Valhalla Fighting

One-Eye est un guerrier violent et muet, enchaîné par les hommes du Nord. Un jour, il réussit à s'échapper et massacre ses geôliers. Il part en compagnie d'un enfant vers des contrées lointaines...



Valhalla Sleeping

Le film commence doucement, dans un cadre immersif, beau et aride. Une atmosphère se dégage, on se sent respirer. Une scène de combat surgit, d'on ne sait où, sèche et brutale. L'entrée en matière est saisissante, on est plongé au cœur de l'univers. Et c'est parti pour...

Rien. Après ces cinq premières minutes silencieuses et prenantes, Valhalla Rising prend le parti de ne raconter rien, à grand coup d'images à couper de souffle, d'un Mads Mikkelsen impressionnant dans la peau de son personnage (le seul, en fait), d'effets fumeux expérimentaux sortis des années 70 qui ne servent en rien la quelconque trace d'une quelconque narration, de dialogues courts et déjà sonnant si faux dans la bouche de comédiens au regard éteint (lesquels donnent souvent l'impression de prendre une voix faussement grave), de séquences inutiles ou ridicules qui dégomment toute l'ambiance (ce clip où One-Eye pose des rochers les uns sur les autres et où ses camarades font des conneries sur fond de musique badass, raaah mais pourquoi ?)...

Pourtant, Valhalla Rising est très loin d'être un mauvais film. Même si les trois quart du temps je me suis emmerdé devant, je sens qu'il y a quelque chose qui me donnerait envie de m'y intéresser, les combats durent vingt secondes mais butent tout, les plans gores sont jouissifs, avec un peu de brume et des forêts il réussit à te faire une ambiance d'enfer ; mais la plupart du temps il se démonte tout seul en insérant des passages grossiers et pseudo-auteurisant qui chient dans la colle (un tube de colle). Heureusement, le film ne dure qu'une heure et demi et évite un supplice trop interminable.

Finalement, je retrouve un peu le syndrome Drive devant Valhalla Rising : une série de séquences qui prouvent indubitablement le talent de NWR (respectivement scènes de voitures/scènes de combat, des passages où je ferais presque dans mon slip), mais qui sont entourés de séquences qui m'emmerdent profondément et ne me donnent pas envie de m'intéresser aux personnages et aux enjeux. J'en déduis donc que les fans de Drive devraient de toute urgence voir Valhalla Rising, les autres passeront leur chemin.
Mais je ne désespère pas, je devrais persévérer avec sa trilogie Pusher qui est tout de même sacrément réputée...

Bah moi j'ai bien aimé !

Je me suis pas (trop) emmerdé devant ce film, je l'ai même trouvé captivant, bien qu'il comporte certaines longueurs: on pensera notamment à l'attente -interminable mais oppressante- d'une probable attaque des natifs contre les croisés. En plus c'est clairement structuré, on sent bien qu'on va quelque part, que le film a un début et une fin, bref on est bien loin d'un 2001 (attaque gratuite).

On retiendra surtout l'esthétique du film, complètement kitsch et cheap, avec cependant un style bien singulier, ce qui prouve une fois de plus le génie de Refn. Créer une image splendide avec une fumée type-bal-de-promo, deux-trois cailloux bien moches, deux lumières qui se battent en duel et une hache que même moi j'aurais pu la faire, relève moins de bol que d'une maîtrise parfaite. Preuve qu'on a pas besoin de 250.000.000€ pour faire un film vendable, on est bien loin d'un John Carter (attaque gratuite).
Bon sinon, moi non plus j'ai pas trop compris le délire mystique dans lequel plongent les personnages après avoir bu dans la jarre du prêtre, mais on se doute bien que c'était un peu plus fort qu'un whisky-coca... Trop fort, peut-être ?
Quant au jeu des acteurs, il est pas trop mauvais, à part probablement celui du jeune garçon aux cheveux platine, qui sort tout droit d'une mauvaise pub Dove pour enfants. Ah, je suis méchant, il est norvégien, il a ça dans l'sang !

Bon, je tire ma révérence surtout pour la scène du voyage en mer: 20m où une caméra filme six personnages sur une barque entourés d'un brouillard hyper épais: aucun paysage, on ne voit même pas l'eau qui flotte. C'est l'absence même du décor, l'atopie ultime.
Bon, ça manquait un petit Nightcall quand même, je l'avoue...

Mais bon film, bon film...

Merci à Donnie Darko de me rappeler qu'il fallait que je vois ce film.
Par contre Je ne suis pas trop d'accord avec le fait de lier physiquement Drive et cet autre film de Refn.
Ce film est purement conceptuel je trouve. Je ne sais pas si cela existe mais de mémoire je n'ai jamais vu un film qui ne comporte quasiment aucun dialogue ni aucune action. Le film s’établit dans une démarche purement contemplative et clairement si on ne s'attache pas aux personnages ou la fresque qui se déroule devant nos yeux ce sera 1h30 de sieste pure et dure.

Le film m'a rappelé Tree of Life de Malick d'ailleurs, avec ses nombreuses scènes contemplative mais sur lesquelles je me suis ennuyé comme un rat mort. Ici, tout est fait, du début à la fin, pour rester dans cette mise en scène ou il ne se passe pas grand chose. On observe les personnages suivre une voie mystérieuse, virvre les événements. On est plongé dans un univers et des paysages splendide mais également teinté du pointe de mystère de mythe et d'étrange. C'est presque une fable muette à laquelle on assiste, cette scène dans le bateau est hallucinante d'ailleurs. Je ne dis pas que je ne me suis pas ennuyé devant le film. Globalement c'est vrai qu'il y a pas mal de passages ennuyeux ou le contemplatif n'a pas réussi à m'accrocher. Cependant dans sa construction en parties distinctes avec un thème spécifique on garde une ligne bien visible sur l'avancée du film. Et clairement même si je n'ai pas adoré ce film il m'a assez plu dans son contexte et sa mise en scène plutôt originale.

A découvrir pour voyager ou pour dormir c'est selon.

2001: l'Odyssée de l'espace, quand même -_^.

Mon paradoxe au niveau du ressenti est que je ne m'emmerde pas devant The tree of life ou 2001, parce que ce sont des films contemplatifs (magnifiques) où je suis plongé au sein d'un trip métaphysique. Au contraire, Valhalla Rising a une histoire et veut la raconter mais de manière que je trouve pachydermique et ennuyeuse pour n'arriver à rien au final (ça finit sur une scène où il va se battre et sans doute mourir, mais mourir pour quoi ? on ne sait pas trop). Au final, j'ai l'impression que ça ne raconte pas grand chose. C'est structuré, mais ça part en vrille avec des passages vides et le final fait un peu pet de lapin.
Et certains effets font toc comme les plans en rouge ou retournés, qui constatent avec le talent visuel du réalisateur qui arrive à te faire des passages à l'ambiance géniale (mais seulement l'ambiance) à partir de rien comme sur le bateau.

Edit : bien évidemment, chacun se fera son avis sur le film et c'est bien ça l'essentiel ^^. Quitte à ce qu'on me fasse une expérience visuelle, un gros trip, je préfère carrément qu'on ne fasse pas semblant de me raconter une histoire, et c'est là mon ressenti personnel et je comprends tout à fait qu'on s'emmerde devant les films cités plus haut.

Tu mets le point sur une faiblesse de ma part.
Je rattrape mon retard sur les films de Kubirck que j'ai vu , récemment j'ai proftié de Dr Folamour et Barry Lindon, mais je n'ai pas encore vu 2001 : l'Odyssée de l'espace.
Du coup sur le principe mon avis est biaisé, ou disons manque d'expérience, mais malgré cela j'ai apprécié le film. Comme tu le dis tu ne t'ennuie pas sur Tree of Life alors que moi si du coup on rentre vraiment dans le domaine que chef d’œuvre ou non, navet ou non chacun aura un avis totalement différent sur l’œuvre. Étant à la base très particulière il convient de voir vraiment ce film pour se faire un avis, on ne pourra pas se contenter de lire les critiques même si certains se contente de cela, c'est pourquoi j'encouragerai les gens de le voir et de se faire leur opinion propre.

Ce qui est amusant c'est que je suis d'accord avec toi sur les effets, mais si ils donnent un rendu très pauvre cela va de paire avec les paysages qui sont aussi beau qu'ils sont vides. Finalement c'est cela Valhalla Rising, un film d'une grande beauté mais qui cohabite avec une part de vide dans sa réalisation ce qui fait que l'on s'ennuie plus ou moins lors de certains passages. Par contre pour la fin je en suis pas trop d'accord, pour moi il ne cherche clairement pas à se battre mais va vers les indiens pour se faire tuer. Il est le seul homme qui saurait être menaçant pour les indiens et il se sacrifie pour que le gosse continue à vivre, comme un remerciement pour avoir vécu un dernier voyage mais également que le gosse se soit occupé de lui pendant sa captivité.