L'infini univers. Krypton, une planète au bord de l'implosion (littéralement comme socialement). Jor-El, un éminent scientifique de la planète sur le déclin, brave l'interdit de sa civilisation en concevant naturellement un enfant avec sa femme. Désespérés par la situation dans laquelle se trouve leur espèce, les nouveaux parents décident d'envoyer leur nouveau né sur une planète lointaine, mais compatible au développement son organisme : la Terre.C'est un non-fan convaincu de Superman qui l'écrit :
Man of Steel, c'était bien.
Ne connaissant que les grandes lignes du personnages, j'attendais de ce film qu'il soit un outil de vulgarisation efficace pour comprendre la direction actuelle du personnage : un dieu parmi les hommes (concept qui au passage, ne me fait pas du tout envie en Comic), un sens moral à toute épreuve, un costume
made in New 52 qui fait la peau au sempiternel slip au dessus du collant, une rage qui bout si on fait trop [vous me comprendrez] l'extraterrestre, de nouvelles règles pour ses faiblesses, une civilisation kryptonienne qui n'était pas si cool que ça... Ça va, les données du néophytes que je suis sont mises à jour.
Zack Snyder soufflant le chaud et le froid avec ses réalisation, j'étais curieux de voir comment il allait s'en tirer avec une icône « plus grande que la vie » : on retrouve dans ce film l'académisme dont le réalisateur a fait preuve avec
Watchmen (2009), c'est propre, spectaculaire et lisible mais sans audace visuelle non plus (mais bon, quand il en fait, on frôle le
too much – qui a dit
Sucker Punch (2011) ? -). Après, la patte Christopher Nolan (producteur), si elle existe ici... Non, le film ne joue pas la carte nihiliste de la trilogie
The Dark Knight : certains en seront déçus, mais je trouve que ça permet à ce film d'avoir sa propre cohérence (et pourtant, c'est le Britannique qui était aux commandes du scénario je crois).
Pourquoi j'ai apprécié
Man of Steel ? Pour ses deux bons derniers tiers, bourrés comme ce n'est pas possible d'affrontements dantesques impliquant Superman, mais aussi de moments où Kal-El prend les dimensions de l'icône universelle que l'on imagine. Là, j'ai l'impression d'avoir revécu le même chambardement qu'avec le traitement de Hulk dans
Avengers (2012) : wow, jamais je n'avais eu souvenir de voir Superman avec autant de patate et prenant part à des combats aussi impressionnants et dynamiques !
Outre le combat final contre Zod bien dément, j'ai adoré l'emploi de la seconde de ce dernier qui a pris à son avantage de manière bien étonnante la gravité moindre de la Terre ; ses déplacements quasi-instantanés et leur chorégraphie était une réussite à mes yeux.
Après, je dois bien aussi avouer que le premier tiers m'a fait peur, mais peut-être est-ce dû au fait que je ne suis vraiment pas fan du personnage... Ses origines sont présentées de manière originale (même si on voit ailleurs qu'on peut aller encore plus loin dans le concept présenté – j'pense déjà à ma review de Thor par Aaron là...) mais ça manque parfois de corps ou de dramaturgie. Je me suis davantage senti interpellé par les difficiles épisodes parentaux et les sentiments associés que par tout l'emballage « Bimbadabim bimbadaboum, il est coooooooool » © Orelsan de ce jeune Clark Kent, trop puissant pour ces humains si risibles dans leur comportement...
L'autre bonne surprise de
Man of Steel, c'est son casting sorti pour moi de nulle part. Henry Cavill campe un Superman très convaincant (regardez
Les Tudors les d'jeun's !) et Michael Shannon la nouvelle itération d'un méchant qui pulvérise l'image kitsch que je conservais de la précédente. Après, retour sympa dans le business de Kevin Costner, c'est toujours ça aussi de pris.
En mettant sciemment de côté des points qui m'ont fait tiquer (« rasage express, pour une peau glabre en quelques secondes », la découverte du costume – Clark, qui vit depuis 33 ans sur Terre, ne se dit pas de suite qu'il transpire la honte dedans ? - et les trop nombreuses références religieuses messianiques trop surlignées),
Man of Steel a été un spectacle de bonne facture à mes yeux. Vous avez le droit d'y aller sans trop de remords.