"El Maquinista" de Brad Anderson, 2004

Film hispano-américain, "Le Machiniste" avait attiré mon attention lors de sa sortie, mais resté à peine deux semaines à l'affiche (à les films à petit budget...), je l'avais loupé, pour finir par me rattraper hier...

Synopsis :

Trevor Reznik (Christian Bale) est un employé d'usine. Il effectue un travail ultra-répétitif, peu valorisant et peu gratifiant. Il passe ses nuits éveillé et trouve du réconfort avec Stevie (Jannifer Jason Leigh), une amie prostituée et avec Maria, une serveuse de l'aéroport. Pourtant ses crises d'insomnies ne semble pas s'arréter, il souffre de délires et se rend compte qu'il est resté sans dormir depuis déjà plus d'un an...

L'avis :

"Le Machiniste" est donc un thriller psychologique; il est doté d'un visuel très travaillé. Ce film semble en effet, bercé par une espèce de lueur grise perpétuelle, qui s'obscurcit vers la fin, puis se dissipe lors de la dernière scène; tout ceci en accord avec l'état de Reznik, qui s'enfonce de plus en plus dans le doute, le désespoir et l'incompréhension. Seul ilot de lumière, la voiture d'Ivan, qui est le vecteur de la révélation finalement.

L'intrigue est relativement bien menée, même si on peut la percer à jour assez facilement. En fait, le gros point du film, c'est quand même Christian Bale en parano de première. Vu que ce gars sort de l'Actor's Studio, il s'est complètement remodelé pour le rôle et le résultat est vraiment saisissant. Bale est totalement décharné (il pèse alors moins de 55kg), à la pâleur macabre, constamment balafré ou meurtri au visage, il fait vraiment peine à voir. Côté jeu d'acteur, il n'est pas en reste puisque son interprétation tient vraiment le film de bout en bout, dans un rôle de pauvre gars pathétique à souhait. Les scènes de délires sont particulièrement maitrisées.

Beaucoup de clins d'œil à Dostoïevky sont parsemés dans le film : le bouquin que Trevor lit est "L'Idiot", qui raconte d'ailleurs l'histoire d'un épileptique dont le thème est également présent dans le film. Il est possible de voir le mot "Crime et Châtiment" dans le tunnel, lors de la scène du parc d'attraction. Pareil pour le nom d'Ivan qui renverrait à l'Ivan Karamazov, torturé par le doute dans le roman éponyme.

Au final, un bon petit film, avec un bon visuel, avec un bon acteur, avec une bonne scène de fin... Pas le chef-d'œuvre universalo-séculaire certes, mais maitrisé de bout en bout pas le réalisateur et les acteurs, largement au-dessus de la moyenne et très plaisant quoi... A voir, ne serait-ce que pour Bale (qui le tourna juste avant Batman Begins d'ailleurs...).

I Believe I Can Fly...