
Don't Call It Mystery - Tomes 8 & 9Totonô continue de se retrouver mêlé à des affaires criminelles, quoi qu'il fasse : même une simple visite au musée prend une tournure dramatique. Les affaires défilent, et la mangaka, à travers son jeune héros, continue de relever les petits et grands travers de la société japonaise. Une œuvre toujours aussi singulière et remarquable dans son approche d’un genre a priori classique.
Comme promis il y a quelque temps, Totonô et Leica se rendent ensemble au musée. C’est une première pour la jeune femme, qui expérimente la découverte de peintures, dont certaines sont célèbres, même s’il s’agit de copies. Une sortie aussi bien culturelle que sociale, qui va cependant tourner court : un groupe d’individus armés prend possession des lieux et pose la même question à tous les visiteurs. Ceux qui ne répondent pas sont enfermés.
Totonô réussit à faire croire qu’il sait quelque chose, ce qui lui permet, avec Leica et un employé du musée, d’éviter le cagibi et de discuter avec les malfrats pour découvrir ce qu’ils cherchent. Comme toujours, les échanges dévient par moments sur des sujets de société, comme le rapport entre les hommes et les femmes, déstabilisant les preneurs d’otages. L’intrigue repose sur une idée étrange et incongrue, mais le dénouement relie de façon intéressante certains sujets liés à la jeunesse, qui n’arrive pas à s’insérer dans la norme. De plus le secret de Leica se dévoile enfin, laissant Totonô perplexe : il comprend que le temps qu’il pourra encore partager avec son amie est désormais compté.
Le tome huit propose également un court intermède où il est question des fausses accusations de viol. Même si elles existent, pour
Yumi Tamura, il s’agit surtout de ramener au véritable sujet : les violences faites aux femmes. La deuxième grande histoire voit Totonô sollicité pour ses compétences d’observation afin de reconnaître des jumelles qui n’arrêtent pas d’échanger leur identité.
La mangaka nous entraîne dans une nouvelle affaire familiale, avec drame et secret à la clé. L’intrigue se révèle ici de facture plus classique, avec des énigmes un peu plus naturelles que celles de l’épisode du musée. Notons qu’ici, Yumi Tamura met un peu de côté les études sociales pour se concentrer sur la psychologie et le mystère pur, avec un dénouement brutal. Point important : il s’agit d’une affaire appartenant à l’intrigue de long cours des signes du Zodiaque. D’ailleurs, Garo fait un passage rapide pour montrer au lecteur la progression de son enquête sur le mystérieux psychiatre qui a soigné certains patients de manière bien étrange.
Enfin, la dernière partie du tome neuf lance une nouvelle intrigue 100 % policière avec l’inspecteur Aoto. Celui-ci se trouve impliqué dans une affaire à tiroirs d’enlèvement d’enfants. Il sollicite l’aide de Totonô, qui a rencontré quelques heures auparavant un homme étrange semblant transporter un petit corps vivant, en suivant les instructions d’une personne par téléphone. Une histoire qui renoue avec une tension forte et un danger à chaque instant.
Ces aventures de notre cher étudiant à l’opulente chevelure proposent un peu de tout, dans le bon sens du terme. On retrouve certaines thématiques comme la prise d’otages, les enlèvements et les mascarades. Si le théâtre social et les travers de la société japonaise demeurent les objets favoris de la série, les énigmes et les mystères y tiennent également une bonne place. Tous ces éléments font, encore une fois, de
Don’t Call It Mystery une lecture complète et complexe, dont la sensibilité et la justesse constituent la marque de fabrique.