Analyse des OST de RPG
-Acte I-
L’analyse des OST de RPG… fallait bien un début. Me voilà alors dans l’approche de compositeurs qui ont influencé et influencent toujours ma perception de cet art qu’est la musique.
La Volonté du D, avec tout ce qu’elle englobe comme sujets soigneusement érigés, un à un, et après tant d’années, manquait cruellement de topics spécialement consacrés aux OST de RPG, bien qu’une exception confirme la règle, mais cela date de plus de
7 ans... Il s’agit donc d’aborder un sujet qui reste peu développé même sur le vaste net. Une occasion de rendre hommage. De rendre la pareille.
La rédaction de ce sujet m’a permis de saisir davantage le travail colossal de ces musiciens, à quel point on on passe vite sur l’effort déployé.
Au fur et à mesure de l’avancée dans ce sujet il m’a paru clair que la besogne allait être rude pour traiter de ce thème.
En effet, j’ai hésité d’abord entre créer un topic général, aborder les OST par série, ou par compositeur mais c’est finalement la dernière option qui m’a semblé la plus judicieuse pour faire le point. D’une, cela permettra de mettre un nom sur des musiques emblématiques et bien trop nombreuses, et de deux, cela évitera de faire un seul et unique sujet, fourre-tout, bien trop long qui lassera ou rebutera les moins enclins à s’y intéresser.
Les compositeurs et les OST englobent bien trop de choses pour les réunir en un seul et même sujet. Je pense que ce travail me prendra surement quelques années mais je compte prendre mon temps pour bien le faire.
La musique de RPG attire toujours ma sympathie même si je ne connais rien d’un jeu en question. C’est par ordre d’importance la deuxième chose qui vient après l’histoire dans un RPG de qualité et aussi étrange que cela puisse paraitre les deux peuvent se mêler à l’occasion et donner naissance à des moments marquants… référence aux 7 notes quasi-sacrées du Chrono Cross.
Bien que moins exposés comparativement à certains de leurs confrères artistes du domaine du jeu vidéo, les compositeurs ont gagné au fil des années une concrète notoriété et ce à juste titre. Ce sont des artistes à part entière qui ont donné de véritables moments de bonheur à des millions de fans dans le monde. C’est en passant en revu tant de thèmes que l’on conforte l’idée de génies que l’on a d’eux.
C’est donc pour cela que j’entame ce travail, pour faire découvrir ces compositeurs et leurs créations, pour le plaisir d’en discuter ainsi que pour se remémorer ensemble des mélodies qui font renaitre après tant d’années, bien des sentiments.
Le premier sera
Nobuo Uematsu.La construction de ce sujet a été faite sur l’analyse du style de Nobuo Uematsu, en essayant de le lier principalement à l’œuvre qu’il (qui l’) aura tant marqué à savoir Final Fantasy. Il ne sera pas question de faire une biographie ou de raconter des anecdotes, mais il m’a paru qu’à travers ses créations, cet artiste pourrait être approché d’une façon qui serait plus fidèle à la passion qu’il aura transmise par leur biais. On passera ainsi en revu bon nombre de thèmes qui m’ont personnellement marqué.
C’est la méthodologie pour laquelle j’ai opté afin d’analyser ne serait-ce qu’un peu le vaste travail de ce grand artiste, ça peut sembler long, menant nulle part, mais j’avais envie d’aborder son travail de cette manière, de confronter le lecteur-auditeur du sujet aux œuvres et rien qu’aux œuvres.
Alors si vous le permettez…
Mais par où commencer avec tout le travail que Nobuo Uematsu a généré au cours de sa longue et riche carrière, et qui continue toujours ?
Il me semble préférable d’aborder les titres non pas OST par OST, mais plutôt par groupes de thèmes, permettant ainsi de démontrer la cohésion qui peut se dégager de l’œuvre d’un seul et même compositeur, et de percevoir si possible son style pour mettre en musique une scène bien précise, et c’est sur cette facette que je me baserai le plus, car ces OST accompagnent surtout des histoires qui nous ont pour la plupart enchantés et la musique y était pour beaucoup, donc ce sera l’occasion de se remémorer certains passages et de mieux cerner l’impact de la musique et des compositeurs sur la force qui peut s’en dégager. C’est un peu l’idée vers laquelle tend ce sujet.
Et dans la construction de ces édifices que sont les RPG, Uematsu fut pionnier et en a inspiré bien d’autres.
Un enchanteur et un génie dont la musique a fait naitre mille et une facettes…
...
Et déjà à l’époque c’était majestueux…Depuis les débuts de la saga, en remontant aux premiers FF, et malgré les possibilités techniques restreintes de l’époque, ce compositeur a trouvé le moyen d’enchanter et de dépasser les attentes de ses plus exigeants fans. Entre ses mains, des mélodies de qualité MIDI devenaient alors des œuvres orchestrales à nos oreilles attentives, ravies et imaginatives. La magie de la musique… mais il y avait là quelque chose de plus concret, un véritable travail, un professionnalisme qui justifie amplement la qualité du résultat, et qui perdurera jusqu’à maintenant,
My Home, Sweet Home…Avec ces musiques, qui accompagnaient des mondes en 2D, on s’imaginait plus facilement la grandeur des scènes, l’importance et le cachet voulu pour chacune, son but et sa place dans la trame, bref on ressentait à l’époque et souvent inconsciemment la place indéniable et si spéciale qu’occupait la musique dans ce genre qu’est le RPG, quels chanceux avons-nous été d’avoir découvert ces perles, cette force.
Cela inspire un profond respect, des thèmes qui ont littéralement donné vie aux FF et où l’on se disait que les compositeurs qui devaient être derrières ces créations ne pouvaient être que des amoureux de leur art et respectueux envers leurs fans, « compositeurs » car à l’époque il était impossible d’imaginer qu’il n’y avait qu’une seule et même personne derrière tant de merveilles, les rares informations autour d’elles n’aidant pas.
Et dans ce style solennel, le thème du château de Lindblum dans FF 9 est de mise, morceau plus connu sous le nom de
Cid’s Theme et quel thème les amis, quel thème… Avec les petits coups de tambours et de violoncelles couverts par le son des cuivres, et le rythme de base qui est revu à différentes versions sur toute la durée. Une musique qui reflète aussi bien grandeur, sérénité que gravité de l’endroit dans lequel on se trouve, ajoutez à cela de somptueux décors et un moment clé de l’histoire et vous aurez là un des éléments qui ont fait la gloire de cette série.
Mais je ne sais pas si c’est le thème qui représente au mieux la profusion de châteaux rencontrés dans les FF, car il ne faut surtout pas oublier
Edgar and Mash, faisant parties des nombreuses compositions qui confirment une fois de plus que même avec le son de l’époque on pouvait donner naissance à de bien belles compositions !
Et ce ne sont pas seulement les édifices royaux qui accaparent à eux seuls cette majesté, car l’on peut trouver dans les Final Fantasy nombre de vestiges qu’Uematsu a jugé bon de faire bénéficier d’une aura musicale profonde et typique, cela donne
A Fleeting Past qui grâce à ses chœurs et une touche remixée, procure au lieu visité l’ambiance contrastée d’un mélange entre technologie oubliée et antiquité.
Cependant dans la musique il s’agit également d’être espiègle, joueur et cocasse,Car parmi ses compositions, et comme on l’avait vu, certaines reflètent d’elles-mêmes et aisément les situations qu’elles accompagnent, avec leur air moqueur, ironique… Et ce style « Uematsu » est reconnaissable entre mille. Ce sont généralement des thèmes au piano, avec des notes distinctes et un style cabaret, voire saloon.
The Jesters of The Moon par exemple nous rappelle de biens pénibles bouffons… Un thème qui leur allait à merveille comme à leur ancêtre,
Kefka, pour lequel Uematsu avait composé une mélodie sur mesure, avec des sons qui semblaient littéralement se moquer de la situation, je ne pense pas être le seul à y voir ou à y entendre plutôt comme un rire dans la musique, avec un hé-hé-hé-hé bien prononcé. Un thème à la fois burlesque et sérieux, où l’on se croirait à une représentation, toute la commedia dell’arte s’offrant à nous, idéale pour cet être masqué. Uematsu comme d’autres grands compositeurs d’OST, sait capter l’essence des personnages, leur influence sur les évènements et la profondeur qui les caractérise et caractérise la cruauté de leurs actes, et ce fourbe mais si humain personnage de Kefka n’a eu que ce qu’il méritait, une mélodie avec plus d’une facette comme il en a eu lui-même.
Dans le même style, on passe par la narration, comme
The Magic House, la folie, avec
Dancing Calcobrena, et les lamentations d’un grand-père dans la tourmente, ne sachant plus quoi faire de sa petite fille, le thème de
Stragus, thème dont la
version piano est un pur régal pour les oreilles ! On ne les oublie pas facilement des musiques de cet acabit, avec le passage des aigues vers les graves, les unes répondant aux autres, du très beau spectacle.
Un peu plus différent, le
Thème de Steiner, où l’on passe à du lourd mais dans le sens où l’on sent bien la lenteur du vieux chevalier, la musique qui semble presque se jouer du pauvre ancien, alourdi et ralenti par son armure et qui peine à suivre ses plus jeunes camarades, la musique le traine, le pousse, le porte, et n’attend que lui pour que les choses avancent sous un soleil de plomb. Et toujours aussi comique,
It’s Difficult to Stand on Both Feet, Isn’t it ? LE thème de la maladresse, où la musique même est synonyme d’étourderie et de confusion, comme une perte d’équilibre, avec des sons se voulant franchement grotesques, un air balourd et un rythme qui accélère ou ralentit de temps à autre comme pour rattraper un faux geste pouvant tout faire tomber et là on comprend pourquoi un titre aussi long valait la peine d’être donné et on imagine assez facilement quelqu’un essayant de se tenir debout sur cette musique comme fond, un track bien particulier et c’est vraiment difficile de se tenir sur les deux pieds n’est-ce pas ?
Il peut également être sinistre,S’il y a bien un air emblématique pour FF 7, c’est bien
Anxious Heart, toujours dans la continuité de l’idée du thème qui va au personnage, qui le façonne et qui fait ressortir ses pensées. Dans le cas de Cloud, c‘est bien la désolation qui transpire de cette mélodie, une personnalité brisée et en morceaux mais qui s’accroche quand même à certains moments de bonheur qui lui permettent d’espérer, et qui s’apparente dans ce thème à certains passages moins sinistres que d’autres, avec de petits sons qui tintent au loin semblant le guider dans le néant où il se trouve... Ce qu’on a là hypnotise, saisit, et apaise d’une certaine manière. C’est à mon avis le thème qui fait naitre le plus d’empathie chez le joueur vis-à-vis de ce personnage, et l’on constate que le titre a une fois encore été judicieusement choisi, un cœur véritablement anxieux.
Des thèmes versent également dans l’angoisse comme la merveilleuse
Succession of Witches qui met de suite une ambiance glauque et dangereuse. Dégageant une impression morbide, secrète voire tabou, tout ce qu’il fallait pour un thème qui touchait à un noyau difficilement perceptible du scénario de FF8, un morceau à la fois insaisissable et chargé de sens.
On peut associer à ce thème la magnifique
The Great Northern Cave, une composition qui reflète impeccablement la dévastation, la fin qui approche et la perte de tout espoir. Comme l’a été à son époque la lugubre
Another Moon. Des musiques donnant aux tragédies relatées dans les Final Fantasy du relief et on peut le voir par exemple dans le titre
Mystery Sword, où les notes graves et saccadées de piano se prolongent dans le temps imposant un véritable stress.
Et du sinistre au mélancolique il n’y a qu’un pas,Les Final Fantasy abordant dans la plupart des histoires des personnages torturés par un passé, par un présent ou par des décisions qui modèleront un futur, décisions qui les plongent souvent dans des états de questionnements, de tristesse et de remise en cause. Et l’on comprend assez rapidement que le rôle d’Uematsu était plus que déterminant dans la construction de tels personnages et dans la transmission des émotions de tels états d’âmes. Ce sont généralement des thèmes de personnages, comme
Rose of May, le thème de Béatrix, tout en piano, simple et efficace, et dégageant une palpable impression de doute. Ou alors l’illustre thème de
Celes, qui pour moi est le cœur battant de Final Fantasy 6, celui qui lui insuffle l’attachement qu’on y apporte, et quelle scène les amis, quelle scène, celle du monologue, celle de la falaise... Un moment ô combien osé pour l’époque et qui aura marqué toute une génération, et cette musique y est à mon avis pour grand-chose.
Et dans la mouvance des thèmes de ruine et de résignation, citons une de ces compositions dont Uematsu a le secret et qui donne naissance à un morceau de maitre que seul lui pourrait composer,
Compression of Time. Ces thèmes qu’il faut écouter jusqu’au bout, qu’il faut écouter accompagnés des faits pour lesquels ils ont été composés, qu’il faut écouter avec attention tout en se laissant bercer… Et l’on reconnait cette patte du maitre dans d’autres musiques comme le
thème de Freya.
Dissipating Sorrow, autre preuve des prouesses que peut faire Uematsu, et représente une énième mélodie que l’on n’oublie malheureusement bien trop vite et qui représente concrètement ce que peut être la qualité de ce genre de musique, paisible et enchanteresse, une panacée.
Des compositions qui donnent des perles,Que l’on écoute et que l’on apprécie. Des créations qui se tissent discrètement en arrière plan mais qui sont bien présentes et qui sont pour moi les plus dures à réaliser car apportant un air qui plonge subtilement l’auditeur dans une écoute profonde mais pratiquement inconsciente, ce n’est qu’en l’écoutant après, exclusivement, et sans interférences si l’on peut dire de la phase de jeu, que l’on apprécie réellement la virtuosité et l’application de son auteur. L’un des exemples qui cristallise au mieux cette notion de profondeur, c’est bien,
Find Your Way, où on y trouve une musique douce et qui comme le titre l’indique, semble aider le joueur à trouver son chemin, impression que l’on ressent notamment avec ces notes de piano qui sonnent comme un écho et qui poussent à les suivre, c’est un peu ça la magie d’Uematsu, et un grand thème qui m’a marqué dans toutes ses compositions et qui peut paraitre assez étrange à la première écoute,
You Can Hear The Cry of The Planet… Quelle musique! Vraiment inoubliable. Une mélodie immersive, jouissive, fataliste, car il y a bien une sorte de fatalité qui s’en dégage et qui pour moi caractérise bien Final Fantasy 7, le titre de cette composition confirmant le message écologique de l’histoire. Un thème avec un titre aussi évocateur se devait donc d’être à la hauteur, et il l’est. Les effets qu’a crées Uematsu avec cette mélodie collent parfaitement au titre : les notes de synthé qui sonnent comme les lamentations de la planète, qui se répètent et qui semblent vouloir retranscrire au mieux ce qui seraient comme les gémissements de la terre, l’air triste, les coups de cloche semblant annoncer une apocalypse et les chœurs renforçant ce côté dramatique… Un thème qui m’a vraiment marqué. Du grand Uematsu ! Je peux l’écouter en boucle pendant des heures, je ne m’en lacerai pas. Il prête à la méditation, à la réflexion, à l’attention… encore une fois c’est du grand Nobuo Uematsu qui me parle et qui me fait dire que c’est un compositeur de haut rang dont certaines œuvres dépassent littéralement le RPG dans lequel elles s’inscrivent et donnent lieu à ces perles. Des thèmes forts, des mélodies qui marquent, des mélodies qui vous donnent la chaire de poule bien des années après, des notes qui restent gravés à jamais dans l’esprit.
Ces morceaux uniques naissent de moments où des vœux sont prononcés, des serments pris et de des responsabilités acceptés,
The Oath. Mais elles accompagnent aussi des instants de détresse,
You Are Not Alone, et l’un des moments les plus poignants de l’histoire des FF, des instruments judicieusement choisis avec une excellente entrée en douceur à la flute et un enchainement gagnant à la guitare électrique et toujours ces chœurs si chers au compositeur, le tout remarquablement mixé au synthé avec quelques retouches donnant un des plus beaux thèmes retrouvés dans un FF, une musique qui donne envie d’aller de l’avant, de prendre les évènements à bras le corps et d’avancer ! En plus d’une mise en scène exceptionnelle !!! Un thème qui met Uematsu au dessus du lot pour le coup. Le genre qu’il faut absolument partager si l’on connait.
Et de ce fait on se doit également de parler de
Terra, non pas l’illustre personnage, mais l’un des titres de l’OST de FF 9 et l’un des plus réussis pour ce qui est des variantes de
The Place I'll Return To Someday, un thème en deux temps, avec une introduction en douceur et une envolée au milieu, qui cette fois, si elle ne vous donne pas la chaire de poule, vous remontera les larmes aux yeux, et que c’est beau, que c’est beau !
Sans oublier bien sûr la traversée des neiges, luttant contre le froid mais réchauffant nos cœurs d’une douce mélodie ouvrant le rideau sur une histoire et des personnages incroyables, dont justement Terra et qui sera toujours associée à son autre nom, à la merveilleuse
Tina et sa variante,
Awakening. Cette ambiance, cette musique, cette 2D, ce scénario qui dépassait et rendait le joueur vraiment petit devant ce qu’il avait devant lui… c’était fort.
Mais malgré la force de toutes ces mélodies, celle qui me laisse KO, celle qui m’a surement le plus suivi et cela depuis des années, celle qui me transperce de part en part, celle qui m’est la plus chère dans toutes les compositions de Nobuo Uematsu, celle qui cependant ne finira jamais,
Someday the Dream Will End…, Hamauzu y est surement pour quelque chose, mais ce thème... L’agencement entre la musique et cette espèce de respiration qui se répète, sans cesse, comme quelqu’un qui lute pour vivre dans un monde qui n’est pas le sien, comme le rêve éphémère qui essaie de s’imposer à la réalité, comme la fatalité qui rattrape un Tidus qui doit abdiquer… Jecht, Tidus, Zanarkand, les Aeons qui demandent à Yuna de les invoqués… le rêve éphémère… You’ll cry. You’re gonna cry. You always cry. See ? You’re cryin’… passons car il n’y a pas de mots et il n’y en aura jamais…
Les thèmes s’avèrent aussi agréables et paisibles,Et mettons le tempo approprié avec
Vivi’s Theme, une sorte de cacophonie et un mélange de divers instruments rappelant l’orchestre qui se prépare à vouloir être son oisillon, et là, au lieu d’avoir les échauffements dudit orchestre, le compositeur nous sert l’effervescence des rues d’Alexandrie qui s’apprête à débuter le festival de ce 9ème opus. Si les personnages s’apprêtent à assister à une pièce de théâtre, le joueur également s’apprête à suivre des évènements s’y rapprochant. Les petites notes séparées de violons et les coups de tambours rythmant agréablement notre petit Vivi maladroit se dandinant le long des rues. Le petit côté mystérieux que dégage également le morceau nous met dans l’ambiance et dans l’expectative des évènements à suivre, de quelle manière va débuter ce Final Fantasy ? Et c’est franchement réussi comme entrée en matière.
Une autre œuvre que j’aime particulièrement,
Balamb Garden, le thème de l’Université et franchement du baume au cœur, cette musique est un calmant par excellence, qui se laisse écouter, apprécier et vous dessine un sourire aux lèvres. Les joies de l’université en un morceau, des joies qui me sont chères !
Rappelons-nous aussi du pauvre pêcheur de
Fisherman’s Horison mais qui se sera surement fait consolé par la douceur du thème qui jalonne sa ville flottante, avec les effets de flutes et les délicates notes de piano. Un arrangement qui nous a donné une des compositions phares des Final Fantasy, un autre de mes thèmes préférés.
Ils invitent aussi aux ballades dans l’univers que proposent les FF, et je me souviens avoir été vraiment surpris quand j’avais lu le titre du morceau pour la première fois,
Under Her Control, de la ville de Deling City dans FF8. Uematsu doit surement choisir lui-même les titres de ces œuvres mais là il avait trouvé un titre assez troublant, parlait-il de la ville ? Ou parlait-il d’Edéa quand on connait les évènements qui s’apprêtent à arriver dans cette ville ? Et très belle ville sinon, une des plus belles des FF, et très bon choix. C’est vrai que l’on est sous le charme et la musique n’y est pas pour rien…
Parfois l’action nécessite des ambiances particulières,Où il faut donner l’impulsion musicale générant l’énergie adéquate pour des moments clés de FF comme les abordages et autres introductions de confrontations finales ou sauvetages inespérés. On se souvient par exemple du célèbre
The Landing qui débute avec une magnifique scène, où le calme d’un reflet de lune s’estompe devant la férocité d’un débarquement et qui se poursuit au-delà, une touche militaire et un thème qui pousse franchement à l’attaque. La mise en scène est impeccable et la musique pour moi a joué le plus grand rôle… un grand moment que ce landing !
Et une nouvelle fois dans le très théâtral FF9, Uematsu n’hésite pas à sortir les tambours, les violoncelles et autres clarinettes… au début, pour ensuite enchainer et trancher radicalement avec grande ferveur. Cela donne des thèmes comme
Feel My Blade qui rend honneur à l’héroïque Steiner que l’on avait connu plus mou !
L’attaque peut aussi être laborieuse mais pas de soucis pour le compositeur, il fera en sorte que la musique ralentisse pour qu’elle n’aille pas plus vite que l’action, et cela se ressent, avec le thème
Movin’ où on a l’impression que la mélodie porte elle-même les mastodontes (les 2 Universités) vers un choc décisif, laborieux c’est le mot, mais il ne s’agit pas seulement de ça, car à des moments où les évènements peuvent s’accélérer, la composition fait de même et suit ce rythme imposé. Tout dépend de la place que l’on donne à la musique dans un RPG… Ce thème est parsemé de petite trouvailles qui reflètent vraiment l’action, avec de petits effets, comme le son qui représente les coups d’un marteau sur l’enclume, et qui respire toute la difficulté de ceux qui subissent la scène.
Mais comme on dit, après l’effort le réconfort, place aux réjouissances,Les OST du maitre Uematsu contenant aussi bon nombre de mélodies qui vous mettent une ambiance festive à souhait et qui vous font taper du pied sans même vous en rendre compte et ce en exploitant divers styles, celtique comme la sublime
Eternal Harvest, sublime mais hélas trop courte, cela ne l’empêche pas de se rattraper largement dans une version arrangée au
Piano (Eternal Harvest) tout à fait merveilleuse. Il faut savoir aussi que ce thème renvoie à son ancêtre
Harvest, plus ancien mais dans un style semblable et entre lesquels on fait aisément le lien.
Et bien sûr on ne peut parler de festif sans citer la musique qui accompagne une des scènes qui ont le plus marqué la série des Final Fantasy, un bal qui s’enchaine par une dance et qui fini par un très joli feu d’artifice et la naissance d’une histoire d’amour, en une seule scène il fallait un thème à la hauteur… et c’est bien
Waltz for the Moon qui assure impeccablement la tache et nous offre un bien agréable moment.
Le plus important reste tout de même l’instrument, le Piano, le Clavecin et l’Orgue,On peut dire que ces instruments sont à Nobuo Uematsu ce que le synthé (électro-rock) est à Sakuraba, ce que les sifflements sont à Naruke ou ce que les violons sont à Sakimoto ou Hamauzu… Parmi ses plus belles compositions au clavecin, la très médiévale
Search For The Princess avec des notes ruisselantes et variantes en toute harmonie, et auxquels s’ajoutent des airs adroitement accordés, comme dans
Freya’s Theme vu plutôt où on a droit à un rythme un peu plus rapide, répétitif certes mais jouant à différents niveaux faisant oublier la redondance. Il est vrai que le clavecin se prête assez facilement à des rythmes rapides mais Uematsu a également su composer des mélodies bien plus lentes mais toujours aussi efficaces et prenantes comme
Truth.
C’est surtout son jeu d’orgue qui éblouit le plus, et entre les mains d’Uematsu, cet instrument devient un véhicule à sensations qui par sa particularité sonore vous enveloppe littéralement dans un flot de notes qui se superposent, se chevauchent et s’entremêlent à merveille. Elles donnent naissance à un bloc de sons enchanteurs.
Castle Where Time Froze, en est un parfait exemple. Enchanteurs mais aussi angoissants quand la situation se veut l’être,
Heresy ou alors plus que jamais sinistre avec
The Castle.
Un piano, seulement un piano entre les mains ou plutôt doigts d’Uematsu et on obtient un thème comme
To Zanrakand et qui a donné naissance à un excellent remix Rock,
The Skies Above.
Et de ces instruments naissent également des Classiques,Des classiques qui ont insufflé une véritable aura à la série et qui ont fait naitre cette impatience qui caractérise tant les fans implorant un nouvel opus et surtout de nouvelles compositions, et c’est là l’exploit de Nobuo Uematsu, car bien qu’il se soit écarté de la composition de la série des Final Fantasy, les fans savent très bien que Square Enix n’osera jamais faillir ou donner naissance à une OST de piètre qualité à cette série, Uematsu ne leur faisant pas de cadeau ou était-ce plutôt un cadeau empoisonné, la barre étant ainsi mise bien haut. Ce serait également et tout simplement trahir un artiste qui aura donné tant de lui-même à une passion, et qui aura partagé avec nous de bien belles notes… et par respect, des compositeurs comme Sakimoto et Hamauzu ont mis tout leur cœur afin d’honorer son travail et la réputation qui a été bâtit au fil des années sur de simples touches de piano.
On pense par exemple au
Theme of Love, et dans la même veine le célèbre
Aerith’s Theme et comment rendre un personnage mythique rien que par la musique, ou la douce
My Mind. Des exemples de compositions qui font des FF ce qu’ils sont, c’est parce que derrière se cache un artiste consciencieux de transmettre aussi fidèlement que possible les envies des scénaristes et de l’équipe de réalisation, et là on peut noter le travail d’équipe impeccable, tachons seulement de l’apercevoir alors que le plus difficile a déjà été fait.
Cela n’empêche pas pour autant un penchant vers l’exotisme,Où certains de ses thèmes portent une teinte venue d’ailleurs et cela se comprend quand on sait que dans la totalité des Final Fantasy il s’agit d’exploration et de découverte pourtant sur des secrets éparpillés aux quatre coins du monde. La musique se devait alors de suivre le pas, et là on se souvient tous des thèmes à connotation asiatique comme
Utai, qui imprègne bien les lieux, sans oublier une mélodie au style oriental bien prononcé,
Wild West, avec le farouche petit Gau. N’oublions pas non plus
Vamo’ Alla Flamenco qui n’est malheureusement utilisé qu’une seule fois mais qui laisse une si forte empreinte que l’on se retrouve à la repasser sans cesse une fois en possession de l’OST.
Et dans le style reggae,
Oppressed People, et qui contente également les amateurs de basse et de rythme lent.
Mais peut-on parler des Final Fantasy ou de Nobuo Uematsu sans passer par les thèmes de combats ?!Depuis les débuts de la série, Uematsu a tenté de rendre les combats de grands moments d’action, des instants décisifs pour l’histoire où les héros frôlent la mort et luttent pour leur survie, des titres comme
The Dreadful Fight ou
The Final Battle de FF4 témoignent de cette volonté de rendre les combats aussi épiques que possible et de faire ressentir aux joueurs toutes l’importance de la musique dans la construction de tels instants, sinon à quoi bon, le RPG n’aurait alors été qu’une histoire dans un silence pesant et ennuyant mais non, la musique fait partie intégrante d’un tout qu’est un RPG, c’est la forme et le fond, c’est la carrosserie et le moteur de cet engin, et les thèmes de combat made in Uematsu en sont une preuve irréfutable.
Et là on est au stade du mythe avec des thèmes comme
The Decisive Battle qui est un des meilleurs thèmes de combat jamais rencontrés dans un Final Fantasy, avec un démarrage très speed et un rythme qui ne ralentit jamais, les notes défilant à grande vitesse. Quand on jouait à FF 6 on était ravis de rencontrer un Boss rien que pour pouvoir savourer cette musique, et cette musique elle vous donnait vraiment envie de vous intéresser et de vous investir dans le combat en cours, d’ailleurs même le
Battle Theme de FF 6 reste pour moi un des meilleurs thèmes de combat de base dans la série, simple et efficace.
Ces musiques sont aussi souvent épiques comme
Prémonition, et rien qu’avec la musique on peut mettre le joueur en situation de panique et de totale immersion dans l’action et dans le combat qu’il mène. Uematsu en profite pour s’essayer à d’autres styles comme le classique orchestral avec l’enchainement
Jenova Absolute,
The Birth of a God et
A One Winged Angel, avec une construction de plus en plus classique au fil des trois thèmes, un début et un milieu malheureusement trop éclipsés (et plus particulièrement la magnifique Jenova Absolute) par un final qui bien qu’excellent étouffe ses petits frères, une triptyque qui se veut grave et l’on comprend aisément pourquoi. Ces trois thèmes de boss de fin devaient fatalement être à la hauteur afin d’avoir une chance de rivaliser avec un ainé qui d’office ne leur laissait aucune chance,
Dancing Mad, une création comme on n’en voit pas souvent, toujours ce côté théâtral qui marque tant FF6, le tragique, le glaçant, la folie, avec ce superbe jeu d’orgue qui donnerait des sueurs froides à n’importe quel autre compositeur voulant égaler le travail d’Uematsu, surtout avec LE passage
de 13mn28 à 14mn40 qui vous achève et si ce n’est pas le cas le rire de ce maudit Kefka se chargera alors de le faire…
Le remix des Black Mages avec les solos d’Uematsu et de Sekito sont un cadeau inespéré et donne tout son sens à ce que peut éveiller en nous l’écoute d’une musique, on ne peut qu’être une fois de plus à court de mots devant un thème pareil donc inutile d’en dire plus et ne reste alors qu’à
écouter la guitare pleurer entre les doigts de Sekito…Et il y a des moments où Uematsu nous subjugue d’une autre manière, par des variations de styles comme l’électro avec
Seymour Battle, un thème dont la cadence reste soutenue mais paradoxalement changeante tout au long et donnant une composition captivante de bout en bout, avec une intro sublime et une mélodie qui met directement une ambiance intense et qui donne du plaisir à combattre, le thème peut paraitre simple au début mais si on y prête plus d’attention on se rend compte que sa construction est basée sur 4 voire 5 variations nécessitant presque une chef d’orchestre pour donner forme à toutes ces interventions mélodieuses qui se ruent dans un seul et même track, encore un de mes préférés.
Un peu dans le même style, le célébrissime
The Man with the Machine Gun, un OVNI musical en marge avec les autres thèmes de combats de FF8, à l’image de la phase de jeu Laguna qui était également en marge par rapport à la narration principale, c’est le genre de musique que l’on aime dès la première écoute, bien que répétitif et ne variant pas énormément il offre quand même une bon petit moment musical qui accompagne merveilleusement les combats de l’homme à la mitraillette.
On pense aussi au très tribal
Maybe I’m a Lion avec les tambours de guerre et la musique menaçante qui vous mettent illico dans la confidence, facile surtout quand on a en face de soit la Sorcière et sa pénible mais si charismatique G-Force… Un moment épique !
Il ne faudrait pas oublier le thème d’un des personnages récurrents des FF, Gilgamesh, et son
Battle With Gilgamesh, avec ses innombrables remixes dont deux de Sakimoto, le plus fidèle rencontré dans l’OST de FFXII avec une touche nettement plus symphonique, et un autre remix du même auteur mais cette fois dans Final Fantasy Tactics et qui passe souvent inaperçu, cependant là il faut vraiment tendre l’oreille pour noter la ressemblance, quoique le titre du track pouvait orienter les plus prudents.
En plus des remixes de ses composition, on note aussi la coopération,Uematsu collaborant souvent avec des compositeurs, et cela ne peut être que prolifique pour l’OST en question que de voir de grands noms comme Hamauzu (dans FF10) ou Mitsuda (dans Chrono Trigger) ou les deux en même temps (Font Mission) travailler ensemble dans l’élaboration de la musique... Dans Chrono Trigger par exemple Uematsu s’était penché sur quelques thèmes de l’OST pour apporter son aide à un Mitsuda. A travers cet OST il a démontré qu’il pouvait composer des mélodies qui restaient fidèles au style général (Mitsuda ayant composé la majorité des tracks) mais qui portaient quand même sa signature, comme
Light of Silence, qui rappelle étrangement les thèmes composés pour FF6 comme
The Mines of Narsche.
Bien que les plus illustres compositions de l’OST reviennent sans contexte à Yasunori Mitsuda, Uematsu nous a cependant offert de bien belles créations comme
Creeping Through the Sewers toujours avec ce petit côté espiègle dans ses compositions, mais aussi ce soucis de vouloir mettre l’ambiance adéquate avec
Primeval Mountain.
Mais la plus belle reste la tragique
Sealed Door, à se méprendre avec Mitsuda.
Tout ce travail personnel, toutes ces compositions, toute une vie vouée à la musique et le Maitre aux Lunettes reste heureusement toujours là…Parting Forever, simplicité désarmante de notes solitaires, un vide laissant libre cour à leur écho et une mélancolie s’imposant d’elle-même, enchanteresse, Uematsu encore capable de tels éclats que l’on retrouve dans l’OST de Lost Odyssey.
Un don qui lui permet de réaliser encore des chansons qui sont des bijoux, des concentrés d’émotions, des merveilles, et
Eclipse of Time en fait sans contexte partie où l’on se sent bercé par cette chanson comme par des vagues, la mélodie comme les paroles sont si belles, si fortes, si poignantes, vraiment les paroles de cette chanson sont de la pure poésie. Je n’aurais jamais pensé qu’un thème chanté, composé par Uematsu pourrait avoir autant d’effet sur moi après
Suteki Da Ne et elle en a sacrément eu… encore une fois de belles et profondes paroles, portées par une si douce voix.
Le thème des combats de base quant à lui est tellement bon qu’on se dit que le jeu n’a tout simplement pas les épaules pour soutenir une telle qualité, parce que là, la musique est vraiment au-dessus de tout,
Fire Above the Battle est une claque. Elle commence par une intro sur un ton décidé, enchaine par une mélodie aux violons et surenchérie avec une pléiade d’instruments, de quoi convaincre de la qualité de ce retour fort d’Uematsu, et toujours aussi fort,
Battle Conditions qui offre un style qui rappelle sans effort les Final Fantasy avec le jeu rapide du synthé, mais qui est bien plus élaboré, avec un net penchant rock, surement les effets de l’après Black Mages. Le thème varie beaucoup et offre des mélodies qui virevoltent vite et bien jusqu’à trahir le compositeur dont on reconnait les petites manies assez facilement dans ce thème, à la partie qui débute vers
1min43, rappelant fortement un autre grand thème de combat,
Force Your Way de FF8 (vers la
46ème seconde). L’habitude de couper la musique avec une sorte de dégringolade de notes, c’est bien de l’Uematsu. Sinon les compositions orchestrées sont encore de la partie, très bien construites et avec ce rythme entrainant, plaisant et une cadence militaire bien présente, comme dans
A Mighty Enemy Appears.
Dans un style un peu western rappelant presque Michiko Naruke,
Neverending Journey, où l’on passe d’un début paisible à la flute se prêtant aux voyages et aux grands espaces, vers du radical et le rock maintenant si cher à Uematsu, un peu pour dire qu’en 1000ans on en voit des choses, et c’est là qu’on note qu’il y a toujours cette application de la part du compositeur à retranscrire l’aura du RPG tout en y incluant sa propre vision.
Et quand on se penche sur sa toute dernière création avec l’OST de The Last Story, et d’après les premières écoutes, on sent qu’Uematsu n’a encore rien perdu de son inspiration mais qu’il y a quand même une nouvelle touche, plus calme peut être par rapport à ses anciennes compositions, c’est assez bizarre ou est-ce juste une première impression ? Une qui m’a rapidement interpellé,
Sounds of The City où on y trouve un je ne sais quoi de
Mitsuda. Curieux d’écouter un peu plus à l’occasion et hâte de découvrir cette OST pour m’en faire une idée plus précise.
Maintenant… Finissons-en,Le tour d’horizon ne devait pas être aussi riche ni me prendre autant de temps, mais à chaque avancée il m’était impossible de ne pas traiter tel ou tel thème ou alors aborder son impact aussi bien sur le joueur que le RPG dans lequel il figurait. C’était un moyen de lier une bonne fois pour toute la musique d’Uematsu au RPG et le joueur au compositeur.
Cela a été dit plusieurs fois au cours du sujet, mais Uematsu est un génie, un des plus grands compositeurs de son temps, il a été joué par les plus grands orchestres symphoniques dans le monde et il continue encore et toujours à nous éblouir avec de nouvelles créations, ce sujet fut donc un hommage et une sorte de libération de toute la passion qu’il a su faire naitre en nous.
Il me reste encore bien des compositeurs à traiter et ce n’est que le début, je ne promets rien pour la suite, je ne me fixe pas de délai mais je pense que je changerai le style de présentations pour les autres compositeurs afin de varier l’approche et ne pas faire dans la redondance.
J’espère que ce sujet donnera l’occasion aux membres du forum d’apporter leurs avis et contribution ainsi que la perception qu’ils ont du travail de Nobuo Uematsu et d’enrichir ainsi d’autant plus ce sujet.
Donc à la prochaine et en espérant que vous ayez apprécié la lecture et l’écoute.
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