Tiens ? J'avoue être étonné de ne pas trouver un topic à la gloire de ce sur quoi je vais causer un peu. Qu'à cela ne tienne, après recherche, je vois qu'on en a fait un peu le tour par ici, ça suffira amplement.
Du coup, plus de huit ans après tout le monde, j'ai rattrapé mon retard en visionnant
Puella Magi Madoka Magica. Alors, on ne va pas se mentir, j'avais en tête certains plots twists importants de la série soit parce que j'avais vu telle ou telle scène spécifique dans un AMV Hell (Pikaboo Mami...) ou parce que j'étais consentant à ce qu'on me divulgue certaines informations à l'époque où la série me titillait un peu mais sans la motivation qui allait avec pour la regarder (Pikaboo Keisuka). ça et aussi le fait qu'à l'époque, tout le monde survendait la série comme étant le "renouveau des Magical Girls", "déconstruction d'un univers", "un avant et un après", etc... Bref, un truc avec lequel j'avais des attentes assez particulières.
Je le dis tout net, je vais
SPOILER à mort et sans aucune retenue. Donc, si vous ne l'avez toujours pas vue et que vous êtes en attente de la visionner, évidemment, ne lisez pas la suite. à la rigueur, juste pour vous, je vous dresse mon bilan synthétique sans spoil : pour un cheminement assez similaire sous, mine de rien, pas mal d'aspects, regardez plutôt
Steven Universe. C'est certes beaucoup plus d'épisodes à regarder, mais étrangement, ça paraîtra moins long. Ou sinon, il y a
Bojack Horseman si seule la noirceur de Madoka vous titille mais avec forcément moins de jeunes filles pré-pubères sexualisées... Valà !
Donc...
Namienator le 8 Déc 2012 a écrit:
Je sais que cet anim à mis l'otakusphère à feu et à sangs l'hiver dernier, 2010/2011 et je me dis que les mecs qui vont le regarder se demanderont peut-être ce qui bien pu les agiter de la sorte
Bah voilà ! C'était prophétique, j'en suis exactement là. Alors, j'arrive tout de même à en récupérer quelques éléments assez intéressants qui malheureusement se noient dans une masse assez informe, mais je ressors de cette série globalement assez amer et, en vérité, plutôt en colère.
Donc, c'est quoi cette fameuse déconstruction ? Se contenter de rajouter une ambiance dépressive avec une couche de morts entre les deux génoises sous un glaçage pastel ? C'est ça qui rend le truc si transgressif ? Mettre, par exemple, en frontal une héroïne mineure au devant de la mort et lui faire le supplice de la reine de cœur avec les dents dès le troisième épisode ?
Ok ! D'accord ! Mais... à part ça ? Si c'est la seule corde de l'arc, autant dire qu'elle est déjà usée en plus d'être une fausse bonne idée. Je n'ai rien contre l'initiative d'apporter un vent de nouveauté à un canevas établi (je vais éviter de parler de "vent de fraîcheur" dans ce cas précis), mais encore faut-il aller jusqu'au bout en ayant une vraie volonté de réarranger le genre. Autant le dire tout net, mais ça ne marche absolument pas, et pire, je trouve qu'il y a là une vraie complaisance qui me dérange fortement.
Le genre magical girl se voudrait coloré, sucré et naïf tout en étant un spectacle "tout public"
(je schématise à mort, inutile de me sortir une liste de contre-exemples, je sais ce qui est capable de sortir de ce type de série) ? J'imagine le staff derrière.
Donnons lui une tonalité tellement dark et oppressante avec des propos et des dialogues houlàlà qu'ils sont déprimants, comme ça, on a un vrai truc d'adulte, pas pour les mioches et regardez comme notre sous-texte est mature puisque ça parle de gamines qui sont prêtes à se foutre une balle dans la tête. Voyez comme on va être pris au sérieux avec un tel plot. Mais z'inquiétez pas, comme on est dans un show clairement destiné aux adultes, on va sexualiser juste comme il faut nos héroïnes histoire que ça ne se voit pas trop : un petit corset pour l'une, un nombril à découvert pour l'autre... Bon, on est gentils, on vous fait le générique d'ouverture avec un passage Yuri, celui final avec la course de l'héroïne cul nu mais en silhouette blanche histoire de brouiller les pistes et les cartons de previews. Et rassurez-vous, nous resterons subtils avec les plans et les cuts rapides sur les hanches des gamines. Vous verrez, ce sera du velour et on ne nous taxera pas d'être vulgaire. Pardon ? à mais non, il n'y a rien de tendancieux à tout ceci, c'est vous qui voyez le mal partout ! Que ? Pourquoi on voit limite le cul de ce personnage dans une position plus qu'équivoque ? *Boule de fumée blanche*Là est peut-être ma plus grosse colère concernant le show, il est terriblement bas du front et ne cherche pas à poser une quelconque remise en question du genre, il veut juste faire un truc faussement cool parce que ça va faire parler. Pire encore, il offre clairement ce qu'un certain type de public recherche. C'est en ça que je trouve
PMMM particulièrement complaisant. Il ne révolutionne rien, il offre la même soupe moe à un public déjà conquis avec tout ce que ça peut sous-entendre. Glaçant !
La série n'est même pas sauvée par son histoire ou sa narration. Le problème est dû au rythme mou du genou comme pas possible. J'ai pu lire que certains ont trouvé les trois premiers épisodes comme étant les meilleurs par rapport au reste, mais ça n'en demeure pas moins d'une lenteur terrible. Globalement, les six premiers épisodes ont été un vrai supplice parce que ça ne bougeait pas. La
moitié des épisodes de cette unique saison. Et question série qui met son temps à démarrer, j'ai déjà enduré la première moitié de saison 1 de
Steven Universe (26 x 10 min) et allez savoir pourquoi, je me suis moins ennuyé alors que c'est juste une accumulation de concepts pour la suite des événements et de tranches de vie. La série se réveille au bout du neuvième épisode (merci Homura, je suis bien obligé de l'admettre), mais ce n'est pas un poil tard ? Dans le fond, ça ne me dérange pas que le personnage de Madoka soit dans un statut-quo jusqu'au dernier épisode (surtout qu'elle reste tout de même au cœur de l'action quand-bien même elle ne peut pas participer aussi activement que ses camarades) mais lui faire répéter les mêmes trucs en boucle participe à ce sentiment que rien ne bouge ou évolue. J'avais le sentiment d'être dans une boucle temporelle à l'image de la tragique destinée d'Homura. Si même l'ennui commence à être méta... Pis mince, en supposant deux secondes que j'ai pu être préservé des plots twists (surtout celui sur l'entropie et les aliens, admettons encore le destin de Mami), tout est horriblement prévisible et se devine aisément au fur et à mesure du visionnage. Subtilité zéro. Kyubey est grillé tout de suite, on devine avec facilité l'origine des graines de sorcières (de là, zéro surprise pour Sayaka); le seul moment qui aura suscité mon intérêt tient moins du plot twist que du concept lié aux Soul Gem avec la règle des cent mètres. Dans le fond, on se doute bien que Monsieur Mascotte n'est absolument pas franc du collier et qu'il cache un serpent de mer de trente mètres sous le caillou. Pour ne rien arranger, plus les situations dépressives se répétaient, moins j'arrivais à avoir de l'empathie pour les personnages. à trop vouloir rendre un univers faussement sombre, je trouvais ça de plus en plus risible et j'y croyais de moins en moins.
La forme n'arrange rien non plus dans la mesure où ce n'est pas toujours super agréable à regarder. Les bouches par moment, c'est n'importe quoi et c'est globalement pauvrement animé. à côté de ça, il y a souvent un vrai cachet dans les décors et les environnements avec le matériel scolaire high-tech qui place l'histoire dans un futur à la fois si proche et pourtant assez lointain mais la série va se la jouer fétichiste des barreaux en en foutant PAR-TOUT. Le monde dans lequel évolue la série est littéralement une prison ? C'est comme si le staff passait au jaune fluo chaque élément avec des barres et des barreaux dans chaque frame, au cas où ça ne serait pas assez subtil pour vous. Paye ton symbolisme à deux ronds...
Je l'ai dit, tout n'est pas forcément à jeter, mais il faut batailler sec pour sortir la tête de l'eau. Forcément, mention toute particulière aux sorcières qui offrent de vrais moments graphiques. Des passages autant étranges que dérangeants et sublimés par l'apparente simplicité du chara-design des personnages humains de la série, histoire de bien marquer la différence entre les deux univers (plus rond et pastel pour Madoka et ses amies, plus flou, imprécis et saccadé pour les sorcières). C'est bête, mais ça fonctionne en plus de justifier un chara-design peu gracieux avec ces fameuses têtes trop rondes.
Il y a aussi le concept des facultés spécifiques en combat suivant les vœux formulés qui est franchement intéressant, mais dans le fond, j'éprouve comme un manque. Car si la série propose quelque chose d'assez concret pour Madoka, Homura et Sayaka (c'est par cette dernière que le concept est introduit, mais ça n'ira pas plus loin), il n'y a rien pour Mami (passage trop rapide on me dira) et Kyoko, renforçant le sentiment que ces deux personnages étaient vraiment là pour faire office de chair à canon. C'est franchement dommage car ça aurait rajouté quelques éléments dans la mécanique des pouvoirs qui avait des concepts d'utilisation intéressants.
Concernant la fin de la série, je lui admets un aspect plutôt positif avec le vœu de Madoka et je lui reconnais sur ce seul point un côté un peu subversif. La série n'a eu de cesse de matraquer que le destin de Madoka (et à fortiori de la planète) ne pouvait être évité et que les voyages dans le temps à répétition d'Homura ont fait pire que mieux. à ce stade, j'en étais au point de me dire que finalement, le seul moyen de sortir de cette crasse était d'aller renverser la production d'énergie et l'emprise des copains de M.Mascotte et... Bah c'est ce qui se passe dans le fond ! Pas exactement comme je me l'imaginais, mais quelque chose d'assez similaire s'est produit. En cherchant à détruire le concept de sorcières et de tout ce qui s'y rapporte, Madoka a provoqué un changement politique chez les gouvernants, un peu comme si elle avait réussi à leur faire abandonner le nucléaire pour une énergie en apparence plus écolo, ou du moins, moins radioactive et plus sécurisante pour les Puella Magi. Pour le coup, c'est une des trop rares bonnes idées proposées. Seulement, si on va par là, la fin est nettement moins lumineuse que prévue dans la mesure où ce sont toujours les mêmes personnes à la tête du pouvoir et que Kyubey et ses potes n'auraient fondamentalement rien contre ce retour à l'ancien système si les moyens étaient à leurs dispositions. Et bien sûr, c'est sans compter que c'est toujours aux mêmes travailleuses de faire la chasse aux démons. M'enfin bref... ça reste tout de même assez subtil et malin dans le fond, mais attendre 12 foutus épisodes pour en arriver là, cela me semble particulièrement laborieux. N'empêche, Madoka réduisant à néant tout un système de consommation très spécifique pour le remplacer par un autre au """demeurant""" plus humain, voilà bien la lumière d'espoir que la série propose, et quelque part, ouais, c'est en un sens rassurant... En un sens seulement...
N'en reste pas moins un gâchis énorme et une déception comme j'ai rarement eu. Heureusement que ça n'a duré que douze épisodes.
toujours Namienator le 8 Déc 2012 a écrit:
Bref, pour le moment j'en reste à une critique superficielle, mais si vous voulez entendre à quel point je trouve cet anim surestimé, relancez-moi.
Si d'aventure tu devais repasser dans le coin et, surtout, étais toujours ok pour le faire, moi je te relance ! o/
Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai un autre retard à combler qui lui n'a pas intérêt à se louper...