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MessagePosté: Mer 1 Avr 2009 13:51 
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Rien que pour faire mentir captainkevin, voici le 3e chapitre de cette chronique prêt depuis longtemps, mais que je n'ai pas voulu sortir tout de suite. Bon, ce n'est pas crédible du tout, alors voici la vérité :

Crise de flemmardite aigüe. Incurable. Le seul remède est d'attendre, ce que j'ai fait.

Bon, fin des palabres et de l'édito, voici la bête :



Chapitre III -

Je regarde le billet qui trône dans le creux de ma main. Flippant. Pas dans le sens d’avoir peur. Enfin si. Un peu. Elle me fait peur. Depuis quand les filles sont aussi entreprenantes ? J’ai du louper un épisode entre le lycée et la fac. Je regarde l’heure : 13h30. Arf, il est temps de retourner dans l’amphithéâtre. Je me dépêche de remonter les escaliers. J’ai la tête complètement embrouillée, si bien que je me trompe de porte. J’entre dans l’Amphi 2. J’ai cours dans l’Amphi 3. Cherchez l’erreur.

Habituels sifflements et regards haineux. Ici aussi, ils sont comme ça ? Je pensais qu’il n’y avait que les PCEM1 pour être aussi abrutis. Soit, je me sauve vite hors de la salle, et jette un coup d’œil au planning. Amphi 2, étudiants en droit. Ha, ils sont beaux les futurs avocats.

J’entre dans mon amphi. Je suis en avance pour une fois. Les sifflements me manquent presque. Tiens, un type me félicite pour être arriver à l’heure cette fois. Et mon pied dans ton anus, ça te tente ? Si les cours m’ont au moins appris une chose, c’est bien le nom des endroits où j’ai l’habitude de frapper les gens. Ou plutôt où j’aimerais frapper les gens. Lâcheté, quand tu nous tiens…

Je cherche Cyrielle du regard. Elle est là, au dixième rang. Seule. Son copain est reparti. Tant mieux, ça aurait mal fini. Pour moi. Je lui fais signe, elle me le rend avec son sourire habituel. Sa chevelure brune s’agite en fonction de ses mouvements. Je craque. Sûrement la fille la plus jolie que j’ai jamais vu. Gentille aussi. Brune de surcroît. Putain de copain. Je cache ma frustration derrière un sourire, et m’assied à côté d’elle. Mon portable vibre. Un sms. Curieux, j’ai pas l’habitude d’en recevoir à cette heure-ci. Je l’ouvre, et rougit instantanément. Gaëlle va me tuer à force. Je n’avais jamais lu autant de truc vicieux en si peu de mots. Mes yeux auraient fini crevé si mon anatomie masculine n’avait pas réagit à ce point, désireuse d’une stimulation plus forte. Ce soir… Si elle me pose un lapin, je la descend. Non. Je la viole, et la descend. Je secoue ma tête. Stop. Je suis un brave type, je ne ferais jamais un truc pareil. Juste une pulsion comme tout le monde en a déjà eu. Ça fait pas de moi un détraqué. Au fait, comment elle a eu mon numéro ?

Cyrielle commence à me questionner. Toujours aussi curieuse celle-là. Je lui répond vaguement que j’ai été abordé par une jolie fille. Hum, serait-ce une lueur de jalousie que je perçois dans son regard ? Impossible. Je me fais des idées. Dommage. Elle me demande si je vais aller la voir. Évidement. Il faudrait être énuque pour refuser une proposition pareille. Ma réponse l’amuse. J’ai toujours eu un bon contact avec elle.
Je dévie la conversation. Je parle de son copain. Ou fait semblant de m’y intéresser. Elle fait alors quelque chose qui me choque venant d’elle : Elle se renferme. Plus de sourire, un regard triste. Je ne comprend pas. Il s’est passé quoi quand je suis parti ? Aucune réponse, je n’insiste plus. Pour l’instant.

Le cours commence, les discussions se terminent.

Ce n’est pas de l’anatomie, mais le cours est quand même ennuyeux à mort. SHS. Ou Sciences humaines et sociales. Depuis quand on a besoin de connaître le droit pour devenir médecin ? Oui, je sais. La bioéthique. Ou comment savoir qu’il ne faut pas découper un patient sans son consentement. J’ai l’air de m’appeler Jason ?

Je tourne la tête, et voit une scène qui m’amuse. Un vrai psychopathe ce mec. Son regard me ficherait les jetons si je n’étais pas sur le point d’exploser de rire. La situation ? Simple, mais efficace. Une pauvre fille n’arrête pas d’éternuer. Je la plains. Surtout à cause du type qui l’assassine du regard à chaque éternuement. Quand je dis que les gens ici sont cinglés… Je ne raconte pas que des cracks. Il s’acharne en plus. J’ai bien envie de me lever pour lui dire qu’il devrait se calmer. Ou pas. Ils me distraient. Si la fille doit faire une dépression plus tard, ce ne sera pas mon problème. Je suis méchant.

J’ai fini par somnoler. Pas m’endormir, somnoler seulement. Je ne suis pas suffisamment taré pour m’endormir avec toutes mes affaires personnelles à la portée du premier venu. Surtout que vu notre disposition digne de sardines dans une magnifique boîte de conserve, rien de plus simple de piquer tout ce qui peut traîner. Non, je garde l’œil vif. Enfin, un demi-œil vif tout au plus. Et encore. Bon ok, j’ai vraiment fini par dormir. Ce n’est pas ma faute après tout si le professeur n’est pas capable de rendre son cours intéressant. Qu’il retourne à ses patients tiens !

Fin du cours. Pour une fois que je n’ai pas vu le temps passé... Je range rapidement mes affaires, et me prépare à partir. Comme d’habitude, il faut attendre que les sorties se désengorgent de tout ce peuple qui cherche à s’enfuir de cet amphithéâtre maudit. Prenant mon mal en patience, je réfléchis déjà ce que je vais me cuisiner ce soir. Viande ou poisson ? Pâtes ou riz ? Surgelé ou produit frais ? Tous les jours, c’est l’habituelle bataille entre ma passion et ma raison. Passion pour le plaisir du goût sans compter, et raison pour la conservation et le côté pratique. Soit, ce soir, ce sera la raison qui gagnera. Vive les plats préparés.

Je sors de ma torpeur avec Cyrielle qui me pousse pour sortir. Ok, deux secondes, il n’y a pas le feu. Quoique, quand je sors cette expression, j’ai maintenant l’habitude de regarder autour de moi. On ne sait jamais… Des fois qu’un abruti ait déclenché un incendie.

Je dis rapidement au revoir à ma binôme de cours, et prend la direction du parking. Je retrouve ma 307 aux 50 000 km, allume le moteur, le fait rugir un peu, et prend la route pour rentrer tranquillement à mon appartement.

Enfin, tranquillement…

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MessagePosté: Mer 1 Avr 2009 16:04 
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Je ne suis pas loin de préférer ton texte actuel à La Volte-face du combattant… dingue, je sais ! Et pourtant, c’est plutôt logique. L’écriture de Chronique d’une vie est légère, dépouillée en termes de vocabulaire (ce qui n’est nullement une tare ici, bien au contraire), tout autant incisive que virulente. Y’a pas à dire, j’aime beaucoup, beaucoup !

L’histoire elle-même suit son cours, ni trop rapidement, ni trop lentement. Et en effet, ces chapitres au format américain (dans le sens où ils sont courts, ce qui permet une certaine souplesse frivole dans la lecture, nous conditionnant à vouloir la suite à n’importe quel prix) sont d’une redoutable efficacité. Plus spécifiquement, plusieurs passages m’ont prêté à sourire.

Du très bon, aucun doute là-dessus !


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MessagePosté: Mer 1 Avr 2009 16:08 
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Le Chasseur a écrit:
Crise de flemmardite aigüe. Incurable. Le seul remède est d'attendre, ce que j'ai fait.

Je peux t'emprunter cette phrase ? J'ai une fan hystérique qui m'envoie des menaces de mort régulièrement et peut-être que ça l'arraisonnera...

En tout cas, très bonne idée que de continuer, car non seulement tu avais encore des choses à dire, mais en plus elles sont intéressantes à lire et bien écrites.

Je vais me répéter, mais ton récit est tellement ancré dans le quotidien étudiant qu'il ne peut être que plaisant à lire. Pour quelqu'un qui baigne ou a baigné dans ce milieu, d'accord, mais ici c'est pas ce qui doit manquer.
C'est idiot mais j'ai franchement ri devant le dilemme "pâtes ou riz ?"

Le coup de "Je suis un brave type, je ne ferais jamais un truc pareil. Juste une pulsion comme tout le monde en a déjà eu. Ça fait pas de moi un détraqué." est très très bon aussi. Ça a tellement de niveaux d'interprétations que c'est toujours bienvenu. Et puis c'est bien amené, cette fameuse Gaëlle, curieux de voir où elle va emmener le narrateur/l'histoire.

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MessagePosté: Mer 1 Avr 2009 17:11 
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Le Chasseur a écrit:
Rien que pour faire mentir captainkevin

Eh ben ça commence bien, méchant !

Donc voilà enfin un nouveau chapitre, je dis enfin car ça fait longtemps que je n'avais pas lu de fan fic et en plus celle là fait partie de mes préférées.

Comment ne pas répéter tout ce qui n'a pas été dit auparavant, style d'écriture épurée, simple et encore une fois pas mal de situations m'ont parlée. Néanmoins on sent que le côté sadique du personnage (ou de l'auteur peut-être ?) ressort bien dans ce chapitre d'ailleurs une phrase a retenue mon attention pour illustrer mes propos :

Le Chasseur a écrit:
Ce soir… Si elle me pose un lapin, je la descend. Non. Je la viole, et la descend.

Dans le sens inverse ça marche pas mal non plus (points humour noir +14 !!).

Bon bref vu que la flemmardite aigüe c'est contagieux et que tout a déjà été dit eh bien je dirais seulement vivement le prochain chapitre car la dernière phrase est bien accrocheuse, moi je pronostic la mystérieuse fille qui se fait faucher par la voiture sur la route !
.. O.k je sors...

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A court terme j'écris cette phrase, à moyen terme vous la lirez, à long terme, nous serons tous morts.


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MessagePosté: Jeu 4 Mar 2010 00:02 
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Localisation: En cure de désintox. Importante, la désintox.
And here we go.

Chapitre IV -

Je le vois, encore. Ce symbole de ma toute neuve maturité. Il est là, collé dans mon dos, tenace. Encore quelques années avant de le voir enfin sortir de ma vie. J’aimerai que ce soit le plus tôt possible mais… nul ne triche avec l’âge.

En voici un adage dont aurait dû se souvenir un ami. L’idiot. Il tricha, aux yeux de tous. Il mentit, à la vue de son châtiment. En vain. L’espoir le quitta alors pour de bon. Je ne ferai pas la même erreur.

Je la vois, devant moi. Arborant fièrement ce symbole. Je résisterai à la tentation. Non, je ne m’en débarrasserai pas. Pas tout de suite. L’attente est longue, mais la récompense… en vaut le prix. C’est dans ces moments là que je crois reconnaître en moi cette patience. Vieillir aurait-il finalement du bon ?

Ne t’en fais pas, symbole de ma frustration. Tu auras encore de beaux jours devant toi, avant que je ne t’ôte soudainement. Soit tranquille, fichu A.

La prudence est de mise. Les rues, abîmées par les aménagements du tramway, sont infestées d’une espèce de parasite qui se nourrit sur le dos de gens… comme moi. Il serait honnête d’avouer que ce n’est que leur travail. Un détail : je ne le suis jamais. Honnête, cela va de soi. L’honnêteté est une chose qui a tendance à me répugner, surtout à forte dose. Chez certains, on pourrait parler d’addiction. J’ai peur de ces gens. Peur, car il se peut, qu’un jour, je ne passe de leur côté, et ne me mette à table. Alors, toutes ces choses que je gardais cachées au plus profond de mon être seraient révélées au grand jour, à qui veut l’entendre. Je blesserais, j’indignerais, je trahirais, je décevrais. Telle est là, ma phobie quand vient le contact avec les autres.

Ces parasites sont des fainéants. Leur simple vue provoque cette animosité chez moi. Stop. Je me concentre sur la route. Il le faut. A trop divaguer, je perds la notion de la réalité qui m’entoure : piétons, voitures, signalisations… C’est sur ces choses que je dois me concentrer. Je tiens à rentrer chez moi en un seul morceau. Et rapidement, de surcroit. Mais il semblerait que cela ne dépende pas que de moi.

Un bouchon. En voilà, une métaphore pleine de sens. Je me sens comme les bulles d’un champagne premier prix, prête à jaillir hors de sa bouteille, mais stoppée en pleine remontée par ce morceau de liège. Frustrant. Ce n’est pas bon, je me rends compte que je commence à accumuler les frustrations : Ca va faire combien de temps depuis ma dernière relation ? Trop longtemps.

Gaëlle. Cyrielle. Et d’autres prénoms encore. Mes cibles – mes proies – sont toutes désignées. Je n’ai guère de temps à hésiter, je vais passer à l’action. Si je n’agis pas, je sens que ma raison va flancher. Pour de bon. Si je dépasse le point de non-retour, je me sais capable des pires conneries. Mon père n’aurait certainement jamais aimé ça. S’il le savait.

Ces pulsions me rongent. J’aime le sexe. Je ne peux le renier. J’aime l’acte. Primaire, bestial. Doux, aussi. Tendre, parfois. Mais jamais, affectueux. Je n’agis pas par amour pour la personne. Je suis égoïste dans mon effort. Il m’arrive de considérer l’autre, un temps. Mais mon plaisir prend le dessus. Une seconde, ce n’est pas le moment de penser à ça.

Je me laisse trop emporté par mon flot de pensées.

Ces parasites de policiers dressaient un PV. Voici donc la cause de mon attente, une simple histoire de quota à remplir.

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MessagePosté: Jeu 4 Mar 2010 12:10 
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Localisation: Non pertinent
Ouah. Impressionnant. Ça valait le coup de te remotiver en votant pour ta fic aux D-Awards.

Ce chapitre est parsemé de bonnes idées qui font mouche. La toute première, le "symbole de ma toute neuve maturité" est un sacré twist. Au début, je me suis demandé ce que tu allais nous sortir comme truc pseudo-profond, vu les tournures des phrases et le style cryptique. Alors, quand la révélation nous frappe dans toute sa banalité bienvenue... Chapeau.

Ensuite, je ne sais pas s'il y a une volonté de rendre le narrateur/protagoniste le moins sympathique possible, ou simplement de ne pas le rendre sympathique aux yeux du lecteur, mais le dévoiler comme se considérant naturellement malhonnête (ce qui se comprend en donnant une définition absolue à l'honnêteté : ne jamais rien cacher) et ne considérant que l'aspect physique de l'acte sexuel, c'est un beau parti pris. Qui là encore fonctionne.

Plus généralement, la manière dont tu flottes entre les réflexions du narrateur et l'action qui se déroule autour de lui est bien ressentie comme une rêverie, joli travail sur la structure du récit, donc.

Au final, je ne peux que t'encourager à continuer.

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