CaptainKévin a écrit:
Oui cette phrase est courte
Je crois que tu as complétement sous estimé la longueur que pouvait revêtir cette phrase pour ceux l'ayant lue (ou tenter de la lire) en se levant à 4h du matin !
Aujourd'hui, il se dresse parmi les grands ! Point besoin de dégainer ce sabre qui fit sa légende pour vaincre celui qui lui fait face en ce jour ! Miyamoto Musashi est dans la place !!! Clairement le personnage que je vénère le plus parmi tous ceux qui ont été présentés jusqu'ici, sublimé sous le crayon d'Inoue, l'un des plus grand mangaka qui soit (
et ce n'est pas un certain Eiichiro Oda qui nous dira le contraire !)
celeglin a écrit:
C'est un homme qui vit pour et par la voie du sabre.
Pour être tout à fait exact, c'est un homme qui ne vit que pour comprendre ce qu'est la voie du sabre. Là où se fait la différence, c'est que le personnage est loin de ne disposer à son actif que de violents et éprouvants duels au sabre (tout aussi magnifiques et passionnants soient-ils), le principal intérêt de l'homme se révélant sur un tout autre niveau de lecture. Pour ma part, si je devais décomposer cette oeuvre culte et incontournable qu'est vagabond, je dirais que trois parties bien distinctes s'en détachent. Un tiers du récit étant consacré à deux personnages secondaires et deux points de vue différents de l'histoire, ceux de Matahachi et Sasaki, les deux tiers restant se focalisant entièrement sur le développement de la personnalité et la quête intérieure de Musashi. Ces deux derniers tiers étant eux-mêmes décomposés en deux phases, une partie introspective à travers l'action, et une autre à travers la réflexion.
Car, dans quasiment tous les manga de samurai, principalement inspirés du personnage historique qui nous est présenté aujourd'hui, la même thématique, la même question revient encore et toujours : "Comment définir la véritable force ?"
Et c'est bien dans cette recherche que nous entraîne les errances de Musashi. Une saisissante manière de raconter l'évolution de l'existence d'un homme. Passant de l'état de bête en restant profondément ancré dans le passé et une idée simpliste de ce qu'est la "force", à celui de vagabond en s'interrogeant sur lui-même, sur ce monde et ce présent dans lequel il se sent étranger, pour éventuellement finir par devenir homme en donnant un sens à son voyage et à sa vision troublée du futur.
Avec cette adaptation du fameux personnage, Inoue atteint les sommets de son art selon moi, que ce soit en terme de narration ou d'illustration. J'ai même la sensation à chaque fois que je lis le personnage d'être en présence d'un homme auquel Inoue parvint à pleinement donner vie en se désintéressant totalement du lecteur et de ses attentes pour véritablement se concentrer sur la manière de retranscrire un état d'esprit, Inoue se servant alors de ce support pour communiquer avec lui-même et l'interprétation qu'il se crée de cette figure historique. Et peut-être, toujours selon moi, le désintérêt actuel de l'auteur pour son manga viendrait-il alors de là, se sentant avoir fait le tour de ses propres questions.
Une défense très confuse basée uniquement sur mon ressenti du personnage et difficile à expliquer, mais il faut bien comprendre que le personnage au sein même de son récit possède des qualités bien plus concrètes et pouvant bien plus parler au lecteur, des duels d'une beauté à couper le souffle, des moments où il atteint un charisme de fou, un rapport aux autres très difficile et très amusant aussi, une légère histoire d'amour tendre et innocente, une amitié/rivalité (avec Kojiro)extrêmement bien travaillée et très enfantine tout étant fait pour laisser sous-entendre une conclusion ne pouvant être que tragique, ...
Oui, Miyamoto Musashi est un très, très grand nom du manga. Qu'on aille ou non s'intéresser au manga d'où il est tiré, une chose est sûre, pour ceux qui s'intéressent à ce type de bande dessinée, ce nom est forcément à retenir et à graver dans un coin de son cerveau.