Le chapitre 42 est là! Et on continue sur notre une excellente lancée!
En termes d'action, nous avons un chapitre entièrement centré sur la poursuite donc, et franchement, que dire d'autre sinon que ces gosses se débrouillent vachement bien! Je m'attendais à quelque chose d'assez chaotique, mais finalement, tous se montrent capables d'échapper à ce monstre (qui me fait d'ailleurs beaucoup penser à un boss de Dark Souls, allez savoir pourquoi) simplement grâce à de l'astuce et du sang-froid, ce que Ray relève par ailleurs. Une bonne chose à mon sens, qui mérite d'être soulignée plusieurs fois, puisque c'est (pour moi) l'un des écueils du manga "à prodige" que de traiter toute personne "non-douée" comme un vulgaire pion/faire-valoir/poids-mort (je pense à Death Note, par ex, où presque tout ce qui ne s'appelait pas Light, L, N ou Mello tombait dans une de ces catégories).
Ray décide de servir d'appât pour attirer le monstre dans le piège des racines, mais là, twist!, un démon de la plantation one-shot la bête (première fois qu'on voit de quoi est "réellement" capable un démon, et sauf introduction dans l'histoire d'un pouvoir/technologie spécial pour les humains, ça s'annonce très mal pour les protagonistes sur le long terme) et apparaît pour récupérer la marchandise (il me semble qu'il n'ait pas vu Ray, qui m'a l'air caché par un arbre, corrigez-moi si je me trompe). Les cliffhangers de choc ont l'air d'être une marque de fabrique de l'auteur, mais ils sont pour l'instant tous de très bonne qualité (les cliffs forcés de Bleach hantent encore ma mémoire).
Côté intrigue globale, nous avons ici les premiers indices concrets quant à la nature des démons; ils sont bien maigres, certes, mais il faudra s'en contenter pour l'instant, et ils permettent quand même quelques extrapolations. Le monstre serait donc une "race inférieure" selon le démon-chasseur. Intéressant. Surtout si l'on prend en compte la présence de ce docile "démon-chien de chasse" à ses côtés, qui a une apparence clairement plus "bestiale" que celle du chasseur, et n'a pas encore montré qu'il était doué de parole. La principale différence que l'on peut noter entre ces deux-là et le monstre est bien sûr la présence du masque, mais au-delà de ça, le masque des démons "intelligents" semble être connecté à des sortes de tuyaux, contrairement à ceux portés par les chiens de chasse. Se dirige-t-on vers une histoire de type "mutation", où les démons auraient besoin de porter ces masques et de constamment ingérer une "substance" particulière pour éviter de dégénérer en ces formes bestiales? Bien entendu, la conclusion logique est que cette "substance" serait extraite de la chair humaine, et que des parties comme le cerveau et des "produits" de meilleure qualité offrant une plus grande protection contre la dégénérescence (idée supportée par le fait que les démons "ouvriers" du premier chapitre ont une forme moins humaine, plus "monstrueuse", que les démons qui apparaissent comme les contremaîtres). Dans cette optique, le démon-chien de chasse pourrait être un cas de "dégénérescence contrôlée", manière d'obtenir des créatures bestiales qui soient dociles et obéissantes.
Sinon, toujours pas de victime au compteur côté enfants, alors que cela aurait été une occasion rêvée, sur laquelle aurait probablement sauté un manga comme Shingeki no Kyojin pour remplir son cota de CRANES POUR LE TRONE DE CRANES. Ce n'est donc pas ce genre de manga, ce qui est... intriguant pour une histoire de type "survival horror" comme celle-ci, où la vie des personnages secondaires est généralement beaucoup moins précieuse. Je doute vraiment que l'on se dirige vers un grand moment de boucherie (il y a déjà eu trop de bonnes occasions manquées), mais ce n'est pas pour me déplaire. Pour l'instant, la formidable tension créée par la gigantesque disproportion des forces entre les protagonistes et leurs ennemis suffit à me garder pleinement investi, en se mêlant à un petit doute qui subsiste encore, et qui permet de produire cet appréciable effet de "razor's edge", qui me fait dire à chaque fin de chapitre soit "Ouf, là, c'est vrai, j'ai cru qu'ils allaient y passer.", soit "Non, là, c'est pas possible, aucune chance qu'ils échappent à ça!"