Voilà, il est 1h18 quand je commence à écrire ce message, je sors donc ma pelle pour déterrer ce topic, vieux d'à peine trois mois.
Etudiants ou lycéens ou même déjà actifs, vous le savez, on arrive doucement à un point crucial de l'année : la fin du premier semestre de cours et c'est à cette occasion que je décide de revenir parler de mes études. Mais je viens pas pour parler que de moi, plus pour vous dire ce que j'ai appris, de la façon dont tout a changé dans ma vision des autres et du monde ^^ En effet, j'avais déjà posté dans ce topic, en début d'année il me semble, et c'était pour vous dire à quel point j'étais mal dans mes études, et fondamentalement pire, comment cette situation détestable et pourtant qui est loin d'être rare, a déteint sur ma vie. J'étais en école d'ingé, LA prépa intégrée de France, la seule du groupe A+ et du début à la fin c'était une misère. "Rater tout à ce point, c'est pas possible..." me disais-je alors. J'étais vraiment en haine contre moi-même à ce moment-là, moi qui n'ait toujours fait qu'étudier et bosser pour avoir des vingt (prononcer le T pour un accent plus alsacien !) partout, c'était mon motif, ma raison de vie qui s'en allait quasiment. J'étais, faut le dire, en grosse dépression.
Et j'ai pris une décision, une seule, qui m'a paru un coup de folie démente au début, mais qui avec le recul, me semble être la meilleure initiative que je n'ai jamais prise de ma vie : Je suis arrivé en contrôle, j'ai répondu à la première question et j'ai pris le temps de regarder mes potes une dernière fois parce que je savais que je ne les reverrai pas avant un bon moment (je les reverrai probablement cet été) puis je suis parti.
vous pouvez passer ce qui est en orange si vous voulez, je raconte l'état de ma pensée, c'est plus déprimant qu'autre chose et pas forcément utile, c'est souvent ça quand j'écris encore à 1h57 du mat ^^ Tout simplement. Au passage, rendre une copie (quasi) blanche c'était un rêve d'intello incompris haha ^^ c'était aussi et surtout un gros fuck à tous les profs trop intelligents pour être humain qu'on a eu au courant de l'année, et à ce système compétitif qui ne fait qu'aggraver bien des choses, et qui, j'ai fini par le penser, n'est plus à la page. Notez que l'absence de "compétition" n'implique pas l'absence de "sélection", j'y reviendrai dans un prochain paragraphe... Le mieux sûrement, ou le pire, allez savoir, c'est qu'on était alors la veille des vacances de Pâques, et je retournai donc à mon Alsace bien aimée. Que faire quand nos parents sont très attachés à la réussite de leurs enfants, quand ils ont sué toute leur vie pour nous payer bien des choses et nous envoyer étudier là où on veut, quand on a une soeur en troisième année de médecine et un frère diplômé d'une plus grande école d'ingénieur sept ans auparavant ? C'était peut-être ça le plus dur, vous imagineriez difficilement à quel point c'est ... horrible de devoir leur annoncer ça, je l'ai vécu comme une trahison de ma part, alors que c'était moi qui me sentais trahi avant cela, mais il faut le faire. Si j'étais retourné là-bas, je ne sais pas ce que j'aurais fait !
Autant d'étapes difficiles et marquantes m'auront forgé, et être resté cinq interminables mois (printemps été entiers quasiment) à méditer sur fond de musiques intrigantes m'a paru méditer sous une pluie glacée. Pendant ces cinq mois, je m'étais fortement replié sur moi-même, je restais convaincu des paroles de mes professeurs fort détestables, des responsables qui ne pensaient qu'aux perfs de leur école (d'ailleurs, ça m'a choqué encore une fois, que lorsqu'ils me demandaient pourquoi je quittais l'insa, ce n'était que pour me répondre ensuite des phrases du style "oh, mais rien n'est encore joué voyons !", ou "tu peux revenir dans deux ans après un iut, ne t'inquiète pas !") et de mes camarades tout autant "chiants" (j'ai pas d'autre adjectif, navré ...), je broyais donc du noir. Tellement que j'ai failli devenir un philosophe, pour tout vous dire ^^
A côté de ces journées entières abandonnées à la réflexion, je suis sorti, je m'évadais, pour ainsi dire, je n'ai jamais fait autant de vélo de ma vie que cet été, pour être seul et apprécier le monde, la nature, et m'y laisser aller. Cela m'a permis de revivre et bien que ça m'embête de le dire et de l'avoir pensé, d'être sans ma famille, parce que si ma mère était triste, je sentais chez elle une once de reproche, de colère.
Enfin, vous l'attendiez, ce que j'en ai déduit, et ce que je pense à la suite, disons, de la première grande expérience de ma présentement courte vie (18 années seulement) : C'est que dans toute vie, il est évident qu'on y rencontre des obstacles et parfois ceux-ci s'apparentent à des barrages tellement ils vous semblent insurmontables, mais tout leur intérêt est là, c'est de les dépasser, puis de les contempler tout en allant à nouveau de l'avant. De votre défaite vous tirerez votre prochaine victoire, et vous en apprendrez plus sur vous, en ressortirez peut-être avec une nouvelle approche de la vie. Les études, c'était ma vie, avant cela. Et penser ça, c'était probablement l'erreur de laquelle tout partait. Avec cette année horrible, j'avais l'impression que je n'avais plus rien pour moi, que tout disparaissait, tout ça à cause d'une apparente intelligence dévaluée. C'était véritablement quelque chose de maladif chez moi, une mauvaise note et c'était un bout de ma personne qui s'en allait. Et évidemment, c'est dramatique d'en être arrivé à penser que la réussite a tant d'importance. A quoi bon se rendre malade pour quelque chose qui vous a déçu, qui ne vous plaît plus ? La vie, ce n'est pas que ça. Il y a une vie après les études, on entend souvent dire, mais on est humains avant tout, il y a aussi une vie pendant les études. Je ne dis pas par là, attention, qu'il faille aller festoyer et consommer dieu ne sait quoi ou geeker des nuits entières.... mais les études sont un moyen, et non pas une fin. On n'y joue pas sa vie ! Les philosophes des lumières décrivent le bonheur comme une fin, et sa poursuite comme la ligne directrice de la vie d'un homme. Si l'on ne voit plus d'avenir dans telle situation, je reprends, si l'on est dans une impasse, je pense que le changement ne peut avoir que du bon. Nous ne sommes pas enracinés, alors pourquoi ne pas nous bouger ? Autant de raisons de prendre le temps de réfléchir. Pour revenir à mon expérience, j'ai pris la décision de quitter l'école sur un coup de tête, (je ne vise pas à inciter qui que ce soit à procrastiner sous prétexte que l'on n'aime pas forcément ce que l'on fait à un moment particulier, achtung ! ^^), mais derrière moi, j'avais un très bon dossier datant du lycée, et c'est maintenant que j'ai l'impression de toucher une première récompense du dur labeur accompli à cette époque : je suis dans l'école d'ingénieur concurrente, et je suis bien. Je ne veux plus forcément être mécanicien, j'ai retrouvé ma passion, ou du moins mon intérêt pour les sciences et la connaissance, et je n'ai rien qui puisse inciter à la déprime. Mes amis ne me tirent pas vers le bas, les profs ne sont dirigés contre personne, les cours se passent bien et on peut travailler à son rythme (très tranquille le mien pour tout dire, c'est pour ça qu'à 2h19 je suis toujours en train d'écrire ici ^^ bordel que le temps passe vite). Je pense faire les cinq ans cette fois, cependant j'hésite à acheter le pull de l'école, parce que j'en ai déjà un de l'an dernier à brûler et je n'aimerais pas attirer la malchance haha.
Bon je vais quand même raccourcir, et tirer une conclusion hâtive pour casser mon incroyable rythme de blablatage en paragraphes gargantuesques (édité l'adj ^^) et répéter que
je dirai que l'essentiel dans la vie, c'est d'être heureux, et pour ça, il n'y a qu'un seul moyen, c'est de faire ce que l'on veut, ce que l'on aime, ou d'avoir ceci comme but. Rien n'est figé, on a toujours la possibilité de changer des choses, je n'ose pas trop m'avancer parce que je ne suis pas dans sa tête, mais LE D n'est peut-être pas très éloigné de cette dernière pensée, il nous a déjà prouvé à de maintes reprises que la vie présente toujours de bonnes surprises.
Quant à moi, encore deux ans et je pourrai me mettre au design industriel et peut-être, qui sait, toucher à mon rêve !
Et pour répondre au sujet :
Je suis à l'utc, première année, je fais de la chimie classique, du dessin technique, des maths, de l'allemand et de l'épistémologie, j'ai plein d'amis, l'école est super, les gens sont pas tous cons, la ville est sympa, et hormis le fait qu'il fasse supra froid en ce moment, tout est bien ! ^^ Miiiiiince il est 2h33, je vais m'arrêter là.
PS : un ptit merci à ChaosX pour son petit soutien, ça m'avait fait plaisir à l'époque ;)
PPS : je n'en ai pas parlé finalement, mais du coup existe-t-il un sujet sur les systèmes scolaires/d'étude sur ce forum ?
PPPS : laissez moi douter de l'intérêt de ma participation dans ce topic, mais des fois j'ai de subites envies de gratter
PPPPS : *d'écrire plutôt
Bonne nuit ! x)
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Dernière édition par Iai Rashômon le Sam 14 Déc 2013 00:14, édité 1 fois.
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