Bakemonogatari - tome 22 (fin)Tombé de rideau pour ce manga remarquable, qui se termine sur un tome entièrement constitué d’épilogues, après nous avoir offert une ultime nuit originale et orgasmique.
Oh ! Great a signé un vibrant message d’amour à l’œuvre de
NisiOisiN, en assumant tous ses aspects et en lui offrant un écrin sublime.
Ce dernier tome se compose de neuf chapitres, qui sont autant d’épilogues consacrés aux différentes héroïnes de
Bakemonogatari et à son héros : Hitagi Senjôgahara, Tsubasa Hanekawa, Mayoi Hachikuji, Shinobu Oshino, les Fire Sisters, Nadeko Sengoku, Suruga Kanbaru et Koyomi Araragi. Comme de coutume, Oh ! Great mord un peu la ligne en sortant du cadre strict de la première série : il ne s’agit pas de simples bilans, mais aussi d’évocations de l’avenir des différents personnages, développées dans les séries suivantes, avec une dose de fan-service et de références destinées aux connaisseurs.
Au niveau de l’adaptation, rappelons que Oh ! Great ne s’est pas contenté des cinq histoires originales : il a également dessiné
Kizumonogatari, qui conte la rencontre avec Kiss-Shot et la façon dont Araragi est devenu un vampire. Mais il ne s’est pas arrêté là, en confectionnant un acte final qui a regroupé en une seule nuit – très longue pour notre héros – deux autres histoires : celle du retour de Seishirou Shishirui, le premier familier de Kiss-Shot, et la totalité des épisodes sur Hanekawa, se concluant sur le duel Hanekawa-Chat contre Kako, le tigre né du stress refoulé de la déléguée.
Un bouquet final et une réécriture qui se sont étalés sur trois tomes extrêmement denses, regorgeant d’action, de surprises, de scènes épiques et de dessins sublimes. Si nous ajoutons que le mangaka a réussi à placer en guest-star les sœurs d’Araragi, Kaiki le stoïque arnaqueur, et Oshino Ôgi dans sa réécriture relativement habile de tous ces événements, nous pouvons dire qu’il a réalisé l’adaptation rêvée de tout fan.
Ce dernier tome est à l’image du remarquable travail réalisé par cette adaptation : généreux en termes de reprise de moments cultes, jouant à la fois la dimension coquine et l’exploration psychologique des personnages, grâce aux échanges et aux dialogues écrits par NisiOisiN, dont la qualité et la malice ne sont plus à prouver. On s’amuse une dernière fois et on verse une petite larme avec tous ces personnages étranges et familiers qui ont appris à faire face à leurs tourments.
Nous l’avons écrit à chaque fois, mais il n’y a pas de raison de ne pas l’écrire une dernière fois : Oh ! Great a réussi à s’emparer de
Bakemonogatari et lui a offert un écrin sublime grâce à la magnificence de son graphisme, qui a trouvé dans l’œuvre de NisiOisiN tous les thèmes se mariant parfaitement à son style. Le mangaka n’a reculé devant rien, assumant tous les vices d’Araragi, avec humour et auto-dérision – nous avons même droit à une scène de kidnapping de Hachikuji dans son épilogue.
Une adaptation majeure d’une œuvre tout aussi majeure et surtout culte, qui a laissé une empreinte importante dans la pop culture japonaise de la décennie précédente. Une lecture qui cristallise l’esprit otaku, avec son héros pervers et lettré, connaisseur aussi bien des grands auteurs japonais que des dessins animés de la nuit, accompagné d’un groupe de sublimes demoiselles en détresse qui se sont sauvées elles-mêmes – et évidemment toutes amoureuses de notre improbable demi-vampire. Bref, c’est
Bakemonogatari, littéralement
Une histoire de monstres.