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 Sujet du message: [Nouvelle] Le pont méditerranéen bleu - absurdité et préjugé
MessagePosté: Dim 29 Avr 2012 00:23 
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Le Pont méditerranéen bleu – absurdité et préjugé




Je m’en souviens, tout avait commencé au Pont méditerranéen bleu. Contrairement à ce que pourrait laisser présager le nom, ce pont n’avait rien de bleu, pas même un reflet. De la même façon, il ne se situait pas non plus sous un climat méditerranéen. En fait, on ne peut même pas dire qu’il s’agissait réellement d’un pont. Mais plutôt que de vous révéler le pourquoi de ce nom, je vais vous conter mon histoire.

Comme à mon habitude, je devais gagner le centre-ville à pied. C’était là que se situait le marché hebdomadaire. Il était assez particulier en son genre car regroupant chaque semaine des personnes à n’en pas douter marchandes mais néanmoins bizarres. Ces personnes proposaient ou plutôt s’évertuaient à vendre malgré les refus catégoriques et continuels des habitants, divers produits qui selon eux étaient tonifiants, fortifiant, enivrant et j’en passe des meilleurs. A vrai dire, je pense qu’ils auraient vendu n’importe quoi du moment que ça finissait par –ant. En ce qui me concerne, j’avais plutôt tendance à dire que leurs produits étaient surtout emmerdants. Continuant mon chemin, j’en vins naturellement à atteindre ce fameux marché. Et comme à l’accoutumé, je constatai qu’il y avait foule. Ça grouillait de toute part. Les gens s’entassaient devant les étals, se bousculaient, s’écrasaient, les uns contre les autres, mais surtout, les uns sur les autres. Devant cette cohue, je dois vous l’avouer, je n’eus pas le courage de m’y jeter à corps perdu. Peut-être justement par peur d’égarer ce dernier -auquel je tenais encore un peu- sous les pieds pressés et talonnés de ces bourgeois du dimanche. C’est donc l’esprit averti et remplis de prudence que je contournai la masse sortant de la messe. Et c’est ainsi, que résultat de ma stratégie de contournement, j’arrivai à proximité des fameux marchands timbrés. Bientôt, puisque personne n’osaient les approcher par peur et par mépris, l’un d’eux m’interpella. Il était assez pâle de peau. Son nez en chou-fleur semblait lui bouffait le visage tellement il était proéminent. On aurait dit un énorme bouton. De plus, ses joues grassouillettes pour ne pas dire gonflés comme des ballons de baudruche, semblaient lui prendre son orifice nasal en étau. Vous l’aurez compris, cet être qui me faisait signe de la main, était assez moche. Je ne voudrai pas m’éterniser sur la description car tout le reste était à l’image de sa face, c’est-à-dire les habits sales, puants, troués ci et là et revêtant une sueur dégoulinante.

L’homme continuait à m’appeler. Moi bien sûr, j’en faisais de même. Je continuai d’appeler en mon fort intérieur de l’aide, que quelqu’un me sauve. Mais personne ne vint. Au final, je fus obligé de prêter attention au marchand. Je le regardai alors de travers, le dévisageant pour mieux éviter sa face de choucroute. Et ce fut cela qui causa ma perte, du moins le début. Le dingue était venu à mon encontre pendant que je m’évertuai à regarder autre part. A partir de là je n’eus plus le choix, je dus faire face à sa bonne chair débordante.

_ Hé là mon brave, vous en mettez du temps à répondre ! Me lança-t-il en guise d’introduction. Heureusement le vieux Morchott n’était point loin.

A l’écoute de cette première phrase, je fus complètement décontenancé. L’haleine qu’il vomissait me fit presque perdre connaissance. De plus, sa phrase n’étant pas clair je fus pris d’un doute.

_ Euh … Je suis sensé connaître le vieux Morchott ?
_ Hein ? Vous ne connaissez point le vieux Morchott ?
_ Je n’ai pas eu ce plaisir, si toutefois je puis m’exprimer ainsi.
_ Et bien maintenant vous le connaissez. Me lança-t-il tout souriant tout en ouvrant les bras.
_ Quoi c’est vous !?
_ Hé ben, vous n’êtes point un rapide vous, sacré bleu !
_ Je vous signale que vous parlez de vous-même à la troisième personne ! M’insurgeai-je.
_ Eh ? Lâcha-t-il dans un souffle malodorant.

Je su d’une certaine manière qu’à partir de là, ce ne serait vraiment, mais vraiment pas facile.

_ Je disais que vous parliez de vous-même comme vous parleriez d’un autre.
_ Aaah ! Fallait le dire plus tôt, vous avez de sacré problèmes d’expression vous.

Là, j’eu vraiment envie de lui dire « Vous vous foutez de moi là ? ». Mais par le peu de respect que j’avais pour lui et parce que les mœurs me l’obligeai, je m’abstins de tout commentaire. Ce qui fut sans nul doute, une erreur de plus car cela lui permis d’enchaîner :

_ Mais parlons bien parlons d’affaire ! Il y a surement quelque chose qui vous intéresse. Me dit-il en pointant son étal du doigt.

Ce à quoi je répondis avec toute la prudence et le tact possible :

_ Pas vraiment.
_ Faites pas le timide ! L’vieux Morchott voit bien vous êtes intéressé.

A ce moment-là, il me prit amicalement le bras et m’entraîna vers son étal. De mon point de vue, j’eu plutôt l’impression qu’il me l’empoigna pour m’amener vers l’abattoir. Bien évidemment, je tentai de résister mais ma discrétion fit l’effet inverse :

_ Ne soyez pas gêné.
_ Mais je ne suis pas gêné, répondis-je, c’est seulement que vos produits ne m’attraient pas.
_ Vous ne les avez même point vu, comment pouvez-vous les juger ?
_ Je n’en ai pas besoin !
_ Les produits du vieux Morchott sont universels. Ils répondent à tous les besoins quels qu’ils soient. Foi de vieux Morchott !
_ Et si je vous dis que j’ai besoin d’aller voir ailleurs pour ne pas acheter vos produits ?
_ Le vieux Morchott a la solution, pardi ! Pendant que vous regardez autre part, le vieux Morchott vous fait une location et vous lui rendez le produit ainsi loué la semaine prochaine.

A ce moment-là, je sentis que c’était surtout moi qui avais besoin de louer une divinité pour avoir pitié de mon sort, car je me sentais floué.
Le marchand en voyant ma réaction -qu’il prit surement pour un accord- eut un sursaut de joie. A présent, on pouvait distinguer une lueur de vivacité dans ses yeux, chose incroyable car ces derniers ressortaient très peu sur son visage. On pouvait donc se demander comment la lueur pouvait y rester sans déborder. Le marchand dans une joie somme toute assez stupide, me retourna en direction inverse à celle de son étal puis se dirigea d’un pas que je supposais pressé et nonchalant vers les produits entassés sur le comptoir. J’entendis une succession de bruits diverses, je vis même atterrir devant moi une casserole -je notais d’ailleurs qu’elle avait un trou. Enfin, le vieux Morchott se présenta devant moi avec un air d’imbécile heureux sur visage.

_ Le vieux Morchott pense que ce produit-ci vous ira à merveille. Il s’agit d’un Pont méditerranéen bleu, un article très rare. Il possède de plus des vertus apaisante et envoutante.

Je regardai l’objet qu’il me tendait de ses mains grassouillettes. Et à ma plus grande surprise, je vis … une planche !

_ Vous vous fichez de moi ! Lui lançais-je agacé de devoir continuer de m’entretenir avec sa débilité.
_ Point du tout. Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
_ C’est pourtant clair comme de l’eau roche !
_ Vous trouvez ? Le vieux Morchott ne lui connaissait point cette propriété.
_ Mais … Mais non ! Vous ne connaissez pas cette expression ?!
_ Ma foi non. Il faut dire que vous vous exprimez très mal.

Sa sottise commençait à avoir raison de moi, j’étais en train de perdre mon calme. Les rumeurs et autres histoires étaient donc fondées : ces marchands en plus d'être monstrueux étaient vraiment bizarres ! Voir même à mon humble avis, fous ! Et moi aussi, si je continuai comme cela j’allais devenir fou. C’est pourquoi je fis l’effort de prendre sur moi et de lui répondre avec calme et simplicité.

_ Si vous préférez et pour que vous compreniez, je disais que la raison qui me révoltait était évidente.
_ Si vous voulez l’avis du vieux Morchott, ce qui est évident c’est votre problème de lu … de lucu ... de luco …
_ De locution ?
_ Oui c’est ça, sacré bleu ! De locution !
_ C’est l’hôpital qui se fout de la charité !
_ C’est exactement ça !
_ Tiens, vous la comprenez celle-là ?
_ Que nenni. Le vieux Morchott disait, c’est pour ce genre de phrase qu’il dit que vous avez des problèmes.

Mon calme fut une fois de plus mis à rude épreuve. J’eu cette fois-ci vraiment du mal à me contenir tant l’exaspération montait en moi.

_ Mais au fait, pourquoi vous mettiez-vous en colère mon brave ?
_ Mais ça ne se voit pas ?!! Ce que vous me proposez là, c’est une planche ! Une simple planche en bois ! Elle n’est pas bleue, elle n’a aucun rapport avec la culture méditerranéenne et surtout, elle ne représente absolument pas un pont !
_ Comme vous y aller, bon sang de bon soir. Il y a de quoi être vexé. Mais le vieux Morchott est suffisamment tolérant pour laisser passer ce genre d’accusation.
_ Cela voudrait-il dire que vous avez une défense à proposer ?
_ Bien sûr, sacré bleu ! Ce que vous voyez là est bel et bien un pont. Il sert à traverser.
_ Ça merci, je connais la fonction d’un pont ! Dis-je en haussant une fois de plus la voix pour faire taire son imbécilité.
_ Alors pourquoi demandez-vous ?
_ Mais … Vous voyez bien qu’il est trop petit pour être un pont ! Il suffirait d’enjamber l’espace que cette planche occupe pour pouvoir traverser !
_ Le vieux Morchott l’utilise pourtant tout le temps.
_ Attendez, dis-je dans un souffle avant d’enchaîner de plus belle, vous voulez dire que vous utilisez cette planche chaque fois que vous devez traverser quelque chose ?!
_ Vous commencez à faire des progrès en compréhension.

Cette fois-ci ce fut la sottise de trop. La colère mêlée d’exaspération qui bouillonnait en moi ne fit qu’un tour pour finalement exploser. Cela se traduit concrètement par une pulsion soudaine. Je le pris à mon tour par le bras, l’emmenai vers son étal, puis une fois caché derrière celui-ci, lui arrachai sa planche des mains. Une fois en possession de cette dernière, je brandis l’objet en bois et l’abattis lourdement au niveau de sa nuque. Le marchand, après quelques instants à regarder dans le vide de ses petits yeux, bascula vers l’arrière. Mais dans sa chute, il heurta la table qui sous le choc tomba elle aussi à la renverse, entraînant tous les articles qu’elle supportait. Et ce fut ainsi que la planche que j’avais utilisé pour mon forfait rencontra la route d’un pot de peinture. Il s’agissait, je m’en souvient, d’un pot de peinture jaune, mais bizarrement bien que cela ne m’étonne plus, ce fut un liquide bleu qui en sortit. Dans le même temps, les liquides diverses sensés abriter des tonifiants et fortifiants se déversèrent sur cette même planche. Il va sans dire que le marchand de la même façon reçu lui aussi tous ses produits. Et s’il avait réussi à échapper au trépas, cela l’acheva une bonne fois pour toute.

La planche contre toute attente avait effectivement servie de pont, un pont vers la mort. Et le marchand venait de le traverser.

Aujourd’hui, je ne sais pas si j’ai bien fait de l’assassiner. Ce vieil homme aussi bizarre soit-il ne m’avait rien fait de mal. Je me demande à ce moment-là d’où m’était venu tant de colère. Ça ne me ressemble pas. Ce n’est pas pour renier mon acte mais j’ai comme l’impression que sa mise à l’écart m’avait influencé. Comme si la haine et le mépris porté par les gens s’étaient déversés en moi, comme si j’avais été contaminé par les préjugés. D’ailleurs, le soir-même le corps avait été découvert. Et étant submergé de diverses teintures et d’huiles de cuisine, ils n’avaient pu l’identifier. Il faut aussi ajouter qu’un pinceau sans poil lui était tombé au travers de la gorge.

Je me suis rendu le lendemain à la milice de la ville. Et quand je leur ai posé la question pour savoir si quelqu’un était venu -comme un membre de la famille par exemple, ils m’ont répondu qu’étant un de ces cinglés, il n’en avait probablement pas et que d’ailleurs ils s’en foutaient. Ils m’ont même déclaré dans la bonne humeur générale avoir jeté le corps dans le fleuve pour nourrir les poissons. Je ne pense pas m’être totalement trompé sur cette histoire d’influence. Tout le monde méprise ces marchands jusqu’à vouloir leur mort. J’ai pensé comme les gens et eux ont pensé comme moi. Au final nous sommes tous pareils.



Les préjugés ont-il été des absurdités ? L'absurdité est-elle née du préjugé ?
Ne sommes-nous pas au final comme ce personnage : porteur de préjugé vis-à-vis d'une situation absurde ?






Ce sont des questions rhétoriques, ne vous sentez pas obligé de répondre.


Dernière édition par Enitu le Mar 1 Mai 2012 23:54, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: [one-shot] Le pont méditerranéen bleu - absurdité et pré
MessagePosté: Dim 29 Avr 2012 18:07 
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Waaaah !

C'est vachement bien ce que tu fais !

Le vieux Morchott m'a bien fait rire, il est tellement stupide ^^!

Par contre c'est vrai qu'il s'énerve vite ton narrateur, il en a des préjugées lui !

J'avais déjà lu un bout de cicatrice que je trouvais pas trop mal et là tu nous sors ce one shot (j'aurai plutôt dit nouvelle, non ?) qui est encore beaucoup mieux !

En plus tu nous sors tout ça en finissant avec des questions rhétoriques qui donne un sens autre (je trouve) que la simple lecture. Vraiment très bien !

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 Sujet du message: Re: [one-shot] Le pont méditerranéen bleu - absurdité et pré
MessagePosté: Mar 1 Mai 2012 15:21 
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Je viens de finir ton One Shot Enitu.
Ce fut un réel plaisir de te suivre dans ce texte, où tu te détache complètement de tout pour proposer une histoire totalement originale. J'ai adoré. C'est simple, frais et très agréable à lire, et pourtant, quelque peu horrible sur le fond. Tu as réussi à nous transporter dans ton univers et plus particulièrement dans le point de vue de ton personnage.
Très sympa de suivre ce personnage, imbus de lui même et pétrit de préjugés. Tu as traité ce sujet pourtant assez lourd (les préjugés et jusqu'où ceux-ci peuvent nous influencer, nous et nos actes) avec un humour très agréable que je t'envie. Tu as une facilité pour nous faire décrocher des sourires, c'est fou, j'en suis personnellement totalement incapable ^^

Après, quand au fond du sujet, c'est sûr et certains que les préjugés font de nous, par certains moment, de monstres d'intolérance et de cruauté. ça peut se remarquer dès la plus tendre enfance, dans les cours de récrée. Et ça continue à nous poursuivre tout au long de notre vie : discrimination à l'embauche, cohabitation entre cultures difficiles, mise à l'écart de la société de certaines personnes (tels tes marchands, que l'on aurait pu comparer à des sans-abris ou des marchands pakistanais ou indiens par exemple). Bref, nous sommes tous pétrit de préjugés et la seule façons de lutter contre ce véritable fléau est justement, de s'en rendre compte. Faire une analyse objective de soi, grâce à des textes qui nous poussent à une réflextion sur nous même, afin de pouvoir se défaire (ficcilement, je le conçois) de ses préjugés. Chose plus que difficiles, les préjugés nous façonnant dès la plus petite enfance car transparaissant dans l'éduction des parents.

Tout un combat néanmoins nécessaire. La situation que tu nous décrit ici et le meurtre qui en découle prête à sourire. Cependant, dans la vie de tout les jours, combien de personnes ne sont-elles pas assassinées, condamnées, jugés, a cause de préjugés ?

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 Sujet du message: Re: [one-shot] Le pont méditerranéen bleu - absurdité et pré
MessagePosté: Mar 1 Mai 2012 17:41 
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Liam d'émeraude a écrit:
Le vieux Morchott m'a bien fait rire, il est tellement stupide ^^!
En fait pas tant que ça. La situation entre les deux personnages est tel qu'ils ne se comprennent pas. Les deux ont des valeurs et comportements tellement différent, qu'ils trouvent celui de l'autre stupide/absurde. Là où le narrateur trouve le vieux Morhott par des idées préconçues stupides, fous/timbrés/dingues, emmerdants, bizarres et monstrueux ; le vieux Morchott lui trouve le narrateur dans des faits plus réel cette fois : incompréhensible et coincé. Nous, en tant que lecteur nous nous rangeons du côté du narrateur qui en plus de nous livrer toutes ses pensées a les même valeurs que nous. De ce fait, nous jugeons ces échanges absurdes. Et c'est là l'une des problématiques du texte : Ne sommes-nous pas au final comme ce personnage : porteur de préjugé vis-à-vis d'une situation absurde ? En ce qui me concerne, je pense clairement que si. Nous attendons à l'image du narrateur une certaine réaction (disponible dans une palette prédéterminée conçue à partir de préjugés sur l'interlocuteur) de l'autre. Et de ce fait, nous anticipons sa probable réaction. Mais quand celle-ci ne se passe pas dans le cadre de nos prévisions, alors, nous sommes dépassés, pris de court et au final nous exprimons une réaction. Cela peut passer par un regard hagard, un recul corporel, une mimique ou même un haussement de sourcil. Mais dans tous les cas, il y a une chose qu'on fait toujours : on juge l'autre en fonction de notre propre incompréhension. On trouvera alors l'interlocuteur idiot, naïf, excité, extraverti plus que de raison, ... et absurde.
C'est ma vision des choses et bien sûr, elle peut être discutée (voir erronée).

Liam d'émeraude a écrit:
Par contre c'est vrai qu'il s'énerve vite ton narrateur, il en a des préjugées lui !
Je pense qu'en lisant le petit pavé d'en haut tu comprendras (ou non, ce n'est pas forcément la vérité. Ce n'est que ma vision des choses) que toi aussi tu as en quelque sorte des préjugés par rapport à la situation de ce texte. D'ailleurs c'est ce que je dis tout à la fin "Au final nous sommes tous pareils.". Le "tous" englobe aussi les lecteurs. D'un certains côté, nous serions en fait dans ce texte "les gens", "eux", "les bourgeois du dimanche" (n'y voyez rien de personnel - c'est une formulation un peu forte ayant pour vocation de grossir le trait "des gens", de nous. Bref c'est caricaturale, sarcastique et servant une autre chose que je développerai plus bas).

Liam d'émeraude a écrit:
J'avais déjà lu un bout de cicatrice que je trouvais pas trop mal et là tu nous sors ce one shot (j'aurai plutôt dit nouvelle, non ?) qui est encore beaucoup mieux !
Nouvelle ... One-shot ... Au final c'est la même chose, mais puisque ça te titille je vais changer.
Par rapport à Cicatrice -du moins le début, j'ai maintenant beaucoup plus d'expérience et de maturité dans mon écriture. Normal que tu perçoives une différence.

Dark Knight a écrit:
C'est simple, frais et très agréable à lire, et pourtant, quelque peu horrible sur le fond. Tu as réussi à nous transporter dans ton univers et plus particulièrement dans le point de vue de ton personnage. [...] avec un humour très agréable que je t'envie. Tu as une facilité pour nous faire décrocher des sourires, c'est fou, j'en suis personnellement totalement incapable ^^
Tu as saisi un des pièges de ce texte. Au premier degré c'est drôle, le vieux Morchott et les réactions du narrateur (qui mettent en valeur le marchand) sont vraiment très marrantes à lire. Pourtant, si on lit ce texte au second degré alors ça prend un tout nouveau sens. Il y a quelque chose d'horrible, tapi dans la drôlerie de la situation. on ne rit plus de bon coeur, on rit jaune. Le pire dans tout ça, c'est qu'on est susceptible de n'en prendre conscience qu'à la fin. Ce qui peut rendre la lecture déjà faite dérangeante. Je ne vous cache pas que c'est le but (je sais, je suis horrible).

Dark Knight a écrit:
Chose plus que difficiles, les préjugés nous façonnant dès la plus petite enfance car transparaissant dans l'éduction des parents.
Et ce de façon implicite. Je plussoie tout le reste du paragraphe.

Dark Knight a écrit:
La situation que tu nous décrit ici et le meurtre qui en découle prête à sourire. Cependant, dans la vie de tout les jours, combien de personnes ne sont-elles pas assassinées, condamnées, jugés, a cause de préjugés ?
Le meurtre ici remplit deux fonctions : montrer jusqu'où peut nous pousser les préjugés comme tu l'as très justement remarqué et une problématique que je n'avais pas voulu mettre car ayant peur que ça fasse trop (et puis elle est mineure par rapport à l'autre puisque n'ayant pas été développé plus que cela) : celle de la responsabilité criminelle. Le crime est-il déjà dans un premier temps juste ? Est-on pleinement responsable de ses crimes ?
Dans le cas présent, le narrateur contrairement à ce qu'il se dit, essaye de se déculpabiliser en rejetant une part (sinon la totalité) de sa faute sur les autres. De plus, on voit bien qu'il se sent coupable. Il revient (ou plutôt reste) sur les lieux du crime et va même jusqu'à s'informer sur l'entourage de la victime. Pourtant, il a beau éprouver du remord, il n'en reste pas moins coupable. Il n'y a qu'à voir l'intolérance dont il fait preuve tout au long du texte, non seulement à l'encontre des marchands mais aussi envers les riverains qui viennent faire leur marché ("bourgeois du dimanche").


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