La provocation en général est bien une réalité, et elle est toujours en soi (même si toujours aussi, dans le même temps destinée).
Portgas a écrit:
Lars Von Trier a le droit de dire qu'il comprend Hitler
Lars Von Trier a tous les droits que chacun possède également. Mais ça autorise aussi les autres à réagir, intelligemment ou non. Et dire comme ça, tout seul, qu'on comprend Hitler, ça ne veut pas dire grande chose. Et le dire dans les circonstances où il l'a dit, là, ça s'éloigne encore plus de tout contenu intéressant.
Le malaise pour moi, si tant est qu'il y en ait un, serait plutôt dans le fait qu'on puisse s'emparer de cette polémique idiote pour dénoncer un pseudo tabou pour ce qui toucherait aux juifs - appelons un chat par son nom. Là, ça glisse dangereusement, plus dangereusement que ne l'a fait Lars Von Trier, parce qu'on est en plein dans de très gros clichés.
Pour revenir au cinéma et aux chairs intimes mutilées filmées, la même année que
Dancer in the Dark, je découvrais Kim Ki Duk par hasard, parce qu'alors beaucoup de temps, via
L'ile. Et j'avais trouvé ça génial. Et pourtant très cru, violent, cruel, sadique, mais puissant, sans fioritures et merveilleusement poétique. Je pense que c'est aussi du fait de ce type de découverte que la direction prise par Lars Von Trier, perdant en finesse selon moi, ne gérant plus ses propres limites repoussées, m'a semblé un échec, ou que le cinéaste m'a paru se perdre en route. Je suis ne pas sûr cependant de vouloir m'infliger Antechrist. Je suis plus tenté par Melancholia à vrai dire, et si ce dernier me plait remonter le cours des Lars Von Trier...
EDIT:Parler de tabou, de censure, dès lors qu'il s'agit des juifs, de la Shoah, du nazisme, ça fait partie de la rhétorique de l'extrême droite. C'est bien pour cela que je dis que c'est extrêmement glissant. Il y a de très nombreux travaux, ouvrages, prises de position, oeuvres depuis plus de 60 ans, de par le monde, qui se montrent critiques, qui réflechissent sur tout cela. Nier cette réalité, au profit du lieu commun "on n'a pas le droit de parler des juifs de toute façon", c'est ça qui est vraiment très très problématique pour moi, bien plus que la provocation de Lars Von Trier encore une fois, même si elle est cause du reste, de la mécanique symétrique des indignés d'une part, des réactionnaires (faute de trouver un meilleur terme sans sombrer dans le pire, si vous avez je suis preneur) d'autre part.