Comme Gattaca commence déjà à prendre cher, et que je n'ai absolument pas envie qu'il parte si tôt, me voilà avec ma petite justif.
Gattaca est un film basé sur les avancées de la sciences, et qui prédit qu'un jour la société sera profondément discriminatoire selon qu'on a un "bon" ou un "mauvais" ADN. Science-fiction? A l'époque, oui. Mais on ne peut que s'effarer en voyant à quel point les scénaristes ont eu raison, car si on compare le film et la réalité de nos jours:
-Dans le film, quasiment tous les personnages ont été génétiquement sélectionnés avant leur naissance;
-Dans la vraie vie, il est en passe de devenir courant de sélectionner son embryon, selon sa santé, son sexe, et même la couleur de ses yeux ou de ses cheveux.
-Dans le film, la vraie identité qui prime (dans l'administration, pour la sécurité, etc) est la signature génétique;
-En France, pour ne citer que ce pays, on trouve de plus en plus de fichiers basés sur ce principe.
-Dans le film, selon qu'on est "normal" ou "in-valide", on peut se faire refuser un poste, même simplement si on est gaucher;
-Dans la vraie vie, il existe bel et bien une discrimination à l'embauche envers les handicapés.
-Dans le film domine une réelle discrimination de tous les jours envers les "in-valides", et tout est fait pour que la moindre tare ne puisse pas être transmise;
-En Chine, peu après la sortie du film, était menée une vaste campagne d' "assainissement" de la population, qui consistait à convaincre les femmes d'avorter au moindre problème de santé de leur bébé, et à stériliser les handicapés.
Effarant, je vous dis.
Malgré que le thème soit scientifique, et donc bassement terre-à-terre, on retrouve néanmoins une magnifique réflexion sur l'individu, la destinée, et sur le potentiel de chacun de nous. Est-on destiné à être ce qu'on devrait être, dans notre corps tout comme dans la société? Peut-on, par soi-même, renverser la vapeur, et guider son destin?
Pour finir, le scénario est impeccable, tout ce qu'il y a de logique tout en respectant la réalité scientifique, et même souvent ponctué de petits détails délicieux. Un reproche faisable est de ressortir le coup du "héros qui réalise des miracles" et de la romance à l'eau de rose chers à Hollywood, mais même ces derniers points s'intègrent parfaitement dans le récit.
Ce n'est pas le meilleur film jamais réalisé, mais il n'en reste pas moins un petit bijou, quelque part entre les réels et les rêves. Ceux du héros et ceux du spectateur.
C'était Triplem,
justifier du grand écran.