Bon, j'avais dit que je ferai une liste de DA à conseiller. Mais en faisant le point, je me suis rendu compte que ce serait beaucoup de trucs contemporains et vraiment très grand public (mais genre, réellement, vous venez d'en citer la plupart). Du coup, ça ne transpirera pas beaucoup d'originalité et ce sera certainement très peu diversifié (je ne suis plus vraiment au fait de la japanime depuis maintenant un sacré bout de temps). Mais bon, allons-y tout de même en faisant un petit mot rapide pour chacune. Et juste histoire de bien le préciser, je n'ai pas prétention à être exhaustif.
Steven Universe :
Générique.Ma série fétiche. Le bulldozer émotionnel par excellence, celle qui m'aura fait détrôner dans mon cœur
Avatar, The Last Airbender au titre de meilleure série au monde. Et croyez-moi, il fallait vraiment y mettre les moyens pour surpasser cette dernière.
Steven Universe, c'est plein de choses à la fois : une série feel good, un récit initiatique, une lettre d'amour à la terre entière, revendicatrice et libératrice, des couches de lecture à n'en plus finir un peu comme l'étalonnage d'un rainbow cake, osant un discours politique et progressiste de manière frontale pour un dessin animé dont le cœur de cible sera principalement un public jeune et adolescent (n'hésitant pas à traiter de sujets pourtant pas facile comme par exemple les premiers émois amoureux et, chose pour ainsi dire jamais abordée dans ce type de production grand public, la question du
consentement).
Il FAUT voir
Steven Universe. Cela demandera hélas des efforts et un peu de patience, la série mettant beaucoup de temps à démarrer (en gros, la première moitié de la saison 1, environ 26 épisodes de 10 min) mais c'est aussi parce qu'elle a beaucoup à raconter. Une série qui prend son temps au démarrage via pas mal de concepts à poser au préalable, mais une fois que ça démarre, elle ne s'arrête plus. Elle déborde de richesse à tous les niveaux et il m'arrivait de redécouvrir des trucs à chaque nouveau visionnage.
Une série qui ne cesse de faire grandir et mûrir.
La VF se défend bien, mais pour pouvoir vraiment en savourer toutes les subtilités, la série est à voir en priorité absolue en VO tant le doublage est central au sein de cette oeuvre, avec une vraie réflexion et un parti pris assumé à bien des niveaux, racontant autant de choses que ce qui est montré ou dit.
Et ces musiques, ces chansons...
Avatar, The Last Airbender :
Générique.Pfiou... Il y a encore trop à en dire... Un récit d'aventure avec un grand A, un monde d'une richesse rarement égalée, des personnages attachants et merveilleusement écrits avec une véritable évolution tout au long du récit, des opposants tout aussi intéressants que les héros pour une histoire qui se tient de bout en bout avec un fort sentiment d'accomplissement une fois la dernière minute du dernier épisode de la dernière saison achevée.
Même si on aurait bien aimé une certaine réponse à une certaine question...TLAB est une master piece qui a déjà 14 ans au compteur mais qui reste encore un ravissement pour les yeux, ne vieillissant pour ainsi dire presque pas.
Ajoutons tout de même dans la foulée sa suite,
The Legend of Korra quand-bien même il y a un peu à redire ici et là, tant au niveau de l'animation que du rythme plus décousu. à mon sens, la faute à des saisons plus courtes (quatre saisons pour environ une douzaine d'épisodes chacune) et surtout nettement plus indépendantes des unes des autres (même si tout reste connecté bien sûr) là où la première série se concentrait sur un seul récit étalé sur trois saisons et sa vingtaine d'épisodes pour chacune d'elle. Elle reste pour autant une valeur sûre prolongeant admirablement son trop illustre aîné et finissant par suivre sa propre route.
Star vs the Forces of Evil :Générique.Un coup de cœur chez Disney cette fois-ci. On suit les aventures d'une adolescente, accessoirement princesse d'un royaume d'une autre dimension, qui finira en pension chez une famille terrienne car elle aura mis un bazar monstre dans la contrée suite à l'acquisition de l'héritage familiale : une baguette magique aux immenses pouvoirs. Récit de magical girl avec une héroïne complètement délurée et bagarreuse, la série commence doucement avec ses épisodes indépendants annonçant des petites histoires funs et pas prises de tête... Avant de rabattre les cartes et de laisser entrevoir un fil rouge étonnant que peu auront vu venir avec de véritables enjeux.
Une série beaucoup plus subversive qu'elle n'y parait.
Bojack Horseman :Générique.Attention, je change drastiquement de registre, je passe du tout public à quelque chose d'infiniment plus adulte et de clairement dépressif, mais ne vous y trompez pas, les histoires sont d'une rare intelligence.
Pour reprendre la maxime d'un de mes amis, "
Bojack Horseman est aussi noir que
Steven Universe est lumineux." C'est en effet deux manières complètement opposées de raconter une histoire avec pourtant des finalités très proches.
Nous suivons les aventures de Bojack, cheval anthropomorphe, ancienne star d'une sitcom des années 90. Sa série s'est arrêtée, Les années ont passé, et Bojack n'a plus réellement la côte, devenu complètement has-been dans la profession et refusant le peu d'opportunité qui s'offre encore à lui. Cynique et aigri, il ne lui reste plus que l'écriture de ses mémoires pour retrouver un semblant de popularité, exercice qu'il repoussera sans cesse jusqu'à ce que son éditeur lui attribue une prête-plume pour commencer le travail...
J'insiste de nouveau là-dessus, mais la série n'est pas à destination du jeune public compte-tenu de nombreux thèmes abordés et de ses scènes très crues. De plus, je recommande très chaudement de ne pas regarder la série d'un bloc et d'enchaîner sur quelque chose d'autrement plus léger et joyeux car elle ne prend par moment aucun gant et peut mettre vraiment à mal le spectateur. Soyez vraiment préparés. Pour ma part, rien que le premier épisode m'aura mis mal...
Bojack est un anti-héros par excellence, un sale type assumé sombrant dans une vague d'auto-destruction et dégradant presque tout ce qu'il touche, amis et collègues. C'est le genre de type a avoir hélas tout ce qu'il désire et sombrant dans une décadence totale lorsqu'il enchaîne les aventures d'un soir ou buvant plus que de raison. Le personnage est clairement toxique, mais pour autant, l'empathie envers lui n'est pas non plus rare tant il est conscient de ce qu'il est et ses angoisses d'être oublié du monde le rendent un peu plus humain aux yeux du spectateur. Un salut très éphémère tant il enchaînera les mauvais choix moraux et quand bien même ses prises de conscience sonnent vraies sur le moment, elles seront souvent vite oubliées le lendemain.
C'est aussi sans compter sur plusieurs personnages gravitant autour de lui et qui auront leurs propres évolutions, entre Princesse Carolyn, son agent ex amante et amie se décarcassant pour lui trouver des jobs, Diane, la prête plume devant côtoyer Bojack de très près pour écrire son livre, Todd, un jeune homme rêvant de faire une comédie musicale et squattant le canapé de Bojack, toutes et tous sont pris dans le tourbillon égoïste de l'ancienne star.
La série dépeint un monde du show biz excessivement cynique et retrace à sa manière certains événements très récents comme par exemple l'affaire Weinstein dont le traitement et sa conclusion seront pour le moins glaçants. à l'instar toujours de
Steven Universe, la série se veut profondément progressiste, mais sans forcément le happy end qui va avec. Les personnages sont passionnants à suivre et même ceux qui semblent être des piliers passent par leur phase de doute et de dépression profonde, mais la série se refuse à une forme de jugement. C'est à mon sens une des grandes forces du show, laissant comprendre qu'il faut assumer pleinement ces moments pour pouvoir mieux remonter ensuite. Un état dépressif qui peut durer chez certains personnages plusieurs épisodes là où dans d'autres séries, la résolution arrivera au bout d'un épisode (
"Bouh ! Les vilains dépressifs qu'il ne faut pas montrer...").
Forcément, gare à sa propre introspection à la suite du visionnage de la série...
Je ne donne que ces quatre là pour le moment dans la mesure où je pense être en présence des séries qui m'auront le plus marqué ces dernières années. Et que, surtout, étant un inconditionnel bavard qui écrit lentement, je n'aurais pas fini de donner un "petit" mot pour chacune. ^^'
On reverra éventuellement quand j'aurais de nouveau la main...