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 Sujet du message: [One Shot]Pensées Impénétrables : L'Intemporel (2/3)
MessagePosté: Ven 15 Juin 2012 16:12 
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L'oublié

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La vie n’est devenue que la vaine espérance d’un accomplissement inexistant. Le temps est venu. Je le sens. Par mimétisme, je suis passé inaperçu à vos yeux. Je ne suis plus l’épée de Damoclès au dessus de votre tête. Je ne suis qu’une fantasmagorie éphémère. Parfois, vous vous éveillez : à ce moment là, le système tortueux d’une société jalouse vous arrache à la compréhension ultime d’une vérité ancestrale.

Vous rêvez de paix. D’amour. Vous forcez vos cœurs à ne pas pleurer, vos jambes à ne pas trembler, vos yeux à ne pas se mouiller. Mais je la connais. La vérité. Courte, stupéfiante, ignoble. Vous êtes des hommes. C’est là votre plus grande vérité, votre plus grande faiblesse et votre plus grande obscurité. Bercé d’illusion dès la naissance dans une société limitative, l’homme a cessé de chercher : la vérité, le but, le pourquoi intemporel. Sombre stigmate d’un espace-temps défini, d’une liberté déchue, d’une sagesse dissoute dans les méandres de l’obscurantisme : l’homme n’est plus entrepreneur et constructeur d’une liberté sans cesse fuyante. Actes imposés, domestique, ciblé : l’être humain est le meilleur animal de compagnie du monde totalitaire. Totalitaire dans son choix de vie. Totalitaire et irrévocable dans ses conséquences.

Oubliez le glorieux « Marche ou crève ! » issu d’une époque ou la vie équivalait à un noble combat pour sa survie, ou l’honneur n’avait d’égal que le culte du travail, l’effort d’une activité saine ! « Consomme ou crève socialement » constitue l’actualité des mentalités de masses. Et surtout : « Oubliez-le ! ». Oubliez-moi. Courez en accord avec cette maxime frivole d’une profonde maladie qui ravage notre moi intérieur, notre conscience même d’une brièveté universelle. Tout meurt. Tout. Sprintez, dans cette course à la dépense, dans cette fuite en avant qui tient plus d’une explosion précoce que d’un phénomène naturelle d’une lenteur atroce et féroce.
Fini la sagesse des cheveux gris, l’expérience des rides. Le silence le plus strict leurs est imposé, dans leurs enclos à bestiaux tout équipés, conquis par le seul divertissement publicitaire et lucratif nommé télévision. N’attendez plus les leçons des sages de ce monde, sage d’une expérience peu commune, d’une passé riche chichement regretté : tout ces trésors immatériels se consument et se perdent dans le tourbillon infernal d’une télé réalité subjective, suggestive et pathétique.


L’homme n’est qu’un paradoxe immortel d’un être en devenir, du choix cornélien et dualiste d’une humanité ou d’une inhumanité voulue et choisie. L’être n’est humain que s’il le décide. N’oubliez jamais : votre humanité ne sera jamais acquise, jamais. Tout au plus possédée, quelques futiles instants.

Je ne suis que ce que vos yeux veulent voir. Plus rien. Je ne suis que votre construction spirituelle inachevée. On m’a nommé Dieu. Appelez-moi « Oublié ».




_______________
Voilà. Vous venez de lire la première nouvelle d'une trilogie nommée "Pensées Impénétrables". Le concept de cette trilogie est : "Que penserais une entité supérieur et extérieur de notre monde, de notre société, de notre mode de vie". Ces nouvelles ne prennent pas position sur le plan religieux : j'utilise le mot "Dieu" en fin de texte comme j'aurais pu utilisé le mot "Entité". Je pense que ce texte est modulable et adaptable selon les convictions du lecteur.

Sur ce, je suis ouvert à vos commentaires/critiques et vous donne rendez-vous pour le prochain One Shot. A bientôt et merci de m'avoir lu.

_________________
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Dernière édition par Dark Knight le Sam 21 Juil 2012 14:08, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: [One Shot]Pensées Impénétrables : L'Oublié
MessagePosté: Sam 16 Juin 2012 17:11 
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Le chevalier noir de la Volonté a encore frappé !


Tu nous offre encore une fois, un texte recherché dans son écriture. D'ailleurs, j'ai pris le pli de lire à haute voix tes textes puisque je sais que tu travailles beaucoup cet aspect-là. L'oublié ne fait pas exception à la règle. Je lui trouve une bonne mélodie.

Je remarque encore une fois le lexique de la maladie et de la pourriture. Décidément, tu les aimes bien (pour donner un aspect tragique, limite fataliste je suppose).


Au niveau du fond puisque c'est ça qui nous intéresse, j'ai beaucoup à dire.

Tout d'abord un résumé selon ma compréhension :
Tu nous présentes une entité qui regarde les hommes avec un air détaché. J'y sens une forme de tristesse et même de rancune. De ce que je comprends, il constate ce que sont devenu les hommes. Et ce qu'il remarque ne l'enchante pas. Entre le début et la fin, j'observe une véritable évolution. Si au début, le ton est mélancolique, la fin elle, est au porte du désespoir après un ultime sursaut de véhémence.
D'ailleurs, cette fin en question m'aura bien fait rire. Car elle comporte une phrase acide qui illustre bien ce que je disais précédemment : "Fini la sagesse des cheveux gris, l’expérience des rides. Le silence le plus strict leurs est imposé, dans leurs enclos à bestiaux tout équipés, conquis par le seul divertissement publicitaire et lucratif nommé télévision.".
M'enfin, Dieu a beau se sentir peiné, il ne peut de toute façon plus rien faire : on l'a oublié. D'entité toute puissante s'inscrivant dans le présent, il est passé à inconnu d'un passé oublié. C'est d'ailleurs ce qu'il regrette. A cela, il donne une explication :

On l'a oublié car on ne souhaitait plus se souvenir de lui. Si j'ai bien compris, l'homme a voulu s'affranchir de lui, voulant même l'égaler. Pour cela, il aurait disposé d'un mécanisme complexe nommé société. Si elle a su l'égaler est une autre question, mais en revanche, il est clair qu'elle envie Dieu au point de le jalouser. C'est ce qui ressort en grande partie dans ce texte, une opposition entre Dieu et la société. Mais apparemment, l'homme n'étant qu'un homme, c'est-à-dire limité, il ne peut être Dieu. C'est pourquoi, mieux que de surpasser son rival, la société a préféré l'oublier. Dès lors, les hommes ont pu se prendre pour Dieu.
Mais bien sûr, selon le texte, ils ne le sont pas. c'est pourquoi, ils leur arrivent quelques fois de réaliser "la vérité ancestrale" : ils ne sont que des hommes. Dès lors, on a une transition vers quelque chose de plus effroyable. Ils ne sont que des hommes ET contrairement à ce à quoi ils pensaient, ils sont piégés par leur propre création : ils sont prisonniers de la société, de leur société.
On a donc dans la vision de Dieu, des hommes qui restent prisonniers de leur propre ignorance. Et s'ils le restent plutôt que de l'être, c'est parce qu'ils en font le choix. Ils préfèrent tourner le dos au passé quitte à l'oublier et à la place se précipiter vers l'avenir via un mode de vie rapide (capitaliste).
Pour continuer, il est dit aussi que les hommes ne sont pas seulement piégés par leur société, ils en sont aussi victimes. Car la société (si elle est en opposition à Dieu, autant lui donner une figure) en "monde totalitaire" qu'elle est, contraint les hommes à penser qu'ils sont des Dieux.
Ainsi donc, Dieu n'est plus. Il appartient au passé et les hommes en se complaisant dans leur "monde totalitaire" -car cela leur est suggéré- choisissent paradoxalement aussi de rester des imitations de Dieu. Bref, ça se finit sur du paradoxe pur et dur. L'homme tout en vivant dans un monde qui le fait penser être un Dieu ou du moins lui donne l'espoir de le devenir a tout de même la possibilité de faire un choix de mode de vie, lequel lui permettra alors de réaliser qu'il est un homme. Mais pourtant, ce statut d'homme contrairement ce à quoi on aurait pu penser n'est pas le statut de base, car l’humanité se choisit. Et pour couronner le tout, Dieu qui est l'entité à atteindre, qui est le statut en attente des hommes qui se prennent pour Dieu, n'est en réalité qu'une création imaginaire existant sans exister de l'homme destinée à achever la construction de son être.

Si j'ai bien compris la fin, on a gros méli-mélo paradoxal assez tordu. Donc pour reprendre :

_ L'Être pense être un homme car il a choisit de l'être.
_ Pour achever sa construction spirituelle, il invente si on peut le dire comme ça, ou même mieux, il décide de "voir" Dieu. La possibilité d'une entité supérieure est alors imaginable.
_ Il aspire alors à être Dieu par mimétisme, voulant même lui faire concurrence via le moyen de la société.
_ Il constate néanmoins qu'il est limité et voit donc son impossibilité à égaler Dieu.
_ S'il ne peut le devenir pour l'égaler, il faut donc l'éliminer afin d'être le seul prétendant. Il décide donc de l’oublier.
_ Dieu est chassé des mémoires. Le passé est aussi oublié.
_ Par opposition, l'homme se prenant pour Dieu se précipite vers l'avenir.
_ La société, choix de vie de l'homme se prenant pour Dieu en quelque sorte, s'inscrit dans cette optique et contribue de manière suggestive à faire penser aux hommes se prenant pour Dieu qu'ils sont des Dieux. Un système a été mis en place.
_ Mais l'homme se prenant pour Dieu peut tout de même choisir son statut en modifiant son style de vie.
_ Le choix est soit d'être un homme se prenant pour Dieu -> un inhumain, soit d'être un homme qui ne pourra le rester temporairement avant de redevenir un inhumain.



Si j'ai bien compris, je le répète c'est tordu. Enfin bon, de ce que je retiens de ce texte, c'est qu'il illustre bien le déni de mémoire. Oublier n'est pas un coup du sort ou une fatalité, c'est un choix. Ne parle-t-on pas d'ailleurs de mémoire collective ? Comme quoi, l'individu peut être bien plus puissant que ce qu'on imagine. Enfin ... L'individu seul car en groupe/masse/société c'est une autre affaire. Là, les interactions sont nombreuses et les suggestions aussi. La pensée individuelle n'est plus. La pensée collective la remplace. Néanmoins, cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un tout homogène. Bref, le système d'auto régulation est bien illustré. Les personnes âgées, dépositaires d'une expérience en viennent à être oubliées. Elles sont laissées là, à attendre la mort (j'éxagère grossièrement). Pourtant, tout cela n'est pas entièrement vrai. L'histoire est aussi chérie. Depuis un siècle les mémoriaux et les musées voient le jour en abondance. Et puis, les lieux historiques et les cimetières sont bien la preuve que le passé n'est pas oublié. Du moins, cela demande réflexion :

Se souvient-on uniquement de ce qu'on veux bien se souvenir ?

Là est la question qui dérange. Comme le dit le texte, la mémoire est un choix. Les évènements dérangeants ont tendance à être oublié. Par contre, les périodes et évènements fastes ont tendance à être mémorisée. Pour ne être trop barbant, on peut rapprocher ça avec One Piece. Le GM a décidé de faire oublié le siècle perdu. Les gens ont choisis -sous la contrainte physiques et morales comme peut l'être la suggestion- de l'oublier. C'est un système qui s'auto-alimente de lui-même. Comme j'ai encore des choses à dire, je ne vais pas trop m'étendre, seulement lancer une piste de réflexion en rapport avec le texte : le passé a-t-il besoin d'être représenté physiquement pour être retenu ? (-> rapport avec les "vieux", dépositaires du passé mais dont la forme est immatérielle).



Une autre thématique de ce texte. Qui sommes-nous vraiment ? Quelle est la nature de "l'homme" du point de vue du statut ? Est-il homme ? Est-il un prétendant à la divinité ?
Je concède que les problématiques sont très obscures et épineuses car c'est ce que l'homme se pose depuis la nuit des temps : Qui suis-je ? Quel est mon but ? Dans ce texte, le premier problème auquel j'ai dû faire face pour le comprendre, c'était dans quel sens s'opère le mimétisme ? Et si j'ai opté pour les hommes qui veulent être à l'image de Dieu d'autres formes peuvent être surement trouvées. Mais peu importe les formes, il me semble qu'il y a dans toutes un aspect créationniste en suspend.
Et puis, peut-on avoir conscience de ce qu'on est ? Le Dieu que tu présentes Dark Knight se paie le luxe de juger. Je dis bien le luxe car l'homme n'ayant pas le recul nécessaire comme pourrait l'avoir l'Entité, il ne peut pas vraiment se concevoir totalement. Ce n'est pas une question d'objectivité (puisque l'Oublié ne se prive pas de donner son avis), mais d’appréhension de soi. Ça me fait un peu penser au bouddhisme où chaque monde de réincarnation est classé (les mondes infernaux, les mondes fantomatiques, les mondes animal, les mondes humains, les mondes des demi-dieux et les mondes des dieux).



Maintenant les critiques :

_ Comme Occulture c'est très axé sur la critique du capitalisme (« Consomme ou crève socialement » pour ne citer que ça). Et encore une fois, on a une allusion à un monde d'avant qui semble d'après ce que tu dis mieux (tu as choisi le thème c'est donc ton avis et non celui de ton perso). Ça me fait drôle car j'y vois une tendance à la nostalgie très présente dans la société, qui même si elle commence à s'aménuiser, est toujours là (-> nostalgie des trente Glorieuses). D'ailleurs, ce serait plus une volonté de présent que de fuite vers le futur que représenterait la consommation. le mot consommation décrit bien cette position. On utilise avant de faire disparaître le produit. Si c'était sur un point futur, on dirait couramment "j'utilise", "j'investie" et non "je consomme".
_ Je trouve bien que j'en apprécie la complexité et la logique que la superposition des doublures identitaires est un peu trop tirée par les cheveux. On a même plus l'être qui oublie qu'il a oublié. Non. On a l'être qui oublie qu'il a oublié qu'il a oublié. Et comme il y a une certaine forme de cycle, à chaque fois qu'une personne réalisera n'être qu'un homme, on recommencera tout (ou continuera selon le point de vue). Puis c'est aussi l'être qui s'oublie.
_ Très bonne image pour illustrer le one-shot : la femme est surement ce qui représente mieux la divinité de par sa symbolique de fertilité et de création. En plus, le visage caché/noirci représente bien l'oubli. On se souvient d'une personne par le visage. Quand celle-ci n'en a plus, ce n'est plus qu'un fantôme.
_ L'humanité éphémère ... Envisages-tu dans le one-shot qu'il y aurait une succession d'états qui ferait l'être ? (à moins que tu ne donnes la réponse dans la suite)



Je crois que c'est tout (oui, j'ose dire ça après avoir écrit un énorme pavé). J'ai apprécié la lecture et l'analyse (en espérant être tombé juste)


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 Sujet du message: Re: [One Shot]Pensées Impénétrables : L'Oublié
MessagePosté: Lun 25 Juin 2012 14:08 
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Enitu a écrit:
Le chevalier noir de la Volonté a encore frappé !


Tu nous offre encore une fois, un texte recherché dans son écriture. D'ailleurs, j'ai pris le pli de lire à haute voix tes textes puisque je sais que tu travailles beaucoup cet aspect-là. L'oublié ne fait pas exception à la règle. Je lui trouve une bonne mélodie.


C'est quelque chose de naturel, j'écris et en même temps prononce les phrases dans ma tête. ça peut donner des trucs sympas, en tout cas, ça m'aide à garder le fil conducteur du récit ^^

Citation:
Je remarque encore une fois le lexique de la maladie et de la pourriture. Décidément, tu les aimes bien (pour donner un aspect tragique, limite fataliste je suppose).

Tu supposes bien. C'est en quelque sortes la fatalité d'une maladie incurable. C'est douloureux, affreux et soit on apprend à vivre avec, soit on se laisse bouffer de l’intérieur en subissant.


Citation:
Tout d'abord un résumé selon ma compréhension :
Tu nous présentes une entité qui regarde les hommes avec un air détaché. J'y sens une forme de tristesse et même de rancune. De ce que je comprends, il constate ce que sont devenu les hommes. Et ce qu'il remarque ne l'enchante pas. Entre le début et la fin, j'observe une véritable évolution. Si au début, le ton est mélancolique, la fin elle, est au porte du désespoir après un ultime sursaut de véhémence.
D'ailleurs, cette fin en question m'aura bien fait rire. Car elle comporte une phrase acide qui illustre bien ce que je disais précédemment : "Fini la sagesse des cheveux gris, l’expérience des rides. Le silence le plus strict leurs est imposé, dans leurs enclos à bestiaux tout équipés, conquis par le seul divertissement publicitaire et lucratif nommé télévision.".
M'enfin, Dieu a beau se sentir peiné, il ne peut de toute façon plus rien faire : on l'a oublié. D'entité toute puissante s'inscrivant dans le présent, il est passé à inconnu d'un passé oublié. C'est d'ailleurs ce qu'il regrette. A cela, il donne une explication :

On l'a oublié car on ne souhaitait plus se souvenir de lui. Si j'ai bien compris, l'homme a voulu s'affranchir de lui, voulant même l'égaler. Pour cela, il aurait disposé d'un mécanisme complexe nommé société. Si elle a su l'égaler est une autre question, mais en revanche, il est clair qu'elle envie Dieu au point de le jalouser. C'est ce qui ressort en grande partie dans ce texte, une opposition entre Dieu et la société. Mais apparemment, l'homme n'étant qu'un homme, c'est-à-dire limité, il ne peut être Dieu. C'est pourquoi, mieux que de surpasser son rival, la société a préféré l'oublier. Dès lors, les hommes ont pu se prendre pour Dieu.

Rien à redire la-dessus, tu as parfaitement résumé l'impression du "Dieu" du texte. Le problème, c'est que l'homme à fait évoluer la société en prenant le pli presque systématique d'oublier Dieu et par là, le côté "spirituel" de la vie. Tout est ancré dans le matérialisme, le maintenant et le moi. La société se construit sans Dieu et non pas avec Dieu, et c'est ça qui chagrine le Dieu du texte.

Citation:
Mais bien sûr, selon le texte, ils ne le sont pas. c'est pourquoi, ils leur arrivent quelques fois de réaliser "la vérité ancestrale" : ils ne sont que des hommes. Dès lors, on a une transition vers quelque chose de plus effroyable. Ils ne sont que des hommes ET contrairement à ce à quoi ils pensaient, ils sont piégés par leur propre création : ils sont prisonniers de la société, de leur société.

Non seulement, les hommes, en moments de grandes catastrophes tremblent en se rendant compte qu'ils ne sont que des hommes sans aucun contrôle véritable sur leurs société mais c'était aussi une petite pic par rapport aux gens qui se tournent vers Dieu uniquement lors de catastrophes ou grand malheurs, mais qui l'oublient la plupart du temps. Par exemple, les Eglises americaines n'ont jamais été aussi remplies qu'après le 11 Septembre. C'est ça que le Dieu du texte reproche aux hommes : ils s'auto-suffisent quand tout vas bien et ne se soucient pas de lui, mais dès que ça tourne marron pour eux, les prières ferventes sont légion. J'avoue que c'est une petite critique de ce comportement de ma part ^^

Citation:
On a donc dans la vision de Dieu, des hommes qui restent prisonniers de leur propre ignorance. Et s'ils le restent plutôt que de l'être, c'est parce qu'ils en font le choix. Ils préfèrent tourner le dos au passé quitte à l'oublier et à la place se précipiter vers l'avenir via un mode de vie rapide (capitaliste).
Pour continuer, il est dit aussi que les hommes ne sont pas seulement piégés par leur société, ils en sont aussi victimes.

ça s'illustre chaque jour ce fait, et comme tu le soulignes, l'homme en est douloureusement conscient.

Citation:
Car la société (si elle est en opposition à Dieu, autant lui donner une figure) en "monde totalitaire" qu'elle est, contraint les hommes à penser qu'ils sont des Dieux.

J'aurais tendance à dire que nous sommes tous des petits Dieu en puissance tel que nous sommes faits : l'homme est aussi bien créateur que destructeur, c'est un paradoxe qui l'habite. Si on utilise le langage religieux, "l'homme est fait à l'image de Dieu". Et ce dont Dieu se désole, c'est que finalement, plutôt que de vouloir l'imiter en étant créateur de bien, l'homme à un comportement auto-destructeur et finalement très destructeur. Si on pousse le raisonnement plus loin : même lorsque l'homme crée quelque chose, il crée pour que l'objet créer n'ai qu'une espérance de vie limiter (par exemple les GSM, fait pour 3/4 ans). Trouvez encore des objets modernes qui ont une durée de vie aussi longue que nos vieux gsm, nos vieilles tv, etc...ils sont très peu. C'est une image parfaite de la course à la consommation, dont le Dieu du texte est si triste et peiné.

Citation:
Ainsi donc, Dieu n'est plus. Il appartient au passé et les hommes en se complaisant dans leur "monde totalitaire" -car cela leur est suggéré- choisissent paradoxalement aussi de rester des imitations de Dieu. Bref, ça se finit sur du paradoxe pur et dur. L'homme tout en vivant dans un monde qui le fait penser être un Dieu ou du moins lui donne l'espoir de le devenir a tout de même la possibilité de faire un choix de mode de vie, lequel lui permettra alors de réaliser qu'il est un homme. Mais pourtant, ce statut d'homme contrairement ce à quoi on aurait pu penser n'est pas le statut de base, car l’humanité se choisit. Et pour couronner le tout, Dieu qui est l'entité à atteindre, qui est le statut en attente des hommes qui se prennent pour Dieu, n'est en réalité qu'une création imaginaire existant sans exister de l'homme destinée à achever la construction de son être.

Oui, c'est cela. L'homme tente d'atteindre un statut, mais il n'a ni les moyens ni les épaules pour supporter ce statut.

Si j'ai bien compris la fin, on a gros méli-mélo paradoxal assez tordu. Donc pour reprendre :

Citation:
_ L'Être pense être un homme car il a choisit de l'être.
_ Pour achever sa construction spirituelle, il invente si on peut le dire comme ça, ou même mieux, il décide de "voir" Dieu.

Pas pour achever sa construction spirituelle, qui est plutôt absente des esprits, mais plutôt par besoin égoistes et angoisse maladive. Voir le paragraphe sur la réaction des gens vers Dieu lorsqu'il y a des malheurs.

Citation:
_ Il aspire alors à être Dieu par mimétisme, voulant même lui faire concurrence via le moyen de la société.

Je pensais surtout, lorsque je parlais de mimétisme, au faites que certaines choses de notre monde peuvent devenir des Dieu. L'argent peut être le Dieu d'un grand patron, par exemple, la boisson d'un alcoolique, etc... c'est pour montrer que à l'image du Moyen Age ou la religion, Dieu par extension, contrôlais tout, certaines personnes ont des addictions ou des dépendances si fortes à certaines choses que c'est choses finissent par être leurs propre Dieu.

Citation:
_ Il constate néanmoins qu'il est limité et voit donc son impossibilité à égaler Dieu.
_ S'il ne peut le devenir pour l'égaler, il faut donc l'éliminer afin d'être le seul prétendant. Il décide donc de l’oublier.
_ Dieu est chassé des mémoires. Le passé est aussi oublié.
_ Par opposition, l'homme se prenant pour Dieu se précipite vers l'avenir.
_ La société, choix de vie de l'homme se prenant pour Dieu en quelque sorte, s'inscrit dans cette optique et contribue de manière suggestive à faire penser aux hommes se prenant pour Dieu qu'ils sont des Dieux. Un système a été mis en place.
_ Mais l'homme se prenant pour Dieu peut tout de même choisir son statut en modifiant son style de vie.

Jusque là d'accord.

Citation:
_ Le choix est soit d'être un homme se prenant pour Dieu -> un inhumain, soit d'être un homme qui ne pourra le rester temporairement avant de redevenir un inhumain.

Pas forcément, temporairement, en faites, tout dépend du choix de la personne : de tenir compte du besoin spirituel que tout le monde à et de savoir, peu importe le moyen, s'il décide, ou non, de satisfaire ce besoin.
La notion humanité/inhumanité, dans mon texte, ne renvois pas à un statut, mais au paradoxe présent dans chacun de nos actes, le choix de faire le bien ou le mal. Il renvoie au // créateur/destructeur. C'est un grand paradoxe, deux grandes notions qui nous habitent, opposées pais pourtant complémentaires.

Citation:
Si j'ai bien compris, je le répète c'est tordu. Enfin bon, de ce que je retiens de ce texte, c'est qu'il illustre bien le déni de mémoire. Oublier n'est pas un coup du sort ou une fatalité, c'est un choix. Ne parle-t-on pas d'ailleurs de mémoire collective ? Comme quoi, l'individu peut être bien plus puissant que ce qu'on imagine. Enfin ... L'individu seul car en groupe/masse/société c'est une autre affaire. Là, les interactions sont nombreuses et les suggestions aussi. La pensée individuelle n'est plus. La pensée collective la remplace. Néanmoins, cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un tout homogène. Bref, le système d'auto régulation est bien illustré. Les personnes âgées, dépositaires d'une expérience en viennent à être oubliées. Elles sont laissées là, à attendre la mort (j'éxagère grossièrement). Pourtant, tout cela n'est pas entièrement vrai.

Tout a fait, les personnes âgés sont considérées comme has been, n'ont plus rien à nous apprendre,e tc... bref caricature un poil grossière, mais on a compris l'esprit de cette pensée.

Citation:
L'histoire est aussi chérie. Depuis un siècle les mémoriaux et les musées voient le jour en abondance. Et puis, les lieux historiques et les cimetières sont bien la preuve que le passé n'est pas oublié.


Et on parle même de devoir de mémoire, de plus en plus important pour ne pas que certaines atrocités soit encore perpétrées avec le temps. Je pense notamment au nazis, etc... Chez nous, en Belgique, par devoir de mémoire, la majorité des élèves de réthos vont visiter des coamps de concentrations ou d'extermination. Devoir de mémoire est des plus important et heureusement, il se fait encore à l'heure actuelle.
En faites, ce qui peine surtout le Dieu du texte, c'est que l'homme exerce son devoir de mémoire par rapport à lui même, de manière un peu égocentrique et le laisse un peu de côté.

Citation:
Du moins, cela demande réflexion :

Se souvient-on uniquement de ce qu'on veux bien se souvenir ?

Là est la question qui dérange. Comme le dit le texte, la mémoire est un choix. Les évènements dérangeants ont tendance à être oublié. Par contre, les périodes et évènements fastes ont tendance à être mémorisée. Pour ne être trop barbant, on peut rapprocher ça avec One Piece. Le GM a décidé de faire oublié le siècle perdu. Les gens ont choisis -sous la contrainte physiques et morales comme peut l'être la suggestion- de l'oublier. C'est un système qui s'auto-alimente de lui-même. Comme j'ai encore des choses à dire, je ne vais pas trop m'étendre, seulement lancer une piste de réflexion en rapport avec le texte : le passé a-t-il besoin d'être représenté physiquement pour être retenu ? (-> rapport avec les "vieux", dépositaires du passé mais dont la forme est immatérielle).


Je suis convaincu que la mémoire sélective est présent partout autour de nous. On ne retiens, majoritairement, que le bon côté des choses, que ce qui nous avantage ou nous fait envie ^^.
Par rapport à ta question, là aussi je suis convaincu que des traces matérielles sont presque obligatoires pour représenté le passé : evidemment, il ne constitue pas tout le passé, mais la mémoire des gens est à mon sens bien trop subjective et bien trop déformée par toutes sortes d'émotions, de soucis, etc... que le passé se retrouve inévitablement inaltéré. De manière plus ou moins forte selon les évènements. Mais les mécanismes de notre pensée sont trop sujette à des influences pour laisser la mémoire collective et le devoir de mémoire reposer uniquement sur nos pensée et nos souvenirs. De plus, un souvenir est intransmissible de génération en générations de manière correct et fidèle. Là encore, les objets, eux, peuvent être fidèle, même si pas forcément explicite par rapport à certaines situations.


Citation:
Une autre thématique de ce texte. Qui sommes-nous vraiment ? Quelle est la nature de "l'homme" du point de vue du statut ? Est-il homme ? Est-il un prétendant à la divinité ?
Je concède que les problématiques sont très obscures et épineuses car c'est ce que l'homme se pose depuis la nuit des temps : Qui suis-je ? Quel est mon but ? Dans ce texte, le premier problème auquel j'ai dû faire face pour le comprendre, c'était dans quel sens s'opère le mimétisme ? Et si j'ai opté pour les hommes qui veulent être à l'image de Dieu d'autres formes peuvent être surement trouvées. Mais peu importe les formes, il me semble qu'il y a dans toutes un aspect créationniste en suspend.

Un aspect créationniste est latent dans ce texte, en faites, il faut un peu voir le Dieu du texte comme un Père, observant son enfant jouer au grand, avec tout les risques que cela comprend. Il tente de le raisonner, de lui dire "attention, tu ne fais pas les bon choix", mais rien n'y fait, l'enfant continue et préfère même oublier son père.

Citation:
Et puis, peut-on avoir conscience de ce qu'on est ? Le Dieu que tu présentes Dark Knight se paie le luxe de juger. Je dis bien le luxe car l'homme n'ayant pas le recul nécessaire comme pourrait l'avoir l'Entité, il ne peut pas vraiment se concevoir totalement. Ce n'est pas une question d'objectivité (puisque l'Oublié ne se prive pas de donner son avis), mais d’appréhension de soi. Ça me fait un peu penser au bouddhisme où chaque monde de réincarnation est classé (les mondes infernaux, les mondes fantomatiques, les mondes animal, les mondes humains, les mondes des demi-dieux et les mondes des dieux).

En prenant le point de vue créationniste du texte, c'est logique que Dieu juge son oeuvre. Sans le point de vue créationniste, Dieu juge car il observe quelque chose qui de son point de vue va mal. Il pense avoir des solutions.

Citation:
Maintenant les critiques :

_ Comme Occulture c'est très axé sur la critique du capitalisme (« Consomme ou crève socialement » pour ne citer que ça). Et encore une fois, on a une allusion à un monde d'avant qui semble d'après ce que tu dis mieux (tu as choisi le thème c'est donc ton avis et non celui de ton perso). Ça me fait drôle car j'y vois une tendance à la nostalgie très présente dans la société, qui même si elle commence à s'aménuiser, est toujours là (-> nostalgie des trente Glorieuses). D'ailleurs, ce serait plus une volonté de présent que de fuite vers le futur que représenterait la consommation. le mot consommation décrit bien cette position. On utilise avant de faire disparaître le produit. Si c'était sur un point futur, on dirait couramment "j'utilise", "j'investie" et non "je consomme".
_ Je trouve bien que j'en apprécie la complexité et la logique que la superposition des doublures identitaires est un peu trop tirée par les cheveux. On a même plus l'être qui oublie qu'il a oublié. Non. On a l'être qui oublie qu'il a oublié qu'il a oublié. Et comme il y a une certaine forme de cycle, à chaque fois qu'une personne réalisera n'être qu'un homme, on recommencera tout (ou continuera selon le point de vue). Puis c'est aussi l'être qui s'oublie.
_ Très bonne image pour illustrer le one-shot : la femme est surement ce qui représente mieux la divinité de par sa symbolique de fertilité et de création. En plus, le visage caché/noirci représente bien l'oubli. On se souvient d'une personne par le visage. Quand celle-ci n'en a plus, ce n'est plus qu'un fantôme.
_ L'humanité éphémère ... Envisages-tu dans le one-shot qu'il y aurait une succession d'états qui ferait l'être ? (à moins que tu ne donnes la réponse dans la suite)


Merci pour tes critiques :).
Tu as peut-être été un poil loin dans ce qui est des superposition identitaires, mais tu as su cerné la plupart des paradoxes. Je ne suis pas forcément d'accord avec les choix de société actuels, mais je pense néanmoins que l'homme fait son possible pour vivre correctement. Le capitalisme n'est pas la réponses à nos problèmes (selon moi), maisi l n'existe aucune autres réponses satisfaisante, alors quitte à choisir des maux, autant prendre le plus petit ^^. Mais a voir sur la longueur..

Quand au prochain thème de "Pensées Impénétrables", surprise, je préfère ne pas te le dévoiler ^^. Merci en tout cas Enitu de me lire et de me répondre ! Encore une super analyse !



Je crois que c'est tout (oui, j'ose dire ça après avoir écrit un énorme pavé). J'ai apprécié la lecture et l'analyse (en espérant être tombé juste)[/quote]

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 Sujet du message: Re: [One Shot]Pensées Impénétrables : L'Oublié
MessagePosté: Mer 27 Juin 2012 14:07 
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Bon, je crois que je m'étais un peu trop emporté concernant les statuts. Complètement HS -_-"


D'après ce que tu sembles dire, cette notion de Dieu pour les hommes serait plus une attitude qu'un état (le pouvoir de faire même si au final les capacités sont limitées). Pourtant d'un autre côté, je décèle comme une relation dominant/dominé où le dominant serait le Dieu. Dieu selon ton texte doit-il avoir une position de dominant pour s'affirmer comme tel ? (t'es pas obligé de répondre)

Dark Knight a écrit:
La notion humanité/inhumanité, dans mon texte, ne renvois pas à un statut, mais au paradoxe présent dans chacun de nos actes, le choix de faire le bien ou le mal. Il renvoie au // créateur/destructeur. C'est un grand paradoxe, deux grandes notions qui nous habitent, opposées pais pourtant complémentaires.
Mouais ... Ça fait très manichéen tout ça. Humanité = construire = bien. Inhumanité = destruction = mal. Je ne suis pas sûr que ce soit aussi simple pour comprendre les deux notions et les oppositions qui les relient. Déjà, est-on obligé de se mettre forcément d'un point de vue humaniste/chrétien sur la question ? Car là, d'après ce que je lis, l'homme ayant un choix est comme perverti par la société/système qui l'enferme dans l'ignorance, ce qui présuppose qu'au départ il était non souillé. Tu vois où je veux en venir ? A la grande question : l'être humain est-il fondamentalement bon ou mauvais ? Je ne suis pas sûr qu'en se mettant du point de vue de Hobbes ou de Spinoza on obtienne le même schémas simpliste. (épargnes-moi tes foudres, je ne fais pas de philo comme tu en fais)

Dark Knight a écrit:
Et ce dont Dieu se désole, c'est que finalement, plutôt que de vouloir l'imiter en étant créateur de bien, l'homme à un comportement auto-destructeur et finalement très destructeur. Si on pousse le raisonnement plus loin : même lorsque l'homme crée quelque chose, il crée pour que l'objet créer n'ai qu'une espérance de vie limiter (par exemple les GSM, fait pour 3/4 ans). Trouvez encore des objets modernes qui ont une durée de vie aussi longue que nos vieux gsm, nos vieilles tv, etc...ils sont très peu. C'est une image parfaite de la course à la consommation, dont le Dieu du texte est si triste et peiné.
Oui mais non. Non, parce que si course à la consommation il y a, elle n'est pas voulue par les consommateurs lesquels représentent une très grosse majorité de la population mondiale. La course à la consommation est voulue par les fabricants, les états et les surfaces de distribution, ce qui représente une minorité en terme de nombre de personnes. Il faut garder à l'esprit que si un ménage a la possibilité de garder un produit d'ordre utilitaire, il n'en achètera pas un nouveau. Et puis, ce n'est pas réellement l'offre qui répond à la demande. C'est l'offre qui créé une nouvelle demande en se basant sur une demande passée. Donc oui, il y a une course à la consommation, c'est un fait, mais pas de façon à ce qu'elle soit voulue et acceptée par ceux qui en sont victimes (ici on parle d'obsolescence programmée). Ton exemple n'est donc pas correct. Si tu veux parler de course à la consommation voulue, choisie et secrètement assumée, il fallait prendre la stratégie d'innovation (exemple tout bête : les vêtements dont la mode est renouvelée à chaque saison de chaque année).

Dark Knight a écrit:
Je suis convaincu que la mémoire sélective est présent partout autour de nous. On ne retiens, majoritairement, que le bon côté des choses, que ce qui nous avantage ou nous fait envie ^^.
Par rapport à ta question, là aussi je suis convaincu que des traces matérielles sont presque obligatoires pour représenté le passé : evidemment, il ne constitue pas tout le passé, mais la mémoire des gens est à mon sens bien trop subjective et bien trop déformée par toutes sortes d'émotions, de soucis, etc... que le passé se retrouve inévitablement inaltéré. De manière plus ou moins forte selon les évènements. Mais les mécanismes de notre pensée sont trop sujette à des influences pour laisser la mémoire collective et le devoir de mémoire reposer uniquement sur nos pensée et nos souvenirs. De plus, un souvenir est intransmissible de génération en générations de manière correct et fidèle. Là encore, les objets, eux, peuvent être fidèle, même si pas forcément explicite par rapport à certaines situations.
C'est un bon résumé de la dualité histoire/mémoire. Le premier est transmissible mais pas le second qui lui ne peut l'être que partiellement avec une altération inévitable. Mais d'un autre côté, bien que la mémoire peut être altérée, elle ne peut pas au contraire de l'histoire être manipulée. De plus, l'histoire "normalement" est neutre dans la façon dont elle relate les évènements tandis que la mémoire comme tu l'as dit, est sujette aux émotions. Mais pourtant, ces émotions rendent plus tangible le passé que ne peut le faire l'histoire et de la même façon, il est beaucoup plus difficile d'oublier le passé qu'avec l'histoire : c'est du vécu.
Ce que j'en dis (petit HS sur la situation actuelle avec une position tranchée. Si vous lisez, ayez un avis critique) :
Spoiler: Montrer
Aujourd'hui, on peut dire qu'une partie du passé est retenu. La seconde guerre mondiale a tellement horrifié et choqué que la mémoire s'est plus ou moins bien transmise. On peut noter les progrès technologiques sur ce point-là (photographies, vidéos) qui sont plus explicites que jamais. Pourtant, résumer le passé et le devoir de mémoire à la seconde guerre mondiale est une grave erreur. En France, on en fait les frais avec la guerre d'Algérie bien que ça commence peu à peu à sortir de l'ombre médiatico-politique.
M'enfin, il y a quelque chose qui m'inquiète plus encore : aujourd'hui on ne se souvient plus, on commémore. C'est assez effrayant, particulièrement en ce qui concerne la guerre d'Algérie, car ce terme contrairement au souvenir s'inscrit dans le présent. On relate un fait passé pour soit fêter le présent soit pour le condamner. Mais la guerre d'Algérie est un fait encore récent, ça fait à peine une soixantaine d'années. Les gens qui l'ont vécus ne sont pas morts ou vieux. Effrayant je vous dis !

Sur la question même du besoin de matérialité. Je pense que la mémoire est indispensable, car elle préserve l'histoire des dérives pour un temps. Mais quand on ignore la mémoire, alors l'histoire se perd peu à peu pour soit tomber sous la patte des politiques soit pour être oubliée.

Dark Knight a écrit:
Tu as peut-être été un poil loin dans ce qui est des superposition identitaires
Je sais -_-"


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 Sujet du message: Re: [One Shot]Pensées Impénétrables : L'Oublié
MessagePosté: Jeu 28 Juin 2012 16:56 
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Inscription: 14 Oct 2011
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Localisation: Comme tout le monde !! À l'apéro ! ;)
Citation:
Le chevalier noir de la Volonté a encore frappé !


Et c'est de la bonne, encore et encore ! ;')
Dit, je suis jaloux de toi Darki, d'une tu écrits super bien, pas de fautes, bon texte ...
J'aime beaucoup t'es histoire.
Tu as un grand talent !

J'ai beaucoup aimé ton histoire, mes c'est dommage que ce soit que One-Shoot, il fallais faire une grande histoire de au moins 10 chapitres t'aurais tous défoncer !
Mais je suppose que tu n'as pas assez de temps pour faire ça ! ^^

Appelez moi " oublier " ! ^^ J'aime.
J'attend ton prochain One-Shoot avec impatience !

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 Sujet du message: Re: [One Shot]Pensées Impénétrables : L'Oublié
MessagePosté: Sam 21 Juil 2012 00:03 
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Inscription: 01 Aoû 2005
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Merci Enitu et Sanji pour vos commentaires, c'est sympa. Enitu, je te répondrai dans un autre message, j'ai pas beaucoup de temps pour le moment, je pensais que les vacances arrangerai ce problème chez moi, mais loin s'en faut, c'est même le contraire. Je pense enfin la deuxième partie de ma trilogie des Pensées oubliées avec l'Intemporel. Attention c'est cours ^^.

L'intemporel

Citation:
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J’ai vu. J’ai vu des larmes couler, à torrent. J’ai vu le sang jaillir, impétueux. J’ai vu les cœurs battre et s’arrêter.
J’ai vu l’étreinte d’une séparation oppressante et déchirante sur le quai d’une gare. J’ai entendu les sanglots déchirer l’air, nés d’un manque profond et inaltérable. J’ai senti la caresse d’un mot murmuré, d’une foi meurtrièrement aveugle et fatale. J’ai vu la folie, l’ignominie, la déraison qu’engendre sa perte. J’ai vu la violence d’une tristesse incontrôlable, incontrôlée. J’ai entendu le son d’un râle déchirant d’une absence trop longue. J’ai contemplé l’agonie d’une fin naissante, à genoux, plus mort que vivant. Ainsi que la mort dans son plus bel éclat, d’une fin commune et fidèle. J’ai observé le dépérissement d’un abandon contraint. J’ai senti le gouffre béant d’un avenir déchu. Les mots futurs conjugués au passé. J’ai entendu l’appel désespéré d’une tendresse absente, la déception profonde d’un partage impossible. Et j’ai vu la mort perdre sur la vie.

J’ai encore vu l’union, la fusion, l’unisson. J’ai vu le tant et le plus, la folie d’un sentiment sans commune mesure. J’ai vu la blessure d’une femme à jamais inquiète, les risques d’un désintérêt sincère. J’ai essuyé les larmes de la pureté, humé l’odeur édulcorée d’une souffrance apaisée. J’ai acclamé la course victorieuse d’un but tout trouvé. J’ai vu la mort. J’ai vu la vie. Les larmes, le rire. L’amas de souvenirs éternels, consumés dans un feu brûlant. J’ai vu les noyés, victimes d’yeux saisissants de beauté. J’ai vu la lumière. L’espoir. L’oubli du noir.
J’ai vu l’humanité. J’ai vu l’intemporel. J'ai vu l'amour.



Merci de m'avoir lu. Texte moins sombre que d'hab, j'attends vos commentaires/critiques ;)

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