Hier j'ai voté pour The Shield !!!
Mais c'est pas possible !!! c'est quoi cette demi finale de la mort qui tue sa race !!!!
o_______________O
Normalement aujourd'hui c'est la finale france-russie (c'est ça qui tue !!! :P)
Bon c'est pas grave on se calme ^^
Alors les arguments sont
ICI (entre autre) ...
Ao Kiji 29 a écrit:
Ao Kiji 29 a écrit:
Sinon dans ce groupe il y avait Kaamelott que j'apprécie et Buffy que j'aime pas trop ^^
Tous est dit , pas de Buffy.
Juste pour ça ?!? excuse moi mais là le groupe a changé !!! Et comparez Kaamelott a Buffy <__<"
Que pourrais je vous dire d'autre que vous pensez déjà sur la série ???
Convaincre des indécis ou ceux qui pensent que Buffy c'est pour des ados .....
Faut arrêter de déconner là !!!!
MODE ARGUMENTATION !!!
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- En quoi Buffy Contre les Vampires est-elle une série innovante ? (part I)
Apparue sur les écrans français en 1998, Buffy Contre les Vampires entre aujourd'hui dans sa septième et dernière saison. La série commence sur ces mots :
"A chaque génération, il y a une élue. Seule, elle devra combattre les vampires, les démons, et les forces de l'ombre ... Elle s'appelle Buffy.". Avec son titre aux allures de séries Z et sa description en ouverture de chaque épisode, Buffy Contre les Vampires s'affichait plus comme un sous produit que comme une série véritablement innovante. Et pourtant ... Buffy recèle de nombreuses surprises et innove en détournant les règles établies.
Une série qui se donne l'air de ce qu'elle n'est pas !
En 1998, M6 est encore "la petite chaîne qui monte". Positionnée sur le terrain des jeunes (15-25 ans), la chaîne diffuse un grand nombre de séries américaines. Cette diffusion de Buffy Contre les Vampires par M6 vient certainement encore renforcer l'étiquette "pour adolescent" de la série. La première bande annonce de Buffy ne laisse pas planer le doute : c'est une série fantastique, voire d'horreur (la bande annonce montre son lot de monstres et de vampires) destinée aux adolescents puisque ses protagonistes sont eux mêmes des lycéens. Une image de série B, voire de série Z, colle à la rétine du téléspectateur lors de son premier visionnage de la série. En apparence la série respecte à la fois les codes de la série fantastique et de la série pour ado. Eric Quéméré dans la revue Synopsis la décrit ainsi :
"Le principe en est simple : Buffy est une collégienne comme les autres, si ce n'est qu'après les cours elle part tuer des vampires. Douée de forces extraordinaires, l'héroïne alterne les combats contre d'horribles monstres avec des discussions entre filles sur l'amour et les garçons... La série mêle donc les codes de la série collège et ceux de la série B d'épouvante des années 50 : deux univers qui ne sont antinomiques qu'en apparence, tous deux s'adressant au même public adolescent.".
Pour autant, si par "innovation", on entend "action d'innover. Chose nouvellement introduite" et par "innover", "introduire quelque chose de nouveau dans un domaine"3, alors nous ne pouvons que considérer Buffy Contre les Vampires comme une série innovante. En commençant peut-être par le simple constat que mêler "les codes de la série collège et ceux de la série B d'épouvante" est, en soi, une innovation dans le contexte télévisuel de l'époque.
En effet, si les films d'horreur ou les films fantastiques sur grand écran ("Freddy les griffes de la nuit", et surtout, "Scream" de Wes Craven, dont les rôles principaux sont tenus par des adolescents) avaient déjà franchi ce pas, ce n'était pas le cas pour les séries télévisées. Sur le petit écran, fantastique et adolescence ne se sont pas encore mélangé lorsque Buffy fait son apparition (en 1997 pour sa première diffusion aux États-Unis, un an plus tard en France). D'ailleurs, y a t-il une autre série que Buffy Contre les Vampires pour mélanger les deux genres ?
- Une série fantastique qui rompt avec les lois du genre (part II)
Une série fantastique ?
Le fantastique est présent sur le petit écran depuis les débuts des séries (La quatrième dimension, 1965 sur l'ORTF, Les envahisseurs, 1969 sur l'ORTF, Belphégor, 1965 sur l'ORTF, etc. ) et retrouve un nouveau souffle et un nouvel engouement avec la diffusion d'X-Files en 1994 sur les écrans français (en 1993 aux États-Unis). Mais les rôles principaux d'X Files sont tenus par deux agents du FBI, à savoir deux adultes, dont le travail, s'il reste secret pour le commun des mortels, est connu de leurs supérieurs.
Christophe Petit, dans le Guide des Séries Télé, conclut sa description de la série par ces mots :
"(...) Son succès a permis à d'autres séries de science fiction de voir le jour, alors que le genre était moribond". Quatre ans plus tard, Buffy Contre les Vampires fait son apparition sur les écrans télévisés. On peut donc en déduire que la série surfe sur la vague des séries fantastiques remises au goût du jour par le succès d'X-Files.
Cependant, Buffy Contre les Vampires s'en distingue aussi de nombreuses façons. Faire de ses héros des adolescents est l'une d'entre elles. Avant Buffy, le genre fantastique était une affaire d'homme, d'adulte ... En un mot, une affaire sérieuse. Mulder et Scully, les héros d'X-Files, commencent par enquêter sur des phénomènes paranormaux pour s'apercevoir bientôt que le gouvernement est à l'origine d'un immense complot destiné à manipuler, tromper et aveugler la population. Leurs statuts d'agent du FBI et de scientifique (Scully) leur ouvrent des portes et leur donnent accès à des savoirs qu'ils pourraient difficilement atteindre autrement. X-Files est une "entreprise qui s'attaque aux fondements de la démocratie en clamant (...) que tous les gouvernants sont forcément corrompus et qu'il faut s'en défier".
Le genre fantastique se doit non seulement d'être sérieux, il est aussi et avant tout une affaire d'hommes. La littérature et le cinéma de science fiction étant plébiscités par les hommes, ses héros sont eux mêmes majoritairement masculins. Que ce soit dans Star Trek, Les Envahisseurs ou le Prisonnier, les héros sont des hommes. Et dans X-Files où les personnages principaux sont un homme et une femme, c'est toujours l'homme qui part à la découverte des phénomènes paranormaux. Scully, sceptique, l'accompagne pour essayer de comprendre rationnellement les choses, pour apporter une explication scientifique. Sans Mulder, les dossiers non classés n'existeraient pas ...
Buffy Contre les Vampires est sans conteste une série fantastique. Mais elle en bouscule les codes. Après Buffy, la série fantastique peut devenir une affaire d'adolescent, de femme ... et cela peut être drôle ! Introduire le féminisme dans la science fiction est en effet une distinction - innovation - introduite par Buffy. Manier l'humour et l'auto-dérision en est encore une autre ...
- Une série fantastique qui rompt avec les lois du genre (part III)
Dans le magazine Xposé numéro 10, Sarah Michelle Gellar (Buffy à l'écran) déclare :
"Quand j'étais petite, les héroïnes des séries télévisées que je regardais - je pense à Facts of Life, Growing Pains ou Family Ties- étaient des cruches, ou, pires encore, des filles intelligentes qui se faisaient passer volontairement pour des cruches pour pouvoir séduire le garçon qu'elles aimaient. (…) Ce que je trouve intéressant avec les nouvelles héroïnes des séries télévisées, avec Buffy, pour ne pas la nommer, c'est qu'elles donnent aux jeunes filles des figures auxquelles elles peuvent s'identifier et qui leur permettent de gagner une véritable indépendance.".
L'indépendance des femmes, le "girl power" est en effet l'une des données essentielles de Buffy Contre les Vampires.
A l'époque où la série commence à être diffusée, les Spice Girls sont en haut de l'affiche et inventent le concept de "girl power", ou le féminisme adapté à la fin du siècle. Buffy peut totalement être assimilée à cette mouvance. A elle seule, elle combine les particularités des cinq Spice Girls : "intello chic", piquante, sportive, baby doll, provocante.
Joss Whedon, le créateur de la série, a d'ailleurs maintes fois déclaré que l'inspiration lui était venue de cet archétype des films d'horreur qui montre une jeune fille blonde marcher tranquillement dans une ruelle se faire tuer.
"Elle s'amusait, elle faisait l'amour, elle était pétulante. Mais tout de suite après, elle était punie pour toutes ces raisons. Du coup, j'avais dans la tête une tout autre scène : et si cette fille marchait dans cette ruelle obscure, si elle était suivi par un démon, mais que ce soit elle qui le détruise !". D'ailleurs, le premier épisode de la série Buffy Contre les Vampires commence de cette manière. On y voit un jeune couple semblant chercher un endroit tranquille pour un rendez-vous amoureux. La fille a l'air nerveux, comme si elle n'était pas sûre d'elle, comme si elle n'avait pas envie d'être là. Cette scène induit l'idée qu'elle prend un risque. C'est elle qui court un danger. Finalement, elle se retourne brusquement : elle s'est transformé en vampire et tue son compagnon ! "Je voulais que [Buffy] soit un phénomène culturel. Je voulais qu'il y ait des poupées, des Barbies qui pratiquent le kung-fu".
Effectivement, au premier abord, Buffy est une simple lycéenne, innocente, blonde et superficielle. Lors d'un flash back, on la voit sortir de son précédent lycée, une sucette à la bouche, vêtue de rose et discutant en minaudant avec ses amies. Apprenant son destin de tueuse, Buffy devra faire face à de nouvelles responsabilités, mais ne se déparera pas de son côté profondément féminin. Durant les deux premières saisons de la série, elle multiplie les allusions au fait qu'elle aimerait vivre une vie normale, avoir des petits amis, être populaire et sortir le soir ailleurs que dans les cimetières. Plusieurs épisodes tournent d'ailleurs autour de ce thème : "Sortilège" (épisode 3 saison 1), où Buffy tente de devenir pom pom girl pour s'intégrer dans son lycée, ou "Le bal de fin d'année" (épisode 5, saison 3) où elle fait campagne pour être élue reine de la promo.
De même, elle reste toujours sexy et "tendance". Ce n'est pas parce qu'elle tue des vampires et des démons à longueur de nuits, qu'elle doit négliger son apparence. Comme le dit Sherryl Vint,
"[Buffy] est plus qu'un objet sexuel, mais elle n'a pas besoin de s'interdire d'être sexy pour être une femme forte". Buffy Contre les Vampires véhicule donc l'image d'une femme à la fois puissante et belle. Sherryl Vint y trouve là encore une raison d'aimer la série, et plus particulièrement, son personnage principal "[Buffy] est une femme forte, une femme qui combat elle-même, sans attendre qu'un homme le fasse à sa place. Pour moi, Buffy annule le stéréotype de la femme assistée de mon enfance – la fille qui gagnait le cœur du héros, mais n'était jamais elle-même l'héroïne. Buffy me frappe en tant que modèle positif pour les jeunes femmes.". Un modèle qui pourrait certainement être atténué par l'idée que Buffy est l'élue, ce qui sous entendrait qu'elle est peut-être la seule femme à combiner la beauté et la force. Cependant ce n'est pas le cas.
- Homme, femmes, mode d'emploi, dans Buffy Contre les Vampires (part IV)
Buffy n’est pas la seule femme de la série à combiner la beauté et la force. Durant toute la série, les personnages les plus puissants sont des femmes. La bande de départ, celle qui ne changera pas tout au long des sept saisons de la série, est composée de Buffy, Willow, Alex et Giles. Les autres personnages sont ce que l'on pourrait appeler des "pièces rapportées".
Alex et Giles, les deux hommes, sont souvent cantonnés aux rôles de confidents ou d'observateurs, quand Buffy et Willow combattent ... Et s'il est admis dès le départ que Buffy est l'élue, Willow, elle, acquiert sa force au fil des épisodes.
Elle trouve sa voie. D'abord cantonnée au rôle de bonne élève pour qui l'ordinateur et la recherche sur le Web n'ont aucun secret (don déjà très utile pour savoir à quel démon la tueuse va avoir à faire), elle se découvre bientôt une attirance pour la magie. Jusqu'à devenir une sorcière extrêmement puissante. Elle basculera du côté obscur en voulant venger sa petite amie mais aura droit à sa rédemption : dans l'épisode final de la série elle deviendra même une sorcière blanche (voire une déesse) en aidant la tueuse à sauver le monde. Le personnage de Willow est certainement l'un des plus complexes de la série. Bonne élève, mais insignifiante, elle devient sorcière. Hétérosexuelle, elle devient lesbienne. Foncièrement bonne, elle devient mauvaise, avant de choisir à nouveau le bon côté. Willow est sans aucun doute la deuxième figure féminine forte de la série, après Buffy. Et le fait qu'elle devienne homosexuelle, sans renforcer pour autant le côté féministe de la série, renforce certainement son côté (son quota) féminin ...
Par ailleurs, la série se distingue aussi par l'absence du père de Buffy. La mère en revanche en est une figure forte. Buffy vit seule avec elle à Sunnydale. Sa mère est une figure typique de la femme des années 80 : divorcée, elle assure seule toutes les charges des parents. L'image du père est replacée sur Giles, son observateur. Mais celui-ci n'a qu'une autorité relative sur la tueuse, n'ayant d'autre légitimité que celle qu'elle veut bien lui accorder. Enfin, lorsque à la cinquième saison, Buffy –par un miracle du scénario- cesse d'être fille unique, c'est une petite sœur, et non un frère, qui s'intègre dans cette famille monoparentale !
Autres hommes, les petits amis de Buffy sont généralement au centre de l'histoire. Dans les trois premières saisons, Angel est une figure phare de la série. Petit ami de Buffy, il est aussi un vampire doté d'une âme. Son personnage a beau être extrêmement important et son histoire d'amour avec Buffy a beau être centrale, elle ne dépend que des femmes. Ce sont elles qui ont le pouvoir sur Angel. Vampire, il est amoureux de la tueuse de vampires.
Quand, au milieu de la deuxième saison, Buffy et Angel font l'amour, il perd son âme et redevient démoniaque. Buffy a le pouvoir de le rendre mauvais en se donnant à lui… Jusqu'à la fin de la saison 2, les pouvoirs sont inversés, puisque Buffy se refuse à le tuer par amour, bien qu'il fasse le mal et qu'il s'attaque particulièrement à elle et à ses amis. A la fin de la saison pourtant, elle le tuera pour sauver le monde.
Deuxième petit ami de Buffy, Riley n'est ni un vampire, ni un démon. C'est l'équivalent masculin de la tueuse : un militaire chassant les forces du mal.
Sherryl Vint analyse ainsi : "L'événement majeur dans la vie amoureuse de Buffy pendant la quatrième et la cinquième saison est le remplacement d'Angel par un nouveau petit ami, Riley, et sa rupture avec Riley quand il choisit de poursuivre sa carrière militaire plutôt que sa relation amoureuse. (...) Riley est incapable d'accepter sa relation avec Buffy. Il pense que Buffy n'a pas "besoin" de lui et ne peut imaginer un rôle dans sa vie si ce n'est celui de protecteur". Riley peut ainsi être défini comme la représentation du macho, de l'homme qui a besoin de se sentir plus fort que la femme qu'il aime. Et Buffy étant plus forte que lui, il la quitte.
Enfin, dernier petit ami de Buffy, Spike, un vampire sans âme. Une relation au départ destructrice : Buffy ne l'estime pas mais a des relations sexuelles avec lui par manque d'estime pour elle-même. Dans cette relation, le sexe est destructeur. On pourrait dire que Buffy se sert du sexe comme un homme : elle va voir Spike quand elle le désire, rompt avec lui, retourne le voir ... Spike est l'homme objet. Et il nourrit une véritable obsession pour Buffy. C'est elle qui y met fin, qui reprend le dessus. Lorsqu'elle rompt avec Spike, celui ci part à la recherche d'un moyen de se venger d'elle. Finalement il récupère son âme. Indirectement, Buffy le rend humain puisqu'il récupère une âme grâce à elle, sans qu'elle le sache ni même qu'elle le veuille. Directement, elle le rend bon : dans la septième saison, elle l'aide à retrouver la raison, une relation de tendresse s'instaure entre eux, et il se sacrifie, aux côtés de Buffy, pour sauver le monde.
Mais c'est durant le tout dernier épisode de la série, que Buffy Contre les vampires est incontestablement et irrémédiablement féministe. Pour vaincre le mal absolu, Buffy décide d'abandonner son statut d'élue. Elle distribue le pouvoir de la tueuse "à toutes les tueuses potentielles. A toutes les femmes qui peuvent ou qui veulent recevoir ce pouvoir". Grâce à Buffy, toutes les femmes peuvent devenir puissantes !
- Humour et auto-dérision dans Buffy Contre les Vampires - (part V)
Comme nous l'avons vu précédemment, l'humour n'est pas le fort des séries fantastiques. Utilisé parfois au cinéma pour ce genre, il reste fermé à la télévision. Pour le petit écran en effet, le fantastique ou l'horreur, sont des choses sérieuses. Sauf pour Buffy Contre Les Vampires.
C'est une des raisons qui font de Buffy une série véritablement innovante et la sort définitivement et dès la première vision, de la "case série B ou Z" : l'humour y est constant et volontaire. Plus que l'humour, c'est même l'auto-dérision qui prime. Buffy Contre Les Vampires ne se prend pas au sérieux.
Patrick Porter, dans son article sur les séries cultes, explique que l'une des raisons qui ont fait de Buffy une série culte est l'humour :
"La lecture de Buffy comme une série culte peut être attribuée à de nombreuses particularités identifiables (...) Buffy offre (...) un réarrangement ludique d'éléments syntaxiques et sémantiques universels par des valeurs humoristiques et impertinentes, [et] (...) une réflexion sur elle-même se manifestant par sa propre dépréciation (...)". De même, Martin Winckler déclare : "Je n'ai pas honte de dire que j'aime beaucoup Buffy The Vampire Slayer (...) parce qu'elle est pleine d'humour et ne se prend pas toujours au sérieux".
Il est difficile de démontrer par l'exemple l'humour contenu dans Buffy car il est omniprésent, et se manifeste par petites touches régulières tout au long de la série. De plus il n'y a pas un seul personnage humoristique dans la série. Certains se prêtent plus à une lecture humoristique de par leur statut :
- C'est le cas d'
Anya, ancien démon devenue humaine, qui ne connaît pas les coutumes humaines et a donc la particularité de mettre les pieds dans le plat le plus souvent possible.
- C'est le cas d'
Alex, gaffeur patenté. Outre les innombrables gaffes verbales dont il est l'auteur, Alex a tendance à jeter des sorts sans le vouloir : se rendre irrésistible aux yeux de toutes les filles quand il ne veut en viser qu'une, et provoquer une émeute (Saison 2, "Un charme déroutant"), se transformer en Hyène (Saison 1, "Les hyènes"), faire apparaître un double (Saison 5, "Le double") etc.
- C'est le cas d'
Harmony, ancienne petite peste du lycée devenue vampire et restée particulièrement idiote. Elle tente plusieurs fois de tuer Buffy mais sa bêtise justifie qu'elle ne mérite même pas d'être éliminée par la tueuse.
- C'est le cas de
Spike jusqu'à la saison 6, qui est un vampire raté (à partir de la sixième saison, le rôle de Spike devient tout autre)
- C'est le cas d'
Andrew (Saison 7), ancien "méchant" raté, passé du bon côté, qui est froussard et souvent enfantin. Dans la saison 7, Andrew est l'élément comique.
Mais tous les personnages de la série ont leur dose d'humour.
Si Buffy se sert régulièrement de l'humour comme d'une arme (à la manière d'un John McLane dans "Piège de Cristal" par exemple) en combattant tout en multipliant les joutes verbales humoristiques avec ses adversaires, elle peut aussi devenir un personnage pleinement humoristique lorsqu'elle sort de son rôle. Plusieurs épisodes utilisent ce recours. Un effet particulièrement drôle puisque le téléspectateur sait qu'elle est la tueuse, tout en admettant implicitement que le concept même de la série (une élue) peut n'être qu'une supercherie…
Dans la saison 2, l'épisode "Halloween" transforme Buffy en une jeune fille du 18ème siècle : elle devient peureuse, paniquée face aux vampires et autres démons.
Même recours dans la saison 6, où l'épisode "Tabula Rasa" fait perdre la mémoire à tous les personnages. L'effet comique n'agit pas seulement sur la tueuse mais sur tous les personnages : Spike, vampire de son état, est persuadé de s'appeler Candide et d'être le fils de Giles, l'observateur de Buffy. Giles quant à lui déduit être marié avec Anya. Willow pense être la petite amie d'Alex et Buffy se voit comme une jeune fille ordinaire (donc, paniquée quand le gang est attaqué par des démons). En combattant elle se rend compte de son pouvoir et découvre aussi que Spike-Candide est un vampire. Cette scène est l'occasion d'un clin d'œil, puisque Spike décrète alors être noble, "Un vampire avec une âme", ce que Buffy s'empresse de définir comme un éclopé (or, dans les trois premières saisons, "LE grand amour" de Buffy n'est autre qu'Angel, un vampire avec une âme)… Même procédé dans la saison 7 également, avec l'épisode "Folles de lui" dans lequel Dawn, la petite sœur de Buffy tombe soudainement amoureuse d'un garçon de son lycée. Pour l'aider à conserver sa place dans l'équipe de football elle pousse l'un de ses rivaux dans l'escalier. On attend de Buffy qu'elle la sermonne. Au contraire, elle tombe elle aussi sous le charme du jeune homme et manque de le violer dans son bureau ! Buffy est redevenue une adolescente, éperdument amoureuse, gamine et ridicule.
- Humour et auto-dérision dans Buffy Contre les Vampires - (part VI)
Les scénaristes n'hésitent pas non plus à être irrévérencieux avec leur personnage principal. Cette façon ironique de montrer Buffy, invite nécessairement le téléspectateur à une lecture au second degré et au recul sur le sérieux de la série. La rendre peureuse est un moyen. Il y en a d'autres :
Dans la saison 5, épisode "La quête", Spike commande un robot ayant l'apparence de Buffy. Quand le gang surprend Spike et le robot en plein ébat, ils n'hésitent pas à penser que c'est de la tueuse qu'il s'agit. Dans la saison 6, Buffy (la vraie) devient invisible et en profite pour rejoindre Spike et pour coucher avec lui devant Alex sans qu'il n'en sache rien… Spike s'avère être le plus gêné des deux !
Willow peut également avoir un ressort comique. Il vient tout d'abord essentiellement de sa grande naïveté. Mais, elle peut devenir drôle lorsqu'elle sort de son rôle, d'une manière cependant différente de Buffy. Willow n'est pas drôle quand elle se transforme, elle devient drôle lorsque, de retour à la normale, elle se sert de cette transformation.
Dans la saison 3 par exemple, le double maléfique de Willow arrive à Sunnydale. Lorsque ce double est renvoyé dans son monde, Willow se sert de sa nouvelle réputation de dur à cuire pour obtenir ce qu'elle veut de certains camarades de classe. Dans la saison 6, Willow devient véritablement mauvaise, mais est sauvée in extremis par Alex. A la septième saison elle se sert encore une fois de sa réputation passée pour faire peur à Andrew. L'effet comique provient du fait que le téléspectateur, lui, sait que Willow est douce comme un agneau.
Les différents sorts jetés régulièrement sur la ville de Sunnydale par les démons peuvent se révéler du plus grand comique également, en brouillant tous les repères et en inversant les rôles des personnages. Dans la saison 2 par exemple où l'épisode "Effet Chocolat" voit tous les adultes de la ville redevenir des adolescents, notamment la mère de Buffy, Joyce, et son observateur, Giles, faire les quatre cents coups. Eux, si posés et sérieux, deviennent des rebelles : ils fument, volent un manteau dans un magasin, s'embrassent… Ou le proviseur du lycée, Snyder, transformé en adolescent peureux et cafteur… Ce sont alors les véritables adolescents qui doivent reprendre le contrôle sur leurs parents pour ramener un semblant d'ordre.
Les scénaristes ont aussi recours à ce stratagème dans la saison 4, "Le mariage de Buffy" où la tueuse annonce à ses amis sa passion amoureuse et son mariage imminent avec Spike, vampire qu'elle déteste alors.
Enfin, un dernier élément humoristique est utilisé dans Buffy et est une grande innovation en matière de série fantastique : la rupture avec la trame convenue des séries de ce genre. En effet, comme le note Scott Westerfeld, dans une série fantastique,
"Tout revient à la normale à la fin de l'épisode. Un retour à un jour calme et normal est toujours effectué. E.T retourne chez lui. C'est comme si il y avait une espèce de loi naturelle, un principe de conservation de la normalité qui font disparaître les preuves à la fin de l'histoire. (...) L'un des passages obligés de ce type d'histoires est l'incrédulité, le moment où les protagonistes disent "Ça ne peut pas arriver !" (...) Heureusement, les scénaristes de Buffy emploient un nombre de stratégies incalculables pour contrevenir à ce petit rituel, utilisant l'humour et l'euphémisme pour passer outre les habituelles protestations d'incrédulité. (...) Dans le premier épisode de la série, [Buffy] évince la litanie de Giles sur les devoirs d'une tueuse par un "… la puissance et l'adresse de chasser les vampires, d'arrêter le déferlement du mal, bla, bla, bla. J'ai entendu, OK ? Je suis déjà venue ici et j'ai déjà fait ça !". Pour la tueuse elle-même, il n'y a pas de temps perdu pour l'incrédulité". Il en va de même pour ses amis, qui sont très vite confrontés aux forces du mal, et admettent leurs existences immédiatement. Quant aux personnages qui ne sont à priori pas dans le secret, l'annonce de l'existence de démons est également très vite expédiée. Scott Westerfeld note notamment un dialogue entre Giles et Jenny Calendar, professeur au lycée de Sunnydale à ce propos :
"Giles : J'ai besoin de votre aide mais avant j'ai besoin que vous croyiez en quelque chose que vous ne voudrez peut être pas croire. Hum… Il y a… Hum… Quelque chose est à… hum… à l'intérieur… hum… Il y a un démon dans l'Internet
Jenny : Je sais.
Fin de la scène."
Cette forme d'humour qui contrevient aux règles du genre est utilisée de nombreuses fois tout au long de la série. Nulle thèse du complot dans Buffy, nul espoir de retour à la normale. Leur quotidien est fait de vampires et de démon et c'est "normal". C'est admis. Et il n'y a pas de raison que cela change.
- Buffy, une série pour ado ? (part VII)
En 1997, époque où Buffy Contre les Vampires apparaît, les séries pour ado, sont légions : "Mes années coup de cœur", "Hartley Cœur à vif", "Dawson", "Les années collège". Toutes mettent en scène les premiers émois et les premières amours des adolescents, voire transposent ce quotidien adolescent dans les années 60 ("Mes années coup de cœur"). La série pour adolescents a pour principale intrigue l'amour, et pour principal lieu, le lycée. Autre grande composante des séries pour ado : les problèmes avec les parents, et la rébellion vis à vis de la société adulte. Si Buffy Contre les Vampires se passe bien en majorité dans un lycée (jusqu'à la saison 3) ou à la faculté (saison 4 et 5) et si les rôles de cette série sont bel et bien tenus par des adolescents, elle bouscule cependant les codes de la série "collège"… Dans Synopsis, Eric Quéméré rappelle : "Interprétée par des adolescents, ou de jeunes adultes qui en ont gardé l'apparence, la "série collège" traite de tous les problèmes auxquels un adolescent peut se voir confronté : sentiment amoureux, sexualité naissante, conflits d'amitié, opposition aux adultes, difficultés scolaires, deuils, dilemmes moraux, etc... Des préoccupations que Jürgen Wolff, scénariste et script-doctor, résumait ainsi lors du colloque Pygmalion : "Dans la quête d'identité qui est caractéristique de l'adolescence, on recherche de l'expérience vécue, des signes que l'on n'est pas seul, que quelqu'un d'autre a eu les mêmes problèmes que soi et a trouvé les moyens d'en sortir". Buffy Contre les Vampires répond à ces critères sous ses dessous "fantastique" mais s'en démarque aussi de deux façons.
- Le passage à l'âge adulte
Une des grandes innovations de Buffy si on regarde la série par son côté "adolescent" est d'avoir réussi à faire passer ses personnages à l'âge adulte, et ce de manière réaliste. Les nombreuses séries pour ado ne passent jamais ce cap. Dans "Hartley Cœur à vif" ou "Les années collège" par exemple, ce sont les personnages qui changent, non l'établissement scolaire. Dans "Dawson" (apparu sur les écrans après Buffy, en 1998), le passage à l'âge adulte a lieu mais uniquement lors des deux derniers épisodes de la série, et grâce à une ellipse de temps : on y retrouve les personnages plusieurs années plus tard, alors qu'ils sont entrés dans la vie active. Le sujet ici n'est pas le passage à l'âge adulte des personnages mais plutôt leurs retrouvailles ultimes et l'acceptation de la fin de l'adolescence qui concorde donc avec la fin de la série.
Dans Buffy Contre les Vampires au contraire, le passage à l'âge adulte est traité à partir de la cinquième saison, avec la mort de la mère de Buffy. Cette dernière doit alors apprendre à se débrouiller seule, assumer l'éducation de sa petite sœur, assurer les revenus de la famille, tout en continuant à assumer son rôle de tueuse de vampire.
Le passage à l'âge adulte dans Buffy est total lorsque Giles, le mentor et la figure paternelle de la série, retourne en Angleterre, pour aider Buffy à prendre en charge ses responsabilités et l'empêcher de se reposer sur lui (saison 6). Dans cette sixième saison, le ton est d'ailleurs rarement léger : le passage à l'âge adulte est vécu de manière douloureuse.
Buffy doit non seulement faire face à des problèmes d'argent, elle doit aussi pleinement assumer son nouveau rôle d'adulte face à une adolescente récalcitrante, sa sœur. Face à sa sœur, Buffy n'a d'autre choix que d'endosser le rôle d'adulte. Elle ne peut pas faire semblant.
Ce passage à l'âge adulte de l'héroïne se double aussi d'un autre traitement de sa sexualité.
A partir de la saison 6, on peut aussi déduire que la série s'adresse à un public qui a vieilli avec elle. La sexualité n'est plus fantasmée, ou romancée, elle est montrée, et sous son côté le plus noir : une relation de pouvoir destructrice avec Spike, vampire que Buffy méprise. Il la tentera de la violer même lors d'un épisode, alors qu'elle refuse de se donner à lui.
Les autres personnages de la série passent eux aussi à l'âge adulte de manière douloureuse dans la saison 6 :
Alex doit se marier avec Anya, mais un sort lui fait voir sa vie future d'un mauvais œil et il quitte donc sa future épouse le jour même du mariage. Et Willow quant à elle doit subir la perte de sa petite amie. Par dépit et par vengeance elle deviendra une "toxicomane de la magie" jusqu'à devenir une mauvaise sorcière.
- Buffy, une série pour ado ? (part VIII)
L'amour, une intrigue secondaire
Comme nous l'avons vu précédemment, l'amour est l'une des composantes principales de la série pour adolescent. En ce qui concerne Buffy Contre les Vampires, si l'amour est sans conteste l'un des sujets de la série, toujours présent, il n'en est que l'intrigue secondaire.
Les histoires amoureuses des personnages ont leur importance, mais chaque saison n'est pas marquée par un nouveau petit ami, ou par une nouvelle intrigue amoureuse mais bien par un nouveau démon à combattre pour sauver le monde. La série est rythmée à chaque saison par un nouvel ennemi.
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Angel est le grand amour de Buffy durant les trois premières saisons. Riley, son petit ami durant la quatrième et la cinquième saison. Et Spike son amant durant la sixième saison.
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Oz est le petit ami de Willow durant les deux premières saisons. Tara, sa petite amie jusqu'à la sixième saison, remplacée par Kennedy dans la septième saison.
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Cordélia est la petite amie d'Alex jusqu'à la troisième saison, remplacée par Anya à partir de la quatrième saison.
Les changements de petits amis ne sont donc pas légion. De plus, le petit ami peut devenir le pire ennemi, comme Angel retransformé en démon du milieu à la fin de la deuxième saison.
Et si l'amour interfère continuellement dans la série, ce n'est cependant pas lui qui la rythme. De plus, il est souvent traité comme une action : les personnages, bien qu'adolescents, ne discutent pas des heures durant de leurs problèmes amoureux. Seules les deux premières histoires, Buffy/Angel et Willow/Oz, amènent des questions et sonnent lieu à des conversations. Mais quand Willow se met en couple avec Tara, leur relation évolue au fil du temps, passant des sentiments amicaux aux sentiments amoureux. C'est aussi une découverte de l'homosexualité qui s'opère donc naturellement et discrètement.
Pour Alex, le premier baiser avec Cordélia comme avec Anya est traité de manière comique, alors que l'amour dans les séries adolescentes est une affaire sérieuse. Avec Cordélia, le premier baiser est drôle car, se détestant depuis le début de la série, ils ne comprennent pas leur attirance mutuelle aussi forte que subite. Quant à Anya, ancien démon vengeur dévoué à la cause féminine (son rôle est de punir les mâles ayant fait souffrir leurs petites amies), elle ne connaît pas le sexe et saute donc sur Alex sans autre forme de procès.
Et en ce qui concerne Buffy et Spike, c'est non seulement une relation adulte mais aussi honteuse, donc cachée.
Enfin, si l'on regarde Buffy par son coté série collège, la fin est une ultime innovation car elle ne résout aucun des problèmes sentimentaux soulevés au cours de l'ensemble de la série. Angel, le premier amour de Buffy revient bien pour une ultime rencontre avec sa bien aimée, mais celle ci lui explique qu'elle ne sait pas encore réellement ce qu'elle veut. Riley, son deuxième amour, est marié. Et Spike, le troisième, meurt en sauvant le monde.
Il en va de même pour Alex, tout juste réconcilié avec Anya, puisque cette dernière meurt durant l'ultime bataille.
Quant à Willow, il lui reste Kennedy, mais son grand amour, Tara, est morte et nul ne sait ce que donnera cette toute nouvelle relation ...
- Buffy, une série expérimentale (part IX)
Innovation ultime de Buffy Contre les Vampires, son côté expérimental. Buffy se démarque de tous les autres types de séries par deux points principaux :
Des épisodes ambitieux, dans lesquels scénaristes et réalisateurs se livrent à de véritables exercices de style.
Une utilisation ou une non utilisation unique de la musique
Des épisodes cultes
Réaliser des épisodes qui sont de véritables exercices de style n'est pas en soi une innovation. En effet, X-Files avait déjà expérimenté le procédé en proposant notamment un épisode clin d'œil à "Frankenstein" de Mary Shelley (saison 5, épisode "Post-Modern Prometheus") : tourné en noir et blanc, ayant pour décor un vieux manoir, et pour personnages un monstre, et un scientifique fou. Tous les ingrédients sont réunis pour rendre l'ambiance des vieux films "de monstres" ! Cependant, cet épisode hommage relevé dans X Files est ce que l'on appelle un "stand alone", c'est à dire un épisode totalement indépendant de l'intrigue principale : il n'apporte rien à la théorie du complot, si ce n'est une bouffée d'oxygène. Dans Buffy Contre les Vampires, ces épisodes expérimentaux s'intègrent parfaitement dans l'intrigue générale.
Dans "Un silence de mort" (épisode 10, saison 4), les personnages de la série sont devenus muets. Pendant trente minutes, aucun ne prononcera un seul son. De tous les épisodes expérimentaux relevés dans Buffy c'est peut être celui qui ressemble le plus à un stand alone. Cependant, c'est aussi l'épisode où Willow rencontre Tara, qui va devenir sa petite amie et l'une des figures phares de la série…
Dans "Que le spectacle commence" (saison 6, épisode 7), les personnages ne s'expriment qu'en chantant. Les chansons ont été écrites par le créateur de la série, Joss Whedon, et sont de véritables dialogues. Réalisé comme une comédie musicale, cet épisode marque une véritable nouveauté dans les séries télévisées. Les costumes, les coiffures, et le style des chansons sont des hommages au Broadway des années 50 et 60 ... avec, tout de même quelques digressions du côté du rock. L'épisode s'intègre également à l'intrigue principale. C'est aussi celui où Buffy chante son mal être à ses amis, et embrasse Spike pour la première fois.
"Sous influence" (saison 7, épisode 16) est filmé à la manière du Projet Blair Witch. Caméra DV à l'épaule, Andrew décide de filmer la vie de la tueuse. L'épisode est également un hommage aux "Contes de la crypte" puisque Andrew fait ses commentaires assis sur un grand fauteuil, au pied d'une cheminée… Malgré ces effets de style, la fin de l'épisode voit se résoudre un problème majeur.
Les exercices de style dans Buffy Contre les Vampires ne sont donc pas des parenthèses. Il y a bien en effet des "stand alone" mais ce ne sont pas les épisodes expérimentaux qui tiennent ce rôle, contrairement à la série X-Files. De plus, avec "Un silence de mort" l'expérimentation est poussée très loin : trente minutes de mutisme n'avaient encore jamais été expérimentées à la télévision. Comme le dit Pierre Sorlin, "le flot ininterrompu de parole" qu'est la télévision supporte mal le silence ...
- Buffy, une série expérimentale (part X)
Le rôle de la musique
Outre l'utilisation de la musique dans l'épisode "Que le spectacle commence" qui s'impose comme un moment culte de la série, l'usage ou le non-usage de la musique dans Buffy Contre Les Vampires participe encore au côté expérimental et innovant de la série.
Tout d'abord parce que le monde de Buffy est associé tout entier à un seul genre de musique, le rock, qui est décliné dès le générique (Nerf Herder) et se répète tout au long des épisodes. La série donne également la parole à de nombreux artistes par le biais du Bronze, le bar où Buffy et ses amis sortent le soir, et dans lequel sont programmés des concerts de rock. Janet K. Halfyard*, écrit "De la première à la troisième saison, nous passons beaucoup plus de temps avec le Scooby Gang au Bronze que dans n'importe quel autre endroit, excepté l'école et la bibliothèque. La musique dans cet environnement fait partie intégrante de l'identité des personnages : une culture de la jeunesse définie par sa musique, une musique que "leurs parents n'aimeraient pas"". Dans le lot, citons Blink 182, Morcheeba, Moby, ou encore David Bowie, tous utilisés dans un épisode de Buffy.
De plus le Bronze est aussi l'occasion de voir des groupes en concert. Quand les personnages de la série sont dans cet endroit, c'est toujours l'occasion de montrer le groupe sur scène. Une pratique qui s'est démocratisée par la suite avec la série Ally McBeal et la chanteuse du bar, (Vonda Shepard, devenue célèbre depuis) où tous les avocats du cabinet se retrouvent après le travail. Dans Buffy, ce n'est pas une ou un chanteur unique que l'on retrouve chaque fois au Bronze, mais un groupe toujours différent, et toujours rock. Cela a donné lieu, notamment à l'apparition de K's Choice dans l'épisode 15 de la saison 3.
Buffy Contre les Vampires peut aussi se démarquer par la non utilisation de la musique. Une innovation qui a pour effet d'angoisser le téléspectateur. C'est le cas dans l'épisode 16 de la saison 5, "Orphelines", dans lequel Buffy découvre le corps inanimé de sa mère et se retrouve orpheline. L'épisode entier est réalisé sans musique. Une situation qui non seulement rapproche de la réalité mais a surtout pour effet de décupler le sentiment de vide et de solitude ressenti par Buffy. Ce n'est pas la musique qui vient souligner les sentiments, comme dans la majorité des films, mais bien l'absence de musique.
Musique ou épisodes à thème, l'expérimentation fait partie de Buffy contre les Vampires, tout comme le fait de bousculer le téléspectateur dans ses repères, d'introduire le féminisme ou l'humour dans le fantastique, ou encore le fantastique dans la série pour ado.Buffy contre les vampires, une série innovante, oui résolument. Mais au-delà, alors que la série s'achève définitivement avec la diffusion en France des ultimes épisodes de la saison 7, on pourrait se demander, en écho à Patrick Porter, si l'innovation permanente, le fait de remettre perpétuellement en questions les codes de la série elle-même, n'était pas sa raison d'être... culte résolument.[/align]
En espérant changer les indécis ...
