant que les pirates qu’on invite
paient ce qu’ils achètent. Ils ne sont pas du genre à nous dénoncer
à la Marine : ils ne veulent pas s’attirer les foudres d’un
Capitaine Corsaire. - Ca me rassure, dit Pipo en fourrant des
frites dans sa bouche. Je n’aurais pas à éliminer ces pauvres
villageois sans défense ! - En tout cas, excellent restaurant »
s’exclama Sandy en buvant son verre de vin.
Tous avaient
l’air de se régaler. Le tavernier avait l’air ravi de voir les
clients manger autant. Une bonne journée, assurément, surtout en
voyant Luffy tout avaler en quelques secondes.
« Tu as pris
ta décision ? demanda Luffy après avoir retiré d’un coup de mâchoire
toute la viande autour de l’os du poulet. - Oui, murmura Opale.
Je crois... que c’est ici que nous allons nous séparer, Luffy. -
Tu es sûre de ton choix ? Questionna Robin. - Oui, répondit la
fille. Je préfère rester à terre jusqu’à ce que mon père recouvre la
santé. - C’est compréhensible, murmura Pipo. Tu n’as pas à avoir
cet air désolé... - On se reverra peut-être plus tard ? Dit
Luffy dans un sourire. A la vitesse où va ta coque de noix ! »
Zorro restait silencieux, buvant tranquillement une choppe
de rhum. Il n’avait dit mot durant le repas. Certains membres de
l’équipage l’avait remarqué, et s’étaient souvenus qu’il n’avait
quasiment pas parlé depuis l’annonce du départ le lendemain.
« J’espère tous vous revoir plus tard, murmura Opale. Nous
verrons ce que le destin nous prévoit ! »
Le repas terminé,
ils sortirent, et se promenèrent dans le village. L’après-midi se
passa rapidement, trop vite au goût d’Opale. Ils rentrèrent alors
que le soleil commençait à décliner vers la mer, là où un sublime
repas les attendait, préparé par les soins de Lily. La vieille femme
ne resta pas à dîner avec eux, mais préféra rejoindre Mihawk, encore
dans l’incapacité de bouger. Le repas se déroula dans le silence, le
poids des adieux pesant sur chacun d’eux. Pas un mot, juste le
cliquetis des couverts dans les assiettes, les rots de satisfaction
de Luffy et Zorro, le son des verres remplis de boisson. Ainsi se
passa le repas, dans un lourd silence.
« Voilà, dit Opale en
remarquant que tout le monde avait terminé le repas. Je vous propose
un quartier libre. Vous pouvez faire ce que vous voulez. - Je
vais me coucher, déclara Nami d’un ton triste. - Moi aussi »
déclara Pipo en même temps que Chopper.
Les autres ne dirent
rien, sortant de la salle, en compagnie d’Opale. Tous se retirèrent
dans leur chambre.
« Opale ? »
La fille leva la tête
vers Zorro, qui était resté dans le hall.
« Fais pas cette
tête de chien battu, dit Zorro en s’approchant d’elle. T’es assez
grande pour prendre des décisions, non ? - Tu vas me manquer,
Zorro... »
La fille se jeta dans les bras de Zorro, qui
rougit violemment. Cependant, il ne protesta pas, et enlaça la
fille.
« Je crois que tu vas me manquer aussi, dit
l’escrimeur en la regardant. C’est pas tout... Mais je vais aller me
coucher. »
Opale s’écarta de Zorro, qui sourit, et monta les
escaliers. Les séparations allaient être dures.
***
« Bonne route, et faites attention à vous. »
Les
pirates étaient au port, en compagnie d’Opale et de Lily. La vieille
femme avait chargé le navire en vivres, et en boissons. Les pirates
relevaient la passerelle de débarquement.
« Opale, tu es
vraiment sûre ? demanda Luffy. - On ne peut plus, répondit
Opale. - Très bien, murmura Luffy. Qui sait, peut être qu’on se
reverra un jour ? - J’espère, dit Opale en souriant. J’ai été
ravie de faire route avec vous. - Nous aussi, on a été ravis !
S’exclama Pipo en souriant. On va regretter tes musiques durant la
nuit ! - C’est sûr ! Renchérit Chopper. Ca couvrait les
ronflements de Luffy ! - Prend soin de toi, dit Robin. Et essaie
de ne pas trop t’attirer d’ennuis, cela vaudra mieux pour toi. -
Je crois que je retiendrai la leçon » répondit Opale en souriant.
Zorro et Sandy avaient relevé l’ancre. La grande voile fut
dépliée, et le Vogue Merry commença à avancer.
« Au revoir,
Opale !!! S’exclama Luffy, imité par le reste de l’équipage. Porte
toi bien !!! - Au revoir, Opale San !!! - Au revoir !
répondit Opale. - Faites bonne route ! » Déclara Lily.
Le Vogue Merry s’éloigna de l’île de Selenia. Opale et Lily
restèrent quelques minutes au quai, puis firent demi tour, lorsque
les membres de l’équipage ne devinrent plus que des points de
couleur.
« Elle va me manquer, déclara Nami. - A nous
autres aussi, dit Pipo en allant vers le mât. Je vais à la vigie, en
attendant. »
Tandis que Pipo montait, Nami regarda Zorro,
allongé à l’ombre de la grande voile. Celui-ci regardait le ciel
d’un air vide.
« Zorro, tout va bien ? Demanda Nami. -
Mouais, grogna l’escrimeur. - Nami Chérie, laisse le bouder
tranquille, dit Sandy. Il ne vaut pas la peine qu’on s’intéresse à
lui. »
Pour une fois, Zorro aurait bien remercié le
blondinet. Il avait envie d’être seul...
« Pfouuuuuu ! Quel
vent ! S’exclama Pipo en regardant le pavillon noir secoué par les
courants d’air. Ca risque de secouer un peu, enfin, heureusement
j’ai du bon café avec moi !!! »
Il ouvrit son thermos, et se
servit une tasse de café. Il posa ses bras contre la balustrade de
bois de la vigie, regardant vers Selenia. Tiens, un grand bateau se
dirigeait vers l’île. Pipo sourit. Si c’étaient des pirates, ils
passeraient un sale quart d’heure si l’idée leur venait de piller
l’île. Il posa sa tasse vide, et prit la longue vue.
***
Opale marchait dans son jardin, en compagnie de Lily. La
vieille femme regarda la fille.
« Mademoiselle, je peux
faire quelque chose pour vous ? Vous n’avez pas l’air bien. - Je
suppose que je vais regretter pendant un moment ma décision. Mais
mon instinct me dit de rester ici, je ne sais pas pourquoi. -
Parfois, l’instinct peut tromper, Mademoiselle... »
Elles
arrivèrent devant la porte. Opale tourna la tête, regardant la mer.
« Je le sais. Mais je préfère suivre ce que dit mon cœur,
pour ne pas le regretter. »
Lily sourit.
« Vous
faites preuve de sagesse. Je sais que vous faites le bon choix. »
Opale sourit, puis entra dans sa demeure avec Lily. C’était
son choix. Son instinct.
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