Salut à toutes et à tous !
Tout d'abord merci pour tous vos commentaires, qu'ils soient déçus, enragés, frustrés, émerveillés, enthousiastes pour la suite ou un mélange de plein de ces choses comme cela a été le cas pour moi. La lecture de ce chapitre m'a fait du bien et du mal à la fois, comme beaucoup l'ont dit c'est le caractère d'une révolution qu'arbore ce chapitre avec la divinisation de Luffy (qui me rappelait le Christ au chapitre précédent étendu sur le sol en forme de croix), sa mort et sa résurrection inexplicables pour nous pauvres lecteurs.
Je vous dis merci car la lecture de vos pensées m'a permis de mettre de l'ordre dans ce chaos que m'a provoqué ce chapitre 1044. Je ne vais pas répéter tout ce qui a été dis mais je vais essayer de rebondir sur des éléments qui ont fait écho en moi.
Au final, Nika le dieu du Soleil est certainement un titre symbolique comme l'a évoqué lufo, puisque son pouvoir est dans les faits celui d'un corps en caoutchouc dont la forme éveillée permet à l'utilisateur d'être totalement libre dans les limites que nous verrons par la suite. Pour un pouvoir véritablement solaire on a déjà les logias Mera Mera de Ace/Sabo pour la symbolique et Pika Pika/Goro Goro de Kizaru/Ener pour la cohérence physique (mais bon One Piece et la physique...^^). Ces considérations relativisent ma déception de 1ère lecture quant à l'absence de lien entre le caoutchouc et le "Dieu du Soleil".
Une autre idée que j'ai beaucoup aimé est celle d'Ange bleu sur la possible nature cachée de tous les fruits du démon. Les tentatives de rationalisation de RED impliquant une possible modification génétique via les fruits du démon me paraissent très pertinentes et en possible (r)accord avec les mystères Vegapunk et SMILE si on extrapole un peu la notion de mémoire génétique.
L'idée venant du forum jvc a aussi quelque chose de séduisant mais me paraît quand même aller trop loin pour simplement justifier le fait que Luffy a toujours été maître de son destin, puisque Joyboy ne serait autre que Luffy depuis le début. Mais après tout pourquoi pas, les boucles temporelles peuvent avoir leur charme (je pense notamment à ATTENTION AU SPOIL SI JAMAIS Shingeki no Kyojin).
Je pense que ce qui dérange fondamentalement c'est la possible influence du "fruit" sur Luffy et la nature divine de Nika.
Sur le premier point, pour beaucoup d'entre nous Luffy a du mal à exister sous le poids du déterminisme qu'Oda a progressivement fait peser sur lui et cette dernière révélation sur la nature ultime de son fruit (cf les 5 étoiles) en plus du commentaire expliquant que les fruits Zoans ont une volonté propre sont le coup de grâce. Pour autant dans ce chapitre Luffy semble toujours être lui-même : toujours pas d'introspection, il nous explique par ses propres mots qu'il est lui-même étonné de ce qui lui arrive. Même si Luffy est mort et ressuscité il y a tout de même une forme de continuité (Gear 5th).
D'ailleurs il me semble que ça fait quelques temps que cela n'a pas été évoqué dans le manga, mais je n'oublierai jamais les paroles de Rob Lucci face au Gear 2nd qui faisait remarquer à Luffy que sa technique pouvait se résumer à du dopage, et donc qu'il écourtait lui même son espérance de vie. Une idée qui avait été appuyée à Impel Down à travers les hormones de guérison et de vigueur d'Ivankov. Depuis l'ellipse Luffy semble user de ses différents Gear sans vraiment souffrir de ces effets secondaires néfastes mais peut-être qu'il n'en est rien.
Je me suis toujours attendu à ce que Luffy meurt vers la fin du manga, mais peut-être que je ne m'y attendais pas si tôt et que Luffy est vraiment mort contre Kaido (d'où la vignette de narration annonçant sa défaite, et la quasi certitude de Kaido quant à sa mort, avec l'extinction de sa "voix" perçue par différents personnages).
Pour finir, je vais aborder mon deuxième point sur la nature divine de Nika et donc de Luffy. Certains ont évoqué des passages du manga qui m'ont refait frémir rien qu'en y pensant, ces moments comme avec Rayleigh et Usopp où Luffy interrompt la conversation parce qu'il veut découvrir les choses par lui-même. Il y a eu de ces moments où Luffy me donnait le sentiment d'être presque de nature divine. Quelqu'un(désolé j'ai oublié le pseudo) a relevé une sbs du volume 20 dans laquelle Oda explique qu'un fruit de l'humain mangé par un humain le rendrait plus "adulte" dans le sens où il serait plus en accord avec lui même sur un plan spirituel et c'est peut-être cette impression que me donnait Luffy dans ces moments (j'ai vérifié et dans l'édition originale française cette sbs n'est pas traduite...) Le lien en anglais
https://onepiece.fandom.com/wiki/SBS_Vo ... C_Page_165 Cette dualité humain/divin (ainsi que la symbolique du rire de Nika et même le chapeau d'Ace) me rappelle des écrits de Lucien de Samosate (ayant vécu environ entre 120 et 180) et plus particulièrement un passage de
Philosophes à vendre dans lequel Jupiter essaye de vendre des penseurs à un marchand, je me permet de vous recopier le passage en question avec Démocrite et Héraclite si ça vous intéresse ^^ :
LE MARCHAND. Par Jupiter ! quel contraste ! L'un ne cesse de rire ; l'autre a l'air d'assister à un enterrement, il ne cesse de pleurer. Hé ! l'ami ! qu'as-tu donc à rire ?
DÉMOCRITE. Tu le demandes ? Tout ce que vous faites me semble risible, et vous par-dessus le marché.
LE MARCHAND. Que dis-tu là ? Tu te moques de nous tous, et tu n'estimes rien de tout ce que nous faisons ?
DÉMOCRITE. C'est ce la même ! Il n'y a rien de sérieux au monde : tout est vide, concours d'atomes, infini !
LE MARCHAND. Tu te trompes : il n'y a que toi de vide, et d'infiniment sot. Voyez, l'insolence ! ne cesseras-tu pas de rire ?
Et toi, mon cher, pourquoi pleures-tu, car je préfère causer avec toi ?
HÉRACLITE. Je regarde toutes les choses humaines, ô étranger, comme tristes et lamentables, et rien qui n'y soit soumis au destin : voilà pourquoi je les prends en pitié, pourquoi je pleure. Le présent me semble bien peu de choses, l'avenir désolant : je vois l'embrasement et la ruine de l'univers : je gémis sur l'instabilité des choses ; tout y flotte comme dans un breuvage en mixture ; amalgame de plaisir et de peine, de science et d'ignorance, de grandeur et de petitesse : le haut et le bas s'y confondent et alternent dans le jeu du siècle.
LE MARCHAND. Et qu'est ce que le siècle ?
HÉRACLITE. Un enfant qui joue, qui jette des dés, qui saute à l'aventure.
LE MARCHAND. Et les hommes, qui sont-ils ?
HÉRACLITE. Des dieux mortels.
LE MARCHAND. Et les dieux ?
HÉRACLITE. Des hommes immortels.