Rien que pour faire mentir captainkevin, voici le 3e chapitre de cette chronique prêt depuis longtemps, mais que je n'ai pas voulu sortir tout de suite. Bon, ce n'est pas crédible du tout, alors voici la vérité :
Crise de flemmardite aigüe. Incurable. Le seul remède est d'attendre, ce que j'ai fait.
Bon, fin des palabres et de l'édito, voici la bête :
Chapitre III -
Je regarde le billet qui trône dans le creux de ma main. Flippant. Pas dans le sens d’avoir peur. Enfin si. Un peu. Elle me fait peur. Depuis quand les filles sont aussi entreprenantes ? J’ai du louper un épisode entre le lycée et la fac. Je regarde l’heure : 13h30. Arf, il est temps de retourner dans l’amphithéâtre. Je me dépêche de remonter les escaliers. J’ai la tête complètement embrouillée, si bien que je me trompe de porte. J’entre dans l’Amphi 2. J’ai cours dans l’Amphi 3. Cherchez l’erreur.
Habituels sifflements et regards haineux. Ici aussi, ils sont comme ça ? Je pensais qu’il n’y avait que les PCEM1 pour être aussi abrutis. Soit, je me sauve vite hors de la salle, et jette un coup d’œil au planning. Amphi 2, étudiants en droit. Ha, ils sont beaux les futurs avocats.
J’entre dans mon amphi. Je suis en avance pour une fois. Les sifflements me manquent presque. Tiens, un type me félicite pour être arriver à l’heure cette fois. Et mon pied dans ton anus, ça te tente ? Si les cours m’ont au moins appris une chose, c’est bien le nom des endroits où j’ai l’habitude de frapper les gens. Ou plutôt où j’aimerais frapper les gens. Lâcheté, quand tu nous tiens…
Je cherche Cyrielle du regard. Elle est là, au dixième rang. Seule. Son copain est reparti. Tant mieux, ça aurait mal fini. Pour moi. Je lui fais signe, elle me le rend avec son sourire habituel. Sa chevelure brune s’agite en fonction de ses mouvements. Je craque. Sûrement la fille la plus jolie que j’ai jamais vu. Gentille aussi. Brune de surcroît. Putain de copain. Je cache ma frustration derrière un sourire, et m’assied à côté d’elle. Mon portable vibre. Un sms. Curieux, j’ai pas l’habitude d’en recevoir à cette heure-ci. Je l’ouvre, et rougit instantanément. Gaëlle va me tuer à force. Je n’avais jamais lu autant de truc vicieux en si peu de mots. Mes yeux auraient fini crevé si mon anatomie masculine n’avait pas réagit à ce point, désireuse d’une stimulation plus forte. Ce soir… Si elle me pose un lapin, je la descend. Non. Je la viole, et la descend. Je secoue ma tête. Stop. Je suis un brave type, je ne ferais jamais un truc pareil. Juste une pulsion comme tout le monde en a déjà eu. Ça fait pas de moi un détraqué. Au fait, comment elle a eu mon numéro ?
Cyrielle commence à me questionner. Toujours aussi curieuse celle-là. Je lui répond vaguement que j’ai été abordé par une jolie fille. Hum, serait-ce une lueur de jalousie que je perçois dans son regard ? Impossible. Je me fais des idées. Dommage. Elle me demande si je vais aller la voir. Évidement. Il faudrait être énuque pour refuser une proposition pareille. Ma réponse l’amuse. J’ai toujours eu un bon contact avec elle.
Je dévie la conversation. Je parle de son copain. Ou fait semblant de m’y intéresser. Elle fait alors quelque chose qui me choque venant d’elle : Elle se renferme. Plus de sourire, un regard triste. Je ne comprend pas. Il s’est passé quoi quand je suis parti ? Aucune réponse, je n’insiste plus. Pour l’instant.
Le cours commence, les discussions se terminent.
Ce n’est pas de l’anatomie, mais le cours est quand même ennuyeux à mort. SHS. Ou Sciences humaines et sociales. Depuis quand on a besoin de connaître le droit pour devenir médecin ? Oui, je sais. La bioéthique. Ou comment savoir qu’il ne faut pas découper un patient sans son consentement. J’ai l’air de m’appeler Jason ?
Je tourne la tête, et voit une scène qui m’amuse. Un vrai psychopathe ce mec. Son regard me ficherait les jetons si je n’étais pas sur le point d’exploser de rire. La situation ? Simple, mais efficace. Une pauvre fille n’arrête pas d’éternuer. Je la plains. Surtout à cause du type qui l’assassine du regard à chaque éternuement. Quand je dis que les gens ici sont cinglés… Je ne raconte pas que des cracks. Il s’acharne en plus. J’ai bien envie de me lever pour lui dire qu’il devrait se calmer. Ou pas. Ils me distraient. Si la fille doit faire une dépression plus tard, ce ne sera pas mon problème. Je suis méchant.
J’ai fini par somnoler. Pas m’endormir, somnoler seulement. Je ne suis pas suffisamment taré pour m’endormir avec toutes mes affaires personnelles à la portée du premier venu. Surtout que vu notre disposition digne de sardines dans une magnifique boîte de conserve, rien de plus simple de piquer tout ce qui peut traîner. Non, je garde l’œil vif. Enfin, un demi-œil vif tout au plus. Et encore. Bon ok, j’ai vraiment fini par dormir. Ce n’est pas ma faute après tout si le professeur n’est pas capable de rendre son cours intéressant. Qu’il retourne à ses patients tiens !
Fin du cours. Pour une fois que je n’ai pas vu le temps passé... Je range rapidement mes affaires, et me prépare à partir. Comme d’habitude, il faut attendre que les sorties se désengorgent de tout ce peuple qui cherche à s’enfuir de cet amphithéâtre maudit. Prenant mon mal en patience, je réfléchis déjà ce que je vais me cuisiner ce soir. Viande ou poisson ? Pâtes ou riz ? Surgelé ou produit frais ? Tous les jours, c’est l’habituelle bataille entre ma passion et ma raison. Passion pour le plaisir du goût sans compter, et raison pour la conservation et le côté pratique. Soit, ce soir, ce sera la raison qui gagnera. Vive les plats préparés.
Je sors de ma torpeur avec Cyrielle qui me pousse pour sortir. Ok, deux secondes, il n’y a pas le feu. Quoique, quand je sors cette expression, j’ai maintenant l’habitude de regarder autour de moi. On ne sait jamais… Des fois qu’un abruti ait déclenché un incendie.
Je dis rapidement au revoir à ma binôme de cours, et prend la direction du parking. Je retrouve ma 307 aux 50 000 km, allume le moteur, le fait rugir un peu, et prend la route pour rentrer tranquillement à mon appartement.
Enfin, tranquillement…
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