fenrell a écrit:
Pour moi , Luffy a gagné contre l'amiral.
Pas à cause de l'affrontement physique, mais du revirement complet d'opinion de ce dernier : il nous annonce quand même dans ce chapitre qu'il s'est mutilé lui même les yeux pour ne plus voir la noirceur du monde.
Et il finit par regretter de l'avoir fait, suite à l'honnêteté - naïve - de Luffy ("je t annonce mes attaques pour que tu me repères et que le combat soit équitable, vu que tu es aveugle") et la réaction positive de la population à leur évasion.
Et regretter donc de ne pas être capable de voir le visage de Luffy. Un visage surement souriant et positif selon lui.
[
LIEN CHAP 799]
Je suis aussi de cet avis, Luffy a gagné symboliquement le combat (là où concrètement, le statut quo est resté : aucun des deux n'a pris l'avantage).
Pour développer à partir de ce quote mais aussi à partir
d'un post que j'ai lu sur un autre forum (point de vue très intéressant!) : Pour Fujitora, c'est une question de principe, alors que pour Luffy, c'est une affaire de sentiment. Et l'amiral, déjà blessé dans son orgueil par ce qu'il croit être de la pitié à son égard, lui réfute cette vision des choses : on ne se bat pas avec ses sentiments. Son
escarmouche contre Zorro en était un bon exemple. De même pour le combat contre Sabo, où il essaye plusieurs fois de couper court au récit du "troisième frère". Par ailleurs, l'amiral est d'avis qu'il n'y a pas d'intérêt, pas d'utilité comme il le déclare, à nourrir des sentiments lors d'un combat. Il s'agit d'un idéal logique, à l'inverse justement de celui qu'il reproche à Luffy, à savoir d'agir en fonction d'un idéal illogique. Ce qui le fâche d'autant plus que depuis le tout début, il a essayé de coller à ses principes, devant donc, à la fois concilier son devoir et
sa Justice. Et ce même quand il y avait conflit d'intérêt, quand le devoir qu'on lui imposait n'était que le reflet d'une Justice qui n'était pas la sienne. Celle de l'institution en premier lieu (règles, façon de procéder), celle de Sakazuki plus discrètement ensuite (empêcher l'alliance mugis-heart d'agir à tout prix, maintenir la réputation de la Marine...). Qu'il se remette ainsi donc en question à la fin, après que le peuple de DR ait sauvé Luffy, donne à réfléchir. Pour répéter fenrell, il s'était effectivement lui-même infligé la blessure qui l'a rendu aveugle, et la notion de principe qu'il s'évertue à suivre contre tout sentiment dans ses combats, répond bien à un certain aveuglement : l'écart n'est pas permis. C'est davantage une discipline, un compromis perpétuel entre ce qu'il ressent et ce qu'il est tenu de faire, qu'une réelle liberté. En regrettant donc de s'être fait aveugle, je suis aussi d'avis qu'il s'agit d'une reconnaissance de la valeur des sentiments. Et même, de leur impact. Comme décrit dans le lien tout en haut, Luffy à travers son combat a su inspirer le peuple de DR, preuve en est que ce n'est pas vain. Et je pense pour ma part plus particulièrement à
ce passage, qui me semble cristalliser l'opposition de valeurs. Viola y critiquait la Marine, dû au fait de leur responsabilité dans l'accession au pouvoir de DF, mais aussi en raison de leur hypocrisie et de leur aveuglement. Les pirates pour leur part étaient alors décris comme honnêtes, agissant avec le cœur. Une nouvelle fois, l'honnêteté de Luffy a fait mouche. Auprès des citoyens, et finalement, directement auprès de Fujitora lui-même — trop souvent vu à agir en parallèle plutôt que directement et personnellement, et avec des motifs visibles peu clairs (et ne parlons même pas des calculs politiques). Je trouve l'écho sympas, et peut-être Luffy vient-il de donner une leçon à l'amiral sur sa façon de voir les choses.
Et puisque je parle de vision, je pense que Fujitora a renoncé à nourrir des sentiments lors de ses combats, lors de ses décisions aussi, dès lors qu'il s'est privé de la vue. Déjà, sans doute en réponse aux atrocités qu'il a pu voir (cause), mais aussi parce que dans cet état de cécité, il ne voit plus la lie du monde, et avec elle, ce qu'il peut y avoir de bon. Je trouve les cases selon son point de vue assez frappantes : on le voit entouré de silhouettes, toutes semblables, dans le noir absolu. Il perçoit plus qu'il ne voit... son monde semble composé de présences avant tout, flottant dans des décors flous (conséquence). Ce qui me fait suggérer d'ailleurs que son principe de protection peut être un résultat de cet état. Il ne voit pas les criminels, la "saleté", en revanche, il a la "vision" de toute cette masse. Ce qui tout à coup prend bien plus d'importance, devient bien plus réel à ses yeux, que l'identité, le physique d'une personne en particulier.
A part, je rajouterai aussi que ce passage est on ne peut plus symbolique, en ce que l'arc commence sur l'amiral justifiant l'avantage d'être aveugle (premier chapitre), et se terminant, sur le regret de ne pas voir. Juste whaou !