► C'est l'histoire d'un film dont tu n'as pas de mal à comprendre pourquoi ils ont conservé son titre anglophone...
À Londres, un écrivain est débauché par une maison d'édition pour boucler au plus vite un manuscrit des plus importants. Sa particularité ? Nègre littéraire, spécialisé dans les biographies. Le sujet du manuscrit ? La vie d'Adam Lang, l'ancien Premier Ministre anglais. Le sujet est tentant, le salaire est très attractif, seul le temps manque dans cette entreprise... et peut-être aussi la sécurité, car il se fait agressé devant chez lui à peine son entretien d'embauche terminé. Notre écrivain s'envole ensuite pour les États-Unis afin de rejoindre Adam Lang. Là-bas, il apprend à propos de l'écriture du manuscrit qu'il remplace au pied levé un prédécesseur, un proche de Lang, qui s'est récemment suicidé.
► Elle est intéressante l'histoire de Tony Blair... euh, Adam Lang ?
Oui, elle l'est ; du moins ce film l'est à mon sens. Accompagné d'une critique très accueillante à son égard et vite fait du souffre qui a entouré sa production l'année dernière, le dernier film de Roman Polanski aurait pu après tout se révéler être un pétard mouillé. Au contentement du spectateur, il n'en est rien et c'est un divertissement tout ce qu'il y a de correct que nous avons sous les yeux.
L'histoire sur laquelle se base cette adaptation est plutôt prenante, et surtout pas trop lourde ou compliquée pour un rien pour un thriller. L'histoire se déroule de manière logique et de manière accessible, les divers éléments étant posés de manière à ce que l'on ne soit pas vite perdus ou submergés sous les informations. Bien évidemment, si j'ai bien apprécié cette volonté d'accessibilité, c'est avant tout le contenu même, ici proposé, qui m'a plu. Qu'un thriller de la sorte s'articule autour d'une parabole des enjeux qui gravitent autour de nos dirigeants politiques de manière aussi référentielle est bien intéressant. Si ici, c'est plutôt le cas de Tony Blair qui est mis en avant, le film ne charge pas la barque de manière condescendante ou démagogique sur ce qu'il a pu faire et délivre une histoire bien pensée sur ce que pourraient être les implications de ces choix. Les vols « spéciaux » de la CIA, l'interrogation de suspects liés au terrorisme dans des pays pas trop portés sur les Droits de l'Homme, le bilan de la seconde guerre du Golfe ; ces exemples d'influences marchent très bien et s'insèrent de manière efficace dans le récit.
Un rythme bien posé, une histoire qui parvient à surprendre, un suspense bien entretenu jusqu'à la fin et un casting qui tient bien la route font de ce film un divertissement qui peut valoir le détour en ce moment. The Ghost Writer est un film tout ce qu'il y a d'efficace dans son propos et son développement.
NB : J'étais ravi de voir Eli Wallach au générique. J'ai scruté avec attention son apparition dans le film mais je ne l'ai pas aperçu. Ce n'est qu'avec le clap de fin que j'ai pu comprendre quel rôle il pouvait bien avoir. Une apparition étonnante.