Chapitre XI :
A propos de grossière erreur, un pauvre villageois en faisait la cruelle expérience, complètement apeuré, caché dans son placard à balais, espérant que ces monstres ne le trouveraient pas. Dire qu’il avait cru pouvoir utiliser ce gamin au sourcil vrillé et celui aux cheveux vert pour faire les clowns dans son cirque, situé à l’autre bout de l’île. Il aurait bien voulu prendre aussi celui au long nez, mais malheureusement il n’avait plus assez pour suivre les enchères, les deux autres lui ayant coûté une petite fortune. Le voilà qui était bien attrapé à présent. Visiblement le fait de les avoir costumé pendant leur sommeil ne leur avait pas plus. Pourtant ils étaient adorables dans ces déguisements, se disait le propriétaire du cirque. A cet instant il entendit des petits pas s’approcher dangereusement de sa cachette. Le choc le paralysa, alors qu’il surprit la conversation de ses bourreaux.
« Tss, où est-il passé cet enfoiré de clown ?! » « Laisse tomber tête de cactus, à l’heure qu’il est il a du détaler, vaudrait mieux aller rejoindre les autres… » « Tu veux aller rejoindre les autres alors qu’on porte ces costumes ridicules ?! T’as vraiment rien dans le crâne love cook ! » « La ferme crétin ! Tu vois bien qu’ici il n’y a que des costumes de clown et d’autres singeries ! On ira se servir dans le premier village qu’on trouvera et ça passera comme une lettre à la poste. »
Oui, quelle bonne idée, le planqué priant presque pour qu’ils s’en aillent. Tant pis pour son argent perdu, il n’avait qu’à faire comme son concurrent et embaucher légalement des gens talentueux plutôt que d’acheter des pirates rajeunis insupportables et maladroits, juste pour le prétexte de leur célébrité.
« Tiens donc, comme on se retrouve… »
Peut-être bien qu’ils allaient partir, mais certainement pas avant d’avoir bien fait comprendre à leur propriétaire que c’était pas bien d’avoir des esclaves, et accessoirement, cela les défoulaient de leur humiliation que de s’être fait avoir si facilement.
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« Dis moi Gray, comment tu va t’y prendre pour obtenir ce qu’il faut pour reprendre notre âge réel ? » « Ne sois pas si pressé Sacha, chaque chose en son temps, pour le moment tes amis sont encore loin d’être réunis. N’oublie pas qu’ils sont éparpillés aux quatre coins de l’île. » « Je ne m’en fais pas pour eux, les courgettes je les range où ? » « Dans le bac à gauche des carottes, dépêches toi on a encore un tas de chose à faire ! » « Esclavagiste… » « J’ai tout entendu ! » « Oups ! »
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Pour ceux qui s’inquiétaient du sort de Luffy et Usopp, comme pour leurs camarades, ils s’étaient bien facilement échapper. Pourtant ils étaient ceux qui avaient hérités de la situation la plus terrifiante, condamnés à travailler dans des mines pendant le restant de leur jour. Heureusement pour le pauvre petit Usopp, Luffy avait mit à terre les contremaîtres en un rien de temps, et se baladaient allègrement dans la forêt environnante à la recherche de leurs compagnons. Du moins c’était le plan d’Usopp, qui n’était pas tellement au goût de Luffy.
« Moi je dis que ce serait plus simple d’aller éclater la tête à celui qui nous a rajeuni plutôt que de chercher les autres, ils savent se débrouiller. » « Ouai ben penses aussi que tout le monde n’a pas ta force, moi je préfère me savoir en sécurité dans un premier temps avant de passer à l’action tu vois ! » « C’est naze… »
Inutile de chercher à discuter, au moins il le suivait c’était déjà pas mal. Le problème maintenant c’était de pouvoir trouver un village, cette forêt était si dense.
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« Oh Nami ?! Voilà une bien drôle de surprise. » « Sacha ?! »
Les deux amies étaient fortement interloquées l’une par l’autre. Sacha de voir la navigatrice vêtue comme une poupée, tout en raffinement et exagération de rubans, alors qu’elle portait un énorme sac contenant visiblement des objets précieux. Quand à Nami elle demeurait perplexe, pourquoi donc la fille chat était elle vêtue d’un tablier trop grand, nettoyant dans la bonne humeur les carreaux d’une épicerie. Ce fut Sacha qui devança sa meilleure amie, lui adressant un sourire radieux.
« En fait celui qui m’a acheté est de notre côté, en échange de l’argent qu’il a du dépenser et la promesse de nous aider à ravoir notre forme adulte, je l’aide dans sa boutique en attendant qu’on se retrouve tous ici même. » « Euh… »
Interloquée par cette déclaration, Nami ne sut trop que dire, si ce n’était la question fatidique du pourquoi. Veillant à ce que personne n’entende, Sacha glissa rapidement que le vieil homme était de la même race qu’elle, ce qui expliquait cette générosité.
« Mais je dois t’avouer que j’en ai bavé pour le convaincre de vous aider en même temps que moi, car Gray déteste les pirates, ce que je ne peux pas condamner, et toi non plus d’ailleurs. » Continua Sacha sur un ton un peu plus gêné. « Oui je comprend, mais tu es sûre que… »
Mais la rouquine fut vulgairement interrompue par le vieux Gray, qui sermonna la fille chat sur son indiscrétion. Mais ne voulant pas parler trop fort, il se contentait de murmurer, ce qui était assez comique au vu de ses grimaces de colère.
« Tu es folle de lui dire ce qu’on est ! Tu veux que toute la ville nous tombe dessus ou quoi ! » « T’inquiètes pas, si on t’attaques, on te défendra, on te dois bien ça. » « Petite folle ! Et toi la pirate là ! »
Se sentant jusqu’alors exclue de la conversation, Nami mit un certain temps avant de réagir, sursautant.
« Euh…oui ? » « Tu te crois discrète avec ton sac d’objets volés plus gros que toi ?! Rentre tout de suite à l’intérieur ! » « Oui monsieur ! »
C’était plutôt rare qu’elle se soumette à quelqu’un, du moins qui n’était pas un monstre de puissance, mais son apparence juvénile la faisait se sentir irrémédiablement plus fragile face aux adultes, sans compter que ce grand père n’avait pas la langue dans sa poche. Rapidement, elle s’exécuta, se voyant avertir par Gray qu’il comptait bien à ce qu’elle l’aide elle aussi pour gérer sa boutique, pas de fainéant sous son toit, non mais ! Quand à Sacha, elle faisait des remontrances au vieillard.
« Lui parle pas sur ce ton, c’est ma meilleure amie quand même… » « Pff, ça reste une pirate ! » « Tête de mule… » « Insolente ! »
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Ceux qui étaient bien content d’en être arrivé là où ils en étaient, c’était bien Chopper, Brook, Robin et Franky. Comme le précisa ce dernier, ça le démangeait depuis longtemps que de foutre une bonne raclée à cet empaffé de vendeur à la gomme. Enfin libéré par les bons soins de ses amis, qui étaient arrivés juste à temps pour croiser le propriétaire de l’établissement et s’en occuper comme il le fallait, le charpentier pouvait passer à l’action.
« Et vous savez où ils sont les autres ? » « Disons qu’ils sont répartis aux quatre coins de l’île, heureusement que celle-ci est plutôt petite, sinon on ne saurait plus où donner de la tête. » Répondit Brook. « Je propose que je reste sur le bateau, on ne sait jamais si l’un d’entre nous a fait des siennes et reviens par ici, je pourrais le tenir informé. »
La sage suggestion de Robin permit aux trois garçons de mettre à l’œuvre leur plan d’action, c’est-à-dire se séparer pour aller chercher respectivement Nami pour Chopper, Sanji et Zoro pour Brook, et enfin Luffy, Usopp et Sacha pour Franky, en effet, ces trois derniers disparus étaient situés dans les alentours du même village.
« Bon, après qu’on a retrouvé les autres, rendez-vous sur le bateau avec Robin, après on ira à la recherche de celui qui nous cherche des noises ok ? » « Roger ! »
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« Luffy ! Mais ralentit ! Ralentit ! » « LA BOUFFE ! »
Suant toute l’eau de son corps, le pauvre petit Usopp avec bien du mal à suivre son dégénéré de capitaine, alléché par l’odeur appétissante d’un bon repas non loin. Déjà deux heures qu’ils erraient dans cette forêt sans en voir la fin, au moins cela prouvait qu’ils approchaient d’une quelconque civilisation, c’était ça de gagner. Mais tenir le rythme de course de Luffy était vraiment trop fatiguant, et l’idée de rester tout seul à la merci du moindre danger suffisait à donner de l’énergie au sniper. Enfin, au bout de plusieurs minutes, le mini capitaine s’était stabilisé, une petite bourgade était en vue, et également un restaurant plutôt petit, mais à la nourriture suffisamment acceptable pour intéressé un Luffy affamé. Usopp put enfin souffler, quand il aurait reprit son calme, il irait le rejoindre pour manger un morceau, cette course lui avait donné faim lui aussi.
« Eh ! Mais qu’est-ce que tu fais sale gamin ?! Hors de mon restaurant vaurien ! »
Manquant d’être percuté par le vaurien au chapeau de paille, la bouche gonflée de nourriture diverse et surtout volée, Usopp n’eut d’autre choix que d’oublier son propre estomac pour fuir le gérant furieux et armé d’un balai.
« T’es vraiment désespérant quand tu t’y met Luffy ! Mince j’avais faim moi aussi ! » « Bwa bwawe me bwon bon bas… » « PARLES PAS LA BOUCHE PLEINE ! »
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Les rayons du soleil filtraient parmi les feuilles d’arbres, offrant une vision enchanteresse aux deux petits garçons qui contemplaient l’immense prairie parsemée de fleurs des champs, alors qu’une douce brise les invitaient à venir courir et jouer dans ce lieu idéal pour des enfants.
« Je te l’avais dit que pour aller au village il fallait aller à droite… » « Dis pas n’importe quoi, en continuant tout droit je suis sûr qu’on arrivera au bateau… » « Sigh…si seulement on ne nous avais pas endormi pendant le trajet, j’aurais pu savoir quel chemin prendre sans me coltiner ce boulet incapable de différencier sa droite de sa gauche… » « Boulet ?! Tu veux que je t’écharpe sourcils en vrille ?! » « Je me demande bien comment t’y arriverais vu que tes bâtons sont restés sur le Sunny. » « … »
L’escrimeur jugea plus digne de ne rien répondre, il aurait d’autres occasions de clouer le bec à ce frimeur.
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En pistant l’odeur de Nami, notre renne avait rapidement aboutit à une immense propriété, très luxueuse, voilà qui correspondait bien au goût de la navigatrice. Reprenant sa forme hybride, Chopper avait peur que celle-ci ne soit rebutée à le suivre, tant pis, il fallait bien essayer, même si cette maison gigantesque lui donnait un mauvais pressentiment.
« Bon, quand il faut y aller, il faut y aller, j’ai une prime sur ma tête, bien que dérisoire, je suis donc un vrai pirate courageux, ce sont les autres qui ont peur de moi, pas l’inverse… »
Pendant ce petit discours où il tentait de rassembler son courage, il ne vit pas de suite l’ombre menaçante derrière lui, qui l’observait.
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