Skiourocs a écrit:
Notre capitaine étant devenu un Empereur, l'échelle des pouvoirs est aussitôt actualisée : un amiral n'est plus une menace. Cette case du monster quattro l'illustre bien : Luffy arbore un sourire paisible, une confiance débordante inenvisageable à Shabondy. Cette confiance m'a beaucoup plus impressionné que le haki de Shanks pour tout dire.
Même avis.
Et ce n'est pas sans rappeler non plus les propos de Law à PH où il explique le fonctionnement du Nouveau monde et met en garde les mugis afin de promouvoir son alliance pirate : un équipage seul ne peut arriver à ses fins et faire face à un empereur, sans devoir affronter des intermédiaires. C'est exactement ce qu'il se passe à ce chapitre. Tout amiral qu'est Ryokugyu, le voilà devant faire face aux alliés de Luffy, empereur à présent officiel ! Ici Ryokugyu se replie donc devant le danger représenté certes par Shanks et son équipage, mais après que Momonosuke ait réussi à utiliser une attaque efficace contre l'amiral.
A cela s'ajoute la "Justice" de Ryokugyu, laquelle entend légitimer l'ordre dominant en incorporant comme une donnée sinon naturelle (cf son logia), au moins comme normale, les hiérarchies et les inégalités en découlant. C'est ainsi bien qu'ayant choisi son camp, celui des nobles mondiaux, situés au sommet de la pyramide, qu'il reconsidère sa position face à l'arrivée de Shanks. De la même manière qu'il reconnaissait la supériorité de Kaido en son temps. On peut noter par ailleurs dans sa dernière réplique, qu'il renvoie le combat pour une autre fois. Ce qu'on peut penser être aussi un jugement sur l'objectif lui-même : le jeu en vaut-il la chandelle ? Peut-être même peut-on y insérer le caractère de son intervention, qui n'est pas une mission officielle mais une initiative personnelle pour faire se faire bien voir de son chef. La situation est bien différente de celle de Kizaru en amont de la guerre au sommet, pour rebondir sur le post de ergogan, dont l'intervention était soumise à l'accord de l'amiral en chef de l'époque, et dont le but n'était pas l'élimination d'un empereur. L'objectif était jadis de prévenir une rencontre entre deux empereurs en jouant les trouble-fêtes.
UrbanChicken a écrit:
[...] l'attitude de Ryokugyu, sa posture, parce que comme déjà dit plus haut, il semble être une copie d'Akainu, moins l'assurance.
Pour développer plus mon propos et rebondir sur ton post. Je n'ai pas posté au dernier chapitre ^^'
Ryokugyu n'est pas une copie d'Akainu bien qu'il occupe un peu le même créneau que ce dernier. Sakazuki a une Justice absolue, où la fin peut justifier les moyens. Sa ligne est dure, fanatique même, où les différences de valeurs et la compréhension des autres comme du monde ne sont pas reconnues. Son rapport à l'histoire et aux connaissances est pauvre, relégués au profit d'une logique de rapport de force et de confrontation. A cela, et en caractérisation du personnage, s'ajoute une haine des pirates ancrée et tenace, où leur criminalité revêt un caractère essentialisé. La neutralisation des criminels prend le pas sur la protection des populations (Ohara, Dressrosa). Il entretient enfin un rapport critique au conseil des 5 étoiles, et aux nobles mondiaux avec lequel il collabore. Pour Ryokugyu, sa Justice est celle des puissants, et il relaie une vision fondée sur le maintien d'un ordre dominant, pour laquelle il œuvre et qu'il justifie par un état de fait, sinon naturel, voulant faire des hiérarchies, des inégalités et des discriminations en découlant, un processus normal et souhaitable. Le GM et les dragons célestes sont les référents qu'il s'est choisi, et pour lesquels il voue une vénération, embrassant leurs idéaux et leur propagande. En outre, il reconnait les figures d'autorité teintée de pouvoir et sait les apprécier pour penser sa place. On a l'exemple avec Kaido, avec Shanks, mais aussi avec Sakazuki lui-même : ce dernier est son ascendant aussi bien en terme de hiérarchie qu'en terme de pouvoir (lave > forêt). Les deux personnages sont bien différents : pour caricaturer, d'un coté un extrémiste opérant au nom de la justice, de l'autre, un affidé avec une vision d'extrême-droite. L'association est on ne peut plus dangereuse. Et ça fait un atout de plus pour Im !