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 Sujet du message: [Fanfic] Au cœur des tribulations de l’équipage Sioni
MessagePosté: Dim 28 Fév 2010 13:14 
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Salut,

Voilà, cela fait un moment que je travaille sur une fanfic mettant en scène des personnages que j'ai imaginés. Je souhaite la publier pour la première fois en la postant ici.
A l'heure où je crée ce topic, j'ai déjà écrit les six premiers chapitres et entamé le septième. Cependant je m'attends à recevoir des critiques, positives ou négatives, qui me permettront de modifier mes écrits et améliorer certains points s’il le faut.
Allez, c'est parti :Vogue Merry:
J'espère que vous apprécierez.

Cette histoire raconte la naissance de l’équipage de Sioni et ses grandes péripéties à travers l’une des sept voies maritimes de Grand Line.
De passage dans la ville où tout commence et tout se termine, les membres de l’équipage feront la connaissance de Benjiro, un jeune inconnu. Ils ne se doutent alors pas que les sombres événements appartenant au passé du capitaine Sioni sont liés d’une certaine manière au garçon.
Benjiro et son entourage feront également la rencontre de quelques grands personnages tirés du manga...

...

Chapitre 1 : l’âge d’or de la piraterie
niveau de spoil (pour ce chapitre uniquement) : volume 52

Affalé sur un banc public au beau milieu de la Grand-place, Benjiro sortit péniblement de son lourd sommeil, assommé par les voix incessantes de la foule tout autour de lui. Lentement, il reprit ses esprits. Il tourna alors son visage de manière aléatoire et dans plusieurs directions, redécouvrant les bâtiments qui bordaient ce lieu historique, puit finit par remarquer la potence dressée à même le sol pavé, et habillée de décorations à l’occasion de cette journée très spéciale. Il leva ensuite ses yeux vers le ciel dégagé et tendant au crépuscule. La main gauche du garçon avait empoigné un yoyo.
Une voix aigue, celle de sa petite sœur, s’arracha brutalement de la foule et le sortit définitivement de ses vapes, le faisant sursauter :
« Eh, Benjiro !
- Qu-Quoi, Chinatsu !?
- Tu t’es assoupi ! Qu’est-ce qui te fatigue autant par ici !? Y’a pourtant pas un chat ici ! T’es pas normal, toi ! »
Le garçon se tût un instant, supportant difficilement le blabla de sa soeur. Dans le même temps, il sentit ses oreilles gonfler sous les bruits de pas et les voix qui s’entremêlaient.
« Ok, ok, tu as raison, abandonna-t-il en se grattant la tête. J’ai vraiment aucune raison d’avoir sommeil...
- En tout cas c’est pas sérieux de me laisser sans surveillance. Entre nous c'est toi le plus grand, c'est toi qui dois veiller sur moi à ce que je sache... Imagine qu'on me kidnappe, hein ?
- Allons bon, fit-il en haussant les épaules. Tu sais t’y faire lorsqu’il s’agit d’échapper à quelqu’un, non ?
- Ouais, n’empêche que je suis quand même coincée avec toi, et ça c’est pas marrant !
- Et moi, que devrais-je dire d’une sœur aussi turbulente que toi...
- HEIN, QUOI !? MAIS PAS DU TOUT ! » rétorqua-t-elle vivement, les yeux sortant de leurs orbites.
Benjiro se leva courageusement de son banc, non sans mal, et s’étira les bras. Son visage un peu blafard, son air passif et son allure nonchalante (au dos un peu recourbé et une main dans une poche), de même que sa faible corpulence, le faisaient se fondre à merveille dans la masse. Mesurant un mètre 65, ses yeux étaient noisettes et sa chevelure noire et assez courte. Ses vêtements se composaient d’une chemise blanche aux manches jaunes et rayures bleues marine avec le col ouvert et d’un simple pantalon noir. Ses baskets étaient noires également.
La jeune fille dégageait, à l’inverse de son grand-frère, une énergie débordante. Elle avait des cheveux attachés en chignons des deux côtés, de gros yeux ronds perçants et elle portait des habits colorés d’un vert vif. Elle mesurait à peine un mètre 55.
« Regarde ce que j’ai acheté, Benjiro !
- Une... Boussole ? Pourquoi faire ?
- Si un jour je me fais capturer par des pirates, je saurai comment revenir ! Tu devrais t’en acheter une aussi, tu sais !
- Franchement, j’ai l’air de quelqu’un qui va se faire enrôler dans un équipage de brutes sanguinaires ? fit-il d’un ton désintéressé en balançant son yoyo de bas en haut.
- Ben, tu sais, l’esclavage connaît un temps fort en ce moment. Et avec tous les pirates qui débarquent dans cette ville, je ne serais pas étonnée que tu te fasses prendre au piège.
- Qu’est-ce que tu essaies de me dire, au juste ? demanda Benjiro.
- Oh, rien... Simplement que si j’étais pirate, je trouverais mille façons différentes de te capturer. Vu comment tu as l’air endormi, c’est tout juste si tu t’en rendrais compte ! Mais quand je serai pirate, moi aussi je tâcherai de te prendre dans mon équipage.
- Tu me fatigues avec tes histoires, Chinatsu... soupira Benjiro. Et quand je pense qu’aujourd’hui c’est le jour J... Enfin, grand-mère ne va pas tarder à arriver.
- Ouaaiiiis ! répondit avec enthousiasme la jeune fille. Ce soir, ça va être la fête sur la Grand-place ! Je ne veux manquer ça pour rien au monde ! »
Le garçon, complètement désintéressé, lui tourna le dos et se mit en situation de concentration afin de tester avec son yoyo une nouvelle figure acrobatique dont il avait le secret.
« En plus, renchérit sa petite sœur, grand-mère va sûrement me conter l’histoire de Gold Roger !! Tu sais qui c’est, hein, j’espère !? Hein, Benjiro ? Eh oh ! Mais tu m’entends ou bi...
- MAIS TAIS-TOI, J’ESSAIE DE ME CONCENTRER, MOI !!! » vociféra Benjiro en montrant ses crocs.
C’est ainsi que Benjiro et Chinatsu demeuraient, dans l’attente de leur grand-mère, au centre de Logue Town. Ce soir-là, la Grand-place allait bel et bien être le théâtre d’une fête annuelle, devant célébrer le jour de l’exécution du plus grand des défunts pirates.
Âgée de seulement 11 ans, Chinatsu entretenait le désir de devenir pirate et faire partie d’un équipage pour parcourir les océans à la recherche de trésors perdus. Au grand dam de Benjiro qui tentait désespérément de lui faire faire abandonner cette idée en l’alertant sur les dangers de la piraterie et notamment des personnes en général peu scrupuleuses qui adoptaient ce mode de vie. D’autant plus qu’elle n’avait aucun pouvoir spécial et qu’il était doublement difficile pour une jeune fille de se faire entendre en tant que pirate...
Le refus de Benjiro de voir sa petite sœur entrer dans le monde de la piraterie était bien justifié : leurs parents pirates avaient en effet, neuf ans auparavant, perdu la vie alors que leur navire avait fait naufrage près du Cap des jumeaux durant leur tentative d’entrer sur Grand Line. C’était du moins ce qu’affirmait Grand-mère, même si des soupçons étaient permis à ce sujet. En tous les cas, les deux enfants vivaient depuis, chez elle. Benjiro, lui, avait 16 ans et, bien qu’il était habitué à traiter avec des gredins en tous genres, ayant adopté un style de combat qui lui était propre et appris à déjouer toutes formes de magouilles, son ambition était tout autre : devenir architecte.
Benjiro et Chinatsu aperçurent finalement Grand-mère marcher au loin, s’avançant paisiblement vers eux. Ils l’accueillirent telle une reine s’apprêtant à gagner son trône :
« Grand-mère ! s’enthousiasma la jeune fille. Tu as l’air fatiguée, assieds-toi.
- Penses-tu ! Je profite juste du bon air. Je suis en pleine forme ! Comment allez-vous, les enfants ? demanda-t-elle tout en prenant place sur le banc.
- Celui qui est juste derrière moi, aussi grincheux que d’habitude, plaisanta Chinatsu.
- EH !!! gronda l’intéressé. Tu es qui pour parler de moi comme ça ?! Je suis quand même ton frère ! Dis-lui, grand-mère !
- Ce n’est pas grave, ricana Grand-mère. Contente de voir la potence, Chinatsu ?
- Ouais ! annonça fièrement la jeune fille. C’est bien là qu’avait été exécuté le Seigneur des pirates ! S’il te plaît, raconte-nous en détail cette journée où Gold Roger était revenu dans sa ville natale !
- Oh, non, pas encore !? » rouspéta Benjiro.
Grand-mère fit un sourire amusé. Voilà en effet plus de vingt ans qu’elle eut assisté à l’exécution publique du plus grand des pirates en ayant entendu de ses oreilles ses dernières paroles. Cela faisait peut-être déjà plus de trente fois qu’elle se remémorait avec ses petits-fils ce moment historique marquant l’avènement d’une ère où les pirates domineraient le monde marin.
Mais peu importait, elle le répétait une nouvelle fois pour alimenter le rêve de Chinatsu. Contrairement à Benjiro, Grand-mère ne semblait pas s’opposer au désir de la jeune fille à devenir pirate. Elle avait sans doute appris, étant donné sa riche expérience de la vie, que la mort était une fatalité, surtout dans un métier aussi périlleux, mais elle savait aussi que Chinatsu était intelligente et remplie de bonnes intentions. Elle n’avait néanmoins de cesse de la mettre en garde sur les innombrables dangers qui sillonnaient le monde marin et les individus aux sombres desseins.
Grand-mère était une personne au charisme et au charme indéniables, dotée d’un caractère fort pour son grand âge et prête à faire l’impossible pour préserver ses petits-enfants. Elle trônait, laissant traîner sa longue robe de soie couleur velours, sur le banc où elle était installée. Ses cheveux grisâtres étaient agrémentés d’un chignon attaché à l’arrière.
« Woo, quelle histoire !! s’écria Chinatsu, l’air abasourdie, après avoir écouté une énième fois le récit. Que de suspense et de rebondissements !!
- Mais ça fait au moins quinze fois que tu entends le même refrain, fit remarquer Benjiro d’un ton désabusé et avec une goutte de sueur. Bonjour l’effet de surprise !
- Laisse tomber ! répondit-elle. Ca me rappelle la fois où la Grand-place était envahie par un équipage de pirates et cernée par la Marine ! Une espèce de clown était sur l’échafaud, prêt à éliminer l’homme avec le chapeau de paille qui était pris au piège ! La foudre est tombée juste à ce moment et il a été sauvé.
- Et depuis, lança jalousement Benjiro, tu considères ce garçon comme ton héros et tu ne rêves plus que de voyages en mer. C’est n’importe quoi !
- J’admire ce garçon au chapeau de paille, intervint Grand-mère. Il a l’étoffe d’un Seigneur des pirates. Il prononce les mêmes mots que Gold Roger et affiche la même volonté d’aller de l’avant. C’est quelqu’un qui ne craint pas la mort et qui se battra jusqu’au bout pour ses convictions.
- Décidément, personne n’est de mon côté...
- Allez, console-toi ! dit Chinatsu. Ce soir, ça va être la fête !!!
- Ouais, youpi... J’ai drôlement hâte... »

La soirée s’écoulait peu à peu : des personnes peu recommandables se réveillaient toujours à la tombée de la nuit, déambulant dans les quartiers mal famés de la ville à la recherche de quelques pièces qu’ils pouvaient soulager des touristes imprudents afin de passer du bon temps en compagnie de leurs semblables, une bouteille de rhum à la main. Dans les bars les plus bondés, il arrivait souvent que des équipages pirates assurent l’ambiance en affichant leur joie d’être arrivés à proximité de Red Line. L’âge d’or de la piraterie connaissait un second souffle en cette période où la Marine était tenue en échec plus souvent que d’habitude face à des pirates extrêmement populaires et redoutables.
Le nombre de pirates débarquant à Logue Town ne cessait donc de croître ces derniers temps ; cette augmentation était également favorisée par l’absence du colonel Smoker, lancé à la poursuite d’un certain Chapeau de paille. Un autre colonel avait bien entendu été dépêché pour tenter de contrôler les vagues de débarquements, mais il était à milles lieues d’égaler les compétences de son prédécesseur.

La fête devant avoir lieu sur la Grand-place allait bientôt débuter : la nuit tombait patiemment, l’air se rafraîchissait et par ailleurs s’humidifiait. Ce soir-là, personne ne craignait les attaques de pirates : la Marine de la ville avait renforcé la sécurité grâce à l’enthousiasme manifesté envers cette fête annuelle, célébrant l’anniversaire de la mort du Seigneur des pirates. Au moins la moitié des habitants était de sortie. Des foules de personnes avaient déjà pris possession de la place : beaucoup riaient, buvaient, certains dansaient ou exécutaient des karaokés. La potence, élément phare de la soirée, étincelait de feux multicolores et allait faire office de détonateur pour le spectacle de feux d’artifices tant attendu par les habitants.
Chinatsu se précipita vers un stand de boissons, laissant en plan sa famille.
« Je ne trouve pas normal, pour quelqu’un qui veut devenir pirate, de fêter la mort de Gold Roger, ronchonna Benjiro, préférant s’adonner à son art du yoyo.
- Je ne vois pas où est le problème, répondit Grand-mère avec un air de malice. Le Seigneur des pirates n’a pas cherché à fuir sa propre mort lors de son arrestation. Il voulait simplement inciter les gens à prendre la mer. L’exécution de Gold Roger a permis l’âge d’or de la piraterie et c’est grâce à lui que de nombreuses personnes trouvent un sens à leur vie. Le monde a bénéficié d’un homme aussi admirable, et bien que le pillage soit l’activité la plus courante, la piraterie n’est en fait qu’un métier comme un autre : tout dépend de quel côté on décide de se placer. Cela ne doit rien enlever des valeurs fondamentales qu’ils partagent mais, pour Chinatsu, si cette fête est un prétexte pour lui rendre hommage, alors je ne peux que comprendre son attitude.
- Attends, attends... Qu’est-ce qui te fait dire que Gold Roger s’est rendu de lui-même à la Marine ? Aucun livre n’atteste de cela.
- Et bien, répondit Grand-mère en occluant ses yeux, il y a certains événements que tu ignores à propos de la Marine... En particulier un, qui te conc...
- Bon, coupa Benjiro, j’ai plus faim de nourriture que de récits historiques moi, ce soir... Alors je m’en vais dans le Grand Journey... J’espère qu’ils proposent de la mozzarella... »

Cependant, à quelques centaines de mètres de là, régnait une toute autre atmosphère dans un vieux quartier portuaire délabré de la ville, abandonné aux mains d’un terrible équipage de pirates en réflexion notable...
« Hayato ! Voici le plan de la ville. Nous devons emprunter la rue principale qui se trouve à deux cent mètres de là. Elle débouche sur la Grand-place.
- Bien... Les groupes deux et trois, avec moi. Toi, retourne à bord du navire informer Themis de sa mission.
- Mais, vice capitaine... Pourquoi... J'étais pourtant persuadé d'avoir ma place parmi...
- Eh, le nouveau ! T’as perdu la tête ou quoi ?! coupa un des pirates en arrière-plan. T'es mal placé pour discuter les ordres de Hayato !
- C’est juste un conseil que je te donne, poursuivit le chef des opérations. Pour cette fois, le destin est entre tes mains. Libre à toi de décider où il va te conduire...
- T-très bien... » déglutit le pirate débutant.
...

Fin du premier chapitre
A venir : la Grand-place prise d’assaut

Merci pour votre lecture. Les commentaires sont les bienvenus !

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Dernière édition par Patamon le Ven 2 Avr 2010 06:52, édité 1 fois.

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MessagePosté: Jeu 11 Mar 2010 13:49 
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Chapitre 2 : la Grand-place prise d'assaut

La soirée s’écoulait progressivement sur Logue Town et d’immenses cumulonimbus chargés d’humidité commençaient à se former. Quelques 15 000 personnes fourmillaient joyeusement au cœur d’une fête qui battait désormais son plein.
L’annonce du spectacle de feu d’artifice par plusieurs organisateurs attira l’attention de tout le monde qui s’attendait à assister, comme chaque année, à une prestation de couleurs et de lumières à la hauteur des espérances de chacun. Les artificiers s’activèrent à monter tout le matériel nécessaire sur l’échafaud de la Grand-place qui servait de base de support pour le lancement des feux.
Durant ce laps de temps le ciel fut couvert et très assombri. Dès lors les premières gouttes de pluies tombèrent et vinrent laver les visages de Chinatsu et sa grand-mère assistant, debout au beau milieu de la place, et comme tous les autres spectateurs, aux préparatifs pyrotechniques qui se déroulaient chaque minute afin de ne rien rater du commencement.

Seul Benjiro était absent du spectacle, ayant préféré la commodité d’un restaurant chic de la Grand-place. C’était en effet l’idée qu’il se faisait du Grand Journey avant qu’il ne découvre à l’intérieur ce qui s’apparentait finalement à un vieux bistro portant les séquelles d’années de discordes comme on en trouvait beaucoup près du port de la ville.
A l’instant même où il poussa la porte grinçante et mit le pied dans le "restaurant", il comprit qu’il allait devoir sauver les apparences et "jouer les durs". Et impossible pour lui de rebrousser chemin : il devina d’emblée que son visage serait clairement identifié par les esprits mal lunés comme celui d’une chiffe molle s’étant trompé d’endroit et qu’il aurait alors eu vite fait de s’attirer des ennuis dans le futur. Il ne se laissa aucunement troubler par les regards nébuleux des gens du bar et prit place à la seule table disponible, toujours en balançant son yoyo de bas en haut, comme si de rien n’était.

Pendant ce temps, à l’extérieur où la pluie s’intensifia, l’ultime annonce de la part du chef d’orchestre de la soirée eut lieu et les sept premières fusées furent présentées en guise d’amorcer le début du spectacle. Feu ! Les fusées furent projetées en même temps avec fulgurance haut dans le ciel dans un sifflement bref mais assourdissant. Les gens de la Grand-place demeuraient impatients.
Un silence de marbre s’en suivit et, après quelques secondes d’attente infructueuses, on commença à s’interroger sur l’efficacité du matériel envoyé. A priori, un incident vint d’avoir lieu : l’eau de pluie eut certainement empêché la détonation.
Pan ! Ce fut finalement un violent coup de fusil non loin de la Grand-place qui détourna l’attention de tous. S’enchaîna alors une série de tirs accompagnés de cris de colère, mêlés à des coups de sifflet lâchés certainement de la Marine.
Les fusées retombèrent violemment de leur ballet aérien après leur échec de lancement en manquant de produire un incendie et se mirent toutes à dégager une importante quantité de fumée. Un mouvement de panique s’organisa autour de Grand-mère et Chinatsu, se préparant à fuir à tout instant face à une possible offensive de pirates. Les cris sauvages et bruits de pas précipités se rapprochèrent dangereusement du lieu de la fête, jusqu’à ce que plusieurs individus décoiffés et armés de sabres fassent irruption sur la Grand-place, affolant une fois pour toute la foule. Elle se mut vers la sortie opposée mais fut alors stoppée net par une voix forte qui s’abattit partout autour du lieu de la scène :
« Avis à tous les habitants de Logue Town ! Pour votre sécurité, ne quittez pas la Grand-place, restez au milieu des projecteurs afin de ne pas vous retrouver seuls à la merci des pirates envahisseurs ! Vous êtes sous la protection de la Marine et de son colonel ! Nous avons la situation en main ! »
Hélas pour l’interlocuteur, cette annonce ne faisait qu’attiser la crainte de tous, et beaucoup s’enfuirent de la Grand-place dans l’espoir de rentrer chez eux sains et saufs.
Le colonel Afami venait de prononcer ces mots à travers un mégaphone. Il se tenait sur le balcon du quatrième étage d’un des bâtiments entourant la place en compagnie de quatre officiers de la Marine. Voici celui qui remplaçait Smoker officiant avant lui dans la ville de Logue Town. Ses cheveux roux et enchevêtrés se confondaient avec son immense moustache fine et aiguillée. Ses yeux étalés témoignaient de sa paresse d’esprit et son sourire dentelé de son arrogance. Il fumait le cigare tout comme le colonel Smoker. Mais il était effectivement moins doué dans son métier et au combat que ce dernier.
Il éloigna son mégaphone de sa bouche.
« Qu’est-ce que j’ai encore dit ? s’interrogea-t-il d’une voix pâteuse. Je leur ai pourtant conseillé clairement de rester où ils étaient...
- C-colonel, répondit un de ses officiers, j-je ne voud-d-drais pas v-vous offenser, mais... Il me semble que votre cote de popularité est encore en baisse... Alors...
- Alors, quoi ???
- Alors... hésita-t-il tout en déglutissant sa salive, je... nous... nous attendons bien sûr vos ordres...
- Des ordres ?
- O-oui, colonel !
- Vous voulez dire, ce genre de décision souvent infructueuses qui consiste à vous manipuler comme de vulgaires pantins d’assaut incapables de la moindre démarche d’action tant vous êtes pétrifiés devant vos supérieurs hiérarchiques accaparés de pouvoir ?!
- C-c’est ça, colonel...
- Eh bien... Dites aux tireurs postés aux autres balcons de se mettre en position de tir. Ces pirates vont tomber droit dans nos filets. »
Avant que le colonel Afami ne le remarque, les trente ou quarante pirates envahirent la Grand-place et, ayant anticipé le plan de capture que la Marine eut improvisé, décidèrent de se mêler directement à la foule recroquevillée dans un angle fermé de la place. Un genre d’épéiste semblait à la tête de cette meute d’hommes.
« Débarrassez-moi en ! ordonna le colonel. FEU !! »
Tous les hommes de la Marine encerclant la Grand-place ouvrirent le bal de feu sur les pirates pris pour cible et à découvert, malgré la fumée dense et sous les cris d’angoisse de la foule. C’est alors que l’épéiste menant sa troupe s’éloigna de cette dernière et fonça vers les bâtiments en ordonnant à ses confrères pirates de « retrouver en vitesse "l’équipage de Marbre" ».
« A tes ordres, Hayato ! » répondirent en chœur les hommes menés par l’épéiste.
Après un saut magistral jusqu’au deuxième étage de l’un des immeubles, celui qui se nommait donc Hayato enfourcha de sa lourde épée le béton armé d’un balcon pour se hisser à hauteur des militaires et mettre hors d’état de nuire tout ceux étant placés à des angles trop stratégiques à son goût.
Le garçon, à l’air autoritaire et âgé de 20 ou 25 ans, avait de gros yeux rougeâtres et une chevelure brune moyennement longue qui masquait son front. Sa taille ne dépassait pas 1 mètre 70. Il portait autour du cou un pendentif représentant le symbole du Yin et du Yang. Ses vêtements se composaient d’une chemise rouge surmontée d’un gilet gris. Son pantalon était de couleur pourpre et dissimulait entièrement ses bottines. Il tenait de ses deux mains une large épée en bronze enjolivée de cristaux noirs.
C’est alors que, littéralement prise de panique, et comprenant qu’un affrontement vint de débuter, la foule se décomposa et se désorienta au beau milieu du gisement du brouillard désormais bien installé sur la Grand-place. En l’espace de dix secondes s’engagea un véritable désordre.
Les gens se bousculaient, voire même se piétinaient les uns les autres, tentant d’échapper aveuglément aux pluies de balles qui se déversaient sur eux. Certains furent malencontreusement touchés par des tireurs de la Marine essayant d’atteindre les pirates fauteurs de trouble à travers l’épaisse fumée.
« Colonel, je crois que nous devrions cesser les tirs ! La visibilité est mauvaise et plusieurs civils sont déjà touchés !
- Essaies-tu de dire que c’est de ma faute ?!
- B-bien entendu que non, colonel !
- CESSEZ LE FEU !! hurla-t-il alors. Poursuivez ces pirates ! »
Tandis que les militaires s’organisaient pour atteindre rapidement le parvis de la Grand-place, Chinatsu et sa grand-mère étaient restés positionnés à l’angle contrairement à la quasi-totalité des autres habitants.
« Quel imbécile, ce colonel Afami ! déclara Grand-mère révoltée. Prendre en otages la moitié des habitants de la ville ! Le jour où j’aurai cette cruche en face de moi...
- Qu’est-ce qu’on attend pour aller prévenir Benjiro et s’enfuir, grand-mère ? demanda Chinatsu plutôt décontractée.
- Doucement, Chinatsu ! J’ai, certes, de l’énergie à revendre, mais je n’ai plus 30 ans ! Le mieux est de rester ici car tous ces pirates sont trop occupés avec la Marine. Si nous essayons d’entrer dans le Grand Journey qui se trouve à l’autre bout de la place, nous risquerions d’être entraînés au milieu de la bataille. Ne t’inquiète pas pour Benjiro, il sait très bien se défendre... »

A l’intérieur justement du Grand Journey, Benjiro ne se doutait pas un seul instant de ce qui se tramait dehors. Il était accoudé à sa table, négligemment installé sur sa chaise dont il avait levé les deux pieds avant en prenant appui sur un poteau voisin qui craquetait de manière inquiétante.
C’est alors qu’un serveur vint apporter au garçon le plat qu’il eut commandé quelques instants plus tôt. Si l’on pouvait appeler ça un serveur : il était couvert de cicatrices sur le visage et avait toujours un sourcil plus haut que l’autre. Ses cheveux étaient pâtés de gris comme si du goudron s’en écoulait et sur ses lèvres violettes dépassaient trois ou quatre dents de travers. Il souriait en permanence.
« Eh, demi-portion, c’est quoi cette façon de se tenir à table, hein ? fit-il d’une voix cassée.
- Eh bien, répondit l’intéressé, cet endroit n’est pas aussi réputé qu’on le dit, alors je m’adapte. J’en veux pour seule preuve cette table qui était la seule disponible, et qui en plus est dégoûtante comme pas permis.
- Ar, ar ! T’es un p’tit malin, toi ! Si cette table était la dernière à être prise, c’est p’t’être justement parce qu’elle est plus sale que les autres et qu’elle convient à un malpropre comme toi, tu crois pas ?
- D’accord, admettons. Et le serveur, c’est fait sur-mesure aussi ?
- Voyez-vous ça ! Et je t’annonce que l’addition est de 18 000 Berrys !
- Quoi !? T’es pas fada, toi ?
- Dis plutôt que je suis... un pirate ! Ar, ar !
- Amusant... »
Alors que Benjiro était sur le point de remettre le montant de l’addition, les portes du restaurant volèrent brusquement en éclat à l’intérieur en envoyant valser le plat de Benjiro, qui gicla sur ses vêtements. Une poignée de pirates prirent d’assaut tout l’établissement. En réponse à cette intrusion soudaine, tous les clients et le personnel présents bondirent sur les tables et le comptoir puis dévoilèrent leur véritable visage en dégainant leurs sabres et hurlant de détermination.
La plupart des assaillants se hâtèrent vers les espaces situés derrière le comptoir : les cuisines ainsi qu’un bureau. Un énorme fracas de vaisselles brisées et de couvercles de fer heurtant le sol se fit alors entendre des cuisines. De courtes clameurs s’élevèrent au-dessus de la cohue générale.
Benjiro, toujours dans la salle du bistro, eut vite fait de s’acclimater à ce désordre et n’hésita pas à frapper de son yoyo plusieurs pirates qui l’attaquaient ouvertement, tout en parant les coups. Mais le jeune homme savait qu’il était inutile de s’attarder davantage au milieu de ces hostilités, encourant le risque d’être pris pour un complice. C’est avec ses vêtements enduits de sauce mozzarella qu’il décida de prendre la fuite et de retourner à l’extérieur. Il n’oublia pas de reprendre son argent de l’addition laissé sur la table et qui n’avait, par on ne sait quel miracle, pas bougé d’un iota. Et puis, après tout, il n’avait pas commencé à manger.
A sa sortie cependant, il fit face à une silhouette postée debout et masquée par le brouillard gisant sur la Grand-place. Il ouït également le tapage que provoquaient la Marine et les pirates de la Grand-place, sans comprendre alors réellement ce qui se passait. Il s’avança prudemment au milieu de la brume jusqu’à découvrir le visage de l’homme qui se tenait là, devant lui. Il s’agissait de Hayato qui demeurait d’un pied ferme devant la porte d’entrée en affichant une expression grave.
...

Fin du deuxième chapitre
A venir : Maladresse
Merci d'avoir lu :Vogue Merry:

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MessagePosté: Sam 20 Mar 2010 15:51 
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Chapitre 3 : Maladresse

A la vue du regard tragique de l’homme qui était posté à la sortie du bistro, Benjiro faillit avoir un malaise. Il eut à peine le temps de se ressaisir que Hayato l’intercepta. Il le frappa avec son coude droit au niveau de l’estomac et le souleva par le front avec sa main gauche. Benjiro ne se fit pas prier pour riposter. Ses mains encore libres, il propulsa son yoyo en arrière et ajusta sa main de sorte qu’il atteigne sa cible au retour. L’épéiste contra facilement le jet à nouveau avec son coude droit, cependant Benjiro relança l’attaque cette fois au-dessus de leurs têtes. Toujours pris au piège, il pivota à nouveau sa main pour faire revenir son yoyo de derrière son adversaire. Hayato esquiva facilement, ce qui profita au jeune homme. Il libéra son front de l’étreinte et se remit en position, bien qu’essoufflé.
« Les apparences sont à double tranchant, mais c’est encore plus vrai pour le type de jouet que tu possèdes.
- Pourquoi tu m’attaques ? questionna Benjiro. Je ne suis pas un pirate !
- Ce n’est pas à moi de décider de cela, répondit Hayato.
- Exact ! Mon destin n’appartient qu’à moi.
- Erreur. Le destin est en permanence régulé par les faits conjugués et inexorables du temps et de l’espace. C’est ce qu’on appelle le hasard. »
Avant que Benjiro n’ait le temps d’interpréter ce nouveau message, une dizaine de pirates surgirent hors du bistro, poussant des cris à tue-tête et annonçant à l’épéiste qu’ils "l’" avaient récupéré.
« Retournons au navire », leur fit-il en tournant le dos à Benjiro comme s’il n’avait jamais été là.

Sur la Grand-place, la Marine ne parvenait pas à atteindre le Grand Journey qui avait été au milieu du conflit, à cause de leur manque d’organisation mais aussi du fait que plusieurs pirates leur bloquaient le passage.
Malgré ses mésaventures, Benjiro s’était efforcé de se concentrer sur chaque élément qu’il avait mémorisé de son environnement depuis l’invasion du bistro et, intelligent, en conclut logiquement que la bataille opposait deux équipages pirates dont l’un était en camouflage. Le second, dont la troupe était menée par Hayato, était à leur recherche, désireux de s’emparer d’un bien précieux. Pour cela, ils n’ont pas hésité à prendre en otages tous les gens de la Grand-place, laissant pantois les hommes de la Marine.
« YOOO ! » beugla stupidement un pirate colossal de plus de deux mètres avec une tête ronde et disproportionnée par rapport à son gros ventre.
Il sortit en trombe du bistro par une fenêtre en démolissant la façade tout autour étant donné sa corpulence et regardait loin devant lui sans faire attention où il mettait les pieds, et marchait sur ceux de certains de ses compagnons.
« Hayato ! Les gars ! Nous l’avons récupérééééé !!
- On a compris, imbécile ! On n’attendait plus que toi pour repartir ! répondit l’un des pirates. Et arrête d’écraser mes pieds !!
- Mais avant... est-ce qu’on peut rester encore un peu pour faire la fête ?
- NON !!! crièrent en chœur tous les pirates réunis près de Hayato. Tu vois bien que c’est pas le moment !! »
L’homme, au teint mat, mesurait au moins 2 mètres 50 et était baraqué comme une montagne. Son habillement était entièrement noir : sur sa tête minuscule reposait une sorte de képi. Il portait un débardeur et un short, ainsi que de longues bottes lui remontant jusqu’aux mollets.

A l’autre bout de la place, Chinatsu et Grand-mère pouvaient distinguer, à travers le brouillard, une quinzaine d’hommes à la sortie du bistro. Comme elles n’étaient pas au courant de l’intrusion des pirates dans ce même bistro, elles n’en étaient pas inquiètes et espéraient simplement que Benjiro fasse partie des silhouettes qu’elles percevaient. Cependant, elles remarquèrent toutes deux que plusieurs autres silhouettes sortirent du bar avec précipitation et se mirent à poursuivre le premier groupe, qui prit la fuite. Ils se rapprochèrent d’eux et donc de la sortie de la Grand-place.

La bande de pirates se sépara en plusieurs petits groupes chargés de prévenir les autres membres de leur équipage, qui affrontaient la Marine, de retourner au port. Dans sa course, le pirate balourd fit malencontreusement perdre l’équilibre à Benjiro, toujours taché de sauce mozzarella, et fit s’emballer le fil de son yoyo autour de lui. La deuxième extrémité du fil s’enroula autour du pommeau du sabre du pirate maladroit qui n’eut visiblement rien remarqué. Il semblait en effet tout fier d’avoir contribué à récupérer ce qui semblait être l’objet de tout cet acharnement entre les deux équipages.
Il n’en fallait pas moins pour que Benjiro se fasse traîner au sol par la force brute du féroce individu dans sa course. En traversant la Grand-place, ils passèrent à proximité de Grand-mère et Chinatsu, sous leurs regards médusés.
« Eh !! s’écria Chinatsu. Benjiro se fait kidnapper !!
- Toi, la ferme !! répliqua Benjiro piqué au vif. C’est rien d’autre qu’un fichu accident !
- Tu aurais dû te munir d’une boussole comme je te l’avais conseillé ! C’est trop bête, c’est trop tard ! Mais ça veut sûrement dire que tu as enfin trouvé tes compagnons de voyage ! Laisse-moi au moins le temps de te dire au revoir !
- Non mais quelle peste, celle-là !! » grogna-t-il avant de finalement être rendu trop loin pour poursuivre la discussion de manière audible.
Les pirates de Hayato se réunirent à nouveau mais étaient pris en chasse par l’équipage ennemi qui avait abandonné le Grand Journey. Au cœur de la course, Benjiro manqua alors à de multiples reprises de se faire heurter par plusieurs paires de bottes boueuses portées par des paires de jambes en fuite devant leurs poursuivants. Il vacillait à toute allure, se trouvait ballotté au point d’être couvert de bleus et personne autour de lui ne semblait s’apercevoir qu’un inconnu, lié au malhabile forban par un fil de yoyo, jonchait lamentablement le sol sous leurs pieds.
Benjiro était si embarrassé de cette situation insolite qu’il en eut vite oublié Grand-mère et Chinatsu. Cette dernière se lança à leur poursuite tentant en vain de les rattraper afin de souhaiter à Benjiro un bon voyage.
« Hmm, se régala le gros pirate. Ca sent bon la sauce mozzarella par ici. Il faut absolument que je suive cette délicieuse odeur.
- Tu ferais mieux d’apprendre à renifler l’air marin, pour une fois !! fit remarquer l’un de ses compagnons. Ca serait sans doute plus utile pour nous autant que pour toi !
- D’accord, j’ai compris. On rentre au port.
...
- Peut-être que l’odeur de mozzarella vient de là-bas ?
- Ca suffit !! Notre priorité, maintenant que nous avons récupéré l’Eternal Pose, est de ficher le camp d’ici. Et puis, continua-il avec un sourire au coin du visage, Themis a été chargé de s’emparer d’un container à l’est du port, et tu sais qu’il n’échoue jamais dans les missions de réapprovisionnement. Tu pourras bientôt manger à t’en faire exploser la panse.
- Ho-ho-ho ! Ca c’est bien chouette alors ! »

Finalement, tous les opposants de la bataille libérèrent la Grand-place et les spectateurs impuissants avec, n’ayant pas encore saisi l’objet de tout ce remue-ménage. La Marine quitta également la Grand-place en direction du port. Grand-mère vint de perdre de vue ses deux petits-fils mais n’en fut pas découragée pour autant et décida d’interpeller un chauffeur de la Marine retardataire.
« Hep, chauffeur ! fit-elle en se postant devant le véhicule à pédales puis en écartant les bras.
- EEEH, mais ça va pas la tête ! s’exclama l’officier au volant, qui freina brusquement et faillit se fracasser contre un mur.
- Puis-je monter, s’il vous plaît ? J’ai besoin de me rendre d’urgence au port.
- M-mais qu-que...
- Je vous remercie de votre gentillesse, jeune homme ! coupa la vieille femme en s’installant de son propre chef dans le véhicule.
- M-mais enfin... Faut pas vous gêner !! Descendez de là !! C’est pas un taxi, ici !!
- Encore heureux !! répondit Grand-mère interloquée. Sinon je ne serais assurément pas montée au prix que cela aurait coûté ! »
Le chauffeur, complètement désemparé, et semblant incapable de la moindre réaction, balbutia quelques mots incompréhensibles.
« Et dépêchez-vous un peu de redémarrer, que diaaaaable !! ajouta Grand-mère d’un ton satanique en pressant brutalement l'une des deux pédales qui se cassa sous le choc.
- C'est malin, ça !! hurla l'officier. Comment voulez-vous qu'on avance, maintenant ?!
- C'est bien embêtant, en effet, constata Grand-mère installée confortablement. Mais on y arrivera ! Allez, poussez !
- TRANQUILLE LA VIE, HEIN ?!! »

Ainsi, le groupe de pirates mené par l’épéiste Hayato, et traînant avec lui par mégarde le malheureux Benjiro, était poursuivi par "l’équipage de Marbre" désireux de s’emparer à nouveau de l’Eternal Pose qui leur avait été dérobé. Derrière eux s’agitait Chinatsu tentant de faire ses adieux à son grand-frère. Elle-même était suivie de quelques pirates retardataires des deux équipages, se disputant le droit de circuler. En dernière position de ce peloton se trouvaient le colonel Afami et ses hommes ainsi que le véhicule où était montée Grand-mère. Tout ce petit monde se rua vers le port de Logue Town en déboulant la rue principale comme une meute de taureaux enragés.

Sur le port s’était engagée depuis un bon moment déjà une furieuse bataille entre plusieurs pirates restés sur place, ces derniers se revendiquant le droit de possession d’une partie du terrain.
Arrivée sur les lieux, la troupe de Hayato se mit en garde, prête à prendre part au combat qui se déroulait. Benjiro, toujours pris en étreinte par le fil de son yoyo, fut de nouveau secoué lorsque le pirate massif se rendit enfin compte de sa présence.
« RAAAH !! Qu’est-ce que tu fais là, toi !? hurla-t-il fou de rage. Je parie que tu avais l’intention de gâcher notre fête !! Et lâche mon arme ! »
L’homme se débattait, essayant de libérer son sabre qui s’était emmêlé au fil du yoyo. Il souleva alors brutalement son bras immense et projeta Benjiro qui se fracassa contre des tonneaux remplis de vivres. Le pauvre garçon se retrouva finalement libre de ses mouvements mais un peu sonné et aspergé de jus de tomates, d’huile et de rhum. Il récupéra son yoyo resté à terre.
« Qui t’a permis de nous suivre jusqu’ici, sale voyou !? » enchaîna-t-il en voulant à tout prix frapper Benjiro avec son poing.
Il se stoppa net dans sa lancée, et se mit à examiner Benjiro l’air consterné, semblant renifler quelque chose.
« Ben quoi ? interrogea Benjiro intrigué. Tu as vu un fantôme ?
...
- RENDS-NOUS CE QUE TU AS PRIS !!! cria d’un coup le pirate en chargeant de plus belle.
- Tu es fou, je ne vous ai rien volé !! »
Il esquiva le coup de justesse qui envoya valser en l’air des débris de bois et de verre. Poursuivant Benjiro avec fureur, le pirate manqua plusieurs fois sa cible et se mit à tout saccager sur son passage, allant même jusqu’à oublier ses congénères qui pourtant avaient besoin d’aide face à l’équipage ennemi qui venait de se regrouper.
« Trop, c’en est trop ! Je vais t’apprendre à t’emparer de ce qui est essentiel à une fête aussi grandiose que l’est notre équipage !!
- Mais de quoi tu parles, bon sang !? »

Chinatsu freina soudainement sa course en arrivant à proximité du port, choisissant d’éviter le champ de bataille, et alla se réfugier derrière un hangar abandonné en attendant de trouver un moyen de dire au revoir à Benjiro. Elle vit alors les pirates retardataires rejoindre les leurs et assista à l’intervention de la Marine, complètement essoufflée. Le colonel Afami prit alors la parole :
« Pirates... Je me fiche de savoir ou non... la raison de vos querelles... mais sachez qu’en aucune circonstance... vous n’êtes et ne serez jamais... les bienvenus à Logue Town, s’époumona-t-il. Pfou ! Voilà bien longtemps que je n’avais pas piqué un cent mètres... »
Personne dans la mêlée ne sembla prêter attention à ce que racontait le colonel Afami.
« EEEEH !!! s’écria-t-il en frottant désespérément son manche à son front pour essuyer sa sueur. Battez-vous si vous le voulez, mais écoutez au moins ce que je vous dis, bande de barbares !!
- C-colonel... Je crois reconnaître deux capitaines d’équipage parmi tous les pirates réunis ici...
- Hum... Voyons voir... »
Le colonel se plongea dans des paperasses qu’il tenait dans ses mains, et baragouina quelques mots.
« Le capitaine de cet équipage au nom de "l’équipage de Marbre" a une prime de 64 000 000 de berrys sur sa tête... Le capitaine du deuxième équipage est sans doute Hayato Hattori, pourtant je ne reconnais pas le pavillon noir qu’arbore le deuxième navire... Comme c’est curieux...
- Colonel, nous n’avons pas d’information au sujet de ce symbole. Devons-nous imp...
- Autrement... La prime du capitaine Terne a augmenté depuis la défaite de Fantua, réputé pour son sens de la tactique... D’ailleurs, il me semble que la dernière île à avoir subi les représailles de l’ancien ex-propriétaire de la nouvelle chapelle se trouvant dans le nord-ouest de l’actuelle colonie appartenant à la défunte guerrière à qui revenait le droit d’exercer simultanément deux des trois stratagèmes évoqués lors du récit de l’antique conseil administré à l’époque par le régime politique ayant amené les onze soldats de la garde à la destruction du réseau de f...
- Euh... D-désolé de vous interrompre, c-colonel, mais il me semble que vous vous égarez un peu. En réalité, nous faisons face aux capitaines Rocade et Hayato...
- Que... Hein ?! Ah, oui, c’est vrai... Il ne faut surtout pas les laisser filer, ceux-là... Bien ! Je crois que le moment est venu de procéder à la remise des médailles.
- H-HEIN ?! QUE DITES-VOUS, COLONEL ?! tonnèrent tous les officiers de la marine.
- Heum... Je voulais dire : aux arrestations, bien entendu ! rectifia-t-il en se grattant l’arrière de la tête, l’air gêné. Officiers, mettez-vous en position de combat ! Canonniers, préparez les munitions et coulez-moi ces deux navires ! Il est temps d’en finir ! »
...

Fin du troisième chapitre
A venir : Mozzarella à plein nez
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MessagePosté: Dim 28 Mar 2010 16:44 
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Chapitre 4 : Mozzarella à plein nez

Chinatsu assistait, derrière sa planque, à chaque détail de la scène et eut entendu la déclaration du colonel Afami, malgré l’intensité de la pluie battante qui inondait le port. Elle était sur le qui-vive, espérant profiter d’un éventuel indice lâché au milieu de tout ce chahut, pour retrouver Benjiro.
Obstacle par obstacle, elle se faufila derrière des caisses et tonneaux de cargaisons pour éviter d’être vue, profitant de ce que tout le monde était occupé à se battre. Elle traversa de cette manière les quais au milieu d’un boucan sans nom : les sabres s’entrechoquaient, virevoltaient, les hommes hurlaient leur rage de vaincre, tandis que les officiers de la Marine s’affairaient autour de leurs armes en s’envoyant des consignes, sous le contrôle du colonel Afami.
« Les pirates ne doivent pas s’enfuir de Logue Town. Ils sont à notre merci ! Allumez les mèches ! »
Les officiers allumèrent les mèches des cinq canons pointés en direction des deux navires pirates. Tout était une question de secondes avant que la déflagration n’ait lieue. Cependant, dans une détonation virulente, et surgissant tout droit du camps ennemi, plusieurs boulets de canon furent projetés vers l’artillerie de la Marine.
« Les pirates ont devancé notre assaut ! Sauvez-vous !! » cria l’un des officiers.
Les quatre boulets venus du navire, au pavillon qui était inconnu aux yeux de la Marine, s’écrasèrent sur les canons adverses dans une explosion impressionnante, les mettant hors d’usage. Les officiers n’eurent pas le temps de reprendre leur souffle que de nouveaux projectiles vinrent se crasher sur les quais, occasionnant des cris de panique supplémentaires de la part des hommes d’Afami.
Le navire qui venait d’attaquer était un trois-mâts d’une hauteur vertigineuse, comparable à celle d’un immeuble de quinze étages. De même, il était si imposant qu’on pouvait sans doute le distinguer aisément depuis l’autre bout de la ville. Sa démesure était telle qu’il semblait débarquer tout droit d’un autre monde, d’une autre dimension : coiffé d’innombrables voiles pour le moment repliées, il n’avait rien de concordant avec les autres bateaux amarrés et le port en lui-même semblait totalement en décalage dans le temps avec ce gigantesque vaisseau. La tête de proue du bâtiment avait l’apparence d’une énorme boule d’acier sur laquelle étaient incrustées deux autres boules beaucoup plus petites (placées selon une paire d’yeux sur un visage) et étrangement lumineuses. Le Jolly Roger était composé d’une tête de mort ordinaire hormis la couleur, virant au gris métal et faisant ressortir ses yeux blancs. En guise d’ossements étaient représentées des mains cybernétiques entrouvertes.
Les hommes de la Marine n’avaient effectivement pas connaissance de ce pavillon alors qu’ils avaient parfaitement reconnu Hayato Hattori qu’ils identifiaient d’ailleurs comme étant un capitaine. Cela signifiait-t-il que ce dernier avait dissout son propre équipage au profit d’un tout nouveau ?

Chinatsu ne pouvait s’empêcher de contempler le trois-mâts qui se présentait devant elle les yeux remplis d’étincelles, lorsqu’elle fut secouée par la voix de Grand-mère arrivant à vive allure vers elle.
« Cesse de t’extasier, Chinatsu ! As-tu vu Benjiro quelque part ?
- B-Benjiro... ? Au... port... La... Marine... Ga-aaaaa... »
L’état de conscience de la jeune fille ne dura que quelques secondes avant qu’elle ne se retourne à nouveau vers l’immense voilier en se mettant cette fois à saliver.
« Bon, inutile de compter sur la jeunesse ! » soupira Grand-mère.

Pendant ce temps, Benjiro continuait à détaler, à quatre pattes, son poursuivant totalement déchaîné, pour une raison qu’il ignorait. Il avait conduit ce dernier dans un entrepôt où étaient placés plusieurs containers ainsi qu’une multitude de caisses en bois devant renfermer des vivres. Au-dessus de lui se dressait une immense grue servant pour le transport des marchandises sur les navires de fret.
Devant un espace dégagé, il put finalement se relever et gagner de la vitesse. Il se mit alors à contourner tous les gros caissons dans l’espoir de semer le pirate enragé. Cependant, à mesure qu’il s’enfonçait dans l’entrepôt, il prenait conscience que les chemins dessinés par les containers se faisaient de plus en plus étroits et qu’il s’était piégé avant même de s’en rendre compte dans un véritable labyrinthe.
Son itinéraire le mena à un cul-de-sac, mais avant qu’il puisse faire demi-tour, le pirate balourd l’eut rattrapé, par un raccourci bien à lui : au lieu de zigzaguer en suivant les tournants qu’avait empruntés Benjiro, il avait continué tout droit, transperçant de sa masse tous les containers sur son passage. Dès lors pris au piège, le fuyard n’avait plus d’autre alternative que de parer le coup de son attaquant.
Brandissant lentement son poing comparable à une massue de plusieurs tonnes, le pirate se prépara à fracasser le crâne de Benjiro. Il projeta son assaut mais le coup vint embrasser le sol bétonné qui se fissura sous l’impact. En effet le garçon esquiva habilement l’attaque en roulant au sol et passa de cette manière entre les jambes de son grand ennemi puis rebroussa chemin.
Après un moment passé à parcourir les "couloirs" de l’entrepôt, Benjiro retrouva la voie principale, mais à cet instant précis son poursuivant se posta devant lui, réapparaissant à nouveau dans un vacarme de collision après avoir traversé de nouveaux containers. Il attrapa le garçon par le col.
« Alors, marin d’eau douce, tu croyais m’échapper ? s’exclama-t-il moqueur. Tu te crois peut-être malin et rapide, mais il faudrait voir à ne pas sous-estimer des pirates aussi expérimentés que nous, qui connaissent parfaitement le fonctionnement et l’organisation d’un port.
- Tu parles !! rétorqua Benjiro, une goutte de sueur derrière son visage. Tu ne fais qu’aller bêtement droit devant toi...
- LA FERME !! Tu ne sais visiblement pas de quel équipage je fais partie ! Regarde donc ce grand navire derrière toi ! Il nous appartient !
- Je m’en fiche, réfuta Benjiro. C’est toi qui m’as amené jusqu’ici, et tu as commencé à m’attaquer sans aucune raison.
- Sans aucune raison, dis-tu ?! Sache que pour nous autres, hommes de fêtes, il n’y a guère crime plus épouvantable que celui de gâcher nos festins !!!
- Dis-moi une fois pour toutes ce que je vous ai fait, à toi et ton équipage ?? fit Benjiro d’un ton décidé.
- Hélas, pour toi, expliqua-t-il d’une voix poignante et serrant son poing contre son torse, c’est purement et simplement impardonnable... Quand je pense au festin qui nous attendait... N’AS-TU PAS HONTE DE T’ETRE EMPARÉ IMPUNÉMENT DE NOTRE REPAS A LA SAUCE MOZZARELLA ??? »
Sous le choc de cette révélation pour le moins saugrenue, et, toujours retenu au col par la poigne de son adversaire, Benjiro laissa sa tête tomber en arrière, les yeux révulsés et la bouche grande ouverte et écumant sa salive. Puis il finit par se ressaisir, et déclara :
« Triple andouille !!! J’arrive pas à croire qu’on en soit arrivé là pour une raison si stupide ! Votre soi-disant repas, il a jamais existé que dans ton imagination ! Tu piges !? Ton appétit a aveuglé ton esprit ! »
A ces mots, le pirate décidément lourdingue balança Benjiro de toutes ses forces sur le toit d’un container. Il s’en fallut de peu pour que le garçon ne se fracture le crâne à sa chute. Il se releva, complètement désorienté, mais ne tarda pas à remarquer qu’il s’élevait lentement du sol, gagnant en altitude. Lorsqu’il s’aperçut d’où il eut atterri, il se jeta à plat ventre de peur de perdre l’équilibre et tomber encore plus bas. Il leva alors les yeux au ciel et comprit immédiatement sa position.
La grue de chargement était en train de déplacer le container en hauteur pour l’acheminer très certainement vers un bateau. A dire vrai, le trois-mâts au pavillon mystérieux était sans équivoque la seule structure flottante à pouvoir contenir un aussi gros chargement. Benjiro l’avait bien compris, et l’idée de se retrouver à bord d’un tel mastodonte au milieu de toute une lignée de pillards ne l’enchantait guère. Cela signifiait aussi qu’un pirate était aux commandes de cette grue. De ce fait tout semblait sous le contrôle de l’équipage de Hayato.
Rapidement, voulant éviter de se faire embarquer à bord de l’effrayant navire, le garçon lança son yoyo qui vint s’accrocher à une poutre un peu plus loin où se trouvait une échelle en fer. Il se laissa alors tomber, à la manière d’un homme se balançant grâce à une liane, jusqu’à atteindre cette échelle où il put amorcer sa descente.
Voilà cependant que son poursuivant arracha l’échelle fixée à la poutre. Avant qu’il ne la ramène au sol, Benjiro eut le réflexe de détacher son yoyo et le lancer vers une autre poutre à proximité à nouveau de la grue de chargement. Il sauta de l’échelle encore en équilibre pour se balancer une fois de plus, au dessus d’une bonne trentaine de mètres, vers le lieu où il avait fixé son arme. Là, il atterrit sur une étroite plate-forme en métal à hauteur de la cabine de la grue, là où se trouvait le pilote.
« Il est sans doute assez costaud pour détruire cette grue, se dit-il en pensant au pirate musclé. Mais je ne le crois pas assez bête pour compromettre l’opération de transport de marchandises de son équipage. Et ce type a l’air incapable de la moindre subtilité. Je suis donc en sécurité pour le moment. »
Un sourire malicieux se dessina sur le visage de Benjiro, observant de loin son adversaire cloué au sol. Mais son air se transforma en un regard d’effroi lorsqu’il vit le gros balourd se diriger de manière inquiétante vers le fût de la grue et, sous le coup de la hébétude, faillit perdre l’équilibre, également à cause de l’eau de pluie qui avait rendue glissante la passerelle en métal.
Après avoir pris son élan, le pirate fou furieux endommagea le fût d’un seul et formidable coup de poing, ce qui manqua de faire basculer l’engin. Il réalisa alors une deuxième charge ce qui eut pour effet de provoquer le déséquilibre de la grue, qui bascula lentement dans un grincement de ferraille assourdissant accompagnant le crépitement incessant provoqué par le déluge infernal. Benjiro réussit à tant à revenir au sol et à s’éloigner de la grue qui était en train de s’effondrer, entraînée dans sa chute par la lourde cargaison qu’elle transportait. Dans un vacarme épouvantable, qui attira l’attention de tous les intervenants du port, la grue s’écroula comme un château de cartes et un gros nuage de poussière commença à s’élever des décombres.

« BENJIROOOO ! appela Grand-mère, se servant de ses deux mains comme d’un porte-voix. Où es-tu !!
- N-ne restez pas là, madame ! prévint un officier de la Marine accompagné d’une dizaine d’autres. Cela pourrait devenir dangereux !
- Cela pourrait, en effet, devenir dangereux pour vous si vous ne faites pas le nécessaire pour tenter de sauver mon petit-fils !! menaça-t-elle.
- Nous faisons notre possible !! Mais nous avons déjà bien du mal à venir à bout de ces brigands qu...
- Je vais montrer à votre incapable de colonel de quel bois je me chauffe, moi !! interrompit la vieille femme. Où qu’il est, cet idiot ?! Ah, si seulement Smoker était encore là...
- Eeeeh, grand-mère ! interpella Chinatsu en accourant vers elle.
- Te voilà donc ! Tu t’es enfin décidée à venir m’aider à retrouver Benjiro...
- Je l’ai vu réchapper de justesse à l’effondrement de la grue.
- Et maintenant, où est-il ? Tu n’as même pas pris la peine de le ramener avec toi ?! s’étonna Grand-mère.
- Ah ben non, puisqu’il va bientôt partir à l’aventure ! Pourquoi tu voudrais qu’il reste ici ? »
Assistant à la conversation, tous les hommes de la Marine présents restaient figés avec une goutte de sueur derrière chacun de leur visage.
« La vieille veut qu’on le sauve et la mioche veut qu’il parte ? C’est quoi ce délire ? chuchotèrent-ils tous entre eux.
- Qu’est-ce que vous avez à nous regarder comme des demeurés, vous ?! fit la vieille femme d’un air fusilleur.
- Vous êtes des civils, non ? répliqua l'officier de la marine. Je vous répète qu’il ne faut pas rester ici en raison de la c...
- Bon, Chinatsu, coupa Grand-mère, il est temps de tirer ça au clair avec lui. Alors il faut le trouver !
- NON MAIS VOUS M’ECOUTEZ, OUI ?! s’indigna l’officier laissant apparaître une trempe sur son front.
- Vous m’avez compris, vous autres ?! répliqua Grand-mère. Occupez-vous de ces forbans pendant qu’on part à sa recherche !
- A VOS ORDRES, MADAME !!! éclatèrent les officiers en se redressant.
...
- AH !!! Voilà qu’elle se prend pour le colonel !! » remarquèrent-ils tous, tombant à la renverse.

« Dire que je pensais m’en tirer de cette manière ! se plaignit intérieurement Benjiro en avançant à grandes enjambées vers la sortie du port. Jamais vu pareil crétin ! »
Le garçon remarqua que ses vêtements avaient été "lavés" de la sauce mozzarella par l’eau de pluie. Il s’imagina donc qu’il pourrait en tirer un bon argument en montrant au pirate enquiquineur qu’il n’aurait dès lors plus aucune raison de le pourchasser pour vol de nourriture. Hélas pour lui, c’était sans compter sur le raisonnement stupide mais sans faille de la grosse brute qui lui fit à nouveau obstacle, recommençant à beugler :
« YOOO ! Alors, c’était donc ça, ton plan ?! Profiter du vacarme généré par ma propre attaque pour te délecter en douce de notre repas à la sauce mozzarella ? »
Quelques secondes de silence s’ensuivirent, secondes au cours desquelles Benjiro sembla dépité par ce qu’il vint d’entendre. Il se mit à cogiter dans sa tête sur la bonne réponse à fournir. Finalement, avec un sourire dissimulé au coin de ses lèvres, et inspirant bruyamment, il déclara :
« En effet, c’était bien la ruse que j’avais mise au point, mais j’admets que je n’ai pas été assez malin pour te cacher l’horrible vérité... Tu peux mesurer à partir de cet instant toute l’ampleur de la fourberie dont je suis capable... »
A ces mots, le visage du pirate se pétrifia, émettant un son de torpeur mêlé à de la frayeur, horrifié par les propos de Benjiro semblables à ceux d’un profanateur venant d'embraser sans réserve la colère d’une entité supérieure.
Le voyant immobile telle une statue, Benjiro se risqua à s’esquiver en effectuant en douce quelques pas latéraux. Toutefois, son adversaire parvint à recouvrer ses émotions :
« HAHAHAHA ! Tu passes donc à l’aveu ! J’imagine que tu es au courant du sort qu’on réserve aux criminels de ton envergure ! s’exclama-t-il triomphant en attrapant Benjiro à nouveau par le col de sa chemise et s’apprêtant à le cogner jusqu’à ce que mort s’en suive.
- J’ai ma petite idée là-dessus, c’est vrai... répondit Benjiro sans montrer le moindre signe d’inquiétude. Mais, si je puis me permettre... Je n’ai jamais savouré un repas si délicieux depuis des lustres. Pour le peu que j’ai vécu, je peux affirmer que ton équipage possède la meilleure cuisine au monde.
- Tu... Tu es sincère ? fit-il l’air amadoué en baissant lentement son poing. Oui, c’est vrai... Je peux me targuer de faire partie de cet équipage de renom qui met un point d’honneur à rendre la qualité de la nourriture si exceptionnelle ! C’est ce qui fait toute notre force !! »
Benjiro avait le sentiment d’avoir retourné la situation à son avantage. Il allait enfin et définitivement réussir à s’extirper des pattes de ce gêneur. Cependant, alors que la bataille faisait rage sur les quais, l’équipage du pavillon inconnu en totale domination sur ses ennemis se préparait à conclure son passage à Logue Town...
...

Fin du quatrième chapitre
A venir : Un invité de marque
En espérant que vous prenez du plaisir à lire :Vogue Merry:

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