Je suis en retard de quelques années, cela ne m'empêchera pas de faire une review d'un jeu sorti il y a longtemps.
Grâce à la sortie de la Nintendo 3DS, j'ai enfin franchi le pas et décidé de m'acheter... une DS. Les prix de la console sont en baisse, son catalogue large et varié et sa finition exemplaire (comme chez Nintendo, il faut attendre le douzième modèle pour que la plupart des attentes soient récompensées). Modèle DS Lite, donc, autant ne pas prendre la DSi qui pue l'arnaque avec son appareil photo à 10k pixels ou la DS XL parce que j'ai beau être un ancien du forum, je ne suis pas non plus une mamie, et que de toutes les récentes, c'est la moins chère et la plus intéressante. Breffons.
Ma DS en poche, j'ai tout naturellement commencé par acheter des jeux... GBA. Une décennie de Zelda sur consoles portables que j'ai loupé, autant reprendre dès le début et se faire une bonne cure du genre.
J'en ai d'abord profité pour m'atteler à
Zelda : The Minish Cap, avant d'espérer effleurer le portage d'un classique inestimable. L'ayant tout juste fini, j'en profite pour rendre compte de mes impressions.
La première chose qui frappe avec cet opus, c'est la qualité sans faille de la réalisation. Palette de couleurs pastels vive, chaude, variée, la direction artistique en met plein la vue à ce niveau, et ce même si le jeu a plusieurs années. La variété est là, les détails multiples, Hyrule est léché comme rarement dans un épisode 2D et respire de vie. La maniabilité n'a pas changé et reste toujours aussi efficace, le côté contextuel du bouton R est très utile.
Hey, ma console portable ne surchauffe pas à afficher autant de couleurs ? Comment ça, "on est plus dans les années 90" ?L'histoire est dans la lignée de la série : une énième variation de Link devant sauver la princesse et le monde d'un méchant, mais celui-ci manque cruellement de charisme. Il n'empêche que toute l'aventure se fera sans trop y aller à reculons, et même avec plaisir, Exelo étant un
sidekick original.
Mais qui est donc ce Héros dont tout le monde parle et qui ressemble étrangement au gamin que je dirige ? (La rédaction s'excuse de vous avoir spoilé le jeu).
L'idée de pouvoir rapetisser est excellente et modifie l'approche qu'on a de l'environnement pour plus de variété. Ce n'est toutefois pas nouveau, les
Oracle of de la Game Boy Color utilisaient eux aussi le changement continu de l'environnement, et ce avec plus de possibilités (3 dans
Ages et 4 dans
Seasons). Dans cette variation, l'ouverture de certaines zones radicalement différentes de ce qu'on a l'habitude de voir dans un Zelda est un plus indéniable, tant et si bien que je le trouve presque trop absent. J'aurai voulu avoir beaucoup plus l'occasion d'en prendre plein la figure à ce niveau, mais ça reste d'excellente facture.
Plus ! Plus ! J'en veux plus ! Je suis un gamin pourri gâté par la générosité des précédents Zelda, d'abord !La forme des sous-quêtes, des médaillons qui débloquent une action contextuelle, est une assez bonne idée pour rendre l'exploration des lieux intéressants.
Ça, c'était pour les points réellement positifs du jeu.
Las !
Zelda : The Minish Cap est aussi un jeu qui déçoit.
Déception due au nombre incroyablement ridicule de donjons : cinq en tout, pour quatre Essences. On est soulagé d'apprendre à la fin du troisième qu'on l'a fait pour ne pas chopper d'Essence et qu'on en aura un supplémentaire.
Cette annonce en début de jeu n'est pas relativisée par deux points qui auraient pu la contrebalancer : d'une part, la carte d'Hyrule, quoique magnifique, est très petite (heureusement que les médaillons sont là), certaines zones sont à halluciner (le cimetierre, tout rikiki) ; d'autre part, la difficulté est effroyablement faible.
Je ne sais pas si on peut directement imputer cela à un game design clair et efficace ou un dirigisme poussif. La première solution serait tentante, mais force est de constater que les donjons sont rarement à multiples embranchements et qu'il est très rare de se perdre ou tourner en rond pour chercher un indice.
De plus, les mécanismes sont très rarement retords (mention spéciale quand même au donjon de Glace où l'on commence par trouver... la clef du boss !), les objets peu utilisés (les griffes de la taupe, WTF ?) et la transformation Minish y est sous-exploitée.
Soit, on l'utilise çà et là pour traverser une pièce inaccessible autrement, mais rien qui ne s'intègre dans la logique complète du donjon. Il existe néanmoins quelques passages agréables la concernant, notamment lors des affrontements avec des boss où son utilisation donne pleine satisfaction.
Et, en règle général, les sous-quêtes et les passages entre les donjons l'exploitent assez bien pour rehausser son intérêt.
Les boss sont par ailleurs d'une facilité confondante (même le final, avec trois formes et des chevaliers à battre juste avant !), et ceux sous forme Minish sont laids au possible. Autant, de manière globale,
Zelda : The Minish Cap est très beau, autant ceux-ci sont pixellisés de manière aberrante, les développeurs ayant faire un zoom x30 des monstres d'origine et n'ont même pas pensé à améliorer la finition. Incompréhensible.
Hmm, tu les aimes mes gros pixels tout dégueu, hein ?Pour finir, le passage après les deux opus
Oracle of fait mal au niveau du contenu,
Zelda : The Minish Cap n'est pas un jeu radin mais en comparaison, il manque de richesses (et puis cette quête sur les figurines, quel inintérêt à faire).
En définitif, un jeu sympathique, mais manquant cruellement de challenge et à la durée de vie faiblarde (sans doute l'aventure la plus courte de Link !) Dommage, un peu plus de contenu lui aurait permis d'être l'une des références en matière de Zelda 2D.
La prochaine fois, je reviendrai pour m'attaquer à
Zelda : A Link to the Past, qui promet beaucoup !