Spider-Man : Homecoming
Réalisateur : Jon Watts Après les films de Sam Raimi au début des années 2000 et la très dispensable [de mon point de vue] saga
Amazing Spider-Man du début des années 2010, l'homme-araignée s'élance dans les salles obscures sous les traits d'un troisième visage, ceux de l'acteur Tom Holland. La particularité de cette nouvelle saga, c'est que Sony (détenteurs des droits du personnage au cinéma) a passé un deal avec Marvel Studios et que ces derniers ont pu diriger artistiquement le personnage sur grand écran ; ce qui n'était jamais arrivé jusqu'alors. Est-ce que les pontes de Marvel Studios ont su bien gérer le « retour à la maison » d'un de leurs plus emblématiques personnages ; si ce n'est LE plus emblématique ?
Eh bien, autant être clair mais pendant les deux premiers tiers du film, je me suis assurément demandé dans quelle affaire le pauvre monte-en-l'air était embarqué... Le film se veut être un Teen Movie, sa structure répond à cette exigence : certes, le films nous fait l'économie bienvenue des origines du personnage, mais on a le droit à la place à la vie passionnante d'un adolescent de 14-15 ans qui possède des super-pouvoirs pendant de bien longues minutes... Peut-être que si l'on découvre Spider-Man en 2017 grâce au cinéma, ça passe, mais pour ma part, je n'ai pas trouvé Peter Parker attachant ici ; et c'est pourtant un pan incontournable quand on veut traiter du personnage de Spider-Man... Ici, notre héros attend impatiemment d'être sorti de son quotidien par Tony Stark et devenir un Avenger à part entière : le hic, c'est que personne ne l'appelle et ne semble intéressé par ses services... Peter devra donc ronger son frein en nettoyant un peu le quartier, jongler entre son identité secrète et les cours, mais aussi survivre (comme le spectateur) aux affres de l'adolescence. En gros, on se retrouve une nouvelle fois au cinéma avec l'Ultimate Spider-Man du scénariste Brian Michael Bendis (crédité dans les remerciements au générique), mais avec un traitement beaucoup moins fin ou attachant que dans les Comics du début des années 2000... L'adolescent Peter Parker bardé de high-tech m'a plus semblé être une tête-à-claques qu'autre chose une large partie du film.
Reste le dernier tiers du film qui sauve l’entreprise à mes yeux : heureusement qu'il y a le personnage campé par Michael Keaton (le Vautour) pour donner de l'élan au film ! Mieux valorisé que la moyenne des méchants dans les films Marvel Studios (moyenne très basse, au passage), ce personnage ne correspond pas du tout aux canons des Comics mais a une sympathique cohérence au sein de l'univers Marvel porté au cinéma : et si les « prolétaires » en avaient assez des pourris gâtés de métahumains qui détruisaient leur vie sans remords ou vivaient luxueusement à leurs dépends ? Est-ce qu'ils se serviraient de ce qu'offre cette nouvelle ère pour mieux vivre ? C'est grâce à un retour aux sources bienvenu par ailleurs que Peter va devoir affronter un ennemi qui va l'envoyer dans les cordes et le soumettre à des dilemmes bien classiques dans l'univers de Spider-Man. Ah, si le film dans son ensemble avait suivi cette voie...
Spider-Man : Homecoming est malheureusement un film que j'ai trouvé bien moyen par rapport aux standards associés à son personnage central ; un film bien loin par ailleurs de me faire autant frissonner que Sam Raimi avec ses deux premiers long-métrages. Plus de classicisme et moins d'adolescents pourrait faire l'affaire par la suite à mes yeux...
Ce que j'ai aimé :
- Le personnage du Vautour, campé par Michael Keaton.
- Les références très geek à Star Wars.
- Robert Downey Jr ne monopolise pas l'écran pour rien (c'était une crainte).
- Spider-Man quand il n'est pas high-tech pour rien.
- Allez, parmi les personnages adolescents, il y a quand même la lunatique Michelle (jouée par la star des ados Zendaya apparemment) qui m'a quelque peu amusé.
- Captain America.
Ce qui m'a déplu :
- Tout ce qui tourne autour des intrigues adolescentes (presque les deux premiers tiers du film).
- Ah, Spider-Man n'est pas un produit dérivé de l'esprit de Tony Stark... C'est quoi tous ces gadgets ?!
- Peter Parker, pas des masses attachant.
- Hum, le développement de l'univers d'Iron Man tiré ici par les cheveux...
- Flash...
« MJ » ?! Laissez Kirsten Dunst tranquille ! ♥