1 an plus tard.
Ses poignets étaient encore bien endoloris. Il avait encore un peu froid. Mais il marchait. D’un pas lent et décidé, il marchait, ferme, inflexible, le long des cellules grises, faites de pierres, poussiéreuses, où vivait la crasse en personne. Il marchait, et personne n’entendait rien. Il marchait, et personne ne voyait rien. Il se faufila, toujours au même rythme, vers un couloir perpendiculaire au sien. Plusieurs portes s’offraient à lui. 13567, 13568, le rythme à tenir. Après dix secondes, tourner à droite, après 5 pas, la porte s’ouvre. Des cris résonnent. Ils sont à ses trousses. Il ne presse pas le pas. Nouveaux cris. Il s’en fiche. Il est déjà libre. Depuis un an, en fait. Il n’a jamais été enfermé, plus exactement. Il s’arrête enfin dans un réduit du mur, laisse passer deux gardes en uniforme. Plus qu’une porte. Il reprend le rythme, un rythme lent, puissant. Il faut garder le compte, garder la mesure. Dernière porte. Elle s’ouvre enfin. Derrière, la petite troupe. Marcher d’un même rythme, un pas après l’autre, synchronisation. Personne ne le remarque, dans sa cape noire, et personne ne l’inquiète. Il est l’ombre, et personne ne regarde l’ombre. Il arrive devant la grande porte. Ne pas arrêter le rythme. Il se sent fébrile. Sa main pourrait trembler, et là, on le remarquerait. Déjà, les visages se tournent vers lui. Mais la porte grillagée s’ouvre, et le voilà sur le ponton. On crie, on donne des ordres, des pas très polis d’ailleurs. Dehors, il fait nuit, une nuit claire pourtant, bien qu’un peu nuageuse. Il enlève son manteau, et se retourne vers ses poursuivants, qui arrivent maintenant à la grille. La lune fait pâlir sa face, et un sourire sardonique éclaire son visage. Ils n’arriveront pas à temps. L’eau est froide. L’eau est poisseuse. L’eau est dangereuse, pensez-bien avec les bêtes qui rôdent. Mais Ellipsys ne reste pas dans l’eau longtemps. Il est chez lui. Une ombre se profile. Et lui, il la voit, cette ombre. On le prend et on l’assoit sur une chaise. Plusieurs têtes bienveillantes le regardent. Les Brain Pirate sont enfin réunis.
Épilogue.
Orn, qui n’avait plus de famille, resta avec les Brain Pirate. Ses motivations sont encore obscures, car seul Ellipsys les connaît, et ne dit rien à personne. Elles concerneraient également le siècle oublié. Les Brain Pirate continuèrent leurs quêtes, visant à défier le gouvernement, tout en essayant d’en savoir plus sur les Poneglyphes. Ellipsys devint l’un des hommes les plus dangereux pour le gouvernement. Il fut attrapé une seconde fois, mais parvint de nouveau à s’échapper, ce qui fit de lui le seul homme à parvenir à s’évader deux fois de la grande et prestigieuse prison. Après quelques temps, sur une idée de Roïlr, ils fondèrent un groupuscule rattaché aux révolutionnaires. Ils enrôlèrent beaucoup de personnalités, aux divers talents, pour effectuer des missions périlleuses, toujours sous le commandement de l’un des membres d’équipage. Bien qu’il eut créé très vite un grand cercle d’alliés, Ellipsys ne gardait confiance qu’en ses membres d’équipage avant tout. Le nom de Brain Pirate parcourut bien vite le monde.
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Pseudo habituelle : Hakido
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