Je ne sais pas si je fais bien d’écrire ce message. Son impact sur certaines personnes risque de provoquer des réactions, mais je pense que j’ai le droit, voir le devoir après tout, de donner un avis sincère et net sur Nana.
A ce propos, et tant que je le peux encore puisque ceci est une introduction, je remercie encore une certaine personne pour m’avoir envoyé les deux premiers tomes, gracieusement. Là encore, je le remercie : Je n’aurais pas eu à acheter les dit volumes.
Donc, Nana… Si peu, et pourtant tant à dire. J’ai terminé le chapitre 58, qui doit je crois correspondre au tome 16, ou 15. A vrai dire, je n’en ai strictement rien à fiche, car je vais être direct :
Je n’ai absolument pas aimé. Sans pour autant détester non plus.
J’entends déjà certains pester « prévisible », ou « oh ! Il n’aime pas les shôjo en général pour ne pas aimer Nana ?! ». Je les contredis tout de suite, j’aime assez le genre shôjo, mais le fait est que Nana m’a laissé de marbre.
Commençons par le commencement. Le premier tome, ou plutôt le prologue, m’a globalement intéressé. La narration, permettant de connaître la situation des deux Nana avant le vrai « démarrage » de l’histoire est plaisante. Ce qui me chiffonne (déjà), ce sont les personnages qui ne me donnent que vraiment peu d’émotions. Enfin, ce n’est qu’un début, me dis-je naïvement.
Toujours est-il que, à cet instant, à défaut de m’enthousiasmer, Nana m‘avait paru sympathique.
Par la suite, jusqu’au tome 9, la série réussit à… m’entretenir dirons-nous. Je continue de lire, continue de me prendre au jeu de la lecture et de la valse des sentiments, qui sont alors joués sans réelles fausses notes. La cohabitation de Hachiko et Osaki est, je peux le dire sans me tromper, ma période favorite du manga. La montée de la tension dramatique est présente, on commence à envisager que la tranquillité présente ne durera pas, etc…
Enfin, cela concerne, encore une fois, que la narration. Je l’annonce sans crainte : Je hais Hachiko. A dire vrai, je pense simplement que le style fleur bleu ne m’attire absolument plus, et à maintenant tendance à me rebuter quand il est aussi présent. Certes, son évolution presque Heartcold après la rupture avec… son premier mec n’étant pas marié dont j’ai oublié le nom, était presque un soulagement pour ma part. Mais soulagement de courte durée de toute façon. Bref, je ne suis pas convaincu, loin de là.
Vient ensuite Osaki. Aie, j’ai envie de dire. Parce que je l’aimais vraiment bien à ce moment de l’histoire. Plutôt forte, avec toutefois une certaine fragilité dans sa relation avec Ren, qui est le type même de personnage à me donner envie de mettre des baffes. Mais ce n’est pas là l’instant pour ça. Nana Osaki, contrairement à Hachiko, m’avait au moins un peu plus emballé.
Le réel problème à mon sens, se situe plus loin. Car, si les choses en était restés ainsi, ou aurait pris une autre tournure, j’aurais certainement été en ce moment entrain de faire l’éloge d’un bon shôjo. Hors, vous aurez certainement déjà remarqué que ce n’est pas ce que je suis entrain de faire.
Ainsi, jusqu’au tome 9, je suis plutôt resté sur ma faim. J’attendais l’instant où tout ceci allait s’emballer, et m’exciter un peu plus. Et ce moment est arrivé, comme un orgasme je dirais. Intense, mais diablement court. Beaucoup trop court. Et encore, je ne parlerai que d’un seul instant. Cet instant, c’est bien sûr la fameuse lettre qui conclut, assez magistralement, un climax fort. On ressent bien le désespoir de Osaki, et ça m’a touché. Pas des masses, mais quand même.
Et c’était les bons côtés. Avec Shin. Car Shin est un vrai bon personnage, dont l’arrivée a été pour moi un souffle d’air frais.
Au registre du pire maintenant… D’abord, Hachiko, encore elle. Je sais parfaitement que ses problèmes sont l’un des moteurs de la série, mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. Entre la grossesse, le choix du mec, etc… Pfiou, j’ai eu du mal à tout avaler sans l’indigestion.
Mais prenons les choses dans l’ordre.
Le personnage de Takumi me sort par les trous de nez. Ce qui est voulu, je pense. Mais de là à penser que son rôle puisse durer aussi longtemps me laisse perplexe. C’est certainement l’un des personnages que je sens le plus « créé pour l’emploi ». J’ai horriblement l’impression qu’il n’est là que, et pour mettre en cloque Hachiko, et pour assurer le rôle du salaud qui par la suite trompera sa future femme. Ah, on peut aussi dire qu’il est le dur en affaire, et le malade du travail, quand celui-ci n’est pas une excuse. Chouette alors, on va se marrer.
Que la résolution du problème passe par lui me tracasse, et me donne le sentiment que Nana (le manga) s’est trompé de bifurcation à cet instant. Je dirais presque que c’est d’avoir cédé à la facilité que d’être allée avec le « père » de l’enfant, alors qu’il aurait pu y avoir un sacré bon morceau avec la reconnaissance de l’enfant, et tous les problèmes que cela aurait pu engendrer. A ce titre, d’ailleurs, j’ai maintenant le sentiment que Nobu, l’autre parti en compétition, est recyclé dans sa relation avec Yuri la star porno. Enfin bref.
Je suis pertinemment conscient que la lettre finale n’est entièrement due que grâce au choix de Hachiko. Mais je persiste à penser, que quitte à passer à côté de ça, la série n’aurait pas dû aller dans cette voie.
Et nous voici maintenant à l’après-appartement 707. Et je me suis vraiment fait chié. Je suis bon public, souvent. Mais rarement je me suis emmerdé comme ça. Le rythme y est pour quelque chose, mais pas que. J’en venais presque aussi à regretter Hachiko, c’est dire.
La montée de Blast vers la gloire était devenue nécessaire vu la route sur laquelle était engagée la série, et par là même, l’instauration de la rivalité avec Trapness aussi. Seulement voilà, il y a un problème. Et ce problème, c’est CE FOUTU MERDIER DANS LEQUEL ON A LA PUTAIN D’IMPRESSION QUE LA SERIE EST DEVENU UN JOYEUX BORDEL !
Je me calme, et j’explique ma pensée. Je conçois parfaitement que Ren et Nana soient ensemble. Les sentiments, toussa. Ok. Pas de soucis.
Ensuite, on en rajoute une couche entre Yasu et Nana, et la rivalité (laissez moi rire) que cela donne avec Ren. Puis, de l’autre côté, on a Reira qui entretient une relation pédophile avec Shin (et encore, c’est ma relation préférée !), qui elle-même entretient une relation étrange avec Takumi, tout en jouant les super amis avec Ren, ce qui provoque la jalousie de Nana ! A cela, on ajoute les annexes, ce qui donne Nobu avec la star porno, Yasu avec Miu, et Hachiko, qui au milieu de ce bordel entretient une relation à distance avec son propre futur mari Takumi, qui couche avec des maîtresses, quand elle n’est pas en adoration devant son homonyme.
C’est franchement trop pour moi. C’est trop le bordel, pour parler jeune. Nana (la série) s’éparpille, et me donne l’impression de vouloir tout faire alors que ce n’est pas la peine.
Bon, et le comble du comble sont les arrivées de la maladie de Osaki et des penchants morbides de Ren. C’est drôle, quand j’ai lu ce passage, je me suis mis à éclater de rire.
Je suis vraiment sans-coeur.
J’ai très certainement grossi le trait, et après tout, Nana (la série) ne s’en sort finalement pas si mal. Toutefois, à force de trop me laisser sur ma faim, je finis par n’en voir que les mauvais côtés, et par les grossir.
Mea Culpa donc pour cette critique à chaud. Mais même à froid, je suppose que cela ne changera pas grand-chose…
PS : Mais je tiens à dire, qu'au moins, Nana aura réussi là où ça voulait réussir : Montrer la dureté de la vie "de star". Parce que, si l'on y regarde bien, il n'y en a à chaque fois pas de quoi en faire un drame. Quoique si, apparemment.
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