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 Sujet du message: La Haine
MessagePosté: Lun 12 Mar 2012 22:59 
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1995


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Mise en scène: Mathieu Kassovitz

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Vinz: Vincent Cassel
Saïd: Saïd Taghmaoui
Hubert: Hubert Koundé



Film sur la banlieue ou pro-banlieue ?


Dure question me direz vous.

Faut-il voir dans ce film une "tranche de vie" sur cette zone géographique ... Peut-être, il est difficile de dire que le film n'a pas une part de vrai et un but démonstratif sur ces quartiers, cité pauvre, violence, drogue, mais au final des personnages qui n'ont pas forcément un "mal de vivre" mais vivent tout simplement avec ce que leur condition et leur lieu d'habitation leur apporte.

Ou alors doit-on considérer ici une démonstration pour montrer une vie sans limite, qu'on pourrait même qualifier de "cool", car n'oublions pas que les années 90 était dans une mouvance où la cité était une mode, entre film sur la banlieue, rappeur qui revendique cette appartenance, jeunes sportifs issu de ce milieu et affirment haut et fort leur origines. Donc dans la logique La Haine doit-être une œuvre dans cette veine.

=> Je ne pense pas que Kassovitz est cherché à faire une sorte de documentaire, ni à caricaturer cet univers pour en faire un lieu "dans la place" mais plutôt cherché dans cet atmosphère bétonné des caractéristique lui permettant de réaliser un film rendant honneur au cinéma de gangster à la Scorcese ou De Palma, tout en intégrant cette touche Franchie qui donne une certaine crédibilité et profondeur au film. On peut dire film coup de poing mais ne serait-il pas mieux de dire film de genre, qui s'inscrit dans une veine du cinéma des années fin 70 à début 90, et non pas film choc car c'est un film français qui ose que se soit dans son fond et sa forme ...

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Une inspiration de fait réel, dans un film qui se veut proche de son époque.


Un des points de départ de cette œuvre est la mort de Makomé M’Bowolé, tué par un policier lors de sa garde à vue. C'est en 1993 que cet évènement se passe et entraine des manifestations, révoltes et violences. Donc 2 ans plus tard Kassovitz nous sort La Haine, œuvre noir et si proche d'une certaine réalité et d'évènements qui se sont passé à peine deux ans avant. Le cinéma français qui est si frileux à sortir des films proche de leur époque se prend une gifle par ce film. C'est surement un des détails qui a permis à ce film d'être une œuvre dit "choc" ...




90 la décennie Black, Blanc, Beurre.


Comme dit précédemment le film s'intègre dans cette génération banlieue qui sort de l'anonymat, et en l'espace de 3 ans la France "blanche" et "bobo parisienne" est devenu la France du mélange culturel, social, et de nationalité. La Haine n'est peut-être pas le déclencheur mais il fait parti des piliers de ce métissage socio-culturel et affiche avec nos trois héros trois des principales origines ethniques qui peuplent notre pays le célèbre Black, Blanc, Beurre qui trouva ses lettres de noblesses lors de la coupe du monde 98 où tout d'un coup la France plus que jamais était unis quelques soit l'origine.

Musique, cinéma, sport, le mélange ethnique, culturel et social est plus présent que jamais, mais aussi manifestation et révolte. La banlieue est plus présente et montré que les décennies précédentes:

1991 (musique)
I AM: … de la planète Mars
NTM: Authentik

1995 (fait d'actualité)
Mort de Makomé M'Bowolé.
Tué par un policier et entrainant révolte dans les quartiers.

1995 (cinéma)
La Haine

1998 (sport)
Coupe du monde de football
Champion du monde ^^

Évidemment cette liste est non-exhaustive, mais montre bien la sortie de la banlieue d'une certaine forme d'anonymat.

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La Haine, un film pro caïd et anti force de l'ordre ... Attention aux conclusions hâtive !


Dans ce film on peut percevoir dans une première lecture de l'œuvre et sans recule que la police est l'ennemi. Mais il faut chercher plus loin.
Déjà certain policier sont justement issu de la banlieue et de l'immigration, Kassovich montre deux facettes, une banlieue qui est poussé à la criminalité et une banlieue qui veut en sortir.
Les forces de l’ordre sont souvent juste des régulateurs, comme la scène sur le toit de l'immeuble, où ils sont là pour freiner le laxisme de certains qui font leur barbecue et non pas pour interpeller et sanctionner.
Quelques confrontation sont violentes dans le film mais démontre plus l'incapacité de nos gouvernements à trouver des solutions. La police subit autant le système que la jeunesse perdu et rentre autant dans le jeu de la violence que les jeunes.

Alors oui il y a plus une vision du jeune de banlieue un peu haineux vis-à-vis des forces de l'ordre, mais ne voir que ce côté du film serait une erreur et le "nique la police" de Cut Killer et NTM n'est qu'un cri vers le gouvernement et son impuissance.

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Au final, en mettant de côté l'aspect social, on a une œuvre jubilatoire, réalisé avec talent et à l'interprétation forte.


Kassovich prend un risque en filmant en noir et blanc, mais cet aspect décalé par rapport à la couleur normalement employé renforce une certaine intemporalité dans le film, tout en faisant mieux ressortir l'aspect bétonné et froid que sont les barres d'immeuble de ses quartiers. De plus le message est renforcé grâce à ce simple procédé, "tout ça ne devrait être que du passé et non le présent".

Un film jubilatoire, avec quelques scènes et répliques mythique, "c'est toi la cave", ou "On n’est pas à Thoiry!! ", sans oublier Vinz qui se la joue Taxi Driver devant son miroir. Et j'en passe ...

Bien sur ce film est aussi réussi grâce à un talentueux casting et à une superbe interprétation de Vincent Cassel.





Un film CULTE !!!

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Si la fin du monde est pour décembre 2012, c'est hyper grave, car la dernière saison de Breaking Bad sera diffusé en deux parties dont l'une en 2013 T_T.

La série du jour => TRON Uprising


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 Sujet du message: Re: La Haine
MessagePosté: Mar 20 Mar 2012 21:03 
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Inscription: 11 Juil 2008
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Tiens c'est marrant comme le trailer montre un aspect du film : cela révèle que c'est un thriller social .
Comme l'illustre bien la devise de Hubert le film est une perpétuelle chute, et on le sent !
La seule interrogation c'est : comment est-ce que cette descente va se terminer ? Doucement ou bien aux enfers ?

Faut voir la fin du film (et l’interpréter) pour avoir une réponse ...

Sinon caldrissian tu remarqueras une chose, l'image et le son du début de film (la première hein) est exactement la même que l'image et le son final : Saïd, les yeux fermés, avec un bruit de coup de feu .

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