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 Sujet du message: Interstellar
MessagePosté: Lun 10 Nov 2014 13:57 
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Le film raconte les aventures d’un groupe d’explorateurs qui utilisent une faille récemment découverte dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et partir à la conquête des distances astronomiques dans un voyage interstellaire.
(Synopsis par Allocine.)


Nolan et moi, c'est une grande histoire d'amour : pour vous dire, je dois aimer un film sur deux dans sa filmographie. En revanche, lorsque je m'attache à un de ses films c'est pour de bon et il m'est arrivé de nombreuses fois de crier au génie devant ce qu'il a pu faire. Du coup est-ce que le bonhomme est arrivé à me séduire avec son nouveau film, après un décevant Dark Knight Rises (on ne parlera pas de Inception pour éviter les drama) ? Eh bien, c'est très mitigé à vrai dire.

Pour être honnête j'ai adoooooré la première partie du film, ce qui correspond grossièrement à toute la partie qui se passe sur notre planète + le début de l'aventure spatiale. J'ai trouvé l'introduction à l'univers de Interstellar très convainquant et touchant avec des personnages attachants & tout le tralala. Cette Terre qui se meurt filmé par Nolan dégage par ailleurs une force très puissante, tantôt poétique ou effrayante, avec ses tempêtes de poussière ou bien ses paysages relativement différents de ce que l'on peut connaître. Après cette introduction assez prenante l'intrigue démarre d'un coup et nous propulse en une dizaine de minutes dans l'espace tac tac où on a le droit à des scènes plutôt cool (notamment sur la première planète qu'ils visitent pour ceux qui ont vu le film !) et puis ensuite les problèmes commencent.

Hop on va utiliser la balise de spoil, à vos risques et périls du coup.

Spoiler: Montrer
J'ai pas du tout été convaincu ni surpris par la trahison sur la deuxième planète sur laquelle ils vont. Tout ce délire sur la nature humaine qui se démène pour survivre à n'importe quel endroit et dans toutes circonstance c'est un peu chiant à force, surtout que ce retournement de situation est annoncé à des kilomètres. Vous vous souvenez quand Amelia Brand dit qu'ils n'auront plus jamais à combattre le côté "evil" de l'humain ? Tu sais instantanément qu'ils vont faire le coup de la trahison & tout.

Après le reste du film c'est pour moi du Nolan tout craché. Il essaye de faire le kéké et de faire du trop d33p mais il se perd en faisant cela, avec un twist final absolument à chier, un WHAT THE FUCK sciences des plus mémorables, etc. J'avais annoncé à mes potes avant le début que ce film se finirait par un gros truc pseudo scientifique peu convaincant et je n'ai pas été déçu. Enfin, un petit peu quand même puisque j'aurais bien aimé que ce soit faux. wwww


Du coup Interstellar est un film en demi-teinte, assez intéressant tout de même mais finalement très décevant. Il symbolise assez bien ce que je pense de Nolan en réalité : c'est un réalisateur capable de grandes choses mais qui ne devrait absolument pas d'essayer de toucher aux domaines des sciences ou de s'aventurer dans le territoire des questions métaphysiques.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Jeu 13 Nov 2014 22:20 
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[Attention, il y a de fortes chances que je spoil, enfin vu que les ficelles scénaristiques sont de toutes façon grosses comme une maison..]

Au départ j'étais assez sceptique quant à ce nouveau film de Nolan, n'ayant jamais été convaincu par un de ses films et étant rarement convaincu par les films parlant de sciences. Et pourtant.

J'ai rarement – pour ne pas dire jamais.. – vu un film avec un tel message scientifique, jusqu'au bout des ongles ça respire l'amour de la science. Ça fait franchement plaisir pour un blockbuster. A côté de ça, le film jouit d'une image canon et d'une mise en scène vraiment prenante – qui arrive tout de même à créer de la tension là où il n'y en a pas –, même si c'est parfois un peu artificiel.

Notamment sur la fin où il y a une tentative de dramatisation inutile.. ça fait sens d'un point de vue narratif, mais du point de vue du scénario ça ne tient pas vraiment. Je passerais aussi volontairement sur le coté plan plan des personnages qui peut avoir tendance à exaspérer vers la fin. Notamment tout le délire sur l'amour quantifiable dont les héros semblent persuadés alors que même le film semble leur dire un gros "NON".

Enfin ça reste très cool dans l'ensemble et je ne saurais que le recommander vivement. Surtout pour ceux qui aiment ou s'intéressent un tant soit peu à la physique.


JCC a écrit:
un WHAT THE FUCK sciences des plus mémorables
De quoi tu parles au juste exactement ? Alors soit tu es un expert en astrophysique et en relativité générale et tes critiques ont un fondement, soit.. Faut quand même se rappeler que tout ce qui a trait à la physique dans le film a été écrit par un physicien. Tu as d'ailleurs des articles qui démontent les critiques – plus ou moins fondées — sur la question.

JCC a écrit:
c'est un réalisateur capable de grandes choses mais qui ne devrait absolument pas d'essayer de toucher aux domaines des sciences ou de s'aventurer dans le territoire des questions métaphysiques.
En fait tu es vraiment passé à côté du propos j'ai l'impression, parce que c'est justement sur le plan scientifique que le film est le plus plaisant.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Dim 16 Nov 2014 21:55 
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Pour ma part, j'ai adoré Interstellar ; qui aura je pense le privilège ces prochains temps de combattre avec Inception (2010) pour devenir mon film préféré de la filmographie de Christopher Nolan.

Ce qui constitue à mes yeux une réussite dans ce film, c'est la gestion par Nolan du macro et du micro, de l'infini spatial et des hommes. Une photographie très travaillée, un sens artistique des plus appréciables lorsqu'il s'agit de mettre en avant l'aventure spatiale, des acteurs qui sont investis dans leurs rôles... N'en jetez plus, Interstellar aligne décidément bien les bons points à mes yeux.

Ce qu'il y a de mieux dans ce film à mon sens, c'est la narration autour de la cellule familiale de Cooper, le pilote de l'expédition. Ce personnage, porté par un Matthew McConaughey des grands jours (de ce que j'ai vu, ça serait pas étonnant qu'il soit nominé pour les Oscars à venir pour ce rôle), est assurément la principale attraction de ce film. Sans révéler un quelconque soubresaut de l'intrigue, vous pouvez être assurés que le lien sentimental attendu qui lie un père à ses enfants sera mis à rude épreuve par l'expédition et que votre empathie marchera à plein régime pour Cooper et sa famille.

Après, Interstellar ne me semble pas non plus exempt de tous défauts. Je ne m'aventurerai pas sur le respect scientifique ou non du film quant à son propos, ne m'y connaissant absolument pas. En revanche, Nolan semble encore avoir du mal à avoir un personnage féminin fort qui ne souffre pas de la comparaison avec le personnage principal masculin. En effet, autant des efforts sont notés et probants avec Murph, la fille de Cooper campée adulte par l'efficace Jessica Chastain, autant Brand, la scientifique de l'expédition, n'a pas un traitement comparable pour sa relation père/fille que les liens développés à l'écran qui unissent Cooper et ses enfants, ce qui qui nuit à la portée du personnage. En plus, je ne suis toujours pas subjugué par le jeu de Anne Hattaway, ce sera encore pour une prochaine fois...

Interstellar est assurément un film à découvrir de toute urgence en ce moment dans les salles obscures, il s'agit là d'un film à mon sens incontournable.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Dim 16 Nov 2014 22:34 
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Je suis de base une fan de cinéma et de physique, alors un film ou des explorateurs voyage à travers l'espace-temps afin de trouver une nouvelle place pour l'Homme dans l'univers, je ne pouvais que aimer.
Alors verdict, s'est vraiment bon, mais sa aurait pu être tellement mieux comme souvent d'ailleurs chez Nolan.

Pour le coup c'est vraiment très beau, on a plein de belle image, avec la modélisation d'un trou noir basée sur les calculs d'un scientifique. Et surtout le passage à travers le trou de vers, trop court à gout, qui nous rappelle la porte des étoiles de 2001.
J'ai d'ailleurs été surprise que la bande annonce en montre si peu finalement.

Le point noir du film reste cependant sa véracité scientifique. Dans un film comme Star Wars, on s'en fout de voir le faucon millénium voyager à la vitesse de la lumière parce que c'est de la science fiction pur et durs. Mais dans un film comme Interstellar, qui se veut scientifique et qui cherche à tout expliquer, on peu se permettre de pointer du doigt les hérésies scientifiques.

C'est la le véritable problème d'Interstellar. Le film explique la moitié des concepts utilisé et on passe très vite de la science à la science-fiction. En sortant de la séance j'ai même entendue dire un gars dire "J'ai rien compris, j'ai juste regardé les images".
Même si ce cas n'est pas à prendre pour une généralité, il illustre bien le problème.
Si on ne comprends pas les concepts "espace-temps" "relativité générale" "physiques quantique" ou "singularité", il est plutôt difficile pour le spectateurs lambda de bien comprendre les péripéties des personnages.


pif paf a écrit:
JCC a écrit:
un WHAT THE FUCK sciences des plus mémorables

De quoi tu parles au juste exactement ? Alors soit tu es un expert en astrophysique et en relativité générale et tes critiques ont un fondement, soit.. Faut quand même se rappeler que tout ce qui a trait à la physique dans le film a été écrit par un physicien. Tu as d'ailleurs des articles qui démontent les critiques – plus ou moins fondées — sur la question.


Ben si justement, scientifiquement parlant, le film est très tiré par les cheveux. Et sa commence dès la séquence du trou de vers. Si tenté qu'il existe, car se sont des objets hypothétique, franchir un trou de vers et en ressortir entier est quasiment impossible. Se serait comme une chaloupe qui serait aspiré dans un tourbillon et qui en ressortirai intacte.
Pareil pour la scène où Cooper passe dans le trou noir, il aurait du être étiré comme un spaghettis avant d'être broyer par la gravité ou brûler par les gaz en rotations autour de l'astre.

Bref tout sa pour dire que non, le film n'est pas un petits bijoux de la science, le pire restant la scène du tesseract où on passe alors de la sicence-fiction au métaphysique.


Hormis tout cela, le plus beau passage du film reste pour moi, le moment où Cooper revient de la planète recouverte d'eau où le temps est ralenti à cause des distorsions de Gargantua et qu'il découvre les 20 ans de message envoyer par ses enfants.
Nolan maîtrise alors entièrement le sujet de son film et les lois de la relativité afin de les utiliser à des fins dramatiques. Ce passage m'a vraiment émue et est devenue ma scène préférée du cinéma de Nolan.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Lun 17 Nov 2014 02:51 
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Si on part comme ça, en soit la gravité c'est une théorie hypothétique aussi... et je ne parle même pas de tous les objets microscopiques dont l'on ne fait qu'observer des effets qui seraient "peut-être dû à". De fait, on n'a jamais observé de trou de ver, mais on a rien observé qui contredise cette théorie, donc a priori ce sont des objets qui existent. Toute science marche sur ce principe, donc non « scientifiquement parlant » ce n'est pas tiré par les cheveux.

Le film prend le parti de mettre en scène cette théorie – peut-être fausse, peut-être pas – et elle ne contredit en aucune façon la physique telle qu'elle est conçue aujourd'hui. De même pour le « tesseract » (j'imagine que tu parles de la 5D ?) : théoriquement ça ne brise aucune règles de la physique moderne, donc a priori c'est possible. D'ailleurs la représentation d'un espace à cinq dimensions en trois dimensions comme on peut la concevoir ressemble effectivement à ça.

C'est ça la différence avec un film de science-fiction "classique" : ce n'est pas réel, ni même forcément très réaliste (plus que le passage dans le trou de ver, dont en fait on ne sait concrètement pas grand chose, c'est surtout l'aisance de leur vaisseau à se propulser qui me laisse perplexe), mais c'est possible.
Après on peut critiquer la représentation du trou de ver, de même que celle de Gargantua (brrr le vilain effet doppler pas pris en compte, comme son absence blesse le cœur de tous les astrophysicien du monde), mais c'est vraiment du pinaillage je trouve.


Sinon, vis-à-vis de l'intelligibilité du film, narrativement il suffit de comprendre qu'ils vieillissent moins pour une raison Y et qu'ils vont d'un point A à un point B par une méthode X, les raisons exactes c'est vraiment du détail. Et je n'ai pas l'impression qu'avoir un doctorat en physique théorique soit un prérequis nécessaire (ce qu'il faudrait si l'on regarde ta liste de concepts à comprendre – et que vient faire là la mécanique quantique ?-?)

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Lun 17 Nov 2014 22:06 
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On va pas partir dans un débats sur la physique, c'est pas vraiment le but du topic mais je vais quand même répondre.

Mettre au même niveau la gravité et les trous de vers n'a pas vraiment de sens. La gravité est une interaction fondamentale connus des scientifiques depuis des centaines d'années et dont les effets sont directement observable. Je vois pas qui pourrait remettre en cause l'existence de la gravité. Alors que les trous de vers sont des objets purement hypothétiques, et ce n'est pas parce que leurs existence n'est pas contredis par le calcul qu'il existe. Il existe une centaine de théorie physique farfelus non contredit par les calculs, ce n'est pas pour autant qu'elles sont vraies.
Et même dans la cas où les trous de vers existeraient, ils sont décris comme trop petits et trop instable pour être traversé, donc sa ne marche toujours pas.

pif paf a écrit:

Le film prend le parti de mettre en scène cette théorie – peut-être fausse, peut-être pas – et elle ne contredit en aucune façon la physique telle qu'elle est conçue aujourd'hui. De même pour le « tesseract » (j'imagine que tu parles de la 5D ?) : théoriquement ça ne brise aucune règles de la physique moderne, donc a priori c'est possible. D'ailleurs la représentation d'un espace à cinq dimensions en trois dimensions comme on peut la concevoir ressemble effectivement à ça.


Un tesseract c'est quatre dimensions. Et si ils existent en mathématique, en physique c'est une toute autre chose. Leurs existence implique la possibilité de voyager dans le passé, comme le fait Cooper dans la film, violant au passage le principe de causalité. C'est juste en total désaccords avec la relativité générale.
Pour compléter, je cite wikipédia :
Le principe de causalité est une des contraintes réalistes imposées à toute théorie mathématiquement cohérente afin qu'elle soit physiquement admissible.


pif paf a écrit:


C'est ça la différence avec un film de science-fiction "classique" : ce n'est pas réel, ni même forcément très réaliste (plus que le passage dans le trou de ver, dont en fait on ne sait concrètement pas grand chose, c'est surtout l'aisance de leur vaisseau à se propulser qui me laisse perplexe), mais c'est possible.
Après on peut critiquer la représentation du trou de ver, de même que celle de Gargantua (brrr le vilain effet doppler pas pris en compte, comme son absence blesse le cœur de tous les astrophysicien du monde), mais c'est vraiment du pinaillage je trouve.



Ba pour un film qui fait sa promos sur le fait que le scénario à été co-écrit par un sicentifique, mais aussi sur la première image photo-réaliste d'un trou noir, je trouve pas que se soit du pinaillage. Même si moi s'est pas se qui me dérange la plus.

pif paf a écrit:

Sinon, vis-à-vis de l'intelligibilité du film, narrativement il suffit de comprendre qu'ils vieillissent moins pour une raison Y et qu'ils vont d'un point A à un point B par une méthode X, les raisons exactes c'est vraiment du détail.


Narrativement, c'est un peu léger pour un film qui se veut scientifique. Surtout que le film se prends la tête à expliquer tant bien que mal deux trois principes (fonctionnement du trous vers), le reste c'est mis à la trappe.

pif paf a écrit:
Et je n'ai pas l'impression qu'avoir un doctorat en physique théorique soit un prérequis nécessaire (ce qu'il faudrait si l'on regarde ta liste de concepts à comprendre – et que vient faire là la mécanique quantique ?-?)


J'ai jamais dit qu'un doctorat était nécessaire, juste comprendre les notions de base.
D'ailleurs ta phrase illustre bien mon propos. Tu dis ne pas comprendre se que viens faire la physique quantique dans l'histoire mais son importance est capitale dans le pitch du film.
Cette fameuse "théorie de la gravité" que le personnage de Michael Caine cherche plus ou moins à résoudre et qui est censé permettre au Homme de quitté la Terre, c'est une "théorie du tout", le plus grand casse tête des scientifiques à l'heure actuel... C'est l'adéquation de la gravité, qui s'applique à l'infiniment grand, et des trois autres interactions qui s'appliquent à l'infiniment petit, l'échelle quantique. Et ou trouve t-on un objet infiniment lourd mais aussi infiniment petit ? au cœur d'un trou noir. Cette fameuse singularité dont le film nous parle sans vraiment nous expliquer ce que s'est. D'où la nécessité de Cooper d'aller dans le Trou Noir et d'envoyer les données recueillis ( en morse... ) à sa fille afin de sauver l'humanité.
Tu peux voir sa comme un détails mais pour un film qui parle de science, je trouve sa dommage de passer à côté du propos...

Donc oui, le film est scientifiquement parlant tirée par les cheveux. Pour le nier, il faut y mettre de la mauvaise fois. Et surtout, l'existence d'un objet mathématique n'implique pas l'existence de cet objet dans le domaine de la physique. Et le fait que l'on ne puisse prouver l'inexistence de quelque chose n'est pas une preuve de son existence. Prétendre la contraire, c'est du sophisme.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Mar 18 Nov 2014 00:15 
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J'ai tout simplement pris une claque. Et j'étais pourtant légèrement perplexe avant la séance quand on connaît Nolan et ses projets parfois un peu alambiqué, voir pompeux pour ce qu'ils valent vraiment (Bien que j'ai adoré certains de ses films comme les très bons Memento, Prestige et bien sûr The Dark knight) pensant à tord avec la bande annonce qu'Interstellar allait être de cette veine. Les presque 3h00 de la séance m'ont prouver le contraire et m'ont en mit plein les mirettes *_*. L'immersion à été total et je n'ai pas vu le temps passer.

Le temps qui justement semble un peu être une thématique récurrente dans la narration du réalisateur, il suffit de voir l'ensemble de ses films pour s'en rendre compte, où il use (et abuse diront certains ^_^) souvent de l'utilisation de Flashback façon « puzzle », surtout dans le Prestige. Interstellar lui à évidemment permis d'aller un peu plus loin puisqu’il joue directement avec le temps, laissant une drôle d’interaction entre Cooper et sa famille (c'est déjà terrible d'être loin de ses proches en terme de distance, alors un décalage temporel n'en parlons pas....) . Quant au coté scientifique du film, j'ai trouver que c'était plutôt bien fait dans le sens où il ne nous ai pas demander de comprendre littéralement tout les concept physique qui y sont présent, mais de voir les enjeux qu'il y a derrière (nous interrogeant un peu sur la nature de notre humanité à travers les liens familiaux).

Une vraie bonne surprise.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Mar 18 Nov 2014 01:56 
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Je vais juste rebondir sur ce qui est lié au film (parce que le reste, franchement, c'est assez caricatural de la vision "Science Porn" de la science.. La majorité des scientifiques ne sont pas physicien et la majorité de ceux-ci s'en battent comme de l'an cinquante de l'unification des théories).

En fait on ne parles pas de la même chose. Franchement, comprendre dans le détail pourquoi tout est fait dans le film, ce n'est pas important. On sait que quelqu'un doit aller dans le trou noir et que ça permettra de sauver tous le monde (enfin les étasuniens en tout cas...), c'est tout ce qui compte. Après on peut justifier ça par le fait que c'est en accord avec des théories scientifiques, comme c'est censé être réaliste, mais dans le fond ce n'est pas le principal (la résolution de l'équation étant plus un ressort scénaristique que le cœur du film).

Et puis s'il commençait à tout justifier, là personne n'aurait rien compris tellement tout le film serait noyé sous un flot d'informations inutiles. Non parce qu'ils peuvent aussi expliquer pourquoi le temps est compressé sur la planète près de Gargantua, pourquoi elle n'est pas détruite par la gravité induite par Gargantua, pourquoi elle est bien en orbite autour de Gargantua, etc., etc. Ensuite il ne restera plus qu'à refaire le même truc avec les deux autres planètes et tout le monde aura fuit la salle : l'intérêt narratif est nul.

De même pour les effets précis liés au trou noir (et donc la physique quantique..) et à la résolution de "l'équation", je vois mal comment c'est possible d'essayer d'expliquer ça dans un film sans lui nuire (ou alors ils expliquent tout en balançant les équation et en criant YOLO. Mais à ce moment c'est une conférence de relativité générale, plus un film), surtout que ça n'a pas un impact direct sur celui-ci.
Au contraire le concept du trou de vers est relativement simple à expliquer et à comprendre ; pour moi il y a clairement eu un choix (assez réfléchit, même si pas forcément réussi) sur qu'est-ce qui allait être expliqué. Là c'est simple, c'est visuel, et ça permet à la salle de comprendre ce qui se passe.


[petit aparté pseudo-scientifique :] Tu noteras que pour les trou de vers j'ai mis l'emphase sur l'observation, pas sur le modèle mathématique (surtout que l'existence des trou noirs est avérée, donc...). Et pour la gravité, je ne mettais pas au même niveau cet effet et les trou de vers : c'était juste un exemple. Parce que bon, il y a plein d'objets théoriques dont l'existence est relativement approuvée que l'on n'a jamais "observé" et concrètement, la gravité n'est pas l’interaction la mieux connue ; tu dois nécessairement te baser sur une théorie qui a des défauts pour en parler (on en parle du principe holographique sinon ?).

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Mar 18 Nov 2014 10:39 
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pif paf a écrit:
Et puis s'il commençait à tout justifier


Si je puis me permettre, si y'a un film qui justifie justement tout, c'est bien Interstellar. Nolan explique systématiquement tout se qui se passe à l'écran, et relativise tout à l'échelle humaine. En clair, tout ce qui se passe dans l'espace, est à priori d'origine/cause humaine, ce qui est, pour le coup, scientifiquement parlant, une aberration. Bien sur, les planètes ont leur propres eco-systèmes, les trous noirs existaient déjà avant l'Homme et tout et tout, mais le problème, c'est que Nolan rationalise tout cet ensemble vis à vis de notre espèce, comme si justement, nous étions le centre de l'univers. Effet secondaire palpable: on ne sent jamais à l'étroit dans l'espace dans Interstellar, parce que, d'une façon ou d'une autre, l'Homme a l'air de maîtriser la situation (là où Gravity nous donnait l'impression d'être de misérables grains de sable vis à vis d'une enormité spatiale qui nous dépasse).

Il faut se mettre dans la tête, que d'un point de vue scientifique, puisque tel est le débat, nous ne somme rien pour l'univers, et l'univers se fout de nous et de notre amour, aussi pur et sincère soit-il. Les chose existent et existeront sans l'Homme, et c'est ce que Nolan a l'air d'avoir du mal à accepter. Conclusion: Interstellar utilise des faits scientifiques véridiques (encore heureux) pour placer ses bases, mais dès qu'il cherche à expliquer ce que nous ne connaissons pas encore (le trou noir et le trou de ver notamment), il intervient avec une spéculation au final assez ridicule: ce sont "eux" qui ont fait ça, comme si ce n'était pas assez explicite. Il faut savoir accepter que les choses ont des raisons d'êtres qui nous dépasse, et c'est justement quelque chose qui a l'air de faire défaut à Nolan.

Enfin bon, ça ne m'a pas empeché d'apprécier Interstellar, mais plus j'en discute avec des amis et plus j'ai l'impression que le bonhomme nous impose sa vision des choses alors qu'avec ce film, il a davantage la volonté d'apporter des vérités scientifiques, ce qu'Interstellar ne fais à aucun moment.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Mar 18 Nov 2014 13:17 
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Je rappelle quand même qu'interstellar est un film de science-fiction et non un documentaire de RMC découverte. Peut-être que cela évitera certains propos plus haut. Nollar se sert de vérités scientifiques pour poser les bases d'un scénario qu'il a créé. Il y a évidemment une frontière entre ce qui scientifique et ce qui relève de la fiction. C'est pourtant évident et je ne comprends pas pourquoi cela créé des débats. De nombreuses règles et lois sont respectées, mais au final servent à l'imaginaire du scénario. Et pourquoi ce ne serait pas les humains du futur qui ont créé les trous noir dans notre réalité à nous aussi ? Alors je ne trouve pas personnellement que ce soit aberrant, ce qui est aberrant, ce sont les scientifiques qui pointent du doigt certaines choses parce qu'ils sont très pointilleux là-dessus mais qu'ils ne peuvent même pas eux-même démontré. Certes, il est tout à fait normal d'apprécier ou de ne pas apprécier, d'accepter ou de ne pas accepter, des choix purement scénaristiques. Mais à trop calquer dans la réalité, où est la frontière du cinéma et de la réalité ? Le film fait l'effort de respecter de nombreuses choses, et fait appréciable, respire l'amour de la science.
Juger que c'est impossible de survivre à un trou noir, on s'en fiche. Juger que l'homme ne peut pas être la cause/origine de ce qui se passe dans l'espace, on s'en fiche et c'est potentiellement faux dans un futur lointain en plus. Personnellement, je préfère débattre sur la fin du film, sur la possible boucle temporelle, sur la ligne du temps figé, etc !

Et pour en revenir sur le fait qu'on ne sent pas à l'étroit, je pense que c'est d'abord un ressenti subjectif. Puis que Gravity misait beaucoup là-dessus. Clairement, Interstellar insiste sur le temps et à ce niveau-là, je trouve que c'est une réussite totale.


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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Mar 18 Nov 2014 14:28 
Ô-Totoro
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La seule fois où j'ai pété mon ulcère contre la prétendue véracité scientifique d'un film qui s'avérait bidonnée, c'était sur la peau des dinosaures de Jurassic Park qui est couverte de plumes.

En l'état, il y a matière à débattre sur l'utilisation des théories scientifiques dans le scénario, mais quelqu'un aurait la gentillesse de linker quelques citations précises des notes d'intentions de Nolan et de l'implication d'un scientifique dans le processus créatif, j'ai la flemme et trop peu d'intérêt pour le bonhomme pour le faire moi-même (= "bon prince, il demande à ses gueux de lui dérouler le tapis sur lequel il marchera"). Parce que s'il s'avère que ce sont les distributeurs de la Warner et les producteurs délégués de mes couilles qui ont déclenché le bullshitomètre, je ne vois pas trop l'intérêt de s'étriper joyeusement là-dessus. McConaughey a dit que c'était l'un des films les plus ambitieux de tous les temps, ça fait partie de son travail de promo de caresser le film et je ne suis pas énervay de voir qu'il m'avait menti comme le gros cul-terreux que son accent suggère qu'il est.
Si ça se trouve, l'implication du scientifique a été limitée à "tiens, roger, est-ce que le trou noir ressemble à ça ? - oui mais le trou de v... - MERCI ROGER VOILA TA PAIE TU APPARAITRAS DANS LA PROMO BISOUS SUR TON COU". Déjà que Nolan a du mal à écrire ses scénarios tout seul, j'imagine pas le bordel s'il essaye d'inviter d'autres personnes.
En revanche, je peux un peu plus m'avancer sur l'arriérisme de Nolan qui prouve encore une fois qu'il est un réalisateur né vingt ans trop tard, avec son utilisation poussée des maquettes, son tournage à la pelloche et en dur. Très joli rendu sur du 35mm, on a l'impression d'être dans un film bien branlé des années 70/80, ce qui doit faire partie de l'hommage implicite du réalisateur. En principe, ce fétichisme dessert totalement ses films (revoir le final calamiteux du Chevalier noir se lève, tournay avec des VRAIS figurants, et mourir d'ennui) au profit d'une approche branlatoire, mais là j'ai trouvé la démarche plus touchante que d'habitude.
Et s'il ne sait pas filmer l'immensité de l'espace (90 % des plans de l'espace sont rattachés à un vaisseau, comme si on était à l'intérieur avec les personnages), je n'ai pas l'impression que ce soit son objectif, puisque dans les dimensions de son récit, il ne cherche pas à s'éloigner de l'émotion humaine pour approcher la métaphysique. Il a raison le bougre, aller au face-à-face avec Cuaron ou Kubrick montrerait son absence de talent. Mais en l'occurence, je trouve que son choix est plutôt pertinent pour ce qu'il veut raconter et les ambitions du film. De là à trouver de l'intérêt dans ce qu'il raconte, c'est un autre débat. La réduction des enjeux cosmique à une chambre m'a plutôt amusé pour ma part.

En l'état, Interstellar m'a fait exactement le même effet qu'Inception : à découvrir, ça se suit bien et sans déplaisir. Pour la replay value, j'ai quelques réserves qui viennent de la capacité du bonhomme à faire PAUSE et une grosse parenthèse explicative des tenants et aboutissants de ses enjeux (pour bien les jeter à la poubelle par la suite), ce qui occasionne des passages awkwards pour essayer de garder du rythme, genre McConaughey qui s'embarque dans la navette le matin après avoir appris l'existence du projet dans la nuit, mais en pleurant toutes les larmes de son corps la séparation avec ses enfants. Et l'exploitation de ses exoplanètes doit faite tièp au deuxième visionnage, mais je garde sur un souvenir repus pour l'instant. Son montage très concentré doit rendre la chose impropre quand même, puisque Matthew semble faire le voyage en éveil pendant 7 jours maximum.
Mais pour une fois, il gère plutôt bien l'affect qu'on peut avoir pour ses personnages (enfin, Matthew et Jessica), alors que dans ses précédents films ils s'apparentaient à des figures désincarnées. Il plonge dans l'émotion et ça marche plutôt pas mal, étonnant pour le cinéaste de l'intellect qu'il est d'habitude.
Et Hans casse pas les couilles. Brave Hans, gentil garçon qui apprend (vole ?) des plus grands.

Funfact : chez Nolan, il faut plus de personnes pour monter un rêve que pour aller dans les confins repliés de l'univers.

edit @Takekura : scenarii ne s'est jamais utilisé. C'est une aberration orthographique monstrueuse provenant de trous de balles de la grammaire. Ceux qui l'utilisent méritent la mort (lente et douloureuse). Scenario est un mot italien, s'il est pluriellisé par les puristes, il devient scenari (avec un i). S'il est francisé, il devient scénarios. </grammar nazi fact>
J'aimerais bien avec ta capacité d'émerveillement devant un film. Vraiment. :(


edit @seleniel : ce à quoi tu auras droit ne dépend que de toi. La mort serait trop douce. L'intégral de Naruto, voilà qui est parfait !!


Dernière édition par Leto II le Mar 18 Nov 2014 23:26, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Mar 18 Nov 2014 16:56 
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Je suis le spectateur que les réalisateurs aiment bien. Bah ouais, je suis le spectateur facile qui crois tout ce qu'on lui dit de croire. J'aime bien à peu près tout ce que je regarde au cinéma. (D'ailleurs, j'ai aimé Godzilla et apprécié 300:Rise of an Empire). Et puis il arrive que j'aime bien les scénarios (surprise, je croyais que scénarii s'utilisait encore) un peu compliqué où faut un peu réfléchir.

Alors j'ai toujours aimé ce qu'à fait Nolan. Tout ces films me tiennent à cœur et avant Interstellar, deux de ses films étaient dans mon top 5, Inception et The Dark Knight. (Je t'autorise à m'appeler fanboy.) Mes attentes sur Interstellar étaient vraiment énormes et je l'attendais comme le film de l'année. Et alors ?

Bah j'ai keefer ma race. Putain ouais. Excusez la vulgarité mais tellement. Les erreurs scientifiques ont l'air de gêner. Mais moi je crois ce qu'il me dit à propos du trou même si on m'a dit autre chose. Je crois tout ce qu'ils me pondent, les frères Nolan. J'ai eu tellement la pression, deux fois. J'ai tellement failli chialer, deux fois. Je suis tellement aller le voir deux fois. Les acteurs sont géniaux, les effets spéciaux sont oufs, la bande son est énorme. Enfin Zimmer se réinvente. Il y a aucune longueur, on est dedans du début à la fin et même après la fin tellement ce qu'on a vu est dingue. Je fanboyse au maximum. Je m'attendais à quelque chose de gigantesque et ce fut encore meilleur.

J'ai jamais ressenti ça au cinéma. C'était la claque que j'attendais depuis longtemps. C'est devenu mon film favori et ça le sera certainement jusqu'au prochain Nolan.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Mar 18 Nov 2014 19:15 
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Comme le dit Nemeroffable, le film lui-même cherche à expliquer se qui se passe à l'écran. Sauf qu'au passage il nous sort des principes de physique bien gras du genre : "singularité", "données quantique", "espace-temps" etc sans grand intérêts puisqu'il ne les explique pas. En soi sa me pose pas de problème mais choisir d'expliquer certaines choses et d'autres non je trouve sa ridicule.
Je suis persuadée qu'il y a deux sortes de personnes qui ont vu Inerstellar :
- Ceux qui si connaissent un minimum en physique et qui ont compris à quelle c'était du méli-mélo scientifique
- Ceux qui ne s'y connaissent pas en physique et qui ont compris seulement se que le film expliquait. Ce qui est triste pour les scénaristes qui ont essayé de faire tenir assez maladroitement une dizaine de principe scientifique dans leurs scénarios le rendant plus ou moins inaccessible au grands publique.

Mais je tiens à dire, pour clarifier la situation que ce n'est pas vraiment le film en lui-même qui me gène (quoique si), mais plutôt tes propos (pif paf) où tu persiste à dire que le film est canon scientifiquement et que la narration justifie ce partis-pris scénaristique (libre à toi de le penser). Alors que non, c'est juste que comme toujours chez Nolan, le scénario est hyper-compliqué dans son écriture, donc si on y ajoute par dessus des lois de la physique sa se casse très vite la geule.

Xehanort a écrit:
Juger que c'est impossible de survivre à un trou noir, on s'en fiche. Juger que l'homme ne peut pas être la cause/origine de ce qui se passe dans l'espace, on s'en fiche et c'est potentiellement faux dans un futur lointain en plus. Personnellement, je préfère débattre sur la fin du film, sur la possible boucle temporelle, sur la ligne du temps figé, etc !


Le problème avec la fin c'est qu'elle n'est pas cohérente avec elle-même. Il y a trois explications mais chacune se voit contredit par d'autres éléments que le film apporte.

La première, une fois que Cooper pénètre dans le trou noir, le temps se fige et il vit une expérience de mort imminente, qui tant alors vers l'infini. Il voit alors sa fille, car comme l'avait dit le personnage de Matt Damon, la dernière chose qu'il verra avant de mourir seront ses enfants. Sa explique aussi pourquoi la planète sur laquelle il se "réveille" ressemble à l'horizon du trou noir. Mais comment fait-il pour envoyer les données dans la montre de sa fille si il reste prisonnier du trou noir ?

La deuxième, celle apporté par le film, il passe on ne sait comment du trou noir à l'hypercube. Il devient on ne sait comment un être de purs énergie et fusionne avec la "conscience" du robot. Il acquière la capacité de voyager dans le temps et l'espace, mais alors pourquoi il ne reste que devant la chambre de sa fille ? pourquoi il ne s’empêche pas de partir ? pourquoi n'envoie t'il pas les données plus tôt ? Le film nous fait quand même croire que le temps lui ait compté lorsque sa fille s’apprête à sortir de la chambre sans prendre la montre, alors que Cooper à le pouvoir de voyager dans le temps... Beaucoup de question et de paradoxe qui ne trouveront de réponse puisque la situation en elle même est un paradoxe, un gros cafouillage.

La troisième, "eux". Des extraterrestres ? Des humais du futur qui auraient la capacité d’interférer dans le passé ? Surtout une grosse facilité scénaristique qui n'apporte rien, mais vraiment rien au propos du film.

Il y a peut être d'autres explications, mais je n'est que cela en tête.

Xehanort a écrit:
Et pourquoi ce ne serait pas les humains du futur qui ont créé les trous noir dans notre réalité à nous aussi ? Alors je ne trouve pas personnellement que ce soit aberrant, ce qui est aberrant, ce sont les scientifiques qui pointent du doigt certaines choses parce qu'ils sont très pointilleux là-dessus mais qu'ils ne peuvent même pas eux-même démontré. Certes, il est tout à fait normal d'apprécier ou de ne pas apprécier, d'accepter ou de ne pas accepter, des choix purement scénaristiques. Mais à trop calquer dans la réalité, où est la frontière du cinéma et de la réalité ? Le film fait l'effort de respecter de nombreuses choses, et fait appréciable, respire l'amour de la science.


Interférer/Voyager dans le passé c'est impossible, quelque soit le degré de technologie à disposition.
Pour ce qui est de la frontière cinéma/réalité, les films qui tente de se rapprocher au plus du réelle sont légions et Interstellar n'est certainement pas celui qui y parvient le mieux. Même si je ne pense pas que c'était la volonté du réalisateurs.
Et personnellement, je n'ais pas vraiment ressenti cette amour de la science, j'ai juste vu un film qui en violait la plupart des principes de bases.

Pour finir,

pif paf a écrit:
Je vais juste rebondir sur ce qui est lié au film (parce que le reste, franchement, c'est assez caricatural de la vision "Science Porn" de la science.. La majorité des scientifiques ne sont pas physicien et la majorité de ceux-ci s'en battent comme de l'an cinquante de l'unification des théories).


C'est quand même toi qui a cherché à justifié que le film était scientifiquement réaliste mais bon...
Mais surtout dire que les physiciens "s'en battent comme de l'an cinquante de l'unification des théories" c'est aberrant.
D'une part c'est le problème sur lequel à travaillé Einstein sur les 20 dernières années de sa vie. Même si cité Einstein s'est bateau le fait est la. Et surtout c'est le problème qui mobilise le plus de physiciens depuis près de 50 ans.
Après tout, sa permettrait juste de vérifier un nombre incalculable de théorie, de mieux comprendre le comportement des interactions fondamentales, de comprendre les trous noirs et leurs singularités, de décrire l'univers dans ses premiers instant...
Mais oui, tout les physiciens s'en tape de la théorie du tout.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Mar 18 Nov 2014 20:52 
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Leto II a écrit:
edit @Takekura : scenarii ne s'est jamais utilisé. C'est une aberration orthographique monstrueuse provenant de trous de balles de la grammaire. Ceux qui l'utilisent méritent la mort (lente et douloureuse). Scenario est un mot italien, s'il est pluriellisé par les puristes, il devient scenari (avec un i). S'il est francisé, il devient scénarios. </grammar nazi fact>
J'aimerais bien avec ta capacité d'émerveillement devant un film. Vraiment. :(
Je m'embarque juste dans le débat chiant grammairien, laissant de côté celui sympa (?) scientifique (en même temps j'ai pas vu le film et je fais donc l'expérience par procuration via vos messages...).

Il me semble que scénarii s'emploie encore et qu'il s'est utilisé pendant un long moment quand même. Parce que jusqu'à récemment on utilisait en français comme pluriels des mots empruntés à d'autres langues les formes de pluriel de ces langues (avec de petits ajustements quelques fois, comme les accents). Ce qui donnait scénario/scénarii, ou leitmotiv/leitmotive. Depuis la réforme de 1990 (mais c'est plutôt récent quand même, et je me demande si ce n'est pas dans la même qu'on préconise aussi la suppression des accents circonflexes et le basculement des "ph" en f: ça avait donné à une époque une revue ou petite publication appelée je crois la défense du nénuphar puisqu'on préconisait de l'écrire désormais "nénufar"; à vérifier), on vise une simplification de la langue et de ces pluriels, mais bon, dans certains domaines, intellos justement, les usages anciens perdurent.

Et scenarii devenu scenari, c'est dû aussi à une réforme de simplification de l'italien il me semble. Je ne sais plus l'époque, mais bon, fin XIXe/début XXe il me semble que c'était encore scenarii.

Tout ça pour dire que je ne veux pas d'une mort lente et douloureuse.

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 Sujet du message: Re: Interstellar
MessagePosté: Mar 18 Nov 2014 21:53 
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Mia, réduire la science à la physique c'est vraiment très méprisant pour toutes les autres (j'imagine que tu ne t'en rends pas compte). Et je ne parle même pas des scientifiques qui ne sont pas physiciens, ils existent et ils sont majoritaires d'ailleurs, ne les oublions pas :(

Et non ce n'est pas aberrant de dire que la plupart des physicien se préoccupent bien peu des grandes théories unificatrices qui parsèment l'histoire. Déjà parce que c'est compliqué. Ensuite parce qu'ils ont d'autres préoccupation (leurs recherches, au hasard). Mais visiblement tu as l'air d'avoir des chiffres qui assurent que la majorité des physiciens sont des théoriciens, j'aimerais bien voir la source.

J'aurais presque versé ma petite larme pour Einstein, mais en fait tous les scientifiques passent leur vie sur leurs recherches, sauf que la plupart n'ont pas la notoriété au près du grand public que peut avoir Einstein, donc en fait ce n'est pas vraiment triste.

(Désolé pour le ton, mais réduire la science à ses "grandes" figures et à ses "grandes" découvertes c'est faire preuve d'un mépris total pour la science et ceux qui la font vivre.)


Après je pense que je n'ai pas été clair vis-à-vis de la cohérence du film. Il ne faut pas oublier qu'il fait une hypothèse : la gravité permet de briser le principe de causalité. C'est donc normal que le film paraisse "faux" si on le prend du point de vue de nos hypothèses, puisqu'il n'utilise pas les mêmes. Et, une fois qu'il a posé son cadre, avec ses possibilités et ses limites, il ne dépasse jamais ce cadre et respecte scrupuleusement toutes les hypothèses faites. Donc oui le film est très réaliste et logique dans ce cadre mais pas dans notre cadre.

Mais on est d'accords, Nolan complique inutilement certaines choses et en simplifie d'autres sans forcément trop de raison (Nolan quoi..).


Nemeroffable a écrit:
Si je puis me permettre, si y'a un film qui justifie justement tout, c'est bien Interstellar. Nolan explique systématiquement tout se qui se passe à l'écran, et relativise tout à l'échelle humaine.
Je parlais d'un point de vue physique, tout n'est pas justifié. Et c'est tant mieux, parce que quand je dis TOUT, je veux dire TOUT (comment le vaisseau se propulse, pourquoi les vagues font cette taille, pourquoi la première planète ne se disloque pas, etc. etc.). Donc oui Nolan a choisit de justifier certaine choses et pas d'autres.
Pour le reste on est d'accords, Nolan et ses messages pompeux et ultra anthropocentristes ça va bien cinq secondes (un peu plus et il nous explique qu'on a crée l'univers..).

Xehanort a écrit:
Le film fait l'effort de respecter de nombreuses choses, et fait appréciable, respire l'amour de la science.
This.

Leto II a écrit:
Si ça se trouve, l'implication du scientifique a été limitée à "tiens, roger, est-ce que le trou noir ressemble à ça ? - oui mais le trou de v... - MERCI ROGER VOILA TA PAIE TU APPARAITRAS DANS LA PROMO BISOUS SUR TON COU"
A la base Kip Thorne (le physicien en question) a tout écrit, puis c'est unknown-Nolan qui est repassé derrière et enfin well-known Nolan quand il a repris la direction (article en parlant). Du coup la trame de fond a été conservé, mais pas la trame principale (coucou Cooper). En dehors de ça, tout ce qui est visuel dans l'espace a été calculé par Thorne.

seleniel a écrit:
laissant de côté celui sympa (?) scientifique
Les discussions scientifiques sont toujours sympa :3

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