LE SÉMINAIRE
Caméra Café



► Synopsis
Six employés de la société Geugène vont vivre une expérience unique : ils sont envoyés en séminaire à Paris depuis leur Veule natale afin de développer leurs compétences et devenir plus performants pour le bien de leur entreprise. Hervé Dumont (Bruno Solo), gestionnaire des stocks & délégué syndical, et son ami Jean-Claude Convenant (Ivan Le Bolloc'h), VRP de l'entreprise, sont de l'aventure parisienne et espèrent bien tirer parti de celle-ci. En effet, Jean-Claude parasite avec sa caravane le jardin de Fred & Hervé depuis que sa femme l'a quitté en emportant ses enfants, la cohabitation est difficile entre les deux partis...

► Avis personnel
J'ai bien aimé ce film, je redoutais une adaptation sans saveur surfant sur un effet revival de la série mais ce n'est pas le cas ; je trouve ainsi le Séminaire plus drôle et intéressant que Espace Détente au final. Si vous cherchez un film avec une histoire solide, passez votre chemin : l'histoire est quasi-inexistante et n'est qu'un prétexte, voire plutôt un cadre, aux blagues en tout genres du duo Solo/Le Bolloc'h.

En effet, la grande force de film, c'est qu'il sait faire rire. On ne sourit pas, on rit réellement des blagues potaches de ce duo cathodique qui prouve qu'il arrive à s'exporter efficacement sur le grand écran. C'est drôle, il ne faut pas y chercher une quelconque finesse mais c'est drôle. Ça et là, on peut lire dans les critiques que le film tourne aux blagues puériles surfant sur l'anti-capitalisme primaire ; et c'est trop dur de coller cette étiquette sur le dos de ce film. Si vous avez déjà vu Solo & Le Bolloc'h trainer sur les plateaux de TV, vous savez qu'ils ne sont pas trop portés par des convictions libérales ; mais ça ne veut pas dire pour autant qu'ils tapent sous la ceinture du système sous prétexte que c'est simple. Certaines scènes, bien qu'elles soient drôles dans l'absolu, donnent quand même à réfléchir sur leur point de vue qui n'est pas si gratuit dans son expression (Cf. les SDF le long des canaux de Paris que l'on ne voit au final que grâce à la lumière des bâteaux-mouches). À noter quand même une scène qui m'a beaucoup interpellé même si ça n'a pas de rapport avec la réflexion profonde du film, la scène où JC & Hervé sont à la machine à café du lieu du séminaire, la réaction crypto-nostalgique de Bruno Solo me fait quand même regretter ces belles années passées chaque début de soirée devant cette fameuse machine.

• Dis Bébert, c'est un film pour intellos c'truc ?
• Nan, ça doit être je pense un complot du patronat pour nous empêcher de le voir...

Si l'histoire n'est au final qu'un cadre, c'est surtout pour donner la pleine mesure à des gags qui occupent tout l'espace, et on peut dire que ça fait très souvent mouche. S'adressant peut-être à un public de conquis d'office, le film ne s'embarrasse pas de présenter les figures telles que Jean-Claude et Hervé. Et là, force est de constater que l'on est ravi si l'on est fan de la série originelle de voir que les caractéristiques de ces figures fortes sont bien exploitées. Aucun des 6 personnages de la série originelle n'a été mis sur le bord de la route et leurs travers habituels sont exploités de façon efficace pour le plaisir des fans respectifs. Pour preuve, je retiens la performance de Ivan Le Bolloc'h qui campe un JC plus dévastateur que jamais, que ce soit dans ses actes ou bien ses répliques. C'était avec grand plaisir que j'attendais tout ses passages si intéressants à suivre.

Le Séminaire, ce n'est certainement pas le film de l'année mais il remplit avec beaucoup d'honnêteté et de savoir-faire son engagement : à savoir faire rire les spectateurs et leur raviver de bons souvenirs dans un spectacle sans prétention, sans prétention mais réussi.

HS qui n'intéresse que l'intéressé : J'ai été surpris de voir que ma ville de résidence a servi de décor au film alors que cela n'était pas annoncé à l'époque du tournage dans les journaux. ^_^ Si la Veule représente la Province, je peux affirmer qu'ils n'ont pas été plus loin que la Grande Couronne pour l'illustrer... M'enfin, voir que JC, Hervé et Jeanne sont spirituellement originaires de ma ville, c'est plutôt drôle à constater et ça rajoute au plaisir de voir le film.