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「Chapter
Thirteen : Five Minutes Lost」
Luffy et ses compagnons se
trouvaient dans une petite salle rectangulaire aux coins arrondis,
en compagnie de Vaunh, du maire et de ses gardes. La pièce était en
effet insignifiante mais seulement si l’on se plaçait du point de
vue de Kaham, pour les autres, elle était gigantesque. Un bureau de
marbre marron reposait à gauche d’un lampadaire d’une dizaine de
mètres de haut. A coté duquel on pouvait observer une armoire en
bois vieilli de toute beauté. Face à la grande fenêtre décorée de
deux rideaux de couleur pourpre, on pouvait distinguer un frigidaire
d’un blanc éthéré, lequel servait de base pour soutenir une tour en
verre où sommeillait une espèce d’épée dont la lame était effritée.
Cinq minutes venaient de s’écouler depuis l’entrée en scène
surprise de Drystow et de ses colonels… Cinq minutes nébuleuses
d’une intensité rare… Quelques mots prononcés de la bouche de
l’obscurité puis… le néant absolu ! Rien n’avait pu filtrer, tout
était sombre et les souvenirs de nos amis concernant ces faits
s’étaient étrangement envolés. A leur « réveil », les membres du QG
de la marine s’étaient tout simplement éclipsés, sans aucune trace.
Kaham leur avait alors proposé de passer dans son bureau pour qu’il
pût signer les fameux papiers relatifs à son autorisation spéciale
quant à la visite programmée des montagnes de cendre. Tous avaient
suivi le géant mis à part Zoro et Robin. Il semblait que l’épéiste
avait quelque chose d’important à dire à l’archéologue.
«
YAGLAGLAGLA !!... Vous êtes vraiment renversants, petits hommes ! »,
dit Kaham, alors qu’ils venaient tous d’arriver dans la pièce aux
angles arrondis.
« C’était pas grand-chose. », répondit avec
aisance et spontanéité Luffy.
« Bien… Où ai-je mis la clef ?
Keos ! Sais-tu où est ma clef ? », demanda le géant en cherchant
l’objet des yeux.
L’assistant du maire ne répondit pas tout
de suite, il était bien trop occupé à lire un roman intitulé « Les
sombres reflets de la clarté divine ». L’homme aux cheveux jaunes se
caressa le menton d’un air songeur et murmura dans un souffle :
« Aaah… C’est pour çaaaaaaa… Je comprends mieux, maintenant…
- Puis, la voix de Kaham l’interpelant à nouveau, il sursauta et
finit par poursuivre : La clef ?... Celle qui permet d’ouvrir le
tiroir où se trouve les formulaires officiels de Twilight’s Island ?
»
« C’est ça ! Tu n’as aucune idée d’où elle peut-être ?
J’en ai absolument besoin pour mettre la main sur ces satanés
papiers. », reprit Kaham d’une voix rauque.
« Pas la
moindre… D’habitude les clefs, je les range dans un endroit frais
pour pas qu’elles pourrissent. », expliqua Keos, rayonnant de joie.
« Si c’est juste une clef que vous cherchez, pas la peine
d’en faire tout un plat !! Avec le nouveau « Usopp bip-bip », vous
la retrouverez en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire ! »,
affirma le menteur au long nez d’un ton fier et en agitant devant
lui un genre de télécommande gris.
« Je peux essayer ?? S’il
te plait, Usopp… », supplièrent Chopper et Luffy, d’une seule voix,
les yeux pétillants d’étoile et la bouche grande ouverte.
Le
canonnier soupira et mit sa petite machine entre les sabots du
renne, lequel gémit de plaisir, narguant quelque peu son capitaine
complètement abattu par le choix dont il venait d’être la victime.
Le médecin appuya alors sur le bouton central et une lumière rouge
se mit à clignoter en résonance avec un son. « Bip… » Le docteur
arpentait la salle en dessinant des cercles concentriques et le
bruit provenant de l’appareil se voulait tantôt insistant, tantôt
éloigné. Au bout d’une minute environ, le médecin passa devant le
frigidaire et à ce moment précis, le signal rouge cessa de clignoter
pour se stabiliser. « Biiiiiiiiiiiiip… »
« Ca y est, on l’a
trouvé ! Elle est dans le frigo !! », s’écria Usopp.
« DANS
LE FRIGO ?! », s’étonna la majorité de l’assistance.
« Ah
ouais… Le frigo, c’est bien frais ! Ca me revient maintenant… »,
déclara Keos, un doigt dans la bouche ; il avait l’air d’un parfait
enfant.
Chopper chercha un peu partout dans le réfrigérateur
mais ne trouva rien. Dans une lueur de lucidité, il ouvrit alors
d’un geste peu convaincu la partie congélateur et… en extirpa la
fameuse clef sous les regards médusés de la salle entière !
« Ah ouais… Le congèle, c’est encore plus frais que le
frigo, suis-je bête ! », dit Keos, une expression morose sur son
visage.
« … … … »
« … … … »
« Je devrais lui
rafraichir les idées à celui-là… », haleta Nami qui s’était
toutefois résignée à ne pas se laisser emporter.
« Du calme
Nami, il est déjà assez froid comme ça ! », se risqua Usopp.
« … … … »
« … … … »
« MAIS JE SUIS CALME,
SOMBRE IDIOT !!!... C’EST MAINTENANT QUE JE SUIS IRRITEE !! ET EN
PLUS, CERTAINS L’AIMENT CHAUD !! », brailla la jeune fille,
brandissant le poing.
« Brrr… Elle me fait froid dans le
dos… », balbutia le menteur.
« En tout cas, elle sait
chauffer l’ambiance, notre Nami ! », ajouta Luffy.
« Elle
est bouillante de colère… », renchérit Amy avec un léger sourire.
« Faut la laisser refroidir quand elle est comme ça… »,
poursuirvit Franky.
« Moi, elle me réchauffe le cœur, ma
Nami chérie ! », continua Sanji.
« Waaah !!... T’as de la
fièvre Nami ?? », s’enquit Chopper, soucieux de la bonne santé de
son amie.
« ARRETEZ VOS JEUX DE MOTS QUI ME FONT NI CHAUD NI
FROID !! », beugla la navigatrice.
« Euh… », firent-ils en
chœur.
**********
Juste devant le palace du maire,
Zoro était adossé à un arbre et fixait Robin d’un œil trouble. La
jeune femme paraissait elle aussi affairée et tous deux semblaient
réfléchir à quelque chose de grave. Le bretteur mit son pouce droit
sur la garde de son Wadô Ichimonji et d’une impulsion, il dévoila
une infime partie de sa lame.
« Tu l’as remarqué aussi,
n’est-ce-pas Robin ? », demanda l’épéiste.
« En effet…
L’horloge sphérique… », répondit l’archéologue, une main devant la
bouche.
« Il s’est passé quoi au juste ? Entre deux
clignements des yeux, j’ai remarqué l’aiguille avancée de cinq
minutes… », détailla Zoro, le ton méfiant.
« Il semble qu’il
y ait quelqu’un sur cette île qui puisse contrôler le temps…
Seulement, on ne sait guère la raison pour laquelle elle s’est
appropriée ces minutes perdues… », murmura Robin, perplexe.
L’air était lourd et pesant. Les deux membres du Sunny-Go
étaient visiblement les seuls à avoir observé la fuite du temps.
Cependant, ayant oublié tous les évènements qui s’étaient déroulés
durant ce laps de léthargie commune, ils n’étaient pas réellement en
mesure de tirer des enseignements substantiels à ce propos.
« Gardons un œil attentif à ce qu’il va se passer par la
suite… », proposa Zoro alors qu’il rengainait son sabre dans un son
clinquant.
« C’est effectivement le mieux qu’il nous est
donné de faire. », dit Robin en fermant les yeux.
Sur ces
mots, les deux compagnons tournèrent les talons et décidèrent
d’aller rejoindre les autres dans le bureau de Kaham.
**********
« Mais… Qu’est-ce qu’il fait ? »,
questionna Meredys, qui regardait d’une façon étonnée Sanji,
celui-ci courant comme un fou.
« Ah… Ca, c’est parce qu’Amy
voulait se dégourdir les jambes, elle a donc demandé à Sanji de le
faire à sa place… », développa Usopp, d’un air relâché.
«
Oui, notre musicienne vit sa vie par procuration… », ajouta Nami.
« De quoi ??! Qu’est-ce que c’est que ce cirque ?! », dit
Azumi, assurément exaspérée.
« YAGLAGLAGLA !!... Qu’ils sont
marrants ces petits hommes… Et lui ? – Kaham désigna Luffy du doigt
– Lui aussi est en train de faire un truc pour votre Amy ? »,
interrogea-t-il.
Le garçon au chapeau de paille était en
plein repas (à nouveau) car il disait qu’il était exténué après le
match de tennis auquel il s’était soumis et qu’il avait grand besoin
de viande pour se revigorer. Déjà une vingtaine d’assiettes étaient
empilées les unes sur les autres et une vingtaine d’autres
n’attendaient que le ventre du capitaine du Sunny-Go. Les cuisiniers
du maire, quant à eux, tenaient leurs toques de leurs deux mains et
commençaient à les manger en émettant des sanglots pour le moins
audibles.
« Euh… Non, non, lui, c’est juste la faim qui le
pousse à agir, encore et toujours… », répondit enfin Nami.
Franky prit une pose dont il avait le secret : la jambe
droite fléchie, la jambe gauche tendue, le corps penché sur le coté,
les lunettes de soleil baissées et enfin, les deux bras joints le
long de son visage.
« HEY ! Et elle, elle fout quoi ? »,
s’enquit-il d’une voix éclatée.
Tout le monde regarda alors
dans la direction de Mathilde. Elle était en train de s’empiffrer
elle aussi, mangeant exactement la même chose que le garçon
élastique et des larmes aux yeux. A la vue de ce spectacle risible,
une goutte d’eau glissa sur la tête de chacun.
« Kyahahah !
Elle, c’est parce qu’il lui arrive d’avoir des crises où elle peut
pas s’empêcher d’imiter tout le monde… Là, je crois qu’elle peut pas
s’empêcher d’imiter votre capitaine. », se moqua avec ravissement
Azumi.
Quelques instants de silence suivirent où tout le
monde fixa la jeune fille se goinfrer à contre cœur. Après quoi,
tous sans exception lâchèrent d’une seule voix :
« Ooh… La
pauvre… »
Tout à coup, Mathilde Seiniel laissa tomber son
couteau, sa fourchette et sa serviette et sortit de la salle comme
une fusée, reversant au passage Chopper qui s’envola littéralement,
un point d’interrogation planant au dessus de lui. Nos compagnons
firent alors de petits yeux surpris et les clignèrent plusieurs fois
sans mot dire avant que Franky ne se décidât à demander :
«
Et là ? Elle va faire quoi ?... »
« Là, elle est sûrement
partie vomir tout ce qu’elle a ingurgité !! », pouffa Azumi, très
contente de pouvoir tourner la commandante de la Triade en ridicule.
A ces mots, Luffy suffoqua et sembla s’étouffer sur le coup.
Il tomba de sa chaise et émit des gloussements horribles, de telle
sorte qu’affolé, le renne médecin se précipita sur le garçon
élastique et défit quelque peu son pourpoint avant de tâter son
pouls. Rassuré, il se leva, croisa ses sabots et dit :
«
Tout va bien ! Il a juste fait une petite crise d’angoisse… »
« C’est certainement parce qu’il a été choqué d’apprendre
qu’on pouvait régurgiter de la viande… », supposa Nami.
«
Arrrh… Arrête Nami ! C’est dégoûtant ! », se plaignit Usopp.
« Rien n’est dégoûtant quand c’est prononcé par la bouche
exquise de Nami de mon cœur, t’as compris ?! », intervint Sanji en
donnant une petite tape sur la tête du long-nez.
« Moi, je
ne comprends pas comment on peut autant aimer la viande… Tant qu’il
y aura des cerises et des fraises, ça me va. D’ailleurs, tout le
monde devrait être végétarien comme moi… », soupira Amy, qui, par
ses paroles étrangla un peu plus son pauvre capitaine.
**********
« Il est temps de passer à l’action… Nous
avons collecté suffisamment d’informations à propos de ces montagnes
de cendre et en particulier de cette région cachée… », dit Eoden,
mettant une longue cape noire sur ses épaules et attrapant un sabre
de nacre d’une splendeur inimaginable.
Sur une colline aux
formes rondes, le vent s’engouffrant avec subtilité, provoquant une
brise légère, le pirate du Nouveau Monde et ses compagnons allaient
se mettre en chemin vers leur mystérieux objectif…
«
Capitaine, vous êtes sûr qu’il se trouve ici ? », demanda Aitken,
déconcerté.
« Cela fait des mois que l’on mène nos
recherches, je ne pense pas qu’ils nous auraient raconté n’importe
quoi, tu ne crois pas ? », répondit Eoden. Leon s’avança et
écarta des mains Aitken avant de se positionner devant son capitaine
et de déclarer :
« C’est clair qu’ils étaient plutôt mal
placés pour nous raconter des bobards ! Ils voulaient certainement
pas avoir à mourir ! Il parait que ça fait mal la mort… Surtout
après ! »
Soma poussa alors un rire glauque et se moqua
ouvertement de la bêtise de son ami. Voyant qu’il était victime de
railleries affirmées, celui-ci dégaina ses deux révolvers et les fit
tourner sur ses deux index avant de sauter sur Kaitos, de le plaquer
au sol et de le mettre en joue.
« GAAAAH !!... JE TE LE
PARDONNERAI JAMAIS, TU M’ENTENDS ? OSER ME TOURNER EN RIDICULE !! TU
VAS MOURIR TOUT DE SUITE !! »
« Même pas cap’ d’appuyer sur
la détente !!... », sourit Soma de toutes ses dents.
Après
un instant de silence, une détonation se fit dès lors entendre :
Leon venait de tirer à bout portant sur son camarade ! Une épaisse
fumée s’éleva alors dans les airs et un long moment passa avant
qu’elle ne se dissipât complètement. Soma se releva d’un bond en
poussant son agresseur sur le coté et affirma après avoir ramassé
les deux balles qui lui étaient destinées :
« Pas mal… T’as
du cran ! Mais l’énergie circulante est supérieure en tout point à
ta misérable technique de tireur d’élite… »
« Hey ! Tu veux
peut-être te mesurer à… », commença Leon.
« Ca suffit !
Viens voir ma nouvelle robe d’une classe renversante… », dit Niki à
l’adresse du sniper de l’équipage.
Leon, voyant la jeune
femme arborer un nouvel ensemble à faire tomber tous les murs, cessa
de se disputer dans la seconde avec Soma et plus vite qu’on ne
pourrait jamais le croire, il courut aux pieds de Niki.
«
Gente demoiselle, si une seule vision devait m’être offerte avant ma
propre mort… Assurément, ce serait vous, portant à merveille cette
robe d’une couleur bleue nuit déchirante… », fantasma Leon, prenant
la main de Niki Fowler.
« Dans ce cas, te voilà paré à
mourir… Bon vent à toi ! », s’insurgea Aitken, d’un ton explosé.
« DE QUOI ? T’AS UN PROBLEME ? », cria Leon en tirant une
rafale de balles sur son provocateur.
Eoden ferma les yeux
de dépit et se faufila d’un mouvement gracieux entre le tireur
d’élite et son bras droit et dégainant son sabre, il para tous les
projectiles destinés à Aitken !! Tout en rangeant sa lame sans garde
dans son fourreau, il dit alors :
« Je suis désolé mais
cette fois-ci, on n’a pas le temps pour vos enfantillages
quotidiens… Mettons-nous en route ! »
« AHAHAH !!... T’as
pas honte, Aitken ? Obliger le capitaine à intervenir pour te
protéger !... », ricana Soma en lançant un regard de défi à son
vis-à-vis.
« Arrête donc tes crises de jalousie, Soma… T’es
lourd ! », riposta Aitken, n’entrant pas dans le jeu de son rival.
« N’empêche que t’es un faible, c’est indéniable, tu peux
pas te défendre tout seul… »
« T’AS DIT QUOI LA ? TU VEUX TE
BATTRE ?? », brailla Aitken, perdant son sang-froid et prêt à en
découdre s’il en était besoin.
« AHAHAHAH !! Ton énergie
semble bien perturbée… La mienne circule à la perfection. Si on
s’affronte, tu mourras à coup sûr… »
« TU VEUX TESTER POUR
VOIR ?! », hurla Aitken, les jambes fléchies et les deux bras en
croix.
« Soma, Aitken, on y va, vers la dernière étape
avant… l’anéantissement de Shanks le roux ! », intervint Eoden, qui
prit la direction du sommet des montagnes, une espèce d’aura noire
l’enveloppant.
« A TES ORDRES, CAPITAINE !! », répondirent
les deux intéressés d’une seule voix avant de se mitrailler des
yeux.
**********
« WOOOOOW !! On a une déragotion
!!... », s’extasia Luffy en contemplant le papier signé des mains du
maire.
« On dit une « dérogation », Luffy… », le corrigea la
navigatrice mais voyant qu’il ne l’écoutait même pas, elle soupira
et abandonna l’idée de lui apprendre ce mot.
Devant le
palace de Kaham, nos amis se préparaient à aller à l’entrée de la
caverne de cendre, passage obligé pour finalement accéder aux
montagnes de cendre. Le dragon des légendes allait donc être
l’obstacle à abattre lors de cette excursion mais malheureusement,
personne n’avait aucune information le concernant. Luffy et les
autres s’apprêtaient ainsi à être confrontés une nouvelle fois à
l’inconnu. Seuls Vaunh et le maire tenaient compagnie à nos amis,
les autres étant restés à l’intérieur de la bâtisse, poursuivants
leurs activités habituelles.
« Vous devrez contourner le
petit village Kokiri pour vous rendre à la caverne de cendre,
expliqua Kaham. Longez les palissades construites aux abords de ce
village et vous tomberez sur le lac Hylia… En traversant ce
minuscule cours d’eau, vous serez arrivés à destination. Bonne
chance ! »
« OK ! Merci monsieur le géant ! On va y aller,
alors ! », dit Luffy, un énorme sourire aux lèvres.
Robin
paraissait préoccupée, quelque chose troublait visiblement son
esprit. Lorsque Nami regarda dans sa direction, elle lui adressa un
petit hochement de tête forcé et se replongea aussitôt dans ses
pensées. Zoro s’avança et s’apprêtait à faire part à nos amis de ses
contrariétés concernant les cinq minutes perdues mais à ce moment
là, l’archéologue secoua la tête et pour empêcher son ami
d’inquiéter inutilement les autres, pour l’heure, elle demanda au
maire :
« Désolée d’avoir à vous parler de ce sujet mais,
quelque chose m’importune à dire vrai… Pourquoi n’essayez-vous pas
de faire la lumière sur cette histoire de soleil volé ? De plus,
Vaunh nous a dit que la marine n’intervenait pas mais… n’y a-t-il
pas justement une base au centre de la forêt ? »
Un silence
gêné se fit. Personne n’osa prendre la parole.
« Bonnes
questions, jeune fille, répondit enfin Kaham. Et ça ne me dérange
pas de répondre à tes interrogations mais tu dois savoir une chose…
Nous avons essayé et nous essayons encore d’éclaircir ce mystère
mais les cartes et les indices dont nous disposons sont minces…
Quant à la marine, cette base n’est occupée que depuis une semaine
par Drystow et ses hommes. Ils ne sont là que pour une affaire de
pirates. Mon petit doigt me dit qu’ils sont venus pour vous coincer…
YAGLAGLAGLA !!... »
« Mon Dieu ! s’écria Nami. Ils sont
venus pour nous… Alors… »
« YAGLAGLAGLA !!... Pas
d’inquiétude, jeune fille ! Je ne vous ai ni vendus, ni tendus un
piège en vous signant cette approbation pour votre promenade dans
les montagnes de cendre ! la coupa le géant, anticipant ce qu’elle
allait dire. Je n’ai aucune rancœur contre vous car je suis un
guerrier d’Erbaf. Ma fierté me pousse à être un homme d’honneur. Et
puis, la marine ne nous aide pas pour régler nos problèmes, je ne
vais donc pas non plus leur faciliter la tâche… »
« Mais,
intervint Amy, ça fait bien dix ans d’après ce que nous avons
compris que les rayons du soleil vous ont été dérobés… Comment le
Gouvernement peut-il laisser passer ça sous silence ? »
«
YAGLAGLAGLA !! Malheureusement, je ne suis pas en mesure de répondre
à cette question mais… Keos, Meredys, Azumi, Mathilde et leurs
troupes mènent l’enquête depuis des années… Je suis persuadé qu’un
jour, ils trouveront la réponse… », dit le maire, regardant un à un
tous les petits hommes qui se tenaient face à lui.
« Hep le
géant ! As-tu entendu parler d’un gus appelé Aitken ? Il serait
actuellement dans les montagnes de cendre avec tout son équipage… On
pense qu’ils pourraient être liés à votre problème. », lança Sanji,
allumant une cigarette.
« Aitken ?... Non, ça ne me dit rien
mais… - Il s’arrêta un instant et un éclair sembla traverser sa
conscience – IMPOSSIBLE !!... Aitken, l’assassin du néant ?? Il
serait sur cette île ?... », balbutia Kaham qui était fort troublé à
l’entente du nom évoqué par le cuisinier.
« L’ASSASSIN DU
NEANT ? », cria tout le monde d’une même voix.
« Si mes
souvenirs sont bons… Aitken a été recruté dans l’équipage d’un
pirate extrêmement connu par delà les mers… Eoden, l’aura noire !!
», poursuivit Kaham d’une voix dissipée.
A la prononciation
de ce nom, Robin sursauta légèrement. Ses amis, ayant remarqué cette
perturbation soudaine, l’interrogèrent du regard.
« C’était
Crocodile qui m’en avait parlé un jour… Eoden, l’aura noire… dit
Robin, répondant ainsi à ses compagnons. Il est connu comme étant
l’un des pirates les plus qualifiés pour prétendre atteindre
directement les quatre Empereurs ! Sa mise à prix est supérieure à
tes 450 millions, Luffy !! »
Après un moment où tous furent
interloqués, le garçon élastique esquissa un grand sourire
d’excitation et sauta de joie.
« Bien ! S’il est si
puissant, c’est qu’il constituera de toute façon un adversaire que
je devrais combattre pour le titre de seigneur des pirates, c’est
l’occasion de voir qui est le plus fort !! », affirma Luffy en
tapant son poing droit dans sa paume gauche.
« Comme
d’habitude, il ne réalise absolument pas le danger qui nous guette…
», s’écroula Nami, désespérée et les larmes aux yeux.
«
Sache que je te soutiens, Nami… », la consola Usopp, au bord, lui
aussi, de la crise de nerfs.
« Ne t’en fais pas Nami de mon
cœur, je suis là pour te protéger ! », déclara Sanji, chavirant de
bonheur.
« J’ai comme l’impression qu’on va pas s’ennuyer…
Et puis, les ennemis ont l’air d’avoir du répondant ! », ajouta
Zoro, affichant un sourire glacial.
« SUUUUUUUUPER !! La
bonne humeur revient !!! Je sens que ça va valoir le coup d’œil
cette histoire !! », continua Franky, abaissant ses lunettes de
soleil.
« Ahah… On va bien s’amuser ! », poursuivit Amy en
remettant le chapeau de paille de Luffy, qu’elle portait toujours,
en place.
« AMYYYY ??! NOOOON… PAS TOI !! », s’exclama Nami
qui s’effondra une nouvelle fois.
« Waaaaah… Je vais
t’ausculter, Amy ! », hurla Chopper, la mâchoire déboitée.
«
JE NE SUIS PAS MALADE !! », brailla la jeune musicienne.
Robin soutint alors le regard du garçon au chapeau de paille
avant de soupirer. Un léger sourire marqua son visage. Vaunh était
resté silencieux, il ne savait que penser, ni que dire.
«
YAGLAGLAGLA !! Tu manques pas de ressources, petit homme. Pourtant,
si dans les montagnes de cendre, tu es sûr d’éviter les ennuis avec
la marine, par la présence de l’équipage d’Eoden, ça ne va pas être
de tout repos pour toi ! », dit le géant à l’adresse de Luffy.
« Ca ira… Je suis le futur seigneur des pirates. Hors de
question de céder à la panique !! », répondit-il simplement.
« Bien… Je ne sais pas pourquoi vous tenez tant à faire une
expédition dans ces fameuses montagnes mais… Non, je n’ai pas besoin
de raison !... Cependant, si, comme vous semblez le dire, Aitken et
Eoden sont liés au vol du soleil, vous me rendrez peut-être
indirectement un grand service ! », plaisanta Kaham.
« Pas
de souci ! », sourit Luffy.
« Au fait, que va-t-on trouver
là-bas ? », s’enquit Nami, soucieuse de collecter le maximum
d’informations possible avant leur départ vers l’aventure.
«
J’en ai aucune idée… Je n’y suis jamais allé ! Mais je sais une
chose : on appelle ces montagnes ainsi car, parait-il, les terres de
ce lieu mystérieux sont entièrement couvertes de cendres noires… »,
expliqua Kaham.
Là-dessus, l’équipage du garçon au chapeau
de paille prit congé du maire de Twilight’s Island. Tandis qu’ils
s’avançaient vers la sortie du village Kokiri afin de poursuivre
leur route en direction du lac Hylia, Vaunh se retourna. Une petite
lueur pétillait dans ses yeux et il semblait qu’il y avait une
dernière chose qui l’intéressait.
« Dîtes, monsieur le
maire… On ne vous l’a pas encore demandé mais… les rumeurs disent
que les voleurs vous ont posé un ultimatum qui aurait pu leur faire
cesser leurs méfaits mais que vous avez refusé, prétextant un
éventuel écroulement de l’équilibre du monde ?... », questionna avec
un ton respectueux le trentenaire au pendentif de fourche.
Un instant de silence suivit. On pouvait entendre les
oiseaux chanter et le vent aller et venir dans tous les sens. Le
maire fixa de ses gros yeux noirs le petit visage de l’agriculteur
avant d’esquisser un sourire et de répondre avec tact :
«
Pour contrer certaines volontés et ainsi préserver la balance des
pouvoirs sur le globe, il faut savoir faire des sacrifices car sans
abnégation, les grandes puissances détruiront tout. Les ténèbres
régneraient alors en maître absolu… Il ne faut pas que ce
bouleversement arrive… »
**********
Après avoir
suivi les remparts de Kokiri, Luffy et ses amis arrivèrent enfin au
lac décrit par le géant d’Erbaf. Un cours d’eau d’une couleur
d’orange nuit, pareil au ciel, agrémenté de quelques arbres mais
aussi de quelques jolis reflets de la nature à sa surface. Tout
autour, la forêt dense de l’île s’étendait à perte de vue.
«
Je ne vous en ai pas parlé mais… je compte venir avec vous dans les
montagnes car si Eoden est en liaison avec le problème qui ronge
notre ville depuis tout ce temps, il est de mon devoir de
l’annihiler ! », dit Vaunh, déterminé.
« Bien sûr, répondit
Luffy, après tout, tu es un de nos compagnons. »
A ces mots,
le trentenaire sourit en retour au garçon au chapeau de paille.
Ainsi, ils se mirent en route et franchirent le lac Hylia en
empruntant un petit bateau de pêche amarré au port. D’après leur
nouvel ami, cette barque était la propriété de Keos et celui-ci
n’aurait vu aucune objection à ce qu’ils l’utilisassent. La
traversée fut relativement calme et rien ne perturba le petit
équipage, hormis les pitreries habituelles de leur capitaine ou
encore les crises de Franky ou Usopp. Une petite demi-heure d’une
douce et lente balade plus tard, toute la troupe mit le pied à terre
et s’apprêta à combler les quelques kilomètres qui les séparaient
encore de leur but final, les montagnes de cendre.
Soudain,
un souffle s’engouffra au sein du lac et se faufila avec aisance
jusqu’à l’endroit où se trouvaient Amy et ses camarades. La
musicienne, d’un réflexe étonnant, se retourna alors à vive allure
et voyant qu’un projectile arrivait droit sur elle, elle dégaina
dans un seul mouvement sa précieuse flûte en même temps qu’elle
neutralisait l’étoile ninja qui la visait !! En baissant son
instrument de musique, la jeune fille découvrit dans un cri étouffé
la silhouette de leur assaillant… Aucun doute n’était possible… Il
s’agissait bel et bien de… Luna !! L’électron libre de la marine se
tenait sur l’autre rive du lac Hylia, le regard noir et féroce…
« S’il vous plait… Partez devant ! », pria Amy d’une voix
atténuée.
Un moment de silence interrogateur suivit.
« C’est qui celle-là ?... », demanda enfin Luffy.
«
Elle s’appelle Luna… J’ai un vieux compte à régler avec elle et… je
dois lui parler… », expliqua Amy, d’un ton toujours aussi troublé.
« Dans ce cas, dès que ce sera fini, tu nous rejoindras… »,
avança le capitaine du Sunny-Go après un nouveau silence.
«
C’est promis, Luffy ! J’ai toujours ton chapeau de paille… Dès que
possible, je vous retrouverai dans les montagnes pour te rendre ton
trésor ! », affirma la jeune musicienne dont les cheveux voletaient
au gré du vent.
« Nous t’attendrons sans faute, Amy ! – Il
se tourna vers les autres qui étaient restés sans voix - Allons-y
tout le monde ! », ordonna Luffy.
« … … … »
« Mais…
», balbutièrent-ils en chœur.
« J’ai dit : on y va !! »,
insista le jeune garçon, faisant par là même obéir tous ses
compagnons.
「To be
continued」
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