Le studio
BONES présente cet automne 2010 une nouvelle série,
Star Driver. Après le très moyen
Heroman conçu sous la direction de Stan Lee, qu'est-ce qui peut faire rempiler d'entrée de jeu avec cette nouveauté ? Comme on peut le voir sur l'illustration plus haut, ça va encore tourner autour d'une histoire de robots géants : attirant pour les amateurs, très probablement répulsif pour la majorité du public. Néanmoins, là ne réside pas le réel attrait premier du programme...
TrailerEn effet, si
Star Driver a su faire parler un peu de lui à son annonce, c'est parce que le nom de
Yoji Enokido est associé à l'écriture du script. Comme certains le découvriront peut-être avec le CV présenté juste avant, ce bonhomme est principalement connu pour avoir pondu il y a quelques années de cela le scénario de
Utena – La Fillette révolutionnaire. Et ça, si ça rappelle pas grand chose à pas grand monde, ça me renvoie juste dans la figure un
Scud monumental de plaisir nostalgique. C'est à partir de là que les choses deviennent intéressantes : en ayant à l'esprit qu'il a travaillé sur
Utena et
RahXephon, puis avoir lu le synopsis de
Star Driver, peut-on espérer voir un mixte réussi des deux premières séries au travers de la dernière ?
Le bonhomme constituant une sorte de garantie de qualité, je vais bien évidemment m'intéresser à
Star Driver les mois à venir pour savoir si ça vaut le coup de faire ressortir cette ligne de son CV. Après tout, qui ne tente à rien et j'aimerais bien gommer le ressenti de
Heroman quand je me remémore les productions de l'année du studio
BONES. Cognacq-Jay, envoyez les crédits s'il-vous plait !
STAR DRIVER : TAKUTO OF THE RADIANCERéalisateur : Takuya IgarashiScénario original : Yoji EnokidoCharacter Design original : Misa Mizuya & Hiroka MizuyaCharacter Design & Supervision de l'Animation Yoshiyuki ItoMusique : Satoru Kousaki Studio : BONESOPENING & ENDINGTakuto Tsunashi est un jeune homme qui toute sa vie a attendu d'atterrir dans une île en particulier du sud du Japon. De l'étonnement de tous chez les jeunes résidents, il a même traversé la mer à la nage pour arriver plus vite sur l'île. Mais qu'a donc de si spécial cette île pour que ce nouvel élève veuille tout particulièrement s'inscrire dans leur lycée ? Uniquement pour « chanter et siffler sa jeunesse » dans ces lieux comme il le prétend ? 1 ► Takuto Tsunashi : Jeune homme aux motivations inconnues. Il débarque sur l'île, surprend tout le monde en mettant son nez là où c'est interdit et se révèle être le « Galactic Pretty Boy ». Que recherche t-il réellement ?
2 ► Wako Agemaki : Lycéenne qui se trouve être l'une des quatre
Mikos de l'île. C'est elle qui a réanimé Takuto sur la plage et il semblerait qu'il soit un objet d'intérêt de celle qui l'a sauvé. En parlant d'intérêt, un mystérieux groupe s'intéresse à son sort à cause de son statut de Miko...
3 ► Sugata Shindou : Lycéen très lié à Wako, car la tradition de sa famille veut qu'il se marie avec une Miko de l'île. Le flou existe quant à la nature des relations entre Wako et Sugata. Dans tous les cas, c'est l'une des personnes qui accueille Takuto sur leur île et lui offre l'hospitalité.
Épisode 1 : Galactic Pretty BoyXXIème siècle, une île méridionale japonaise. Wako Agemaki et Sugata Shindou se promènent sur la plage sous un ciel étoilé et découvrent à cette occasion le corps inanimé d'un jeune homme sur le rivage. Après lui avoir prodigué les premiers soins, ils décident de l'emmener à la maison de Sugata. Le lendemain, l'inconnu reprend ses esprits et décline son identité : Takuto Tsunashi.Un épisode plutôt étrange pour donner le coup d'envoi de la série. J'ai assez bien apprécié ce dernier, mais j'imagine que j'ai été dans le même temps assez décontenancé par le contenu pour ne pas profiter pleinement du spectacle. Sans surprise, c'est bien à une série à scénario en tiroirs qui nous est présenté, mais ça démarre tellement sur les chapeaux de roues dans les révélations ou les simples plots qu'on a un peu de difficulté à tout assimiler sur moins d'une demi-heure. C'est le propre des séries de cet automne 2010 que de faire des démarrages canons ?
Ce qui m'a le plus surpris, c'est le fait que le scénario semble sauter ouvertement des étapes pensées comme classiques de ce genre de série de Mechas. Pour faire simple, on est habitués que le héros se retrouve propulsé on ne sait comment aux commandes d'un robot géant, mais là, le personnage principal saute carrément de lui-même à ces commandes et se débrouille déjà comme un dieu ! Qu'il gagne sa première confrontation, c'est, on peut aussi l'admettre, un classique ; mais ça l'est déjà beaucoup moins quand le personnage principal donne l'impression de déjà tout dominer de la situation, notamment au niveau de l'intrigue.
De ce point de vue, on a pas de grand dépaysement car, de mon ressenti, on se retrouve dans un cadre qui fait terriblement écho à celui de
Utena : une école clean en apparence où se trame des trucs entre élèves, des congrégations estudiantines secrètes (qui veulent « révolutionner le monde » ? \o/), un énorme bâtiment caché dans une mine dont le jeu d'eau de l'architecture renvoie à ce que l'on a vu il y a de très nombreuses années par ailleurs... Honnêtement, de ce point de vue là, j'ai eu l'impression de voir une réelle copie carbone de
La Fillette révolutionnaire. Pour ceux qui ont vu la dite série, quand Ruri Makina, la camarade de Wako, est entrée en scène, vous n'avez pas eu un flashback violent de Wakaba ? Autant on peut se rassurer que celui qui a pondu le script maîtrise ce cadre, autant ça ne m'enthousiasme pas trop sur la nouveauté.
Qui dit « Mechas » dit « Grosses bastons », et
Star Driver s'en tire bien de ce côté-là : c'est bien mis en scène, ça impressionne quelque peu et le Mecha de Takuto, Tauburn, a eu bouille qui me revient bien. En parlant « d'impressionnant », c'est surtout le cadre de cette dimension parallèle où les Cybodies se mettent qui m'a plu, c'est très beau à mon sens. Ça m'a surtout rappelé une ou deux scènes de
Gurren Lagann, mais ça, ça doit être une autre histoire...
Du côté des personnages, vu la grande revue d'effectif de cet épisode, je n'ai pas réussi particulièrement à m'intéresser davantage à l'un d'entre eux. Pour l'instant, ça me paraît très (trop ?) générique dans l'ensemble mais je veux bien mettre au crédit de la série une période d'essai pour être bien plus convaincu par la suite. Bah, au moins, il y a déjà Tauburn et son design exubérant pour que je sois déjà contenté.
Au final, est-ce que
Star Driver vaut d'être suivi cette saison pour un public élargi, je n'en sais trop rien. Les fans de Mechas y trouveront sûrement leur compte (après tout, ça semble un peu tordre une forme de routine) mais les autres, il faut bien trouver quelque chose pour les intéresser. Pour ceux que le genre n'est pas incontournable, je conseillerai d'attendre quelques épisodes pour voir ce qu'il s'en dégage réellement. Pour l'instant, ça me semble surtout être adapté pour une frange intéressée du public. Personnellement, j'attends d'être davantage surpris que je ne l'ai été devant le premier épisode (mais il y a des promesses, c'est déjà ça).