Je ne pense pas que la science-fiction soit vraiment un genre à part car dans science-fiction, il y a fiction et toute histoire n'est ni plus ni moins qu'une fiction inventée de toutes pièces. En effet, je crois fermement que même si l'on parle par exemple d'une histoire se passant dans la vie réelle, il faut savoir s'intégrer dans un univers différent du nôtre : celui du héros ou de l'héroine et qui de surcroit, est souvent remarquable (d'où l'intérêt d'en faire un récit). Ensuite, il est clair que la SF demande un plus grand effort d'investissement afin de bien être introduit dans le nouveau monde que le genre propose que si elle avait été une fiction d'un autre type. Il n'y a donc pas d'un côté un effort d'intégration et de l'autre aucun mais plus un certain nivellement d'effort pour bien comprendre et là-dessus, il est sûr que la SF est malheureusement partie avec un cran de retard.
Cependant, j'explique cela tout d'abord par un constat : c'est que, que ce soit les gens qui apprécient moins la SF que les autres genres de fictions ou bien les coûts nécessaires à une telle production, celle-ci est bien moins représentée dans le réseau des films, des séries ou des livres que n'importe quel autre type d'histoire. En cela, on peut déduire plusieurs choses : soit, parce que la SF est moins représentée, cela ne titille dès lors plus la curiosité car on peut se dire qu'un genre en minorité ne doit certainement pas valoir le détour ; soit encore, parce que "personne" n'aime la SF, on va moins en produire. Mais l'un dans l'autre, il est à noter que ce genre est dans un cercle vicieux pour sa propagation et qu'elle est cantonnée à un statut à part (et non à un genre à part).
De plus, comme cela a déjà été dit, on doit plus s'investir dans une histoire de SF que dans une autre, plus accessible et plus rapidement... De ce fait, contrairement à certains, je n'explique pas la dénuation d'intérêt pour la SF comme un manque d'ouverture des populations environnantes mais plus comme un des aspects inévitable que notre société actuelle a engendré. On peut effectivement remarquer qu'à notre époque, tout ce qui est "divertissement instantanné" dans le goût des télé-réalités (moins vrai aujourd'hui tout de même), jeux télévisés ou encore film comique sans suite, on y adhère tous (une façon de parler). Et cela est bien simple de logique : parce que nous vivons dans un monde où le temps libre devient de plus en plus limité et où notre capacité à s'investir devient moindre (peut-être par fainéantise), nous ne nous offrons pas à des genres telle que la SF car cela nous rebute tout d'abord mais également car nous n'avons plus vraiment le temps à cela. Ce n'est donc pas par fermeture d'esprit qu'on n'apprécie pas la SF mais en raison de notre train de vie dans la société contemporraine.
Il faut en effet remarquer que toutes les sagas présentant une certaine longueur devient tout de suite moins attrayante. Il est fréquent d'avoir des exemples concernant les séries TV. Observons qu'une série qui en est à sa septième année de diffusion ne rassemblera plus dès lors que les fans de tout premier plan, ne ramenant qu'un public nouveau qu'à de très rares (trop rares) occasions. Par cela d'ailleurs on peut expliquer un autre fait inéluctable : les séries finissent toujours par disparaitre, et ce, quelle que soit leur qualité de réalisation, leur qualité de jeu d'acteur et leur qualité de script, parce que ne renouvelant pas assez son public et du fait que celui qui lui était fidèle se désagrège inévitablement au fil du temps, il vient que la série terminera sa carrière de manière fataliste par une disparition pure et dure. C'est par ailleurs en marge de ce constat regrettable que nombreux sont ceux qui décident à mettre un terme noble à leur histoire par eux-mêmes et alors que le public suivait encore, après un certain nombre d'années de diffusion.
Enfin, une dernière remarque, la SF n'est peut-être pas répandue ni évaluée à sa juste valeur car comme on l'a déjà dit, elle est dotée d'un certain préjugé... Celui de se dire que ce genre n'est rien de plus qu'une course effrénée vers de nouvelles technologies et qu'elle n'est rien de plus qu'une foultitude d'effets spéciaux qui n'a pour but que d'en mettre plein la vue au spectateur. C'est sûrement d'ailleurs en partant de cet axiome que les gens ont commencé à se demander si ce genre ne correspondait pas aux geeks et non l'inverse. Par rapport à cela, on peut alors effectivement se questionner sur le fait de savoir si oui ou non, la SF est dépréciée parce qu'on manque d'ouverture d'esprit ? Je persiste à croire que non car au contraire de ce que j'ai lu, je pense réellement que l'humain est curieux par nature car dans le cas contraire, comment peut-on expliquer cette évolution, qui si on l'observe de près est fortement remarquable. Ainsi, comme je l'ai dit, je crois que ce genre n'est pas aimée pour quatre raisons :
1/ Manque de temps et donc désir de se divertir rapidement
2/ Par suite, une demande trop élevée d'effort pour bien saisir la complexité de l'univers engendré
3/ Manque de représentants dans le genre
4/ Un certain préjugé (mais qui n'explique pas, selon moi, le pourquoi de la chose étant entendu que nombreux sont les préjugés sur tout ce qui nous entoure et cela n'a jamais empêché divers autres genres à nous conquérir)
Pour le mot de la fin, je dirais qu'il est assez regrettable que la SF, qui permet une évasion totale de notre univers, qui peut par ailleurs nous aider à nous ressourcer ne soit que si peu aimée (le peu de réponses reçues par ce topic le prouve sans difficulté). Contrairement à ce que beaucoup de gens le pensent, ce genre d'histoire ne se cantonne aucunement à narrer des maîtrises technologiques plus folles les unes que les autres, car la SF n'utilise en soi ces procédés technologiques et révolutionnaires que comme prétexte à une intrigue souvent captivante et où s'entremêle tout ce qui fait nos peurs, nos désirs, nos rêves mais surtout notre société : entre philosophie et sociologie ou encore entre communauté et psychologie...
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