La fin de Kaamlott à la télé est vraiment grandiose. Bien que l'humour soit présent (moins que dans les premières saisons), la dimension tragique que transmet A.Astier dans son oeuvre va grandissante.
Les différents personnages ont gagné en présence et en complexité.
Les deux premieres parties de la soirée(7&8) marquent la fin du passé d'Arthur. La prise du pouvoir sur le royaume de Logres se fait de manière presque trop simple, mais permet de se situer dans le contexte du début de la serie et l'humour qu'on lui connaît.
J'ai bien aimé la scène du mariage entre Arthur et Gueunièvre, on y voit tous les rêves et espoirs d'une jeune fille à son mariage, avec le " tenez moi fort dans vos bras"; tandis que le marié n'y voit qu'un mariage politique sans une once de sentiment. D'ailleurs cette scène renvoit à celle de la 9éme partie où la reine dit clairement ses sentiments, et qui montre sa deception de ce mariage raté. De plus elle doit encaissé le choc du fait qu'elle n'est qu'un second mariage. Elle a vraiment souffert d'un mariage arrangé additionné d'une promesse faite par Arthurus dans un tout autre contextes.
Dans cette partie le rôle de Caesar sert de point d'ancrage à Arthur, il est un modèle d'une certaine façon puisque dans la partie 9, il recite la phrase sur les Hommes puissants qui doivent se battre uniquement pour l'honneur des faibles. L'état de Cesar est également trés proche de l' état dans lequel se retrouve Arthur à la fin du Livre 5. Et la mort de Cesar inspirée par Méléagant ouvre une brèche sur les conjonctures avec la mort d'Arthur. Il semble précipiter les souverains de "bien" dans l'abyme, et par la même occasion le royaume que ces Hommes avait respectivement réussi à maintenir et même à amelirorer. On voit bien cette idée à la fin de la 9éme partie encore une fois avec une image de Rome décadente, beaucoup moins lumineuse que du temps d'Arthurus; et par le chaos qui envahit le royaume de Logres.
Enfin sur ces deux premières parties je dirais aussi que la mort tragique de Manilius et des deux femmes Julia et Luciana est trés émouvante. Leur mort marque le point de non-retour d'Arthur vis-à-vis de Rome; enfin jusqu'à la fin du Livre 6, ce qui fait au moins 16ans.
La partie 9 est un résumé splendide de ce qui c'est déroulé depuis le début. Les rencontres avec certains protagonistes au rôle essentiel de la serie sont mémorables. La première avec Bohort et Merlin, semble un peu vide, pourtant je la voie comme étant initiatrice d'un changement de comportements de ces deux personnages. La preuve en est que Bohort vient se battre à la fin pour sauver Gauvin des troupes de Lancelot. La rencontre avec Caradoc est plus pour la passassion de pouvoir, et amener un peu de détente dans le scenario. Celle de Lancelot semblait amener une rédemption de sa part, mais je parlerais de son cas un peu plus loi.
Le dialogue avec Gueunièvre m'a vraiment ému. Comme je l'ai dit un peu plus haut, on y voit toute la deception et l'amertume de cette Femme qui a pour ainsi dire était bafouée et par ces parents à l'intermediaire du mariage arrangé, et de la double trahison voir triple de son époux (2nd mariage, promesse de ne jamais la toucher et le nombre de maitresses qu'il a eu sans la toucher). Elle est un personnage trés secondaire de l'histoire, mais la douleur qui transparait de ce dialogue m'a vraiment touché.
Le monologue d'Arthur est vraiment génial, une reflexion sur la vie à n'en pas douter. Il a relativiser l'existence humaine en disant que les choses que l'on voit et que l'on sait, ne sont pas forcément ainsi; c'est comme ça que j'ai interprété l'image de la Terre qui n'est pas plate mais ronde. Pour le fait qu'il se retrouve loin de son chateau à la recherche du Graal et que finalement il se trouve dans sa demeure montre que l'essentiel n'est pas forcément éloigné, mais souvent sous nos yeux. Enfin pour ce qui est du Graal j'ai adoré cette image. La baignoire qui est le Graal montre que la vie que l'on donne à construire un monde meilleur, à aider les plus faibles contre vents et marées mange l'essence de l'Homme qui en vient à perdre sa consistence et son être dilué dans les tourments de sa quête. Les suicidés auraient donc tous échoué dans la quête qu'il s'était donné et en ont perdu leur substance. Bon ça peut paraître un peu litigieux, mais c'est une interpretation qui en vaut une autre. Pour la phrase marqué endessous du Graal, je n'ai pas trop d'idées pour l'instant.
Et pour aboutir la question de Perceval ainsi que la réponse d'Arthur pourait parfaitement intervenir dans un cadre One Piecéen:
"-Comparés aux votres, ils sont pourris mes rêves ou pas?" Et qu'Arthur répond qu'on ne peut comparer les rêves, ils ne sont pas mieux ou moins bien que les autres m'a fait penser à One Piece.
J'en arrive à la fin de cette 9éme partie, avec le retournement de Lancelot insidieusement influencé par Méléagant. Je vais pour expliquer cette fin de partie, enfin pour l'interpreter, me référer une théorie que j'ai lu sur plusieurs forum avant de poster ici, l'echos qu'on y retrouve avec Star Wars.
Dans cette association, je vais commencer par dire que les différents protagonistes s'associent.
Lancelot est l'Anakin Skywalker, en effet il est le héro parfait (se référer aux livres et pas uniquement les films de SW) courageux, fort, intègre... Et qui finit par se detourner du droit chemin par un Homme, dont son identité sera révélé juste aprés. En effet jusqu'au Livre V, Lancelot n'a jamais voulu tuer Arthur, il faisait la cours pour savoir qui trouverait le Graal en premier. Mais aprés son suisant echec et la perte de sa bien aimé (Je ne dirais pas Gueunièvre = Padmée, c'est un lien presque trop facil à faire et qui ne correspond pas tout à fait), va sombrer dans le "Dark Side".
Méléagant, qui est le grand méchant s'associe parfaitement à l'image de Palpatine. C'est lui qui corrompt le juste, c'est lui qui ordonne l'extermination des chevaliers de la Table Ronde, à l'instar de Palpatine qui déclenche l'Ordre 66 qui extermine les Jedi.
Arthur à le rôle d'Obiwan, un maître jedi/chevalier Roi qui échoue dans sa quête (Obiwan devait former l'élu qui rétablirait l'équilibre, Arthur instiguer la quête du Graal et ainsi le trouver par l'intermediaire d'un chevalier). A la fin du Livre VI, Arthur quitte son ancienne vie, son rang tout comme Obiwan.
Enfin dans les associations qui reste j'ai lu pas mal que Venek (le marchand d'esclaves, prostituées ou autres machines de tortures) serait un Han Solo. Moi j'y vois plus un Bail Organa, le sénateur d'Alderaan. En effet d'aucun savent qu'Alderaan est une planète idéaliste(et pacifique); or dans la partie 7, Venek se declare comme étant idéaliste. Le raprochement continue quand Venek aide Arthur à quitter le royaume de Logres de la même manière que le sénateur Organa a permis à Yoda et Obiwan de fuir l'Empire.
Et c'est là que vient une dernière association que j'ai lue, celle qui dit que les sbires de Lancelot qui attaquent les chevaliers, ressemblent par leur capuche ainsi que la couleur de leurs vêtements aux Stormtroopers(les clones). Ces mêmes individus agissent d'un manière étrangement similaire en suivant un ordre d'extermination.
Voilà qui est fini pour mon interpretation, j'aurais pu plus étoffer, j'y reviendrais peut-être demain parceque j'ai oublier certains points cruciaux comme la demi-soeur d'Arthur (Morganne?) qui veut concevoir un fils de l'union entre elle et son demi-frère afin d'en faire l'instrument de sa vengence. Ce qui serait conforme à certaines versions du mythe arthurien.
Donc bon, j'ai adoré encore une fois cette saison, la musique est absolument géniale. Et quand on sait que c'est le même homme qui réalisateur, scénariste, acteur principal, compositeur... de la même saga, je ne peux que dire chapeau bas l'artiste. Et on le dit pas assez, mais la manière dont sont tournées les scénes sont assez fantastique, je n'ai pas souvenance d'une telle manière, serait-ce une french-touch au cinéma? (ce qui ferait du bien au cinéma français, je trouve les prises de vues en générale vraiment vieillottes, et là c'est pas trés Hollywoodien)
Et comme je l'annonçait au début du post (ce qui commence à remonter j'en conviens), je disais que c'était la fin de Kaamlott à la petite lucarne (ça se dit encore cette expression?),mais ne ternissons pas notre coeur, séchons nos larmes, réjouissons nous, car Alexandre Astier à annoncer faire 3 films sur la suite de cette oeuvre. 3 films qui passeront évidement dans les salles obscures. Vivement ce temps béni où l'on contemplera la suite de cette Saga qui est pour le moins épique si ce n'est tragique(A partir de Livre VI) ou comique(Entre Livre I et V).
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Nous sommes de l'étoffe dont sont tissés les vents - Alain Damasio
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