Un homme, seul sur la voie rapide, portant un costume lycra et un masque rouge écarlate. Il vient de renvoyer un taxi qu'il n'a pas pris la peine de payer. Il se met même à dessiner et fredonner pour passer le temps malgré le danger qui l'entoure. Son nom ? Deadpool. Sa cible ? Francis.Deadpool, ou le plaisir coupable inattendu à un tel niveau. Certes, je suis on ne peut plus fan des X-Men et la seule évocation d'un film lié à cet univers me fera courir au cinéma, mais... Je ne suis clairement pas l'un des plus grands fans de Deadpool. Par exemple, le Deadpool torturé de Rick Remender, ça me va, mais celui enjoué et exubérant qu'on a l'habitude de croiser depuis les années 1990... Je l'accepte à doses homéopathiques.
Un long-métrage centré sur un personnage qui est vendu comme iconoclaste, remettant en question les codes des films de super-héros ainsi que le quatrième mur ; vaste programme. Malheureusement pour lui, le film se loupe sur ses objectifs : il suit à la lettre les codes de ce genre de films tels qu'on les a vus ces dernières années (la FOX prouvant ainsi qu'elle peut faire du formaté comme Marvel Studios) et les interactions avec les spectateurs sont rares...
Mais ultimes pour peu que vous soyez réceptifs à ce style de films ou au personnage. Je suis on ne peut plus sérieux sur ce point : j'ai rarement vu un film de ce genre qui brossait aussi bien le fan de
Comics ou le cinéphile amateur dans le sens du poil. Le scénario ? Deadpool s'en fiche : il est là pour tenir un
One Man Show d'une heure quarante-six et il va débiter tout ce qui est possible et imaginable pour faire rire dans les chaumières grâce à des
private jokes que j'ai trouvées de qualité.
Oui, l'humour de Deadpool est très beauf si l'on veut synthétiser l'esprit du film, mais il y a derrière cette machine commerciale une volonté de plaire à tout prix, malgré un budget limité tout comme ses ambitions. Et ça marche du feu de Dieu à mes yeux, difficile de rester insensible face à cette bouffonnerie et ses succulentes méta-références de tous les instants !
Quelques point à la volée qui m'ont aussi plu :
- C'est enfin possible de faire une référence implicite entre les univers de la FOX (X-Men) et de Marvel Studios, même si ces derniers ne vont certainement pas apprécier.
- Enfin un film plus cru dans le genre, on se rapproche un peu de l'esprit de certains Comics (l'interdiction au moins de 12 ans n'est pas exagérée, dommage que le cinéma où je suis allé ait oublié ce point...).
- Colossus. ♥
- Ah, enfin un bad-guy pas trop pourri à jeter en face du héros.
- Ryan Reynolds cabotine à fond, mais il a l'air de se faire plaisir et fait aussi ainsi plaisir aux spectateurs.
- Les punchlines de Deadpool, elles forcent souvent le sourire ou l'hilarité. Vraiment.
- Les références à Rob Liefeld et Fabian Nicieza.
Deadpool est un film qui a des défauts aussi visibles que la tronche de Deadpool est ravagée sous son masque, mais c'est un divertissement rondement mené et très, très conciliant à l'égard des fans. Comme quoi, quand je vois un tel film, je me dis qu'on vit réellement une époque bénie pour les amateurs de ce genre... De bric et de broc, mais terriblement cool !
Pour la route et vus les projets de la FOX sur les X-Men...
Tu le vois ce costume de New Mutants pour l'adolescente qui accompagne Colossus, tu le vois ?!