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 Sujet du message: Comment tuer votre femme
MessagePosté: Dim 7 Aoû 2011 12:13 
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(Trailer - VO)







Réalisé par : Richard Quine
Avec : Jack Lemmon, Virna Lisi, Eddie Mayehoff.

    Titre original : How to Murder your Wife
    Genre : Comédie
    Durée : 01h58 min
    Année de production : 1965





Synopsis : Après une nuit d'ivresse, un farouche célibataire se retrouve marié à une jolie Italienne. Ne pouvant divorcer de cette encombrante moitié, il se défoule à travers une bande dessinée où il la tue sans vergogne. Le jour où elle disparait pour de bon, tous les soupçons se portent sur lui...




→ Non je ne vais pas vous parler du "parfait" plan que certains hommes (notamment Tony Wendice) rêvent de réaliser mais n'osent l'avouer ^^ Non ! Aujourd'hui je vais vous parlais d'un film qui l'air de rien est un concentré d'humour ^^

C'est par la voix-off puis la silhouette distinguée de son majordome - Charles (Terry Thomas y est fabuleux en valet british possessif) que commence ce film et par la même occasion, nous est donc présenté le héros de ce film : Jack Lemmon, dessinateur de bd et célibataire endurci qui considère le mariage comme quelque chose d'inconcevable (tout comme Charles), au quotidien réglé comme du papier à musique (la scène d'introduction est d'ailleurs magnifique est à mourir de rire ^___^). L'argument du film est outrageusement machiste puisque les femmes (et surtout le mariage) sont synonymes d'enfer ultime auquel il convient absolument d'échapper à tout prix !





    Un humour irrésistible :


L’humour noir du film est un régal. Entre misogynie absurde et clichés extravagants de la femme italienne, ce film s'amuse à détruire complètement et malicieusement tout le bien-être d’un vieux garçon fier de son célibat et de sa vie réglée à la minute près. L’arrivée dans sa vie quotidienne de la jeune femme italienne est fracassante et transforme tout sur son passage : sa vie (il se retrouve mariée), son quotidien (Charles le quitte, car il se sent trahi par son maître), son physique (Stanley prend 10 kilos et perd même foi en sa virilité). Même sa bd se transforme : finies les escapades endiablées destinées à donner vie au personnage de Bash Brannigan, maintenant place à The Brannigans. Stanley se retrouve complètement différent de l'homme joyeux et heureux de vivre que l'on avait connu au début du film. Après avoir essayé de raisonner sa "femme", il envisage désormais le divorce. Malheureusement, alors que dans la fiction de la bande dessinée, il se démène et vit à 100 à l'heure, il ne parvient pas à divorcer d’une femme qu’il a pourtant demandée en mariage alors qu’il était ivre !!
D'ailleurs tout l’humour du film - efficace, ne fait pas que se concentrer sur la misogynie des hommes et leur lâcheté à être tombé dans le piège tendu par les femmes. Richard Quine multiplie les idées de gags fabuleuses tel toutes les gaffes commises par Virna Lisi conclues par un gros câlin dont l'image se floute au fur et à mesure; le rapport presque marital entre Stanley Ford et son valet ou encore Harold Lampson qui en assez de manger les tests de plats "français" préparés par sa femme .... Hommes et femmes s’adonnent à des joutes verbales, les femmes humilient gentiment les hommes pour s’approprier le pouvoir : un homme, selon elles, a toujours quelque chose à se reprocher (cf les soupçons qui pousse Virna Lisi a pénétré dans le "Club" …).





    Une bédé qui sert de lien entre la réalité et la fiction :


Le questionnement entre réel et fiction se fait par l'intermédiaire de la bédé de Stanley Ford qui fait de son personnage Bash Brannigan, une extension de lui même. En effet, ce n'est autre que l’expression de sa vie fantasmée : celle de héros vivant d’action, de péripéties et d’aventures; alors que justement, la réalité est toute autre : clichée, monotone et moribonde. Du temps du célibat, celui-ci était Bash Bannigan, un agent secret à la vie trépidante dont Stanley expérimente les exploits physiques dans la réalitéet dont les aventures sont retranscris dans un journal que suivent quotidiennement des lecteurs assidus et férus de Bash ^^ Mais une fois la corde au cou, c'est à l'aventure du mariage qu'est soumis le double de papier. Stanley Ford y lâche donc les péripéties de la vie conjugale (scène 1, scène 2 et scène 3), ses frustrations et y projette aussi le meurtre de sa femme (afin de se débarrasser "virtuellement" de sa femme *) ...





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* Mais est ce vraiment uniquement dans la bédé ? C'est la question que se pose les lecteurs assidus des aventures de Bash Brannigan, c'est ce qu'imagine en tout cas les jurés au début, ainsi que Charles, son valet ! D'où l'énorme quiproquo qui est formidablement bien joué autour de ça (côté réel et imaginaire qui joue des tours à Stanley) ...




A noter : Les bandes dessinées de la série Bash Brannigan qui apparaissent dans le film ont été exécutées par Mel Keefer.






    Un côté machiste assumé et décalé :


Les hommes vivent mal dans leur peau. Leur pouvoir et leur influence se désagrègent. Les femmes usent et abusent de leur pouvoir autoritaire pour brimer leurs maris (c'est d'ailleurs pour cette raison que le seul endroit où ils trouvent refuge est "le Club" - interdit aux femmes ! Ils y passent du bon temps, fument, se relaxent, discutent ... loin de leurs soucis et de leurs femmes respectives). C'est pour cette raison que Stanley Ford et Charles sont deux célibataires invétérés, qui pour rien au monde ne se marierait ... Sauf que Stanley commet l'irréparable en se mariant et ne sait plus comment "s'en débarrasser". La révolte couve et explose finalement dans le tribunal - symbole de la justice. La plaidoirie que fait Jack Lemmon, absurde et décalé, démontre que l’omnipotence féminine pousse leurs époux à franchir la ligne fatadique entre l’innocence et la culpabilité pour s’affranchir d’une domination féminine étouffante et alinéante ("the button defense").
→ D'ailleurs, ce plaidoyer et surtout le résultat (verdict) en ont fait le premier "film politiquement incorrect" de l'histoire du cinéma.
Spoiler: Montrer
Le côté machiste assumé est d'une drôlerie irrésistible, à la convention du devoir de mariage Lemmon argumente pour sa défense dans une grandiose tirade finale le droit de chaque homme à souhaiter un jour tuer sa femme, appuyé par tout les maris présents... Il est d'ailleurs dommage que le scénario n'entretienne pas plus vivement le doute sur la fait que le meurtre ait été effectué ou non, la question étant trop vite résolue.
Toutefois, il est à noter que l’emprise de Miss Ford souligne de manière grinçante et quelque peu caricaturale la faiblesse de l’homme et son incapacité à être autonome. Et Charles y était également pour quelque chose : il faisait couler la douche de Stanley, le réveillait, le pesait, faisait prendre à Stanley Ford le petit déjeuner à heure fixe… Immature et infantile, Stanley a besoin d’une mère et Charles remplit ce rôle de substitution avec plaisir (mère et femme à la fois). L’irruption de Miss Ford rend le majordome inutile, il perd son rang malgré les nombreuses promesses de divorce de Stanley.
Pourtant, la fin du film et la réaction de Stanley (puis de Charles - prévisible d'ailleurs !) laissent supposer que la morale du film est que les femmes sont indispensables et qu'on ne peut vivre sans elles ! ^^




    Le petit mot de la fin :

Porté par un Jack Lemmon sensationnel, Comment tuer votre femme est une œuvre légère et plein de charme, remplie d’enfantillages touchants et d’un humour cartonnesque savoureux. Bref, un film que je vous recommande pour son ton misogyne volontairement exagéré, son humour et ses quiproquos ...

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