Bon, puisque deux personnes se regardent en chien de faïence pour savoir qui aura le courage de monter le topic, je m'y colle ! (quelle corvée, c'est pas comme si je n'avais pas l'habitude - mais j'attends celui de TBBT S04 en échange !)
Grosse frustration que fut cette nouvelle saison de DEXTER, qui a refusé de sortir son premier épisode dans les règles de l'art, à savoir un mois à l'avance. L'obligation de poireauter plus longtemps pour pouvoir apprécier ce douzième de saison fut dure, mais néanmoins récompensée ! Je ne suis pas très objectif lorsque je parle de DEXTER, mais je vais m'efforcer de l'être le plus possible dans les lignes qui vont suivre...
"It's me."
Dexter outragé, Dexter brisé, Dexter martyrisé mais Dexter libéré. Reste à savoir si cette libération du devoir conjugal pour le moins abrupte est une bonne chose pour notre cher anti-héros préféré. Le masque se fissure, mais il n'y a rien en dessous. Plus que jamais, Dexter est en délicate position : comment feindre le chagrin de l'être aimé ?
E01 : My Bad
C'est bien évidement en slowburn que la série reprend avec un premier épisode sous le signe obscur du deuil, sentiment que Dexter a déjà dû affronter par le passé mais sans jamais avoir été au centre de l'attention comme c'est le cas maintenant. Michael C. Hall fait toujours un travail aussi impeccable sur son personnage, puisque pendant les 50 minutes le Dex' a bien l'air bousillé de l'intérieur. Personnellement, la réaction très renfermée du personnage ne me parait pas suspecte, contrairement à ce que pense Quinn, surtout quand on sait que Dexter n'est pas un homme à laisser échapper ses émotions en général ; mais il faut bien un démarrage de ce point de vue là de l'intrigue et c'est l'option la plus cohérente qu'on puisse trouver.
Difficile néanmoins pour la série de passer après SIX FEET UNDER pour parler du chagrin et du deuil, mais dans la mesure où ce n'est pas le thème principal de DEXTER, on peut estimer qu'elle s'en tire avec une mention honorable. On ne va pas lui demander non plus d'avoir un équilibre parfait entre horreur de la situation et distanciation émotive de l'action. Et puis, le sujet est abordé de manière cohérente avec l'ensemble de la série, allant jusqu'à annihiler toute puissance larmoyante dans la scène où Dexter annonce la mort de Rita à Cody et Astor. Dexter ne sait pas comment aborder ce décès, la série montre son point de vue subjectif (ou objectif, c'est selon) et évite de tomber dans certains poncifs. Les flash-back sont très ironiques, Dex' étant toujours entouré de son double meurtrier lorsqu'il est en contact avec Rita (c'est un peu trop gros, mais ça fonctionne). Même le discours final n'échappe pas à cette alchimie, Dexter gardant pour lui le fait qu'il l'aimait, une très jolie idée, bien plus émouvante que s'il l'avait dit à haute et intelligible voix.
D'ailleurs, pour en revenir aux flash-back, c'est une idée croustillante qui permet de développer encore un peu la relation des deux. Ce qui m'amuse surtout, c'est qu'au delà de la série, Julie Benz est encore du casting, ce qui n'avait pas échappé à certains webzines qui s'étaient empressés de titrer "Rita est en vie !" pour bien spoiler le quidam ne suivant pas la parution américaine (Bullzor ne lira pas ce topic, mais il est concerné, le bougre). A croire que la notion de changement de temporalité échappe encore à certains journalistes, enfin bref.
Pour le moment, DEXTER suit une trame assez classique mais efficace, reste à savoir si elle pourra faire éclater comme elle l'a fait plusieurs fois son moule pour donner quelque chose de génial. Un bon épisode pour une entrée en matière, espérons que la série ne s'arrêtera pas là.
Par contre : WTF Debra nettoyant la scène d'un crime (c'est moi ou c'est carrément condamnable ?) et WTF Dexter tuant impulsivement quelqu'un (transformation en véritable monstre annoncée ou simplement une piste facile pour le faire tomber ?).