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 Sujet du message: Indigènes
MessagePosté: Mar 3 Oct 2006 22:04 
Captain Hook, Mouton Keeper
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Après un récent passage dans les salles obscurs (Enfin ! Ca faisait longtemps... ^^), je me suis fait un devoir de vous présenter un film génialissime, le bien nommé Indigènes, réalisé par Rachid Bouchareb.
Cette fiction (et j'insiste sur ce mot et j'y reviendrais plus tard) "historique" nous narre le périple de quatre compagnons d'armes se déroulant entre 1939 et 1944 (avec un petit passage en 2004) entre le Maghreb et l'Alsace. On suivra leur parcours semé d'épreuves à la recherche d'une sorte de Graal, chacun ayant un sens symbolique différent suivant le personnage.

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Ces quatre jeunes hommes, incarnés par Jamel Debbouze (Said), Samy Nacéri (Yassir), Sami Bouajila (Caporal Abdelkader) et Roschdy Zem (Messaoud) incarnent à eux seuls toutes les tragédies qu'ont pu subir les tirailleurs africains (et par extension tous les imigrés) pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Ici, point de diabolisation à outrance, ni des allemands (pas très présents), ni des supérieurs hiérarchiques (qui sont quasiment autant de salauds que pas), simplement des faits, tous plus crédibles les uns que les autres. Pradoxalement, j'ai l'impression que c'est le choix de réaliser une "vraie" fiction qui a permis autant de vérité, de cohérence, car le fait de traiter un tel sujet sous une forme pseudo-historico-biographique a tendance à tenter de rendre les "gentils" plus gentils, à les faire passer pour de vrais héros, et de rendre les "méchants" encore plus vils et salauds.
Mais la fiction permet de se détacher de tout ça, on nous narre une histoire où l'humanité même du plus pourri des Hommes nous émeut et nous touche vraiment. Qui plus est, qui dit fiction, dit quasi-liberté pour traiter un sujet qui tient à coeur comme on le désire.

En plus de celà, dès le début du film, dès le générique, un constat s'impose : C'est Beau ! C'est extrêmement beau. A l'oeil comme à l'oreille.
Mais connaissant l'Histoire (avec une majuscule), ce constat se mêle inconsciemment, imperceptiblement avec un autre sentiment : tout cela est d'une tristesse intense (pour diverses raisons), mais subtile. On la ressent sans y penser, comme si elle se réservait pour mieux nous atteindre.
Et tout au long du film, ces deux sensations s'entremêlent, se repoussent l'une l'autre. Un mélange auquel vient s'ajouter une terrible cruauté au vue des images, mais encore une fois assez fine pour ne pas désaquilibrer le film. Nos sentiments sont balancés dans tous les sens, telle la houle des vagues, sans pour autant nous donner le mal de mer.
Mais tous ces sentiments frappent quand tout s'arrête. Dès que les noms commencent à défiler à l'écran, d'un coup les larmes me sont montées au yeux, comme une prise de conscience tardive. Je ne m'y attendais pas du tout, vu que tous les moments cuels du film étaient déjà passés. Ce film fait travailler l'esprit.

De surcroît, la force du message (qui a souvent été évoqué par ci par là) semble ici accrue. Ce message nous touche de plus ou moins près certes, mais nous touche plus fort que d'habitude quand même.
La raison ? Le silence !
L'une des grandes forces du film réside dans le non-dit. Ici, une intonation, une (non-)réaction ou simplement un regard en dit plus long et traite certains sujets plus profondément que le plus long des discours. Et par là même tout ceci nous reste plus longtemps en mémoire car le film fait travailler son esprit critique pour arriver à faire passer même la base du message.
Il y a par exemple une scène où l'on voit le Caporal Abdelkader rentrer chez lui.
Comme ça, je suis d'accord et je l'admets volontiers, cela ne semble pas frappant. Mais je mets au défi quiconque de ne pas ressentir la lourdeur (de sens) de cette action.
Beaucoup de scènes, minutes, secondes de ce genre parcourent le film.
De plus la période pendant laquelle se déroule le film le rend encore plus puissant. En effet, pendant que le monde fustige les Nazis, un racisme profond s'installe en France, sous couvert des évènements et sans que personne ne fasse rien (ou pas grand chose).
Cette fiction est plus qu'efficace : elle est subtile et servie par des acteurs qui n'ont pas toujours été bons, mais géniaux dans Indigènes.

Je vais donc vous présenter une autre des (très) grandes forces de ce film : les quatre acteurs/personnages principaux (je ne pourrait pas vraiment parler de l'acteur en soit, tant il se fond dans son personnage), tous plus vrais (que nature) les uns que les autres.

Samy Nacéri (aka Yassir) :
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Il entre avec son jeune frère dans l'armée française, principalement pour l'argent. Il se fiche pas mal de la France pour qui il se bat mais est prêt à tout pour gagner un peu plus de sous pour mieux vivre et offrir un mariage à son frangin. Il semble terrible au début du film, mais paraît s'adoucir tout du long, au fur et à mesure qu'on commence à le connaître et le comprendre.
En tout cas Samy Nacéri (l'acteur) est méconnaissable dans ce film. Personnellement j'adore.

Jamel Debbouze (aka Said) :
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Il joue le rôle d'un homme plus ou moins simplet, cherchant la reconnaissance, non pas nationale, mais d'une personne quelconque, pour suivre sa route jusqu'à un but indéfini.
Pour ce rôle, Jamel s'est totalement débarassé des toutes ses mimiques habituelles (et ce doit être très dur quand on voit que certains grands acteurs se sont fait bouffer par ces dites mimiques, comme De Niro par exemple) et confirme une chose : je suis vraiment fan de lui.
Et puis il arrive quand même à faire sourire malgré tout, une âme de comique ne se perd jamais...

Sami Bouajila (aka Le Caporal Abdelkader) :
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Il incarne un homme de devoir qui donne tout ce qu'il a pour servir la France (c'est "SA" patrie). Il essaye plus que tout de prouver que même étant Maghrebin, on a aussi des droits et que l'on est capable de faire aussi bien que tout le monde. C'est pour ça d'ailleurs je pense qu'il a passé les concours de gradés. Il est juste et n'a aps de parti pris, assez sage et magnifiquement rendu vivant par Sami Bouajila.

Roschdy Zem (aka Messaoud) :
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C'est sans doute le personnage principal dont on en connaît le moins, et qui paraît du coup plus "normal".
Mais le personnage se développera néanmoins grâce à une "histoire d'amour" (non y'a pas d'eau de rose là dedans) mettant en avant la dureté de la censure militaire du courrier, le peu de moyens de savoir ce qu'il se pase réellement sur le front (et d'y cacher les atrocités qui s'y passent, ou pas, mais ça tout le monde le sait déjà)) et le fait qu'il est très difficile après avoir goûté au "luxe" de la France de revenir là où il est né. Une sorte d'attachement profond non réciproque...
Il nous expose le rêve que peut représenter la France dans la tête de ces tirailleurs (qui portent alors très bien leur nom : rester dans ce beau pays, où retourner dans un autre plus pauvre mais où se trouvent nos racines. Une question qui peut être élargie de nos jours avec ce même point en ajoutant que certains immigrés sont rejettés aussi bien en France, car étant "étrangers" mais aussi rejettés de leur pays d'origine, car étant "français").
Le tout servi par la bonne bouille de Roschdy Zem avec un peu d'humour ("pas de chance" ^^. vous comprendrez envoyant le film)

{J'ai parlé uniquement de ces quatre là, mais plusieurs personnages secondaires auraient mérités leur petite description, comme Bernard Blancan (le Sergent Martinez).}

Donc ces quatre bonhommes représentent chacun une facette de toutes les peines qui tiraillaient ces "faux" français, se battant pour (libérer) la France, leur patrie (mais eux ne sont pas ses citoyens), parce que c'est "leur" pays, mais qui ne seront pas honorés come les autres, enfin non, ils ne seront tout simplement pas considérés comme les autres (ce qui n'est parfois pas plus mal).
Ils sont français sans l'être. De là naît une crise d'identité formidablement personnifiée par le Sergent Martinez, gradé français, qui va jusqu'à cacher ses origines maghrebines, mais gardant constemment sur lui une photo les lui rappelant. Le choix est libre d'interpréter comme on le désire cet acte. Pour ma part j'aime à penser que cela permet au moins au Sergent de pourvoir interférer au près de supérieurs hiérarchiques afin d'aider ces "Indigènes" venus d'Afrique (ceux venant d'Afrique Noire étant plus que mal traitée, ils n'ont même pas droit à un regard de leur chef avant de partir à l'abattoir), ces sans-noms, ces gens que ls gradés français ne savent pas vraiment comment appeler. Même si c'est vrai qu'à ça, on ne peut oter la volonté sûrement de passer pour français pour avoir une meilleure vie, une meilleure réussite.

Pourtant, force est de constater leur utilité pour l'armée de ces personnes. Mais de suite après les combats, ils sont oubliés et redeviennet ce qu'ils étaient : des parias, des étrangers. Et on les laisse tomber, on ne les forme pas, ne les éduque pas, eux qui cherchent par tout les moyens d'obtenir de la reconnaissance de la France.
Et le constat final est assez déroutant : Morts, ils sont logés à la même enseigne que leurs frères d'armes français. Mais vivants, ils sont oubliés, considérés comme morts, le repos éternel en moins.

Pour conclure, je me contenterais presque de simplement vous conseiller d'aler voir ce film, parce que j'aimerais en parler avec vous, connaître vos points de vue, car dans cette histoire, une grande part est laissée libre à l'interprétation.
En tout cas il s'agit d'un très très bon film, servi par d'exellents acteurs (qui méritent amplement leur prix d'interprétation masculine groupé au dernier Festival de Cannes) et par une musique envoutante.
Et un film qui fait du bien en cette période d'anti-musulmanisme primaire. Il est bon de se souvenir qu'il y en a des deux côtés qui sont en tort.


EDIT :
Pour la dernière phrase de Seii Tai Shogun. Je sais bien et j'ai hésité à poster cette phrase, me rendant compte que son sens pouvait être mal interpêté voir clairement polémique. Loin de moi l'idée de la lancer. Mais je ne peux m'empêcher de penser à ça, je l'ai donc mis, que le réalisateur ait eu cette idée en tête ou non. Cela vient plus d'une vision personnelle qu'autre chose. Et sûrement me tromps-je. Mais ces deux problèmes prennent source dans un même type de mode de pensée, donc voilà...
Et puis je parle seulement de prendre conscience que ce n'est pas que chez les autres qu'il y a des erreurs d'actions.

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Dernière édition par SSof D Belge le Mer 4 Oct 2006 07:00, édité 2 fois.

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MessagePosté: Mer 4 Oct 2006 00:23 
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Ah! Ca me fait paisir que quelqu'un parle de ce film!!
J'avais hésité à créer un topic dessus!!

Fort du tapage médiatique de ces dernières semaines mais surtout de l'intérêt qu'avait suscité ce film chez moi lors du festival de Cannes, je suis allé le voir et je ne le regrette pas une seconde!

Je confirme ce qui a été dit: les acteurs nous offrent une prestation sincère, émouvante bref exellente.
C'est bien tourné, bien orchestré...on ne voit pas le temps passer.
Mais ce ne sont pas les qualités cinématographiques indéniables qui m'ont poussés à aller voir ce film. Et non!

C'est pour le mesage que fait passer ce film, le débat qu'il provoque! (et aussi en dehors du fait que j'aime bien l'Histoire):
Il y a peu, il suffisait d'allumer sa télé sur n'importe quelle chaîne pour voir que la France découvrait hébettée et embettée la réalité en ce qui concerne les pensions versées aux anciens combattans de l'empire colonial français qui ont combattu totu autant que les métropolitains.
Ce film montre que ces inégalités n'ont pas lieues d'exister et est donc une bonne piqure de rappel sur la décision du Conseil d'Etat de 2002.
Ce film traite d'une réalité vécue par ces hommes avec une beauté émotionelle et surtout une sobriété qui m'ont plues. Cela vaut bien mieux qu'un "J'accuse" retentissant et dépreciateur pour le film.
Comme le dit SSof D Belge, le silence, la suggestion qui fait travailler l'esprit critique et une arme très bien utilisée. Personne n'est vraimnt diabolisé, on nous expose la réalité, point: C'est juste que cette réalité est injuste et émouvante.
Bref ce film rend justice simplement à des hommes qui se sont engagés pour beaucoup d'entre eux par conviction et devoir et qui se sont heurtés à l'esprit colonial de l'époque et à celui qui a suivi jusqu'à aujourd'hui.

Bon voilà, ce film m'a plu, je trouve qu'il rend très bien justice à des hommes trop oubliés et je vous le conseille.

J'aimerai revenir sur un point que tu as évoqué SSof: (et oui, je l'ai dit, c'est aussi pour le débat que je suis allé voir le film)
Citation:
Et un film qui fait du bien en cette période d'anti-musulmanisme primaire. Il est bon de se souvenir qu'il y en a des deux côtés qui sont en tort


C'est difficile de comparer deux époques aux contextes totalement différents. C'est un amalgame dangereux. Et je ne crois pas que ce soit le message que souhaite faire passer le réalisateur.

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MessagePosté: Sam 7 Oct 2006 11:24 
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Je n'ai pas encore vu ce film. D'après les journeaux, la presse et les copains, tout ce que j'ai entendu fait dire que c'est un super film. Il retrace la vie de 4 artilleurs pendant la guerre. Des personnes ont réagis sur ce film qui dénonce le fait que les artilleurs ont été tué pour la France et ont eu aucune récompense, ni meme un gese fait pour eux.
Après, je ne connais pas le film ds les détails. Grace à votre regard critique du film, je pense allait le voir.


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MessagePosté: Sam 7 Oct 2006 15:57 
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J'ai été légèrement déçu par le film, par rapport à toutes les très bonnes critique qui avaient été dites. Ce n'est pas à cause des acteurs, qui sont très bons dans leurs rôles, très vivants. Ce serait plutôt à caus de la mise en scène, qui est très confuse à certains moments du film. Je ne dirais pas qu'on s'ennuie, mais on se retrouve un peu perdu entre leurs différents camps, leurs déplacements, etc... On sent que le réalisateur ne vaut pas les plus grands. C'est essentiellement cet aspect un peu brouillon qui m'a déçu, avec la mauvaise explication des faits de guerre.
Les personnages principaux, eux, sont tous très touchants, avec une histoire et un personnalité qui leur est propre. Les acteurs jouent leurs rôles à merveille, y compris le sergent pied-noir. Ce personnage est assez touchant malgré ses débuts rebutants. Personnellement, ce qui m'a le plus plu dans ce film ce sont les combats (ou plutôt le dernier combat). Extrêmement bien mis en scène, il fait ressortir à merveille les 4 rôles principaux, et les personages deviennent plus vivants que jamais. Tous leurs gestes sont très beaux (même quand ils tirent), leurs expressions, tout cela ressort merveilleusement bien, grâce aux acteurs et la mise en scène.

Pour le sujet délicat que relance ce film, avec l'aide des médias et de djamel debbouze, à mon avis c'est du tout vu, le gouvernement n'a pas le choix et il va devoir payer les familles des anciens soldats, si c'est pas déjà fait. Enfin je crois que le gouvernement l'avait déjà reconnu il y a quelques années.

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MessagePosté: Sam 7 Oct 2006 16:22 
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Ba moi j'en entends beaucoup parlé mais je n'ai ni vu la bande-annonce et ce sont les premières photos que je vois et la première fois que je lis un résumé de l'histoire^^

Je ne donc rien dire sur le film mais je vais le voir avec ma prof d'Hist-Géo (et la classe bien sur) donc moi je dis vivement ce jour^^

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MessagePosté: Jeu 19 Oct 2006 23:04 
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Je relance ce topic parce qu'aujourd'hui j'ai discuté du film avec quelqu'un et il m'a dit avoir été un peu déçu par le film en partie à cause de la présence de Jamel Debbouze, ce qui m'a étonné.

J'explique: pour lui le film qui se pique d'un réalisme historique n'avait pas à l'inclure à cause de son handicap au bras droit.
L'armée n'aurait jamais accepté une personne au bras atrophié dans les unités combattantes et il m'a ajouté qu'il avait vu d'anciens combattants trouver cela totalement irréaliste.
Personnellement, cela ne m'a absolument pas gêné mais après ça je ne peux m'empêcher de lui donner en bonne partie raison (je n'ira pas à dire que cela rend le film décevant).
Jamel Debbouze n'avait peut être pas sa place au front mais je pense que sa présence apporte un côté détendu et émouvant au film lui permttant de rester avec un esprit bon enfant et s'éloigne du piège de "l'esprit d'attaque" et revanchard.

Voilà j'en ai parlé pour savoir si certains d'entre vous avaient aussi été rebutés par des côtés tels que celui-ci.

EDIT pour Ssof: Je suis d'accord avec toi quand tu dis que cette critique est, décalée pour toi, je dirais tirée par les cheveux. (ça m'avait étonné quad on m'avait dit ça). En fait ça reste un pinaillage pour un réalisme total.
Par contre je ne pense pas que cette critique vienne uniquement du fait que l'on connaisse Jamel dans la vraie vie mais que dans le film on ne le fait pas passer pour un soldat avec deux bras totalement valides, on ne peut le cacher, même en faisant abstraction du "vrai" Jamel.
Enfin ça reste un détail et n'enlève rien au personnage de Saïd.

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Dernière édition par Seii Tai Shogun le Jeu 19 Oct 2006 23:55, édité 1 fois.

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MessagePosté: Jeu 19 Oct 2006 23:14 
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Bin le fait est que le personnage qu'incarne Jamel n'a pas un bras atrophié dans le film... Il a deux bras qui marchent parfaitement. Cette critique, je pense, provient uniquement du fait que l'on connaît Jamel "en vrai", du moins on sait qu'en dehors du film il a un bras en mauvais état... Mais cette critique n'a pas lieu d'être pour le film je pense, voilà mon point de vue.

Par contre j'ai lue des personnes déçues par le film, sur le sous-forum réservé du forum d'allocine. Chacun son point de vue, mais là je trouve cette critique un peu décalée.

EDIT :
Je ne dis pas non plus qu'une telle critique pourrait enlever quelque chose au personnage de Saïd, seulement cette critique n'a aucun fondement, Saïd ayant deux bras valides les uns comme les autres. Et je persiste en disant que cette idée de ton ami, naturelle peut-être, a pour fondement le fait que l'on voit d'abord Jamel avant de voir Saïd dans le film. Il est presque devenu un perso à lui tout seul, un peu à la manière de Depardieu dans une moindre mesure. Bien qu'il puisse sans doute jouer toute sorte de rôles, on le verra d'abord comme le Jamel "que l'on connaît".

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MessagePosté: Jeu 26 Oct 2006 14:38 
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Je suis aller voir ce film et j'ai été légèrement décue. La présence de Jamel Debouze n'est pas très réaliste il faut l'avouer car jamais l'armée n'aurais "engager" un homme comme ça.

ludo3873 a écrit:
4 artilleurs pendant la guerre.

Ce ne sont pas des artilleurs mais bien des tirailleurs algériens.

C'est triste à la fin parce que ... :Zoro cri du sabre: nan j'ai rien dit


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MessagePosté: Jeu 26 Oct 2006 19:03 
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A croire que je ne suis pas lu... L'armée n'aurait jamais engagé un homme comment ? Tu veux dire un homme dont tout le fonctionnement corporel est parfait ou au moins en bon état de marche ? Non parce que le personnage de Jamel est tout sauf infirme. Il faut savoir faire la différence entre personnage et acteur... Ce détail ne choque absolument pas, vu que d'un, comme m'a dit seleniel, on s'en fout, de deux parce que Saïd possède deux bras en état de marche. De même que les réalisateurs n'ont pas tenté le coup de faire une fausse main ou un truc du genre parce que ça n'a pas d'importance... Ce n'est pas Jamel qu'il y a dans cette histoire, dans l'armée française de l'époque, c'est Saïd...

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MessagePosté: Jeu 26 Oct 2006 19:18 
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Je suis tout a fait d'accord avec SSof Belge toutes les raisons qui l'a mensionnée sont très claires (eh oui moi je te lis bien que tu sois un Burton^^)

je voudrais juste rajoutez que a l'époque on ne se souciait pas trop de valide a 100% ou avec un bras en moins (c'est sur que si il était paralysé a 80% ca l'aurait pas fait mais la c'est un bras et encore c'est plutot une main !!) on n'avait besoin d'hommes c'est tout. De plus comme il a était dit dans le film Saïd a deux bras valides, on s'en fout qu'il est une main dans la poche !!

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MessagePosté: Jeu 26 Oct 2006 23:30 
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Citation:
C'est triste à la fin parce que ... nan j'ai rien dit


Ouais c'est vrai qu'à la fin les allemands perdent la guerre, fait quand même gaffe, t'as failli le dévoiler.:Chapeau de paille goute:

Sinon je vais réagir sur le débat central du film: Le bras de Jamel Debbouze!
Pour cela je pense qu'il faut répondre à une question qui nous divise ici:

Saïd est-il un soldat handicapé dans le film??

Citation:
parce que le personnage de Jamel est tout sauf infirme

Citation:
Saïd a deux bras valides, on s'en fout qu'il est une main dans la poche !!

...........
Citation:
il faut l'avouer car jamais l'armée n'aurais "engager" un homme comme ça.

Citation:
on ne le fait pas passer pour un soldat avec deux bras totalement valides



Pour moi, OUI et c'est ce qui fait que l'on puisse être gêné si on est un puriste et que cette gêne éprouvée ne vienne pas forcément du fait que l'on connaisse Jamel.
Mais de toute façon, allez je laisse la parole à notre ami Ssof D Belge:
Citation:
Ce détail ne choque absolument pas, vu que d'un, comme m'a dit seleniel, on s'en fout

Ouais c'est vrai cela n'a pas d'importance et cela reste une question de pont de vue mais il y a quand même un point qui m'a fait tiquer:

Citation:
je voudrais juste rajoutez que a l'époque on ne se souciait pas trop de valide a 100% ou avec un bras en moins


Qu'on ait besoin de monde je veux bien, que l'on accepte quelques pieds-plats ou que l'on vide les hopîtaux militaires plus rapidement d'accord, mais que l'on accepte des personnes avec un membre en moins incapables de se servir d'un fusil (je parle de cas généraux, pas forcément cet exemple) cela me semble irréaliste. S'ils étaient incorporés dans l'armée ce ne serait pas à des unités combattantes!!

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MessagePosté: Ven 27 Oct 2006 18:48 
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Je suis allé le voir ce soir avec des amis, et 'ai été très agréablement surpris. C'est une partie de la Seconde Guerre Mondiale que je connaissais mal, j'ai été très touché, et surtout troublé de la mentalité dont les français faisaient preuve envers les "musulmans", "arabes", ou "indigènes", comme ils les appelaient.
Je vous rassure, les scènes de batailles ne sont pas très nombreuses. Allez voir ce film pour son message.

En clair, un très bon film à aller voir d'urgence.


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MessagePosté: Ven 27 Oct 2006 22:55 
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Bon, je vous ferai pas l'injure de détailler en long et en travers ce film si bien présenté par SSof, et déjà en cours de débat. Donc ces lignes pour inciter ceux qui ne l'ont pas vu à y aller, parce que oui c'est un film qui livre un message, mais qui ne se réduit pas à ce message, ou plutôt qui ne s'y asservit pas. Il est très subtil dans sa composition, et tend à éviter tous les écueils didactico-démago que le sujet et ses conséquences, politiques, heureuses et nécessaires, mais évidemment occultantes pour le film en lui-même, ont pu entraîner.

Je soulignerai deux points que ne développe pas trop SSof.

D'abord le personnage de Ramirez. Je ne fais pas du quota à rebours, mais le personnage est intéressant parce qu'il représente, plus qu'une butée pour les indigènes, une sorte d'intermédiaire. Et ce personnage qui pouvait amener les pires développements caricaturaux ou démagogiques les évitent soigneusement. Ainsi ses actes en faveurs des indigènes resteront inconnus pour ces derniers, faisant ainsi l'impasse sur un pathétique dégoulinant et de bon ton. Rien que ça montre la visée tant soit peu subtile du film, sa volonté de passer outre la facilité.

L'autre élément m'a franchement frappé. Il s'git de l'arrivée à Marseille, et de l'idylle naissante entre Messaoud et une "blanche". C'est très joli, très subtil, et très tragique. Cette image est refusée dans le film par l'armée (censure sur les courrier). Mais surtout elle est totalement occultée de l'histoire française enseignée dans les écoles. Je n'ai jamais entendu de telles histoires qui ont dû être communes lors de la libération de Marseille. Les "Françaises" n'ont pu aimer des indigènes. Ou en tout cas cela ne devait pas être su, ou même envisagé... Je suis sidéré de voir que la France a non seulement occulté l'aspect militaire de l'action des indigènes (c'est le propos principal du film), mais aussi tout ce qui en découle, et donc le versant sentimental, affectif. En terme d'imagerie, cette romance fait je trouce l'effet d'une bombe. Et si l'histoire des pensions est digérée par l'Etat quelques 60 années après, je pense que cette image d'amour à la libération de Marseille doit encore rester invisible pour une grande partie de l'opinion française. Et il y a là dans ce film un véritable discours qui se déploie, profond, et qu'on ne peut réduire à la simple demande de compensations politiques et financières.

Sinon, sur le bras de Jamel: j'en ain discuté avec SSof, donc je vais pas reprendre. Mais on est en dehors de tout contexte de réalité ou de réalisme. Le personnage et le comédien ne se confondent pas. Jamel n'en est pas réduit à jouer toute sa vie des manchots. Ce n'est pas là le propos du film. son personnage a bien un handicap, mais il n'est pas physique: Saïd est "simple", c'est-à-dre un peu naïf. C'est cela qui importe, pas l'histoire d'un bras qu'il possède pour la vraisemblance, et que le comédien n'a malheureusement pas. Par ailleurs, il me semble, et aux gens avec qui j'ai vu le film, qu'il y a une séquence, un plan (au début, lors d'une revue, avant les combats), où l'on voit une fausse main droite sur Jamel. Peut-être ai-je fantasmé. Néanmoins j'ai guetté par la suite car cela m'avait surpris, sans retrouver trace de ladite main. Peut-êtr eont-ils eu en faisant le film l'idée de mettre une prothèse pour éviter ce genre de critique, avant de réaliser la vanité d'un tel procédé: ce n'est pas le moins du monde important. Saïd accomplit des taches physiques dures qui sous-tendent l'absence d'un handicap corporel lourd. C'est lui qui a les corvée les plus immédiatement pratiques (café, grenade, usage du couteau, etc.) L'image du handicap n'est jamais exploitée ni même suggérée. A partir de là je ne vois pas comment on peut ne serait-ce que l'évoquer alors qu'elle est totalement absente du film...

Allez le voir tant qu'il est encore dans les salles. Pas pour raisons de discours, d'idées ou de message, mais simplement parce que c'est un bon film, bien interprété, bien dirigé, bien filmé.

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