Merci pour les deux post encourageants précédents.
Donc, pour les chapitres à venir, je compte terminer les aventures sur cette île en deux chapitres, avant qu'ils ne repartent vers de nouvelles mésaventures. A ce moment là, je ferais un petit résumé de l'histoire avant de poursuivre, histire de tous se remettre en tête. Prochain chapitre le week end prochain.
Chronologie One Piecienne : Après la bataille contre Ener, Luffy et compagnie festoient sur Upper Yard.
Chapitre 18 : L'antre de la peur... Bouuuuh !
« - Bon, demanda Juju, est-ce que quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe sur cette fichue île ? C'était quoi ce bébé psychopathe !?
- Il était incroyablement puissant, commenta silencieusement Kohryu.
- C'est clair, répondit Balthazar. Vous avez vu ça !? Les balles qu'il tirait pouvait même arracher les arbres ! C'est dingue !
- Hmmm... murmura Melchior.
- Tiens, t'as repris tes esprits toi ?
- En effet Capitaine Juju. Le narrateur n'allait tout de même pas continuer à me faire balbutier pendant dix chapitres. Bref, cette histoire de bébé tueur me rappelle quelque chose... C'est étrange...
- Ben oui. On l'a déjà rencontré.
- Quoi !? cria Balthazar avec surprise. C'est maintenant que tu nous dis ça, Gaspard, espèce de boulet, crache tout ce que tu sais !
- Ben, vous avez oublié ? Peu de temps après notre entrée sur Grandline, nous avons reçu une invitation d'un homme mystérieux, conviant de nombreux pirates à une réunion secrète. Je ne me rappelle plus vraiment de quoi il était question, mais je me souviens du festin de roi qui nous était offert. Une chose m'avait alors frappée, la présence d'un bébé en tant que capitaine pirate.
- Mais c'est bien sûr ! s'exclama Melchior. Ca me revient. L'homme désirait créer une organisation d'équipages alliés s'épaulant en cas de besoin, mais chacun gardant son indépendance. Il était évident qu'il avait un tout autre but en tête et la plupart des pirates présents ont décliné l'offre avant de se retirer. Nous étions d'ailleurs de ceux-ci...
- Je m'en souviens moi aussi ! Ce type, il était défiguré... Oui ! La moitié de son visage, sans peau ni chaire, laissait apercevoir un crâne en acier ! Je me rappelle même de son nom... le Capitaine Slade ! Comment avait-il dénommé son groupe déjà ?
- Le Cercle des Pirates Disparus...
- Ouah... s'étonna Juju. Ca fout les jetons...
- Mais alors, demanda Dias, qu'est-ce que nous veut ce maudit gamin ?
- KI KI KI ! Ma foi, il m'avait l'air d'être là pour votre capitaine Juju. Nul besoin de s'inquiéter Dias, mettons la main sur le trésor et fichons le camp d'ici.
- Une minute souriceau, dit Juju, qu'est-ce que tu crois faire avec mon trésor ?
- KI KI KI ! Allons, allons, Capitaine... Que pourriez-vous bien faire du butin une fois dans l'au delà ? Crois-tu vraiment pouvoir échapper à ce tueur né ?
- Parce que tu crois qu'il va t'épargner ?
- Bien entendu, quelques pièces d'or devrait me permettre de fuir cette île de fous... KI KI KI !
- Et tu crois que les cannibales, le phoque et la vioque en ont quelques choses à faire de tes piécettes ? Désolé souriceau, mais tu ferais mieux de trouver un autre plan.
- A propos, demanda Kohryu pour changer de sujet., que deviennent nos poursuivants ? Pourquoi ne défoncent-ils pas les portes ? Je comprend que les moines ne puissent y pénétrer, mais le bébé et Mamie Bonheur ne devraient avoir aucune difficulté à s'introduire dans le Temple.
- Vas savoir, répondit Juju, avec tous ces tarés qui sait ? Ils sont peut être en train de s'entretuer. Héhé ! Ca arrangerait bien nos affaires d'ailleurs...
- Maître Juju ! »
Rosso arriva en courant auprès de ses camarades. Tous étaient restés plaqués contre les portes d'entrée, collés les uns sur les autres, crispés à l'idée de revoir apparaître l'étrange lueur qu'ils avaient tous prit pour un fantôme. S'étant emparé de quelques cierges, ces objets constituaient la seule source de lumière dans un espace bien vaste et complètement plongé dans les ténèbres dû à la tombée de la nuit. Le cri de Rosso revenant de sa mission d'exploration venait de faire sursauter tous les autres, extrêmement tendus.
« - Désolé Maître Juju. J'ai eu beau cherché partout, je n'ai trouvé aucune trace du trésor de Tombstone.
- Voici qui est fort ennuyeux... Dis moi, Ko, t'es vraiment sûr qu'il est quelque part dans ce trou ?
- Certain, mon frère. Il ne reste certes plus personne de cette époque, mais il est de notoriété publique que le vieux Tombstone a, il y a de cela des décennies, séjourné plusieurs années dans ce temple. Il connaissait ces lieux mieux que quiconque et ne sortait que très peu, occupé à ses inventions saugrenues. Le temple Karma était en quelque sorte son terrain de jeu. La troisième épreuve aurait normalement dû vous donner de nouvelles indications, mais au vu des récents événements, je crains fort que nous soyons obligés d'avancer dans le noir.
- Si tu dis qu'il a vécu ici, commença Dias, il devait forcément avoir une chambre et un atelier où travailler. Nous pourrions y trouver des indices.
- Mais c'est vrai ça ! Ko, où est-ce que le vieux créchait ?
- Si mes souvenirs sont bons, sa chambre était dans les greniers de la tour et son laboratoire dans les sous-sols, sous les fondations.
- Oh non ! soupira Juju. C'est toujours là qu'on se fait bouffer par des trucs bizarres dans les films d'horreur... »
Se séparant en deux groupes, Juju, Kohryu et Nezumi prirent la direction du sommet de la tour, alors que Rosso, les frères Magus et Devil Dias se dirigèrent vers les tréfonds de l'inquiétante demeure. A mi-parcours, l'équipe de Juju arriva dans un long couloir, faiblement éclairé par plusieurs torches. Sur les murs étaient entreposés une série de portraits qui semblaient les observer.
« - Quelle ambiance lugubre...
- Qui a bien pu allumer ces torches ? fit remarquer Kohryu. Le Temple devrait être vide...
- K-KI !? Est-ce que ça p-pourrait être le fantôme.
- Arrête de raconter n'importe quoi, abruti de souriceau. Les fantômes sont des êtres immatériels. Ils ne peuvent pas entrer en contact avec les choses de ce monde.
- A vrai dire, frère Juju, il existe une certaine catégorie de spectre ayant une telle particularité.
- Qu'est-ce que t'en sais ? T'as passé toute ta vie dans ce trou à rat, alors qu'est-ce que tu viens me faire la leçon maintenant ?
- Mais si ce n'est pas un fantôme, mon frère, alors qui a bien pu allumer ces feux ?
- C'est peut être des zombies ? KI KI !?
- Ferme la toi.
- Ou un vampire ! »
Soudain, juste devant eux, derrière la porte qui permettait de poursuivre l'ascension, un bruit résonna. Tous sursautèrent, pétrifiés d'effroi... Un air de musique sombre fut alors entamé, des doigts inconnus galopant sur ce qu'ils devinaient être un vieux piano mal accordé.
« - Oh punaise ! Cette fois, on est foutu...
- K-KI ? Que fait-on ?
- On a pas le choix, il faut continuer... Nezumi ! A toi l'honneur ! Va voir quel gentilhomme nous joue cette si agréable mélodie !
- Q-quoi !? Va voir toi même maudit pirate ! Pourquoi un si important gradé de la marine tel que moi devrait-il mettre sa vie en jeu ?
- Bah, t'es le perso le plus inutile de cette fan-fic. Et en plus, grâce à tes moustaches, tu devrais être capable de ressentir le moindre danger à l'avance, non ?
- Non !!! Je suis pas Spiderman, bordel ! Et pourquoi c'est pas Kohryu qui s'y colle, c'est sûrement le plus puissant d'entre nous.
- Abruti ! Il faut qu'il reste à mes côtés. J'ai besoin de ses talents de super guerrier pour me protéger ! J'ai trop peur ! »
Résilié, Nezumi s'approcha lentement et sur la pointe des pieds vers l'origine de la musique... Sa main hésitante s'approcha de la poignée de la porte... Il tourna la poignée. Entrouvrit légèrement l'entrée... Les deux autres, sur ses talons, jetèrent avec lui un regard vers l'inconnu. Ils virent une grande pièce, luxueuse et lumineuse, parsemée de draps rouges et or, de vases accueillants des fleurs fraîches et d'innombrables poupées reposants sur un grand lit au draps de soie. Dans un coin de la pièce, un grand piano poussiéreux jouait des notes mélodieuses, se succédant les unes après les autres. Nos trois compagnons aperçurent le dos d'une petite fille vêtue d'une robe rose, mais, à leur grand désespoir, virent aussi le piano par transparence, au travers du corps de la jeune demoiselle. Juju et Nezumi étouffèrent un cri de surprise. La musique stoppa immédiatement et Nezumi referma aussitôt la porte.
« - K-K-K-KI ! V-vous croyez qu'elle nous a repéré ?
- J'en sais rien... Sûrement puisqu'elle a arrêté de jouer.
- Elle était peut être fatiguée, KI KI !
- Elle est morte ! Comment veux-tu qu'elle se fatigue ? En tout cas, on ferait mieux de se casser avant qu'elle vienne nous dévorer les tripes !
- Je doute qu'un spectre puisse être attiré par ce genre de pratique, frère Juju.
- Qu'est ce que t'en sais le moine !? T'as pas dû regarder beaucoup de films d'horreur dans ce bled. Je t'assure, c'est fou le nombre de crasses que peuvent te faire ces saloperies... Et toutes ces poupées, c'est flippant... A coup sûr, elles vont s'animer et venir nous éplucher vif... Ah !
- Qu'y a-t-il frère Juju ?
- C'est vrai que t'es un moine ! Tu peux l'exorciser !
- Désolé, mais l'exorcisme n'est pas vraiment mon domaine de prédilection. Mon domaine de formation concerne plus le mariage.
- Comme si j'avais besoin de me marier avec ce truc... Mais pourquoi elle n'attaque pas ? C'est étrange, on entend plus rien... Se pourrait-il qu'elle ne se soit vraiment pas aperçu de notre présence ?
- KI KI ! Une autre chose d'étrange, que pouvait bien faire une chambre de petite fille dans un temple ? »
Les trois acolytes se fixèrent un long moment, avant de s'aventurer à nouveau vers la mystérieuse chambre... Nezumi rouvrit avec prudence la porte. Disparue. La chambre avait disparue, plus de piano, plus de petite fille, plus de poupées. Juste une minuscule salle circulaire et grisonnante, donnant sur un vieil escalier en colimaçon.
« - Mais c'est quoi ce délire ? s'interrogea Juju.
- KI KI KI ! Cette fois, c'est sûr, cette tour est vraiment hantée.
- C'est étrange... C'est la première fois, depuis que j'ai été nommé moine-guerrier, que de tels phénomènes ont lieu...
- Première fois ou pas, on a vraiment de sérieux ennuis cette fois. Soit on devient complètement barges, soit on va devoir se coltiner toutes une tripotée de phénomènes paranormaux... Je me demande comment s'en sorte les autres... »
Parcourant un dédale de couloirs plongés dans l'obscurité, le second groupe continuait son exploration laborieuse sans grands succès. Après une heure passée à arpenter cette zone labyrinthique, nos amis parvinrent à un cul de sac. Deux armures vides de chevaliers se faisaient face près du mur du fond. A l'endroit où le regard des deux ornements se croisait, un levier attendait d'être activé.
« - Bon, ça commence à bien faire. On tourne en rond depuis des plombes. On ferait mieux de faire marche arrière.
- Cela risque d'être compliqué, Dias, expliqua Melchior. Je doute que l'on puisse retrouver notre chemin avec tous les embranchements que nous avons pris...
- On est vraiment très mal là... hein ? Hé Rosso, qu'est-ce que tu regardes ?
- ...
- Hé tu me réponds ? Et arrête de fixer ce levier.
- Dîtes Capitaine Dias, commença Gaspard. Ne devrions nous pas nous séparer pour tenter de retourner vers l'entrée du temple ?
- Pourquoi tu me demandes ça toi !? Depuis quand je suis votre chef ? Hé Rosso, laisse ce foutu levier et dis quelque chose !
- T'es pas un peu malade Gaspard, protesta Balthazar. Y a que les abrutis des films d'horreur qui se séparent dans ce genre de merdier ! Il manquerait plus qu'on se fasse zigouiller les uns après les autres... Putain, j'aurai dû partir avec le super guerrier...
- Capitaine Dias ? demanda Melchior. Que se passe-t-il ?
- C'est Rosso... Il m'inquiète... Je ne suis pas avec vous depuis très longtemps les gars, mais le peu de temps qu'on a passé ensemble m'a suffit pour comprendre que lorsque cet animal se tait, c'est que quelque chose cloche... Je crains le pire.
- Ha ha ! C'est pas faux çà !
- V-vous croyez qu'il pourrait activer le levier ?
- Ne soit pas idiot Gaspard, lui répondit Melchior. Personne n'est assez bête sur Terre pour tomber dans un piège si grossier.
- Hmmm... J-je disais ça comme ça... C'est juste qu'à le voir observer ce levier, sans prêter attention à ce qui l'entoure, me parait quelque peu suspect...
- Ha ha ha ! Arrête de divaguer Gaspard ! Pourquoi mettrait-il ses compagnons en danger ? C'est de Rosso dont on parle là !
- Justement, s'enquit Dias.
- Bref, conclut melchior. Concentrons nous sur les moyens qui sont à notre disposition pour pouvoir se frayer un chemin dans ce labyrinthe. Quelqu'un a une idée ?
- On pourrait semer des miettes de pain indiquant notre passage, comme dans l'histoire que maman nous racontait.
- Ah non ! Hors de question Balthazar ! On ne sacrifiera pas mes précieuses provisions !
- Toi et la bouffe... T'es vraiment un boulet frangin !
- Calmez-vous tous les deux. L'heure n'est pas aux querelles. Capitaine Dias, que pensez-vous ?
- Je crois me souvenir que dans ce genre de situation, il fallait toujours emprunter une seule direction. Comme aller toujours à droite ou à gauche, à chaque intersection qui se présentera devant nous. N'est ce pas Rosso ?
- ...
- Rosso ? Que fais-tu avec ce levier dans le bec ? »
CLIC !
Il activa le mécanisme d'un coup sec. Une trappe s'ouvrit sous leur pieds.
« - AAAAAAH !
- Abruti !!! Mais t'es vraiment le roi des crétins ma parole !
- HAHAHA ! Pourquoi râlez-vous mon bon monsieur ? N'appréciez-vous pas les toboggans ? C'est drôlement amusant pourtant.
- Crétin ! D'où t'as vu qu'on faisait du toboggan !? On est en train de se faire une chute libre !!!
- Bah. Il fallait bien qu'on descende de toute façon, non ? »
Leur chute vers l'inconnu fut assez brève et se conclut par un douloureux atterrissage. Tout en se piétinant les uns les autres, ils finirent tout de même par se relever et rallumer leurs cierges respectifs.
« - AAAAAH !
- Pourquoi tu hurles Balthazar ? Qu'est ce qui... AAAAAH ! Des crânes ! Des crânes partout !
- Et pas seulement des crânes, murmura Melchior. Tout le reste du squelette est également présent. Nous sommes tombés dans un lieu jonché d'ossements humains...
- Wahou ! C'est cool ! s'enthousiasma Rosso.
- C'est pas cool du tout abruti ! Tu vois pas qu... Oh merde !
- Qu'y a-t-il Dias ?
- Regardez... On est enfermé... On dirait bien qu'on est tombé dans un cachot...
- Mais c'est quoi ce temple !? »
Pendant ce temps, à l'extérieur du temple Karma, alors que Mamie Bonheur profitait de la nuit tombée pour se reposer et digérer tous ces cannibales qui avaient gagné un aller simple vers son estomac, que le dugong et ses moines continuaient leurs prières, et que Babyface se réveillait de son gros dodo après s'être fait changer la couche :
« - Ah ! s'exclama le bambin. J'ai sacrément bien pioncé poupée. Hein ? Où est passé le type qu'on poursuivait ?
- Il a pénétré à l'intérieur du temple en compagnie de ses hommes, Capitaine Babyface. Devrions-nous le poursuivre.
- Héhéhé ! Pas besoin de se presser chérie. Le vieux et son rejeton sont déjà sur place. Il avait l'air intéressé par un soi-disant trésor. Laissons les s'entretuer , je m'occuperai personnellement du survivant et j'empocherai la copieuse prime que Slade a mis sur la tête du garçon. Héhéhé !
- Oh que vous êtes machiavélique, Capitaine.
- Bien sûr chérie, héhé ! Allez ! Sors moi tes miches, j'ai la dalle ! »
Arrivant au sommet des escaliers en colimaçon, le groupe de Juju constata que ce chemin ne menait à aucun couloir et aucune salle. L'escalier prenait fin en s'encastrant dans le plafond, où une lourde trappe en bois attendait d'être ouverte. Ils durent unir leur force pour pouvoir accéder au niveau supérieur, une immense bibliothèque habitée par de grandes et larges étagères. Une quantité incroyable de livres en tout genre peuplaient cet havre dédié à la connaissance.
« - Nous voici arrivés à la grande bibliothèque du temple, expliqua Kohryu. C'est ici que Tombstone menait ses recherches. Il partageait la majeure partie de son temps entre son laboratoire au sous-sol et ici même, d'après ce que l'on dit.
- Mouais bon, continuons en vitesse. Je n'aimerai pas retomber sur un fantôme...»
Avançant entre les rangées de livre, Nezumi arracha soudainement un hurlement de tous les diables, lorsque plusieurs bras fantomatiques surgirent d'une étagère, l'attrapèrent et l'attirèrent vers eux.
« - K-KI !? Lâchez-moi ! A l'aide !
- Merde... Vas-y, Kohryu ! Eclate les ! »
Kohryu frappa les ectoplasmes à l’aide de son bâton. Le coup passa au travers de ces choses immatérielles sans leur causer le moindre dégât. Nezumi, de plus en plus écrasé contre l’étagère, hurla de plus belle. Tentant une dernière alternative, Kohryu asséna un puissant coup dans le meuble qui alla s’écraser dans un bruit assourdissant. Nezumi se releva, libre. Comme pour se venger, tous les livres de la bibliothèque s’extirpèrent de leur rayonnage, hantés par une aura néfaste et battant des couvertures tels des chauve-souris assoiffées de sang.
« - Là, ça craint ! Fuyons !
- Frère Juju. Regarde devant nous. J'ai l'impression que la sortie s'éloigne de nous. Quel étrange phénomène... C'est comme si l'espace s'étirait...
- Merde ! Ko ! Si tu dois utiliser tes super pouvoirs, ou appelle ça comme tu veux, c'est le moment où jamais. Ah ! Qu'est ce que tu fous toi !? Lâche moi !
- KI KI ! On dirait que notre ami pirate se soit fait attraper par un vulgaire bouquin. Tant mieux, écoute moi le moine, ensemble toi et moi, mettons la main sur le trésor. Je t'assure que tu auras ta part du butin.
- Nezumi ! Sale traître ! Argh ! Qu'est ce que vous foutez !? Depuis quand les livres peuvent-ils mordre ? Et pourquoi tout le monde veut me bouffer sur cette île !?
- KI KI KI ! Regarde Kohryu, tous les livres s'acharnent sur lui. Profitons de la diversion pour nous enfuir.
- Désolé frère souriceau, je ne peux pas tourner le dos face au danger. J'ai déjà perdu mon honneur une fois et je m'assurerai que cela ne se reproduira plus jamais.
- Tsss ! Comme tu voudras, imbécile ! Dans ce cas adieu !
- Frère souriceau ! Ne partez pas seul ! C'est trop risqué !
- Laisse le tomber Ko et viens me filer un coup de main ! Argh ! »
Nezumi disparaissant derrière une nuée de livres possédés, Kohryu se consacra au sauvetage de son ami. Les coups de bâton qu'il portait envoyaient ses ennemis à travers la pièce, mais, inlassablement, ceux-ci se relevaient sans relâche, plus effrayants à chaque nouvel assaut en laissant percevoir des bras et des visages humains gémissants et spectraux. Libérant Juju, les deux hommes reprirent leur course désespérée vers la sortie avant de finalement l'atteindre. refermant violemment la porte derrière eux, ils entendirent le bruit des ouvrages se fracassant contre le bois.
« - Ce Nezumi... Celui la, je le retiens ! Crois moi, si jamais on le retrouve, je ne donne pas cher de ses moustaches.
- Calme toi frère Juju. Nous devons rester prudent. Nous sommes encore loin d'être tiré d'affaire.
- Tiens ? Où sommes-nous ?
- Nous y sommes... Voici la chambre du vieux Tombstone...
- Excellent ! Enfin, je touche au but. Je met la main sur le pactole et ensuite je pars me dorer la pilule sur Holiday Island ! Hahaha ! Tiens ? Mais où est le souriceau au fait ? J'étais pourtant sûr de l'avoir vu franchir ces portes et apparemment, il n'y a pas d'autres sorties...
- Est-ce lui que vous cherchez Messieurs ? »
Sortant de l'ombre, un homme, vêtu d'une panoplie complète du parfait cow boy, se présenta devant nos deux jeunes héros, traînant derrière lui Nezumi, inconscient. Faisant tourner son colt dans sa main gauche, il observa Juju avant de retirer son chapeau pour le saluer.
« - Mes salutations, dit-il d'un ton calme et poli. Tu dois être celui que l'on nomme Juju, n'est-ce pas ?
- Heu ? En effet... Comment connais-tu mon nom ? Et qui es-tu ?
- Voyons, par où commencer ? Ah oui ! Je sais, je vais me présenter. Je me nomme Johnny. Johnny Boy. Mon père et moi te cherchions mon garçon, et sur quoi tombe-t-on ? L'emplacement du trésor de ce bon vieux Tombstone ! Hahaha ! Quelle heureuse coïncidence, ne trouves-tu pas mon cher Juju ?
- ... Je le sens pas ce type...»
De retour dans le cachot où le second groupe était retenu prisonnier, Dias, inquiet et énervé, faisait les cent pas dans sa cellule.
« - Pourquoi a-t-il fallu que tu tires ce levier ? Nous voilà maintenant coincé, sans aucune échappatoire possible.
- Allons mon brave. Cesse donc cette attitude négative sur le champs. Rien ne sert de s'apitoyer sur son sort, ce qui est fait, est fait. Il est fâcheux que nous soyons tombés dans ce piège, mais comment aurions-nous pu l'éviter ?
- Tu te fous de moi, crétin !? Si t'avais écouté ce qu'on te racontait... ! Aaaaah !!!
- Du calme, du calme, Capitaine Dias, dit Melchior tout en le retenant. Il est trop tard pour y faire quoique ce soit maintenant. Nous ferions mieux de trouver un moyen de nous évader.
- On pourrait attendre que le Capitaine Juju vienne nous chercher, proposa Gaspard. Il y a bien un moment où un autre où il va commencer à s'inquiéter.
- Quel plan stupide ! rétorqua Rosso.
- Pour une fois, le poulet a raison, approuva Dias. Dès qu'ils auront trouvé le trésor, tu peux être sûr qu'ils s'enfuiront sans s'occuper de nous.
- Car vois-tu, poursuivit Rosso, mon cher gaspard, il est hors de question que Maître Juju me voie dans une si désagréable situation. Je préfère rester enfermer ici pour l'éternité plutôt que d'éprouver une nouvelle fois la honte de le décevoir !
- La ferme ! Il est hors de question que l'on reste ici plus longtemps. Imaginez que le fantôme que nous avons aperçu à l'entrée du Temple vienne nous rendre visite.
- Allons Capitaine Dias. Ne soyez pas ridicule. Les fantômes n'existent que dans l'imaginaire des jeunes enfants. Nous avons précédemment probablement été victime d'un phénomène d'optique tout à fait rationnel.
- N'en sois pas si sûr Melchior, intervint Balthazar. Les ectoplasmes vengeurs existent, à n'en point douter. De nombreux témoignages à travers le monde le prouvent.
- Ne te laisse pas influencer par ces inepties de la presse à scandales, mon frère.
- Moi, je crois qu'ils existent.
- Ouais mais toi, la volaille, on t'a rien demandé.
- Je vous dis juste ça car il y en a un qui approche.
- Quoi !? crièrent tous d'une même voix. »
S'approchant de la cellule, une jolie petite fille blonde, vêtue d'une robe rose bonbon, chantonnait gaiement tout en jouant avec un ballon. Les malheureux prisonniers se turent mais cela ne suffit pas à détourner l'attention du spectre. La petite fille releva la tête et les fixa. Un horrible rictus traversa alors son visage, laissant entrevoir une dentition déplorable entre le jaune et le noir. Ses yeux s'assombrirent, son nez rentra dans son visage jusqu'à ce qu'il ne reste plus que deux fentes, et ses cheveux aussi blonds que les blés, devinrent aussi noir que de l'encre alors qu'ils poussaient à une vitesse alarmante, jusqu'à ce qu'ils aient recouverts tous son visage et son corps frêle.
« - AAAAAH ! Putain, c’est Sadako !!! Elle va nous crever !
- Waaah ! cria Balthazar. Elle est trop moche ! Allez les frangins ! Laissez moi monter en haut des échasses pour une fois !
- Moche ? demanda Rosso. Hum... Je ne sais pas... A bien y regarder, elle n'est pas si mal que çà... C'est vrai que ses ongles de pieds sont peut être un peu trop long, mais j'aime bien leur couleur jaune pourrie.
- Merde ! Merde ! Merde ! paniqua Dias. On est foutu ! Comment on va s'en sortir cette fois ? Ah, je sais ! Les gars, balancez lui des os dans la tronche ! Tiens, prend ça la laide ! ... Ah merde, ça lui est passé à travers !
- Waargh ! Grrr ! Waaaah !
- Merde ! Elle est encore plus furax maintenant. Aaaah ! Elle est là ! Elle traverse les barreaux ! Putain ! Elle est tellement corrompu que les barreaux fondent à son contact ! Elle va nous dissoudre !
- Grrrr ! Waaah !
- Bien le bonsoir Mademoiselle !
- Qu'est ce que tu fous Rosso !? Eloigne toi d'elle ! Oh ! Regardez ! Elle ouvre la gueule ! Comment c'est possible de l'ouvrir aussi grand !? Elle pourrait bouffer un cheval en une bouchée !
- Vous êtes particulièrement en beauté ce soir, poursuivit Rosso. Mais laissez moi me présenter milady ! Je m'appelle...
- CRUNCH ! Aaaarrrh ! Grrr ! Nghhh !
- Elle s'est faite Rosso en un coup ! Elle nous regarde ! Ca va être notre tour !!!
- Aaarhhh ! Grrr ! ... Ngh ? Argggh !?
- Hein ? Qu'est ce qui lui arrive ? Pourquoi est-elle tombée à genoux ? Oh non ! Je vais gerber !
- Tiens, remarqua Gaspard. On dirait qu'elle n'a pas supporté Rosso. Ca m'a tout l'air d'être une intoxication alimentaire. Elle le vomit.
- Hm ? s'étonna Rosso. que s'est-il passé ?
- Viens par là, grouille toi ! cria Dias tout en saisissant Rosso au passage. Cassons nous par le trou qu'elle a fait pendant qu'elle est affaiblie.
- Adieu Mademoiselle ! »
Courant comme des fous sans savoir vers où ils se dirigeaient et sans oser regarder derrière eux, ils finirent par arriver dans une grande salle équipée de toutes sortes d’équipements farfelus. Un peu partout, étalé sur le sol ou entreposé sur des étagères, ils virent une quantité d’armes impressionnantes. Des bazookas, des canons, des armes à feu, des bombes,... Il y avait dans cette salle de quoi faire une guerre interminable. Aucun doutes, ils venaient de pénétrer dans le laboratoire du vieux Tombstone.
« - Incroyable, commenta Balthazar. Le vieux schnock ne s’est privé de rien. Matez moi tout ce matos...
- C’est clair, acquiesça Dias. Mamie Bonheur y trouverait son paradis.
- Bonjour monsieur...
- Vous croyez qu’on trouvera un indice sur le trésor ? demanda Gaspard.
- Je me nomme Rosso le Poulet. Et toi, t’es qui ?
- Nous n’avons pas vraiment le choix, Gaspard, répondit Melchior.
- Hé Rosso ? appela Dias. A qui tu causes ?
- A mon nouvel ami ! Voici monseigneur Old Man Clanton ! »
Dans un coin sombre de la salle, Rosso faisait face à un vieil homme, robuste et inquiétant, posé tel un poids mort dans un fauteuil roulant. Etait-il endormi ? Etait-il mort ? Soudain, il ouvrit les yeux, des yeux vides, sans vie, mais néanmoins inspirant la terreur chez tous ceux qui croisaient son regard. Et c’est à ce moment que les choses se compliquèrent...
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