WTF ?! Qu'est que je fous ici moi ?!

Alors, Stanley Kubrick, c'est vraiment le pire réalisateur que j'ai jamais vu.
Je ne comprends pas comment cet homme puisse être devenu une telle légende du cinéma alors que ces films sont remplis de faux raccord.

Faux raccord 1/2

Je pense que vous êtes assez grand pour trouver la seconde partie.
Et blague a part, je suis impressionné par le réalisateur tout de même. Pas beaucoup de faux raccord et beaucoup aimé celui de lolita dont j'adhère complètement à la théorie où Kubrick s'efface devant la caméra ^^

"Le pire réalisateur que j'ai jamais vu": à la lecteur de cette phrase j'ai failli passer au stade de super sayan, avec la total, cheveux et aura jaune, yeux vert, veines qui ressortent sur le front. Heureusement la suite de ton message t'as sauvé la vie



C'est vrai que niveau faux raccord, il y en a pas beaucoup. Quand on voit des films de cette dernière décennie, avec un énorme budget, les techniques de cinéma dernier cris, et le travail de montage qui devient beaucoup plus aisé avec l'informatique, et pourtant on trouve quand même une floppé de faux raccord ...

Allez LG, dis le avec nous, haut et fort: Vive Kubrick !!!

Qu'il y ait des faux raccords nous enseigne deux choses sur Stanley Kubrick :
1/ la confirmation de son perfectionnisme - parce qu'un faux raccord ne peut exister que par une répétition accrue de tournages des scènes ;
2/ son caractère finalement très humain, brisant son image d'homme froid et insensible - et justement parce qu'il a aussi commis des erreurs, la qualité générale de son travail acquiert alors d'autant plus de valeur.

Et troisièmement, il est à noter que certains faux raccords n'ont sont pas vraiment, et que, gageons-le, d'autres ne sont que le fruit d'un fait exprès.

Ce que je vois surtout, c'est qu'il faut être un sacré génie pour que ce genre de faux ou mauvais raccords soient repérés par des allumés qui ont du se passer plusieurs dizaines de fois ses films afin de les trouver, le montage ayant contribué à les gommer par sa subtilité et en imprimant un continuité là où il n'y avait apparemment qu'une succession de prises répétées ad libitum. Quoique j'avais moi-même grillé l'écriture de Lord Bullington dans Barry Lyndon, mais j'en aurais pas fait une émission.

Mais cela doit faire partie d'une des rares émissions Faux raccord qui ne pompe pas sur moviemistakes, donc on va pas trop chier sur leur travail et sur les vannes bien lourdes qu'ils nous font toujours.

Je n'aurai sans doute pas l'occasion de tester l'exposition parisienne consacrée à Kubrick, mais j'ai au moins eu la chance de pouvoir regarder quelques uns de ses films dans un cinéma grâce à la fort utile rétrospective toulousaine (ça me fait bizarre d'être ENFIN dans une ville où il se passe des activités culturelles). J'ai en tout cas pu voir trois films made in Stan' : Les sentiers de la gloire, Full Metal Jacket et surtout, Shining en version longue inédite en Europe, si si. Je les avais déjà tous vu, aussi je vais rapidement passer sur les deux premiers.
Les sentiers de la gloire et Full Metal Jacket sont proprement géniaux car comme le disent si habilement les prospectus qui vantent les mérites de la rétrospective, "Kubrick a toujours excellé dans l'art de filmer les hommes mettre en œuvre rationnellement leur propre destruction". On sort du premier la boule au ventre, assez dégouté par l'impuissance de Kirk Douglas face à la bureaucratie militaire (malgré la lueur d'espoir féminine de la dernière scène). La salle n'était d'ailleurs pas beaucoup remplie à cette occasion, pourtant, la réputation du film n'est plus à faire. En revanche, pour FMJ, c'était la grande affluence, sans doute due à la notoriété des scènes avec le sergent Hartman et son flot d'insultes (à moins que la pub pour les fameuses Wonderful Pistachios n'ait fait son effet...). Bref, gros fou rire général dans toute la première partie, quelques sourires salasses pour les blagues de Joker dans la seconde, et finalement un malaise "gêné" dans l'assistance à la toute fin. Rien d'autre à dire si ce n'est que j'aime toujours autant.
Concernant Shining maintenant, je me devais de le prendre à part puisque je découvrais la version inédite. J'en suis ressorti assez déçu : l'attente est interminable entre la première visite de l'hôtel par Jack et le moment où, enfin, la famille Torrance est isolée dans l'Overlook. La moitié des scènes ne servent pas à grand chose et, à mon humble avis, cassent le rythme du film, surtout quand on ne connaissait auparavant que la version courte. On retrouve ça dans quelques autres scènes disséminées dans le film (Jack parle à Danny, Danny parle à Wendy, Wendy parle à Jack, etc.), ce qui n'est pas pour faciliter l'accès à l'univers de Shining (une amie qui était là m'a d'ailleurs avoué être déçu par ces trop nombreux faux-rythmes, alors qu'elle n'avait d'ailleurs même pas vu la version courte). Bon, personnellement, ça reste toujours mon film préféré, bien que la version short soit nettement plus accessible et efficace. Je me suis même bien marré lors de la scène des squelettes quand l'hôtel pète un câble sur Wendy (ça faisait limite trop "maison hantée des parcs d'attractions" pour être flippant).
Bref, je ne regrette pas d'y être allé, je savais que je ne serai pas déçu. Je le suis par contre beaucoup plus pour la suite de la rétro, que je vais malheureusement manquer (tant pis, faudra se rabattre sur la panoplie complète de DVD !).

Un reportage sympa d'allociné, 19 réalisateurs parlent du maître.

Le voici et il dure 15 minute.

Je me suis rendu à l'exposition aujourd'hui même (étant encore à Paris pendant les vacs).

J'ai un peu l'impression de m'être déplacé pour pas grand chose. Cette exposition visait particulièrement deux types de visiteurs: les novices ignares dont la soif de Kubrick peut pousser à faire 10 minutes de queue dans le froid; et les purs fans de Kubrick, ceux qui ont conservé la sucette de Lolita dans un sac plastique et adopté le gamin qui joue dans Shining après avoir délibérément renversé ses parents. Pour ceux qui connaissent en gros Kubrick, on n'apprend pas des masses, si ce n'est ses premières oeuvres très peu connues et ses quelques photos. Bref pas de quoi m'éblouir. J'ai eu l'impression de relire les articles Wikipédia et le début de ce Topic (ce qui est un compliment pour En0d et Leto).
Ce qui nous était proposé était sympa, et honnête dans le fond: c'est une expo sur Kubrick donc on va parler de ses films et de ses projets. Soit. Cependant j'aurais aimé avoir affaire à une recherche un peu plus poussée de la part de la Cinémathèque, en nous proposant des choses un peu plus conséquentes. Cette exposition était un squelette, y rajouter de la chair- et non pas de la graisse- n'aurait pas été un défaut. Deux pièces maxi pour chacun de ses films, c'est très très limite, surtout quand on a des costumes ou des caméras qui prennent les 3/4 de l'espace! Quelle déception quand j'ai découvert devant moi quelques objets icônes (pour la plupart) du tournage dont la moitié était des répliques, et qui n'étaient ni expliqués ni approfondis. C'était du bâclage en somme. Attention, je ne dis pas que de voir la casquette emblème du film Fullmetal Jacket ne m'a fait ni chaud ni froid, mais quand je le vois posé à côté de deux-trois répliques de mitraillettes, avec juste un nom sur une étiquette à côté, ça casse un peu mon élan. C'est un peu présenté comme déco, histoire de faire joli. Pour moi, une exposition Stanley Kubrick ne se résume pas à des miettes conservées à la fin des tournages de ses films. Pas grand chose sur la technique ou sur le personnage en lui même. Sauf quelques vidéos.
Mais attention, ces vidéos, elles durent pas mal de temps, il y a deux casques (parce que mettre des hauts parleurs étaient trop chers ?) et 20 personnes qui font la queue pour écouter (véridique, je ne sais pas pour vous mais il y avait la dose de monde pour moi). Donc forcément je regarde de loin, puis je passe.

Ensuite, autre chose que je trouve déplorable, c'est l'organisation même de l'expo. Aucune salle isolée, aucun mur, juste des morceaux assemblés n'importe comment et sensés former des pièces. Ce qui fait que c'est hyper hyper désagréable de suivre les vidéos ou même de lire un scipt. Je regardais un mini-reportage sur un mur dans la pièce consacrée à The Shining, j'arrivais à entendre la musique d'une autre vidéo sur le même film au fond, la musique classique de Barry Lyndon derrière moi à gauche et Ludwig Van Beethoven de Orange Mécanique qui était projeté... de l'autre côté du mur. Et ça c'est valable pour toutes les salles, c'était infernal.
Merde, quand on regarde du Kubrick, on s'imprègne de l'image ET de la musique. On a besoin d'un minimum d'attention, on donne sa part d'écoute et parfois une profonde réflexion/analyse s'impose. D'autant plus s'il on voit quelques interviews des acteurs et du réalisateur, qui sont parfois très rares et difficiles à trouver.
Pour les vidéos en elles-mêmes, j'ai pas trop compris comment elles étaient faites: on avait des extraits du film, des interviews, des images exclusives durant le tournage, etc. C'était un peu n'importe quoi, j'ai eu du mal à suivre (d'autant plus qu'elles sont très très courtes, 5-6min au plus!). Les extraits ne sont pas non plus justifiés, et parfois mal choisis - enfin pas mal, mais disons qu'il y en avait des bien meilleures pour illustrer un aspect du film.

D'ailleurs, parlons des aspects. J'ai l'impression que le côté très sexuel de ses films, la notion de l'image et la structure des plans est complètement passé à la trappe, et n'est mentionné quasiment nul part. Tout était dans les quelques vidéos que j'ai loupé ou vraiment ont-ils omis un truc aussi gros ? O.O

La dimension analytique portée sur l’œuvre de Kubrick est tellement riche que je me demande si l'aborder sur trois ou quatre petits panneaux aurait été judicieux. Là, l'exposition était clairement un petit temple du fétichisme, avec quelques anecdotes çà et là (dont quelques unes sur la conception, ce qui m'intéresse le plus) et ne s'en cache pas.

Mais ce n'était pas de ça dont je voulais parler avec ce post. Je suis tombé sur un article de slate.fr proposant un lien vers une étude des décors de The Shining pour le moins... surprenante.


http://www.slate.fr/lien/41701/decor-shining-realiste

Passionnant, vraiment.
Je ne serais pas loin de refaire mon classement de mes films préférés de Stanley Kubrick histoire de le placer plus haut.