Merci beaucoup ^^
Voici la suite et la fin du chapitre 5!
La descente de l'escalier dura cinq minutes. Enfin, cinq minutes dans l'obscurité, ça correspond à dix minutes dans la lumière du jour. Lorsqu'ils sortirent, ce fut pour arriver dans une ruelle où un Ravol* proposa directement des montres, des crapaubiles et autres objets sans doute volés à Trabi qui marchaient, un peu en retrait du gnome et de l'homme.
*Ravol : contraction de rat-voleur. Il en existe énormément à travers le monde, et sont souvent dressés par des humains brigands. Mais il y en a qui forment des petites associations. D'ailleurs un leader Ravol voudrait constituer une Guilde des Ravol, qui entrerait directement en concurrence avec le Guilde des Voleurs, celle-là étant pourtant beaucoup plus sérieuse et apliquée.
Notre héros déclina les offres, pourtant alléchantes, et le Ravol lui montra son arrière-train. N'y prétant pas attention, le jeune homme essaya de suivre Harry et se plaça au niveau de Gary qui murmurait :
-Je connais cet endroit.. Non, il n'osera jamais..
L'endroit en question était un bâtiment aux couleurs vives et décorées de petites fleurs et autres dragons brandissant des pancartes " Non aux essais nucléaires ", qui contrastaient avec le ciel gris. Lorsqu'ils entrèrent dans cet maison, la porte se referma, et la méchante voix d'Allan Ferty, le grand parrain de la pègre de Dalya se fit entendre.
-Bienvenue chez toi, Gary Padpoil !
Allan Ferty, dont la réputation était connue par tous les brigands du Royaume de Calbard, était tranquillement assis, les jambes croisées, sur un canapé gris à moitié déchiré, qui était entouré par une vingtaine d'hommes, montrant qu'ils étaient tous allés chez le dentiste récemment, et qu'ils se lavaient régulièrement les dents. Allan avait posée une longue épée à ses pieds, et toisait Gary de son seul œil, l'autre étant caché par un bandeau noir, tout en fumant tranquillement la pipe qu'il tenait entre les doigts de la main droite, l'autre main .. euh... enfin, il y en avait pas d'autre.
Le gnome se retourna vers Harry, qui, baissant les yeux, bafouilla quelque chose comme :
-Tu sais... les affaires vont mal ces temps-ci ... et le boss et ses potes savaient qu'on étaient amis .. enfin tu vois quoi, ils m'avaient mis la grappe, et si je refusais, il feraient du vin avec ma tête, qui disaient. Et puis ... Quand ce gars est parti de ma taverne, je me suis dit que c'était bon, que c'était fini pour toi, et que je pouvais te donner à Allan sans risquer le peu d'amour propre qu'il me reste.*
*En fait, la personne était partie du Sanglier Ecartelé seulement parce qu'il avait de très gros problèmes intestinaux, et que les toilettes étaient alors bouchées par un ballon de baudruche. Comme quoi, les hasards peuvent nous mener loin, hein !
Une petite voix se fit entendre, derrière le gnome. Trabi était caché par le chapeau de Gomina, mais demanda quand même :
-Quelqu'un pourrait m'expliquer pourquoi Gary est recherché, au juste ?
-Qui c'est ce môme ? demanda Allan, s'apercevant de la présence du jeune homme.
Ses hommes haussèrent les épaules d'un air incrédule, et, cela fait, reprirent leur posture " Dents-Blanches ".
-Bon ... c'est pas grave, de toutes manières, un gosse peut pas nous faire beaucoup de mal, n'est-ce pas les gars ? P'tet encore moins qu'un gnome qui sait ? et il éclaté d 'un rire gras, suivi par les autres hommes, excepté un qui répondit " oui ! " avec enthousiasme , car il avait compris " Un verre ça peut pas nous faire de mal, n'est-ce pas les gras. Pouet ! Encore un peu de gnole s'vous plait ".
-Silence imbéciles ! -le silence s'installa comme un squatteur shooté dans une maison abandonnée, et le Parrain reprit- Alors mon petit, vois-tu, ton ami m'a fait une très grande offense. J'avais parié que Martha Vanderplouk et sa poule gagnerait le combat contre Banco le crocodile, et il s'est avéré que j'ai perdu. En tout bon grand méchant qui se respecte, j'ai donné l'argent à Gary, puis, comme la tradition le veut, je l'ai racketté pour récupérer cet argent. J'ai pensé que cet ignoble petit morbac de Calbard (...) me le redonnerait gentiment. Seulement non, il se battit contre moi, et lorsqu'il fut à ma merci, un énorme éléphant tomba sur un client du Sanglier Ecartelé -il jeta un regard noir vers Harry Poidbièrr, qui détourna les yeux et sanglota en silence-. J'étais déstabilisé, et Gary reprit plus vite la main. Enfin, on peut surtout dire qu'il me prit ma main. Sans doute parce que je n'en croyais pas mes yeux, il m'en creva un. Puis, il prit la fuite comme un lâche !
-Oui, un lâche quoi était poursuivi par trente de tes hommes .. marmonna Gary.
-Silence ! De toutes manières, ton sort est scellé ! Tu vas mourir dans d'atroces circon..
Il s'interrompit et fit face au visiteur qui venait de passer le pas de la porte d'entrée. Scrotum l'Enchantum, grand mage de Lord Guéré, armé de sa vieille canne en bois -de chêne, mais ça on s'en fiche- était présent, et regardait de ses yeux perçants les hommes d'un air empli de menaces, puis les rabattit sur le borgne assis, décontracté sur le canapé. Enfin, d'un air décontracté, ça c'était avant que le vieillard ne fasse irruption dans le scénario. A présent, son œil restant donnait l'impression de vouloir se faire la malle dés que son propriétaire ne gardait plus un œil sur lui. Etant donné que l'œil en question, c'était lui, il rencontrait beaucoup de mal dans sa quête. Plus globalement, le corps de Allan se redressa d'un coup, et une de ses tempes apparurent sur son visage balafré.
-Vous a... Vous avez .. laissé entrer le Mage Rose Avec des Petites Fleurs ! lança-t-il d'un air furieux en jetant des regards affolés en direction de la porte où quelques instants plus tôt se trouvaient des gardes, à présent absents.
L'un deux vint cependant se placer dans l'encadrement de la porte, le visage aussi bleu qu'un schtroumf, et dit à Allan Ferty :
-M'ieur c'est pas vrai, on l'a pas laissé entrer, lui nous a laissé sortir, c'est déjà ça, non ?
Et l'homme qui venait de parler s'effondra. La peur, pourtant partie depuis des années, venait de se réinstaller dans les yeux du Parrain, qui cria :
-CHOPEZ- LE !!!!!
Aucun garde ne bougea, et lorsque l'un deux eut le malheur de se curer le nez, il fut transformé en quelque chose qui ressemblait à une quiche lorraine. Sur laquelle se précipita Trabi, que Scrotum écarta doucement, aussi doucement qu'un bâton propulsé à 105 Km/ h par un bras dans un ventre peut l'être.
-Cinquante millions de bellys à qui me rapportera la tête de ce mage !! vociféra Allan.
Aussitôt le vingtaine d'hommes restants sautèrent sur le vieillard (scandaleux, criera le lectorat du troisième âge, qui commenceront dés lors à écrire une plainte à mon éditeur). Je leur répondrai : lisez la suite), et tombèrent comme des pierres sur le sol. Des ronflements se firent entendre. Tous les guerriers dormaient à poings fermés, à part un qui avait négligemment laissé sa main ouverte à la vue de tout le monde (c'est bon, ça passe pour cette fois, dira le lectorat du troisième âge, en retournant voir les rediffusion d'Amour, Gloire et Beauté, on oublie la plainte pour cette fois. Je leur dirai : merci, puis leur ferai un résumé des deux cents prochains épisodes de leur série préférée).
Scrotum regarda les yeux dans l'œil Allan, fit volte face, et dit à Trabi :
-Allons Trabi, tu viens ? Gary, tu peux rester ici, si tel est ton souhait.
Trabi suivit le magicien en dehors de la maison, et Gary reste seul un moment. Puis il dit à vois haute :
-Hum.. on dirait que ma vie de nomade n'est pas terminée.. Et ce gamin m'intéresse..
Puis il courut vers la sortie, rejoignant ses deux compagnons.
Allan Ferty se précipita aussi au dehors, interpella Trabi, Scrotum et Gary, qui se retournèrent, et virent le Lanceur de Sorts, un triangle posé dans sa main ayant une ouverture ronde au milieu. Cet engin lançait des sorts de façon aléatoire, et pouvait être mortel (de toutes manières, quand il ne l'étaient pas, les personnes de mauvais fond n'hésitaient pas à retirer jusqu'à ce qu'il y en ait effectivement qui sortent) pour quiconque en recevait un.
-Vous faites moins les malins hein ! Vous allez tous mourir pour avoir osé m'humilié !
Mais un son de vent se fit entendre. Se retournant, les quatre protagonistes ne virent rien. Profitant de la confusion d'Allan, Trabi s'élança sur lui, le petit poignard de la marque Currdent sorti de son fourreau, et l'aurait atteint si un éléphant déguisé en ballerine ne l'avait pas écrasé avant. Il regarda d'un air incrédule la grosse patte grise en face de lui qui supportait le corps non moins énorme revêtu de rose qui supportait à son tour la tête de l'éléphant, l'air aussi étonné que Trabi.
-Bon, on perd du temps Trabi, j'ai à vous parler, lança la voix graveleuse de Scrotum.
-D'accord, m'sieur le Mage Rose Avec les Petites Fleurs, répondit le jeune homme.
-Bon, deux mots tout d'abord : ta gueule. Y a des sujets dont il faut mieux pas reparler, fit le magicien, rouge de honte. Suivez-moi, je vais vous présenter au roi, il est curieux de voir à quoi vous ressemblez, dit-il en jetant un rapide coup d'œil à Trabi. En route !
Et les trois personnages s'en allèrent par la route principale que surplombait le château de Calbard, sous les regards des passants, surpris de voir un adolescent, un magicien et un gnome poursuivis par un éléphant déguisé en ballerine.
_________________
|