Je sais que je risque de me répéter alors je reprends en remaniant mes dires et en espérant que ce diamant, ce solitaire, qu’est Vash, trouve l’appui qu’il mérite durant ce tournoi :
Vash et son frère Knives sont les jumeaux qui représentent l’un des meilleurs duos de dualité bien/mal… Vash est une incarnation de l’idéologie pacifique contradictoire à la nature de son existence, il va à l’encontre de ce que veut sa création. Contrairement à Knives, qui n’a pu trouver de lueur d’espoir en lui-même, Vash s’est imprégné de la bonté (même si elle est rare voire inexistante selon son frère) qu’il a trouvée chez certains humains.
Vash est une volonté de fer contre toute forme de mal, il se jure plus d’une fois de ne jamais vouloir tuer un être vivant ni même le blesser, mais pensez-vous… quand on est recherché par une horde de chasseurs de primes mais aussi par un groupuscule de tueurs professionnels, cette idéologie devient alors encore plus difficile à respecter. C’est dans un désert aride, à deux soleils que Vash luttera contre son frère (qui le pousse sans cesse à la folie) mais également contre lui-même. Et cela nous donne un personnage mémorable de par ses amitiés et ses histoires avec des compagnons de route qui le suivront dans ses pérégrinations et qui sauront lui redonner toujours le sourire ou le faire pleurer malgré eux vu l’attachement qui les liera… En effet Vash dans Trigun est un souvenir d’une profusion de scènes aussi bien drôles (ses disputes avec Nicolas D. Wolfwood) que triste (le duel face à Legato et ses conséquences).
Vash est certes un personnage avec un lourd passé mais c’est aussi une représentation d’états d’âmes et de situations qui sont la source de véritables réflexions philosophiques et le mot n’est pas du tout fort. Imaginez-vous un géant tenant dans le creux de sa main un insecte, non pas un géant sans cœur. Un géant doué de conscience et de sentiments. Un géant éprouvant de la sympathie pour cet insecte dont la soif de vivre fascine, il veut le connaitre, bien que sa nature contredise cela… Il lui est dangereux mais il ne veut lui faire aucun mal. Ce géant pourrait être Vash, cet insecte, l’être humain. La situation n’étant pas assez délicate, on pourrait y ajouter ainsi un frère obligeant perpétuellement le géant à fermer cette menaçante main…
Une torture, voilà ce qu’est la vie de Vash. Il ne fait qu’éprouver malheur après malheur, ne fait que perdre les êtres qui lui sont chers. Pourtant cette conscience qui le torture tant, pour rien au monde il n’y renoncerait. Elle, le malmène, lui, lutte jour après jour, coute que coute, de toutes ses forces pour s’améliorer afin d’apprendre à vivre avec ses peines et ses difficultés. C’est ce qui lui permet d’avancer, d’apprendre et de se faire des amis, amis qui le poussent à mieux encaisser les adversités et à espérer toujours. Et ces mêmes amis, il les perd encore… une fois de plus… comme les autres… ils meurent et c’est atroce. Et il replonge dans le désespoir… mais il s’en fait des nouveaux…
Il peut cependant mettre fin à ses tourments, il peut en finir définitivement. En finir avec ce frère. La source de tous ses supplices. Il le savait dès sa plus tendre enfance, il percevait en lui ce monstre qui a ruiné non seulement sa vie mais bien plus. Mais comment vouloir du mal à son propre frère quand on n’ose faire de mal à personne… ? C’est Vash The Stampede et c’est ce que raconte Trigun. C’est un combat, c’est une envie de vivre, de comprendre son sens, c’est la joie et la peine de vivre, quoi qu’il arrive, c’est une histoire dont on ressort comblé et nostalgique, pensif et prospère.
A travers Trigun et à travers sa dualité avec Knives , sans oublier Nicolas D. Wolfwood, Vash joue vraiment dans un niveau auquel on se doit d’y réfléchir et de s’y attarder le temps nécessaire.
Vash est un personnage qui célèbre tant de belles choses, on rit de bon cœur avec lui mais on souffre aussi, et sa souffrance est déchirante. Personne ne peut être insensible à sa peine.
Vash recèle cette magie de garder une aura intacte tant d’années après l’avoir vu à l’œuvre. C’est un personnage qui brise le mythe du héros insensible, car Vash se laisse aller, il ne retient aucune larme, qu’elle soit de joie ou de peine et pour toutes sortes de raisons.
Sérieux et ridicule, optimiste et dépressif, drôle et lourd, courageux et poltron, adulte et gamin, solitaire et sociable, naïf et malicieux, pacifiste et hors-la-loi, calme et hystérique, gentleman et goujat, intelligent et simplet, superficiel et (incontestablement) profond….