Au découpage, je me suis rendu compte que ce chapitre était bien long en fait (et au vu des prochains chapitres, cela ne va pas s'arranger ! :D)
Bref, Baston résume se chapitre, enjoy !
Chapitre 11Esyl Dame venait d’être prévenue de l’attaque des cinq soldats royaux dans une petite taverne au nord de la ville. À l’écoute de la description de l’attaque, elle ne se faisait aucune illusion sur le coupable. Et apparemment les deux jeunes Goha étaient avec elle. En tant que chef de la milice, Esyl se décida à intervenir, elle se devait de retrouver Ma Dante pour enfin comprendre son geste et agir en conséquence.
Elle connaissait parfaitement son maître, toutefois depuis l’assassinat du Général Hyo, plein de questions se bousculaient dans sa tête. Pourquoi une trahison au Roi, et même si Ma Dante était une traitresse, pourquoi maintenant ? Esyl Dame ne pouvait se décider à croire de telles choses. L’estime qu’elle lui portait était trop grande et trop puissante pour être ébranlée, même pour pareille histoire. Ma Dante devait forcément avoir une explication logique à un crime aussi fort.
Elle savait parfaitement où est ce que Ma Dante voulait amener Fyn et Saru. Pour se faire, ils devaient passer par la porte nord. Un peu plus tôt dans la soirée, Esyl avait déployé ses forces sur toutes les sorties de la ville mais plus particulièrement au nord et à l’ouest car la jeune chef se doutait déjà des intentions de Ma Dante.
À l’heure qu’il est, les trois recherchés devaient certainement être aux prises avec la garde royale. Et au pire des cas, les Tu’Rok étaient déjà sur place…
Esyl Dame avait un mauvais pressentiment, et pour obtenir la vérité, elle savait que le seul moyen était de se rendre sur place. Elle parcourra à une vitesse folle la distance allant de la bâtisse de la milice de Dhalsim qui se trouvait à l’est jusqu’à la muraille du nord.
Le spectacle auquel elle eut le droit en arrivant était grandiose. Ma Dante virevoltant, esquivant les monstrueuses attaques des Tu’Rok en cherchant une quelconque ouverture. Un Tu’Rok était déjà à terre… Nous pourrions même dire deux Tu’Rok vu que l’élémentaire de la terre avait été décapité.
Toutefois le combat tournait en la défaveur de Ma Dante, les attaques des Tu’Rok étaient parfaitement coordonnées, et à cinq contre un, il était tout bonnement impossible d’esquiver.
Les projectiles de pierre pénétraient la garde du Capitaine et les déformations du sol lui faisaient perdre l’équilibre. Les Tu’Rok pouvaient aussi se recouvrir une partie de leur corps d’une couche de terre, qui rendaient leur coup de pied et poing encore plus dévastateurs. Un de ces coups venait d’atteindre Ma Dante dans les côtes, elle s’effondra sous la violence de l’impact. Son souffle était rauque, et on ne comptait plus les estafilades et coupures en tout genre parsemant son corps. Une prison de pierre s’éleva du sol pour entourer totalement Ma Dante, l’œuvre des Tu’Rok formait un dôme avec une simple petite fenêtre en seule interstice.
Non… Un autre trou venait de se créer, plus gros celui-là, beaucoup plus gros, de la taille d’un homme, où plutôt d’une femme. Esyl Dame était apparu derrière la création des Tu’Rok et venait de couper la prison de pierre de haut en bas. La jeune chef de la milice accouru vers son maître et l’aida à se relever. Les Tu’Rok venaient d’assimiler ce qui c’était passé et ils repassèrent à l’attaque…
Grand mal leur en prit. Deux lames aussi coupantes qu’un rasoir attendait le premier d’entre eux qui mourut sur le champ. Les Tu’Rok se rendirent compte à l’instant qu’ils avaient devant eux…
MaDame…
Et l’Enfer commença pour les autres…
Le soleil se levait à peine lorsque Saru et Fyn atteignirent la fameuse auberge dont leur avait parlé Ma Dante. Durant leur course folle, ils n’avaient eu de cesse de se demander si le Capitaine allait s’en sortir. Si pour Saru cela ne faisait aucun doute, Fyn était plus mesurée car elle connaissait de réputation la grande force des Tu’Rok et leur absence totale de sentiment.
Ils devaient rejoindre la frontière nord du pays, Ma Dante leur avait dit qu’un membre de l’ordre les attendrait là-bas. Mais pour l’heure, la nuit blanche se faisait sentir et leur course les avait vidés de toute force. Bien que se sentant davantage en sécurité, Saru et Fyn ne prirent aucun risque et s’encapuchonnèrent avant de franchir l’entrée de l’auberge.
Plusieurs tables étaient déjà occupées, mais aucuns regards ne se braquèrent sur eux. Ma Dante avait raison, peu importait d’où on venait, aucun jugement n’était émis.
L’établissement n’était qu’à cinq ou six kilomètres de la frontière nord et elle n’était pas très loin non plus de la Capitale Dhalsim. Quasi un lieu d’horreur pour les habitants du centre, mais son nom laissait pourtant rêveur pour toute personne en quête de paix : « Au bout du monde ».
De nombreuses personne venaient s’y réfugier, soit en asile politique ou fuyant des personnes mal intentionnés à leur égard. Il s’agissait réellement de l’endroit idéal pour Saru et Fyn. Ils s’assirent à une table essayant de mettre en ordre tout ce qu’ils avaient vécus dans la journée. Mais déjà l’action reprenait…
Il ne fallut pas beaucoup de temps pour que la réputation de l’auberge se concrétise enfin devant les yeux ébahis des jeunes Goha. Un homme vêtu d’une sombre cape venait de franchir la porte d’entrée, il avait un teint très pale, on dirait dit qu’il était presque transparent. Mais plus marquant encore, il semblait manchot, deux manches déchirées flotaient dans le vide. D’un regard, il parcourra la pièce entière, et son visage afficha un sourire malsain quand il reconnut celui qu’il était venu chercher. Un bonhomme chétif qui sirotait un verre de vin affalé sur un fauteuil au fond de la salle. Ses yeux se levèrent sur l’homme en noir et il poussa un cri comme si la mort venait de le rattraper.
- Je suis venu te faire payer tes dettes ! Et par la même occasion te tuer, cela me facilitera grandement la tache !
- Comment m’as-tu retrouvé !?
- Rien n’échappe à un Haafal ! Surtout pas un homme comme...
L’homme n’eut le temps de finir sa phrase qu’une dizaine d’homme s’était établi en mur devant la personne traquée. Un des défenseurs imprévus prit la parole :
- Au bout du monde, peu importe d’où le vient et ce que l’on a fait, on vient ici pour réfléchir sur soi, il ne mérite donc rien de ta part en ce lieu !
Les autres hochèrent la tête en signe d’approbation.
L’Haafal les jaugeât tous du regard et admira la grande détermination qui brillait dans leurs yeux. Son but était juste celui qui lui devait son bien. Et il n’avait aucune envie de se battre contre des innocents. Mais sa mission passait avant tout.
- Je connais cet endroit mais cela ne me touche que très peu, je suis venu récupérer un bien m’appartenant et je n’attendrais pas une seconde de plus. Si vous ne bougez pas, je n’hésiterai pas…
Les poing se resserrent dans les rangs, voleur, mendiant, exilé, simple soldat d’un temps révolu, ils allaient se battre pour défendre leur liberté et celles des autres.
- Attendez !
L’homme qui prit la parole venait d’apparaître de la pièce du fond. Saru et Fyn apprirent plus tard qu’il s’agissait de Gurde, le patron d’ »Au bout du monde ».
- Je reconnais votre vaillance et votre envie de défendre un camarade, mais cet homme se dit être un Haafal. Et contre lui, vous n’auriez aucune chance. Certains mentent et ne le sont pas, mais ils sont soit fous soit morts, vu qu’il me semble sensé et qu’apparemment il tient sur ses deux jambes, je le crois. Croyez-moi, vous lancer dans une cause perdue n’est pas un signe de courage. Un élémentaire de l’air, ce n’est pas de la rigolade !
Les paroles de Gurde firent effet de massue sur la volonté des héros d’un soir. Et il n’en fallut pas plus pour que tous aillent se rassoir.
- Merci, vous avez bien fait d’écouter cet homme raisonnable, lanca l’Haafal, je vais donc reprendre mon travail.
- Pas si vite ! Je leur ai dit de te laisser passer, mais il en va différemment pour moi, si tu veux tuer cet homme, tu devras d’abord me tuer, moi… s’exclama Gurde.
- Ah… Zut, pourquoi faut-il toujours que cela se complique ainsi… Et puis qui me dit que pendant le combat, mon cher « client » n’en vienne pas à s’enfuir ?
L’homme toujours affalé sur son fauteuil n’avait pas bougé depuis l’arrivée de l’Haafal. Il avait suivi la scène des yeux mais semblait ailleurs.
- Il m’a l’air d’un légume maintenant mais si tu insistes tant...
Le bois craqua, plus fort, toujours plus fort, les plaintes en dessous l’homme assis se modifièrent et sortirent du sol pour former une énorme chaine autour de ses chevilles. Prit au piège, il ne pouvait plus bouger du tout.
- Double Zut… Un élémentaire des bois… Cette soirée commence sérieusement à me gonfler… Pourquoi faut-il toujours que cela parte en vrille…
- Ça serait avec un plaisir non dissimulé que je me joigne à la bataille si vous le voulez bien !
Gurde et l’Haafal tournèrent la tête, une jeune fille au regard d’un bleu profond et aux cheveux blancs s’amusait à faire tournoyer l’eau de sa gourde au-dessus de sa tête.
- Je n’ai jamais porté les Haafal dans mon cœur ! Et pour moi, un bon élémentaire de l’air est un élémentaire de l’air mort !
Saru assit n’en revenait pas, mais pourtant si…
Fyn était debout et prête à en découdre !
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