Ariadne : L’Empire céleste - Tome 22 (fin)Le voyage de Leana et de Lashil touche à sa fin dans ce dernier tome. Le chevalier de l’Azur fait face à une ultime épreuve, chargée d’émotion mais aussi de fureur. Une très belle conclusion pour une série tout aussi remarquable, en dépit d’un acte final un peu précipité et légèrement frustrant.
Tout dans
Ariadne : L’Empire céleste relève du paradoxe, et sa conclusion n’échappe pas à la règle. Le manga a été un long voyage à travers le monde, rythmé par la rencontre des différentes races le peuplant, le recrutement de compagnons d’aventure (les Lost Eleven), l’affrontement contre de puissants adversaires et la découverte des secrets entourant l’origine et la fin du monde. Et à l’issue du tome 21, nos héros ont enfin atteint leur destination finale : le sanctuaire de la Lumière Primordiale.
Après les révélations sur la naissance des jumelles et les causes de la destruction prochaine du monde, ce dernier tome confronte principalement Lashil à son ultime mission : combattre l’invincible Barbarosse afin de sauver le monde. Un combat final court mais efficace, qui cristallise parfaitement les enjeux mythologiques et émotionnels de la série.
Nous n’allons pas entrer dans les détails du dénouement, mais nous pouvons tout de même indiquer que Norihiro Yagi a opté pour une fin heureuse, avec un zeste de mélancolie : le monde est sauvé, et chacun a droit à son épilogue sous le signe du bonheur et de la paix. Un petit tour de passe-passe permet même de résoudre la question du prix à payer, et de finir sur une scène extrêmement forte, qui nous ramène au début du manga : la boucle est bouclée !
Dans l’ensemble,
Ariadne : L’Empire céleste a été un excellent shônen manga d’aventure à l’ancienne, très premier degré, avec un cheminement initiatique mettant en scène héros et méchants. En dépit d’une publication écourtée, il ne fait aucun doute que le final, logique et très satisfaisant, correspond à ce qu’avait prévu
Norihiro Yagi, même s’il a dû procéder à des coupes dans la dernière ligne droite.
Nous pouvons citer le personnage d’August (introduction mystérieuse et tardive, suivie aussitôt de la révélation) qui devait certainement tenir un rôle d’antagoniste important. De même, l’histoire des lapins lunaires n’a, au bout du compte, qu’un rôle limité dans l’intrigue, sans réelle confrontation entre les trois membres de la fratrie. Au moins, leur nature est expliquée. Même chose concernant l’Organisation du Lion et les derniers Lost Eleven, qui ont été traités sur un mode clairement accéléré.
En dépit de ce bémol, l’aventure a été belle grâce à des personnages attachants, un univers complexe et une intrigue qui a offert d’excellentes surprises (comme l’origine des cités volantes), en jouant de façon habile avec les paradoxes. Norihiro Yagi a modifié son dessin, le rendant plus rond et léger, même s’il a gardé une certaine rigidité. Cependant, on ne peut pas lui enlever de savoir toujours aussi bien basculer en un instant son récit dans la terreur et la violence. Un excellent shônen d’aventure, qui s’achève par la petite porte mais que nous recommandons chaudement aux amateurs de grand voyage à travers un monde fantastique, complet et élaboré.