Je viens apporter mon grain de sel sur le débat de la légitimité puisqu'il s'agit d'un concept que j'ai étudié dans le cadre de mon mémoire de master en histoire grecque antique.
ange bleu a écrit:
Lorsque je parle de réalisme, ce n'est pas une question de morale ou de justice. La question ne porte pas sur l'esclavage ou le massacre de population, mais sur la légitimité du pouvoir, en l'occurrence celui des Dragons Célestes. Tout pouvoir (et élite) pour exister a besoin d'une légitimité, sinon il sera renversé par un autre pouvoir (ou élite), et cela sans nécessairement changer de système.
La légitimité peut être d'ordre religieuse, culturelle, économique, électorale, idéologique, "Jeu du Cirque" (pour la population de Rome^^) ou encore de puissance - cependant si une armée loyale et puissante est un moyen classique pour obtenir le pouvoir, pour le conserver l'armée peut devenir elle-même une problématique car les généraux peuvent se retourner contre leur maître. Pour empêcher cela on peut mettre en place des systèmes de privilège ou de corruption organisée par exemple.
Je n'irai pas jouer sur l'étalage conceptuel (comme la fusion qui s'est opérée au fil de l'histoire contemporaine entre légitimité et souveraineté qui sont deux concepts duals beaucoup plus disjoint autrefois. One Piece étant une oeuvre contemporaine, ce n'est pas nécessaire d'en parler). Mais je vais présenter deux typologies des "discours de légitimation" qui ont plus de "sens" que la division culturel (la religion est un élément culturel donc je le place dedans), économique, militaire etc. et qui je l'espère ne sont pas trop jargonnantes (j'ai copié collé depuis le fichier de mon mémoire pour gagner du temps).
Premièrement, en sociologie, Max Weber (un peu le papa de toutes les discussions de sciences humaines là dessus) à proposer trois « idéal-types » de la domination :
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La légitimité traditionnelle relève d'une dimension personnelle dépendant des pratiques du pouvoir dans la société, reposant sur la croyance des traditions et en la légitimité de ceux qui sont appelés à l’exercer.
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La légitimité rationnelle-légale (ou légale-rationnelle) renvoie à la dimension quotidienne du pouvoir s’approchant au plus près de la légalité (donc des questions de la justice au sens étatisé du terme, et non de concept moral. Légitimité et légalité viennent du latin
lex), c’est-à-dire qu’elle est fondée sur la croyance en la légalité et au droit de donner des directives pour ceux qui sont appelés à l’exercer.
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La légitimité charismatique est une dimension exceptionnelle reposant sur le ou les dirigeants directement, sur la soumission à la valeur exemplaire de cette ou ces personnes inspirant elles-mêmes des croyances, transcendant les règles par le prestige qu’ils ont su se construire. C'est donc ce qui renvoie à des personnalités exceptionnelles qui ont marqués leur temps.
La seconde typologie est notamment proposé par Yves Mény dans son livre récent
Sur la légitimité, une typologie plus "phénoménologique".
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La légitimité « innée » qui est héritée sans nécessité de justification et liée aux traditions rendant la contestation inenvisageable à l’image de l’ancienneté d’une dynastie ou la stabilité des institutions. C'est la légitimité des souverains issus de dynasties et des Dragons Célestes ici.
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La légitimité « acquise » qui est obtenue auprès d’un pouvoir déjà légitime. Pour One Piece, c'est le cas par exemple de la Marine donc sa légitimité d'action lui est conférée par le GM.
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La légitimité « transférée » qui est une légitimité d’un autre domaine de compétence que le politique s’avérant convertie dans le champ politique. Des scientifiques qui seraient appelés à des fonctions politiques en raison de leur prestige en la matière en dépit de leur absence de compétences politiques. Dans le cas de One Piece, c'est comme si Caesar Clown se retrouvait à devoir gérer tous les aspects d'un pays au nom de son prestige scientifique. Ce n'est pas impossible qu'un scientifique puisse gouverner "convenablement", mais ce qui lui a donné sa légitimité pour atteindre le pouvoir n'a dans ce cas aucun rapport avec sa compétence avec le fait de gouverner.
Ainsi, si on recoupe, les Dragons Célestes disposent de la plus importante légitimité innée des pays gouvernementaux. Par l'historicité de l'hégémonie du Gouvernement Mondial, ils sont implantés au coeur des traditions des nations, des "rites politiques" si on peut dire (légitimité traditionnelle), les décisions prisent à Marigeoise se répercutent sur les pays du GM (légitimité rationnelle-légale) et concernant la légitimité charismatique on ignore si par exemple des Chevaliers Divins sont connus dans le monde, mais d'un point de vue symbolique, le fait que Marigeoise trône au sommet de Redline fait que la ville elle même domine le monde.
Sur les « traditions », une pratique politique dont la dimension culturelle tourne autour des Dragons Célestes est par exemple la Rêverie : la Rêverie implique tous les royaumes du GM et contraint les souverains à se déplacer à Marigeoise afin de discuter entre eux. C'est un symbole fort de domination de la caste des Dragons Célestes sur les rois. Le fait que les rois y consentent est une acceptation de cette domination, ce qui se répercute sur les populations des royaumes qui voient leurs dirigeants plier le genou devant les rois (sans parler du tribut céleste ou des passages de Dragons Célestes comme on en a vu à Goa où les rois font des pieds et des mains pour satisfaire les DC). Le spectacle du pouvoir, la réalité de la domination du Gouvernement Mondial/des DC s'observe là, et s’est ancrée profondément dans les pratiques des royaumes du GM.
Citation:
Le souci, c'est que les Dragons Célestes sont une autorité suprême "oisive, cruelle et arbitraire" qui ne met rien du tout sur la table pour légitimer son pouvoir, hormis qu'ils sont les fondateurs du GM. Mais au bout de 800 ans, un tel argument ne tient plus.
Les élites du GM et du monde, c'est-à-dire les rois, les dirigeants de façon générale et les cadres de la Marine connaissent parfaitement la nature des Dragons Célestes (l'esclavage de population non affilée n'a rien de secret, tout comme le fait que les DC n'ont aucun respect pour la vie et les autres, sans oublier que la Marine participe aux "tournois massacres" des DC). Au bout de 800 ans, quel intérêt pour les Rois et la Marine de laisser l'autorité suprême aux Dragons Célestes ?
Là où tu te trompes du coup Ange sur la légitimité des Dragons Célestes, c’est qu’ils font partie d’un système et bien qu’ils puissent prendre des décisions, la véritable autorité centrale est le Conseil des Cinq Doyens/Etoiles, pas les Dragons Célestes. Les DC n’ont pas besoin d’autant de légitimité qu’un Président de la République Française, ils ne sont pas « les dirigeants du GM », ce sont les officiellement les Doyens qui bien qu’issus des DC ne sont pas « juste » des DC. La légitimité des Dragons Célestes qui leur provient du fait qu’ils soient une caste de « nobles mondiaux » tirant leur prestige de la fondation du Gouvernement Mondial est donc intrinsèquement liée à la légitimité du Gouvernement Mondial elle-même aux yeux des populations.
Pourquoi les rois ne s’y opposent pas ? Car malgré la soumission que cela leur impose, ils tirent profits de la situation : leur propre légitimité dans leur royaume est reliée à la légitimité du Gouvernement Mondial, maintenir leurs bons rapports avec Marigeoise permet de garantir la stabilité de leur pouvoir, d’avoir le soutien d’autres royaumes et de la Marine en cas de besoin (c’est ce que démontre l’incident du Saturnisme à Flevance où la famille royale réussit à se faire évacuer). Si c'est aussi un point de narration pour avoir des ascendances pouvant remonter jusqu'au siècle oublié afin de raconter plus facilement différence chose et de réduire le nombre d'informations à ingurgiter dans le lore, le fait que les familles royales soient restés au pouvoir durant prêt de 800 ans (Nefertari, les Riku de Dressrosa qui ont remplacé les Donquichotte...) sans changement de dynastie est une démonstration de cette stabilité.
Des Etats africains parmi les moins développés peuvent servir d'exemple extrême sur la vision des dirigeants dépendant du GM : ces pays sont si dépendant des aides internationales pour aider leur population que la stratégie la plus viable à court terme du point de vue de leurs dirigeants, c'est de se focaliser sur l'aide internationale et sa distribution plutôt que de développer le pays pour qu'il puisse vivre par lui même.
De plus, même une rébellion organisée de l’ensemble des rois n’est pas garantie d’aboutir, même en ignorant la puissance des Doyens ou les Chevaliers Divins. Il me semble qu’il ressort assez nettement des arcs sur East Blue et sur Grandline que la Marine est la seule force militaire présente dans les pays du GM qui fait montre d’interopérabilité. Même des nations avec des armées disposant d’officiers compétents et qui pourraient confronter certains haut gradés ne disposent pas des systèmes de coopération entre îles nécessaires pour se coordonner et mener des attaques (en clair, je pense que les armées des royaumes ne peuvent pas rivaliser avec la Marine autant sur le plan technologique que stratégique).
Concernant la Marine et les Cipher Pol, il y a l’endoctrinement qui peut jouer, mais les élites doivent connaître l’existence des Chevaliers Divins et la dangerosité de ces derniers. Certes, historiquement des figures militaires ont pu renverser le pouvoir, mener un coup d’Etat ou passer par système légale lier à l’armée pour diriger, mais cela implique soit de réussir le coup d’Etat, soit qu’il existe des éléments légaux permettant à l’armée d’intégrer le pouvoir pour le changer de l’intérieure, ce qui n’a pas lieu avec les Dragons Célestes qui sont une caste hermétique.
Citation:
Tout le système est en dépit du bon sens et ne peut pas durer des centaines d'années^^ Les Dragons Célestes n'ont aucun rôle sociétal/culturel et ne font que s'engraisser et commander aux autres. Même l'Eglise Catholique qui est critiquable sur bien des points dans son histoire avait un rôle (religieux, culturel, économique) et disposait d'un maillage dans l'Europe, participant à la vie des territoires (via les abbayes, les monastères, etc.) et fournissant aussi des services (cheveux à l'armée, etc.). Et l'autorité de l'Eglise se disputait avec celle des rois dans un jeu complexe. Les rôles et les bénéfices étaient claires, même si cela peut nous paraître difficile à comprendre de nos jours.
Dans notre monde, cela ferait longtemps que les Dragons Célestes se seraient fait renverser par une autre élite (qui aurait gardé la structure du GM). C'est ce qui s'est toujours passé dans notre monde : un souverain problématique pour une raison ou une autre (et qui génère du mécontentement chez ses élites ou voisins), finit toujours par se faire renverser (sans forcément remettre en question le système lui-même).
Après nous sommes d'accord, c'est le monde de One Piece, donc c'est caricatural et hyperbolique, et les Dragons Célestes sont l'archétype ultime du "Mauvais Gouvernant" : il ne faut pas chercher plus loin que ça. Et Im a peut-être un Fruit du Démon qui fait que les gens/élites ne se posent pas de question ou oublient^^
« Tout système ne peut pas durer des centaines d’années » est factuellement faux. Pour que cela soit plus correct, il faut ajouter quelque chose : « en restant inchangé ». Un système politique a besoin d’évoluer pour s’adapter aux aléas du temps, à l’érosion du pouvoir car plus un pouvoir dur plus ses failles et défauts apparaissent aux dominés. En effet, dans le cas de One Piece cela arrive juste car c’est la volonté de l’auteur, un aspect caricatural d’avoir un monde enfermé dans un système monolithique peu importe les raisons et justifications de cet absence de changement. Certes les traditions sont une fiction qui sert à légitimer les règles du présent (par exemple, vous penser certainement que traditionnellement en Occident le bleu est la couleur des garçons et le rose la couleur des filles, alors qu’en réalité c’est quelque chose de récent dans l’histoire. Le bleu était la couleur de la vierge Marie et donc associé aux femmes là où le rose étant proche du rouge du sang était associé aux garçons car, bah la guerre), mais elles doivent être réadapter au besoin.
Mais j’en viens à la comparaison avec l’Eglise catholique pour dire qu’à mon sens ce n’est pas du tout la meilleure comparaison. C’est en effet également une structure supranationale dont la papauté a fait usage (à partir du moment où les descendants de Charlemagne ont offert sur un plateau d’argent au pape le pouvoir de couronner l’Empereur, là où Charlemagne s’était couronné lui-même et avait au pape pour « seulement » se faire sacrer) afin de prendre le dessus sur des souverains, en jouant les arbitres (ce que les évêques essayeront à leur échelle au moment des « Paix de Dieu »), et crée une unité civilisationnelle par la religion, mais cela ne correspond pas réellement au cas du Gouvernement Mondial. Le statut divin des DC dans l’œuvre est davantage « esthétique », un élément d’ambiance et narratif pour insister sur un statut supérieur, qu’une réalité religieuse. Nous n’avons aucun élément concret présenté par le récit pour montrer un culte intégrant les DC, même le tribut divin est présenté comme une perception d’impôt abusive sans élément rituel.
La meilleure comparaison historique lointaine possible avec le GM (en écartant le débat sur des ressemblances avec l’ONU qui aurait prit l’ascendant sur les gouvernements étatiques) me semble être la République puis l’Empire romain (qui sont une continuité. César est de l’époque de la République, n’a jamais été empereur, mais a posé des jalons importants pour l’avènement d’Auguste), ce qui fait un système ayant certes évolué mais restant sur le même principe de 509 av. J.C. à 476 après J.C.
-Les Romains ont étendus leur domination en intégrant les peuples et cultures conquises par différents systèmes, et le porteur de cette intégration, ce qui permettait de s’initier à ce qu’on appelle la romanité, c’était le service dans l’armée. Tout comme les soldats de la Marine s’intègre au GM en servant la Marine, devenant des citoyens du monde (du GM) plus que des citoyens de leur propre patrie.
-Le Sénat est un organe exclusivement réservé aux patriciens, à une forme de noblesse en somme, qui votent les lois, peuvent interagir avec les décisions des consuls et autres magistrats de Rome (sachant que les sénateurs sont d’anciens magistrats et peuvent accéder à des magistratures plus importantes que celles déjà exercés) et disposent d’un grand pouvoir tout au long de la République, un pouvoir si grand qu’au moment où les généraux victorieux (les imperatores, le terme d’imperator ne renvoyant pas encore à l’empereur puisque cela n’existe pas encore) deviennent des personnalités politiques de plus en plus importantes il y a eu plusieurs fois où les généraux ont purgés le sénat pour en remplacer des membres (c’est comme ça qu’est mort Cicéron par exemple) ou même à augmenter le nombre de siège du Sénat pour faire entrer leurs fidèles au Sénat. C’est justement le passage à l’Empire qui réduit leurs prérogatives (et qui va ouvrir le Sénat et la magistrature à des Romains/Italiens). La fonction idéologique du Sénat est d’être les gardiens des traditions (plusieurs réformes populaires, c'est-à-dire au bénéfice du peuple/de la plèbe, ont été écrasés par le sénat au nom des traditions [voir par exemple l’épisode des Gracques]) et rassemblent les familles les plus prestigieuses de Rome qui vivent de leurs rentes et de la nourriture qui est cultivé sur leurs terres par des esclaves ainsi que les aliments qui parviennent à Rome par le commerce : en d’autres termes, cela me semble être ce qui ressemble le plus aux Dragons Célestes historiquement.
-Enfin (je vais rester simple en gardant que les éléments principaux), le rapport des rois à une autorité supérieure. Le terme latin
rex, qui a donné roi, a été plus ou moins créé de toute pièce par les Empereurs romains afin de donner une fonction, un rôle, aux dirigeants des peuples migrants qui ont décidés d’intégrer l’Empire. Par exemple Clovis en rejoignant les Romains et en se battant pour eux a pu faire reconnaître les Francs et est devenu le premier
rex des Francs. Ainsi, les rois étaient nombreux dans l’Empire romain et dirigeaient leurs peuples au nom des Romains, en respectant les lois romaines. Il y a finalement eu des rébellions, des sacs de Rome, une instabilité politique à cause des dissensions au sein même de Rome, mais cette délégation du pouvoir de l’Empereur à des officiers eux-mêmes régaliens a forgé les fondations de ce que l’on considère être le principe de roi et de monarchie.
Il est même possible de rejoindre le sujet de l’Eglise catholique car jusqu’à la fin du Moyen Âge, il n’existait qu’un seul Empire, l’Empire romain. L’Empire de Charlemagne puis le Saint Empire Romain Germanique (et de l’autre côté l’Empire Byzantin), sont des continuations de l’Empire romain dans l’esprit des Médiévaux (cela s’appelle la translatio imperii, la théorie médiévale de la translation/transfert de l’Empire) et donc quand le pape « choisit » et sacre un Empereur, son discours appelle ce dernier l’Empereur des Romains, ce qui montre la force de l’historicité et des traditions dans la construction de la légitimité des élites dans un système non démocratique (où la population lambda, la plèbe romaine, n’a pas d’éducation à la politique et se moque bien de toutes les réalités qui ne la concerne pas directement).
La comparaison avec la Rome antique est aussi intéressante puisque le fait d’effacer une personne de l’histoire, en rayant son nom de tous ce qui le mentionne, s’appelle la damnatio memoriae du fait qu’il s’agissait d’une sentence romaine. Or le Siècle Oublié est une sorte de damnatio memoriae appliquée à tout un siècle.
On pourrait même trouver un équivalent à la peur viscérale que les Romains avaient du retour de la royauté durant la République et le début de l'Empire (raison pour laquelle les différentes magistratures avaient plusieurs sièges, faisant que même les consuls étaient deux à la fois pour éviter un seul commandement, et que César fut assassiné peu après que Marc Antoine ait testé la réaction de la foule en approchant un diadème de César faisant craindre qu'il veuille devenir un roi) dans la peur que pourraient avoir les peuples de One Piece de revenir à un chaos primordiale du point de vue géopolitique, une anarchie des échanges entre les îles qui contraindraient à refermer les îles sur elle-même (un peu comme si nous on devait perdre toutes nos technologies de communications, des téléphones aux services de transports).
Ainsi, à mon sens un système impérial tel que le GM (il n’est pas mondiale, au sens géographique qui renvoie à la mondialisation, car les relations entre les îles sont trop compliqués et limités, elles ne sont pas libres mais soumise à l’entité impériale qui est le GM) avec une caste noble dominante et conservatrice vivant sur le travail et les productions des dominés qui fait reposer la majorité de sa légitimité sur son ascendance et sa détention traditionnelle du plus haut niveau de pouvoir n’est donc irréaliste si on accepte de mélanger les différentes époques du modèle romain antique.
Même si en effet les DC ne disposent pas de l’éducation élitiste des patriciens romains ou d’une carrière des honneurs car ils sont construits comme des méchants ignobles, incompétents, déconnectés du monde réel dans la bulle que leur a créé Im avec Marigeoise.
Cela a en effet un côté Too much et irréaliste, Oda exagérant à l’excès le despotisme en donnant aucune nuance à la majorité des DC, cet Empire romain que je décris est bien trop loin de notre réalité et de nos considérations actuelles (de notre vision de la manière dont marche la géopolitique qui a été forgée/dictée par l’Occident
à partir des traités de Westphalie en 1648. La notion de frontière dans One Piece, en raison de la mer dans ce monde d’îles, renvoie à des considérations bien plus anciennes et plus floues) pour que cela puisse faire consensus.
Tuc a écrit:
Le parallèle que tu fais avec l'église catholique est intéressante Ange, parce que dans les faits cette domination a duré 1000 ans, et l'origine de sa domination (Dieu), n'est pas moins vague
et il y a eu de nombreuses croisades sans que personne ne remette en cause ce pouvoir en place
Petite remarque sans développer : Ceux qui ont participé aux croisades ont tirés bien plus partie des croisades que l'Eglise elle-même dans un bon nombre d'entre elles. La spiritualité n'est pas la seule motivation pour partir en croisade : nobles plus ou moins dépourvus de terres qui espèrent en obtenir une, foules de pauvres à la recherche du mieux-être matériel, certains altruistes veulent sauver les Chrétiens d'Orient soumis aux joug des musulmans.... (sujet très vaste et très complexe). Le meilleur exemple est la quatrième croisade qui, notamment en raison de dettes envers les Vénitiens, s'est détourné des villes saintes prises par les Musulmans pour piller, puis capturer, Constantinople afin que les Vénitiens et les Croisés se partagent une partie de l'Empire byzantin et ses richesses. C'est l'une des croisades qui a le plus nuit à la papauté. Donc quand les gens obtiennent ce qu'ils veulent, voient leurs conditions s'améliorer, grâce aux Croisades et d'une certaine manière à la religion et l'Eglise, cela fidélise même encore plus envers la foi plutôt que de penser à la moindre remise en question du pouvoir en place.
J’espère que ma réflexion écrite rapidement n’était pas trop barbante, que j'ai suffisamment simplifié et vulgarisé, et que ça a pu intéresser quelques personnes.