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 Sujet du message: [Fanfic] L'Inquiétude de Haruhi Suzumiya
MessagePosté: Sam 4 Juil 2009 09:52 
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Note de l'auteur : Ce qui suit ne spoile en aucun cas la saison 2 de La Mélancolie de Haruhi Suzumiya. Ni même les romans de la série du même nom. Une simple connaissance de la saison 1 suffit pour comprendre l'histoire. Si toutefois, vous n'avez pas vu la dite-saison, sachez que vous prenez le risque de vous gâcher une partie de la surprise de la série, que je vous recommande chaudement.

Sur ce, j'espère que vous apprécierez votre lecture.



Ne vous est-il jamais arrivé de croire à des choses étranges ?
Ne vous est-il jamais arrivé de penser que le monde entier devenait fou ?
Ne vous est-il jamais arrivé de vouloir que, pour une fois, on arrête de vous porter une importance que vous jugez absurde ?

Si tel est le cas, bienvenu dans mon monde. Un monde régit par une véritable inconsciente.

« Je suis, pour ainsi dire, un homme normal. Ou en tout cas, je le crois fermement. Je ne suis pas capable d’exploits extraordinaires, ni même ordinaires d’ailleurs. Je ne suis qu’un lycéen tout ce qu’il y a de plus banal, qui s’apprête à rentrer en première année de lycée. La seule bizarrerie que l’on aurait pu retrouver chez moi serait mon enfantine lubie de fantastique, comme croire aux esprits ou les extraterrestres. Mais au fond, cela n’était qu’un fantasme de petit garçon : je sais parfaitement que cela n’existe pas, l’extraordinaire. »

Une nouvelle année commence. Inutile de se dire : « Qui sait ? Cette année-ci sera peut-être différente ? » ou d’autres idioties du même style. Je sais d’ores et déjà que ce ne sera forcément pas le cas avec Haruhi. Non, ce que j’aimerai vraiment savoir, c’est si je vais m’en sortir vivant cette fois encore. Et si, accessoirement, Haruhi deviendra un peu plus fréquentable.
Ma santé mentale en dépend.


Ah au fait. On m’appelle Kyon. Ravi de vous rencontrer.


L'Inquiétude de Haruhi Suzumiya

Chapitre I : Je suis rentré

Le réveil matin sonne toujours trop tôt. C’est ainsi, et ça le restera jusqu’à ce que l’Homme ne se décide à les interdire une bonne fois pour toutes. La vie serait tellement plus simple sans... Sauf pour moi bien entendu, puisque, avec ou sans réveil, mon sommeil se terminera toujours par le coup de pied de ma chère sœur pile dans l’estomac qui se chargera de m’expulser du lit. Mes réveils ont toujours été difficiles.

Pourtant, ce réveil-là fut encore plus difficile que les autres. Normal me direz-vous, puisque nous sommes arrivés au jour de la rentrée des classes. Le plus difficile sans doute, outre le fait de devoir retrouver mes cours ennuyeux, se révélait être le sujet du premier cours de la journée, annoncé par une lettre du lycée Nord : Les mathématiques. Honnêtement, je me sentais plutôt l’âme d’un artiste, d’où mon choix d’embrasser pleinement les matières qui se rapportaient à l’Art. A moins que ça ne soit l’inverse en réalité. Oui ce devait être mon aversion complète pour les sciences qui m’obligea à me jeter dans cette filière échappatoire.

De toute façon, je ne risquais pas de pouvoir échapper au plus grand mal qui ne me soit jamais tombé dessus. Il faut dire qu’elle m’attendait au pas de la porte d’entrée.

Haruhi était telle que je l’avais quitté la dernière fois que nous nous étions vus, la veille de mon départ en vacances de fin d’année scolaire avec ma famille. Son ruban jaune coiffait ses cheveux bruns avec élégance, qui eux même parcouraient sa nuque à chaque mouvement de tête. Son visage se révélait toujours aussi éclatant d’assurance, et ses yeux ambrés me transperçaient de leur intensité.
Je devais l’avouer. La beauté d’Haruhi aurait pu ensorceler n’importe qui. Enfin, excepté ceux qui la connaissait vraiment. Car je savais pertinemment que derrière ce visage se cachait une lycéenne prête pour je ne savais quels exploits en ce jour de rentrée des classes, et ce fut bien ce qui me fichait la trouille.

Quand je fus enfin habillé, je me dépêchai d’aller l’accueillir à l’entrée. Il me restait encore à déjeuner, mais je supposais que cela ne convenait pas vraiment avec les plans de cette excentrique.

« Allez, dépêche toi !! » Commença-t-elle à me crier dessus.

J’ai quand même le droit de me manger une tartine, non ?

« Refusé » Rétorqua-t-elle en fronçant les sourcils.

Devant un ton aussi sec, je n’eus d’autre choix que de baisser la tête et acquiescer sans broncher. Ou presque.

« Tu peux me dire pourquoi tu viens me chercher ce matin ? C’est une nouvelle lubie ? Lui demandais-je tout en croquant quand même dans une tartine beurrée.
- C’est une décision mûrement réfléchie du chef de Brigade. Il serait carrément dommage que l’un de mes larbins arrive en retard le jour de la rentrée. Ca nuirait à la réputation de tout le groupe. »

Un, tu confirmes que je ne suis vraiment rien d’autre qu’un larbin pour toi.
Deux, tu parles d’une réputation… C’est de ta faute si la Brigade est déjà considérée comme un groupe d’élèves aux activités douteuses. Ce qui est le cas de toute façon.


« Je suis donc venue te réveiller, toi. Continua-t-elle.
- Et pourquoi moi en particulier ? Pourquoi pas Koizumi ou Nagato ?
- Tu es le moins fiable, voilà pourquoi. Me sécha-t-elle sans pitié. Ce n’est certainement pas Koizumi-kun ou Yuki qui vont me faire défaut. Et je te réponds immédiatement pour Mikuru-chan. C’est Tsuruya-san qui s’en charge. »

Merde.

« Allez, dépêche-toi ! Râla-t-elle.
- Une seconde, laisse-moi finir ma tartine !
- Pas le temps ! »

Laissez-moi deviner. Fin de discussion ?

« Exactement. » Conclut-elle en m’attrapant par la cravate.

De si bon matin, j’accomplissais donc un formidable biathlon. La première épreuve consistait en, selon Haruhi, une agréable balade à vélo. Je me sentirais en accord avec le côté agréable de cette « balade » si je n’avais pas à subir tout son poids sur mon porte-bagages. Je dus ensuite enchaîner avec une course à pied - Garce ! Tu gardais toute ta fraîcheur pour ça ! - dans la colline nous donnant accès au lycée… Tout ceci pour arriver avec une demi-heure d’avance.

« Tu peux me dire pourquoi on a couru comme ça ? Risquais-je en essayant de reprendre mon souffle.
- Pour montrer à tous le retour de la Brigade SOS, bien sûr ! » Répondit-elle, sûre de son fait.

Abattu par le fait d’avoir à faire tous ces efforts pour des raisons aussi triviales, je me résignais à suivre Haruhi qui se dirigeait déjà fièrement vers notre nouvelle salle de cours. Mais ce n’était qu’après s’être rassurée sur ma présence, cette fois encore, comme camarade de classe grâce au tableau d’accueil. Ca n’a d’ailleurs pas loupé.

Inutile d’espérer une clémence des cieux. C’est elle qui y règne.

Nous nous sommes alors installés directement à nos anciennes places près de la fenêtre, sans prendre le temps de réfléchir à une autre place. Il ne me restait aucune illusion, je savais parfaitement que j’allais - non contente de seulement m’avoir dans sa classe - me retrouver aussi juste devant Haruhi. Cela faisait parti de ces vérités vraies dites générales, au même titre que « la Terre tourne autour du Soleil » et que « l’eau bout à 100°C ». On ne luttait pas contre ces choses là.

Ou du moins, j’ai perdu depuis longtemps la force de le faire.

Au bout d’un certain temps, alors qu’Haruhi était entrain de me faire part de ces projets farfelus pour la Brigade, les autres élèves ont commencé à rentrer au compte-gouttes. Taniguchi et Kunikida entrèrent ensemble. En me voyant déjà attablé à proximité d’Haruhi, mes deux amis « normaux », en guise de salutation, m’offrirent piques et vannes. Franchement sympas, vraiment. Finalement la salle de classe afficha salle comble en environ vingt minutes. Quelques temps plus tard, le cours commença avec l’entrée d’Okabe-sensei.

Je n’ai pas réellement suivi ce qu’il se passait. J’avais apparemment vite repris mes vieilles habitudes, c'est-à-dire somnoler en regardant passer les nuages dans le ciel, superbe au demeurant ce matin. Okabe-sensei, notre professeur principal cette année encore, avait décidé de déterminer dès le premier jour les places que ses élèves occuperaient pour l’ensemble du semestre. Inutile de vous donner le résultat, cela se passait de commentaires. Sauf pour lui, évidement.

« Dites donc vous deux… Commença-t-il. C’est quand même fou que vous soyez encore l’un derrière l’autre… »

Je haussais les épaules avec un air déconfit. Haruhi quant à elle ne semblait même pas se rendre compte que la remarque la concernait, à la vue de son regard absent vers la porte de la salle.

Volonté divine. Laissez tomber monsieur, ça vaut mieux.

La cloche sonna enfin la fin du cours. Pas trop tôt, la reprise avait vraiment été difficile. Je commençais à me dire que j’allais avoir droit à un semblant de repos quand Haruhi m’attrapa par le col aussi vivement que d’habitude.

« Allez ! Dépêche-toi !
- Une seconde, une seconde… » Glissais-je dans un soupir

Je dois rêver pour m’imaginer pouvoir garder une seconde à moi avec cette fille…

A vive allure, Haruhi et moi-même nous dirigions vers l’autre bâtiment du lycée. Quoique il serait plus juste de dire qu’Haruhi me traînait tel un sac.

Bon sang, je ne vais pas m’enfuir !

Arrivée devant une salle affublée d’un écriteau « Club de Littérature », elle ouvrit la porte aussi fort que possible dans un fracas assourdissant. Je restais toujours surpris de sa solidité et sa résistance d’ailleurs.

« Enfin rentrée !!! » Lança-t-elle d’une humeur visiblement plus enjouée.

Bizarrement, je me devais d’avouer que je partageais son sentiment. Pas la manière, beaucoup trop violente, mais l’important y était.

J’ai passé tellement de temps dans cette salle que je m’y sens vraiment chez moi.

Rien n’avait changé durant la pause vacancière. Les livres de Nagato s’entassaient toujours autant sur les étagères, les jeux que Koizumi et moi-même utilisions pour faire passer le temps prenaient toujours la poussière dans les meubles, les tenues qu’Asashina-san enfilait pour nous servir le thé étaient toujours accrochées… Même les costumes de Bunny Girl qu’Haruhi et Asashina-san avaient sorti pour la distribution de tracts de l’année dernière trônaient encore fièrement dans la penderie.

Tiens ? D’habitude Nagato est toujours présente dans la pièce avant même que l’on y entre…

Haruhi s’installa fièrement à sa place de chef, tandis que je posais mes fesses sur ma chaise attitrée. Nous sommes restés ainsi pendant quelques minutes à débattre sur l’idée de rafraîchir ou non les murs de la pièce, idée à laquelle je demeurais bien entendu contre. Non seulement, j’aimais cette pièce telle que je la voyais, mais je pensais surtout que le conseil d’administration du lycée ne pardonnerait jamais la Brigade SOS d’avoir osé passer un coup de peinture sur leurs murs.

Même si Haruhi est toute puissante, il y a des limites à ne pas franchir pour que mon existence reste assez confortable.

Alors qu’Haruhi venait de me rétorquer que la Brigade SOS n’avait pas l’intention de s’incliner devant des autorités aussi ennuyeuses, Asahina-san et Koizumi passèrent l’embrasure de la porte.

A l’instar de ma tyrannique amie, je pouvais aisément dire que mes deux compagnons se trouvaient parfaitement inchangés. Asahina-san demeurait aussi éclatante qu’un ange tombé du ciel, et sa douceur irradiait complètement la pièce. Ses longs cheveux roux clairs ondulaient le long de son dos, et…

Bon sang Asahina-san ! Ne me dis pas que tu as grossi à ce niveau là… ?

J’oubliais rapidement mes pensées obscènes – quoique cela traînât encore dans un recoin de mon esprit - et me concentrait sur l’autre arrivant. Koizumi restait égal à lui-même : son sourire de playboy, gravé sur son visage en permanence, ne cessait de me hurler aux oreilles qu’il mourrait d’envie de me parler. D’un passage rapide de sa main dans ses cheveux, il se recoiffa puis me fit signe de venir le saluer.

Entre temps, la mascotte de la Brigade m’afficha un grand sourire pétillant comme le soleil tandis qu’elle me saluait, et partit rapidement rendre le même service à une Haruhi au regard décidément pervers – aurait-elle remarqué ? – même pour elle. J’ignorais un instant cet état de fait inquiétant et me retournais vers Koizumi, qui, pour sa part, affichait toujours son propre type de sourire. Un sourire à donner envie de lui en coller une.

« As-tu passé de bonnes vacances ? Commença-t-il.
- Plutôt tranquilles comparées à l’année que j’ai passé. Et toi ?
- On ne peut pas vraiment appeler ça des vacances. Répondit-il avec un sourire énigmatique. Mon… Travail, ne me permet pas de prendre énormément de temps pour mes loisirs. Et – il baissa les yeux et le ton de sa voix – ces vacances furent particulièrement difficiles, si tu vois ce que je veux dire. Pour moi comme pour Asahina-san et Nagato-san.»

Haruhi s’est déchaînée en somme. Je le plaindrais presque.

Au fait, vous l’ai-je dit ? Haruhi est, pour simplifier, la Déesse de ce monde. Sauf que dans notre cas, la Déesse est ignorante de son état divin, et doit le rester. Ce qui pose de gros problèmes à nous autres membres de la Brigade SOS qui nous sentons obligés de veiller à ce qu’elle ne dérape pas à chaque instant. Enfin, quand je dis nous… Je pense surtout à Koizumi, Nagato, et Asahina-san. Après tout, ce n’est pas moi qui suis un ESPer, une extraterrestre, ou une voyageuse temporelle. Je suis normal moi. Ne m’embarquez plus dans ces histoires s’il vous plait, et si quelqu’un est intéressé par ma place, qu’il la prenne.


« L’ennui qu’elle a ressenti était comparativement aussi puissant que celui qu’elle ressentait avant d’entrer au lycée. Quoique, il serait plus juste de dire « Avant de te rencontrer » »

Retour de ce sourire plein de sous-entendus. Qu’est-ce que je hais ce sourire.

« Arrêtes tes conneries tu veux. Rétorquais-je avec une pointe d’énervement. C’était si terrible que ça ?
- Plutôt, oui. La fréquence des – Koizumi s’assura un instant qu’Haruhi était en pleine discussion avec Asahina-san – Espaces Clos s’est beaucoup intensifiée durant ce mois de vacances. Suzumiya-san n’a semble-t-il pas énormément apprécié le fait d’être séparée de toi aussi longtemps. » M’annonça-t-il en jouant avec ses cheveux, toujours figé dans cette expression malicieuse.

J’allais commencer à répondre quand il me coupa dans mon élan d’un geste de la main.

« Je plaisante. M’assura-t-il le sourire aux lèvres. La coïncidence est frappante, mais je ne porterai pas de conclusions hâtives. »

Salaud.

« Hé Kyon. »

C’était Haruhi qui venait apparemment d’en finir avec Asashina-san. Elle se rapprocha quelque peu et repris la parole.

« Dis… Tu sais où est Yuki ? » Me demanda-t-elle avec une once d’inquiétude dans le regard.

Yuki ? Nagato ? Pourquoi tu poses la question, elle est comme d’habitude assise là…

Pas cette fois dirait-on. J’avais complètement oublié le fait que Nagato n’était toujours pas arrivée. Outre le fait que j’en fus surpris, le malaise commençait à monter quand la porte s’ouvrit. Avec un soulagement immense, ce fut pour voir l’extraterrestre, qui m’avait tant de fois secouru, passer l’entrée. Egale à elle-même, Nagato demeura impassible tandis qu’Haruhi se jetait littéralement sur elle.

Hum ?! Je rêve ou ça… l’amuse ?

J’étais très fier de mes capacités à discerner les sentiments que pouvait ressentir Nagato. Et, si je ne me trompais pas, je sentais qu’elle était, tout comme moi, très contente de pouvoir revenir dans cette salle pour une deuxième année consécutive.

Une fois qu’Haruhi eut lâché le seul membre officiel du club de littérature, je me rapprochai moi aussi d’elle afin de prendre de ses nouvelles.

« Comment vas-tu, Nagato ?
- Bien. Me répondit-elle simplement.
- Tu t’es amusée pendant ces vacances ?
- L’amusement n’est pas requis pour ma mission. » Fit-elle d’un ton uniforme.

Comme je le pensais…

« Nagato. Commençais-je. Il faut que tu prennes un peu de bon temps parfois. Même toi tu pourrais disjoncter si tu restes aussi sérieuse.
- Négatif. Il n’est pas prouvé que …
- Ecoute. La coupais-je en prenant un air accusateur, et en prenant garde à ce que Haruhi ne puisse pas m’entendre. Si tu ne t’amuses pas de temps en temps autrement qu’en venant au club, tu risques de détruire ta couverture. Aucun humain normal n’a aucune vie sociale.»

C’était faux, évidement. Je le savais, et Nagato aussi le savait.

« … Je vois. Il serait en effet dangereux de prendre ce risque. Je suivrai donc ton conseil. » Me répondit-elle tranquillement.

J’étais fier de mon fait. Je me faisais en effet un devoir d’essayer de rendre Nagato un peu plus humaine à chaque fois que je le pouvais. Et j’étais plutôt content de l’évolution de la jeune extraterrestre vers l’humanité, même si cela devait aller jusqu’à l’affrontement avec ses propres patrons. Ce qu’évidement, je redoutais intensément.

« … Au fait. Reprenais-je. Pourquoi tu es arrivée en retard ? Un problème ?
- Négatif… Cela ne concerne ni Suzumiya Haruhi, ni toi.
- Mais est-ce un problème pour toi ? Insistais-je.
- … Pour le moment non. Mais si cela peut te rassurer, je te tiendrais au courant.
- Ok… Je te fais confiance. » Concluais-je en faisant la moue.

Alors que Nagato s’apprêtait à retrouver sa chaise et à entamer la lecture de son livre, je la retins un instant pour ajouter une dernière chose.

« Au fait, Nagato. C’est bon de te revoir parmi nous. Fis-je avec un petit sourire.
-… Merci. Ce sentiment est réciproque. »

Je la regardais s’asseoir tranquillement quand j’eus l’impression de voir un léger mouvement de lèvres chez elle. Venait-elle de sourire ? Tandis que je me demandais si je souffrais d’hallucinations ou non, Haruhi me sortit de mes pensées grâce à sa voix tonitruante.

« Allez Mikuru-chan ! On reprend les vieilles habitudes ! A poil !!!
- Ah ! Non ! Suzumiya-san, pas ça s’il te plait ! Ahhhh !! » Gémit d’une petite voix fluette la mascotte de la Brigade SOS.

Les suppliques d’Asahina-san n’eurent aucun effet. Haruhi était Haruhi, les suppliques ou remarques n’étaient pour elle que des simples parasites légers qui restaient vains à ces oreilles. La capacité de cette excitée à faire ce qu’il lui plaisait sans tenir compte des autres se montrait tout simplement stupéfiante.

Koizumi et moi-même, comme un réflexe désormais conditionné, sortîmes de la salle sans un mot. Une fois la porte fermée, Koizumi me tapota amicalement sur l’épaule.

« Cela fait du bien de voir que rien n’a changé. » Me lança-t-il avec un sourire satisfait.

Et pour une fois, je n’eus rien à y redire.


Nous avions tous passé une fin d’après-midi agréable à la Brigade SOS. Haruhi apportait des idées plus folles les unes que les autres que je me chargeais de lui faire abandonner. Pendant ces joutes verbales, Asahina-san – dans sa splendide tenue de domestique - nous regardait avec une lueur d’inquiétude dans le regard tout en servant un nouveau thé et Koizumi assistait au spectacle avec son habituel sourire, jambes croisées. Seule Nagato semblait indifférente à ces discussions tant la lecture de son livre paraissait l’absorber.

Si je vais lui demander son avis sur sa lecture, elle va sûrement me répondre quelque chose comme « unique » ou je ne sais quoi d’autre.

18h30 passées, il était temps de rentrer chacun chez soi. Après avoir salué tout le monde, je partis rapidement de mon côté, descendis la colline à bonne allure – qu’il est simple de marcher dans ce sens là ! – et retrouvai mon bon vieux vélo. Depuis l’année dernière, il ne m’avait pas quitté dans chaque déplacement, même si parfois, il restait aussi la source de PV dont je me serais bien passé vu les dépenses que j’avais à faire à chaque sortie de la Brigade. Maudite Haruhi qui avait instauré cette règle « le dernier arrivé est celui qui paye ».

Je prenais donc la route tranquillement sur mon bicycle. Me laissant quelque peu aller, je n’étais pas particulièrement concentré tant je connaissais cette route et ses différents petits pièges. Là par exemple, il existait un nid de poule que je devais éviter. Ce que je fis.

Du moins, je le croyais.

Sans crier gare, je me retrouvai au sol après une chute très douloureuse. Je regardais mon bras ensanglanté, et, toujours sous le choc de ma chute, vit que le pneu avant de mon vélo avait littéralement explosé. A moins qu’il n’ait fondu en fait… Sans avoir le temps de réfléchir plus sur l’état de mon vélo, je sentis quelque chose de très chaud me frôler le visage de très près.

Hein ?

Soudainement, des explosions retentirent à mes pieds. Complètement paniqué par des évènements que je ne comprenais absolument pas, je me mis à courir, courir comme je n’avais jamais couru. Quand je jetai un œil derrière moi, je vis une route dévastée par des impacts impressionnants.

Mais qu’est-ce que c’est que ce…

Je n’eus pas l’occasion de penser plus. Le tir soutenu s’intensifiait, et je n’eus juste que le temps de me mettre derrière un muret en quête d’un abri avant qu’un de ces projectiles ne m’ait atteint.

Qu’est-ce que c’est que ce bordel !?

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MessagePosté: Sam 4 Juil 2009 11:26 
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Wow, mais il y a de la propagande KyonIST dans le coin ou quoi... ♫ Je passe outre le fait que c'était plaisant à lire, car LC est un méchant monsieur qui écrit de très méchantes choses dans son nouveau projet. ^_^ Voilà, en dehors de tous les blasphèmes qui peuvent être listés dans cette fic, il y a un crime de lèse-majesté qui est trop criant pour être passé sous silence : tu oses faire prendre du poids à la pauvre Mikuru qui n'a rien demandé à personne ?! Horrible, tout simplement ! \o/

Plus sérieusement, c'est efficace pour l'instant même si j'espère que la fin n'annonce pas qu'un nouveau back-up d'une certaine personne tente d'accélérer le mouvement, 3, c'est déjà bien assez pour en avoir de nouveaux. ^_~

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MessagePosté: Lun 6 Juil 2009 21:24 
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Me voila obligé de commenter si je ne veux pas finir suicider. C'est parfois dangereux la Volonté. On dirait pas comme ça.

Dans l'ensemble, c'est très agréable à lire. Il y a, quelques lourdeurs par ci par là. Des passages qui ne servent pas à grand chose. En fait, tu as parfois le même problème. Tu dis qu'il faut avoir lu la saison 1. Ce que j'admets bien volontiers. Mais, on a parfois l'impression que tu parles pour des gens qui ne connaissent rien de la série. Ce qui fait que tu nous dit des choses qui n'ont pas une grande utilité. Ça n'a donc pas le moindre impact sur le lecteur averti. C'est, je l'admets, très court. Mais, c'est malheureusement suffisant pour briser le rythme. A moins, que tu es, de toi même, voulu faire de ton texte une multitude de brisures. Dans ce cas, c'est très réussi. Sinon, c'est dommage. Tu as aussi du mal à trouver un bon équilibre entre les sous entendus et ce qui ne l'est pas. C'est probablement l'absence d'images qui te gène. Mais, c'est un défaut qui disparaitra avec le temps.

Mais, malgré ces petits défauts, il faut bien avouer que la plupart des blagues font mouches. On sent bien les touches d'humour made in SOSDan. C'est très efficace. Tu centres beaucoup sur Kyon. Tu le fais dire aussi plus de choses que ce qu'il ne dit habituellement.

J'ai plus d'idées là. Si jamais j'ai d'autres critiques qui me viennent à l'esprit, j'édite.


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MessagePosté: Mar 7 Juil 2009 09:32 
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En fait, j'ai trouvé ça surtout très frais. Un côté propre à l'univers de La Mélancolie, et du coup, c'est sans problème que ton texte fait mouche. Sur ce premier chapitre, je n'ai pas forcément grand-chose à dire, parce qu'il ne s'y passe pas encore grand-chose. Il s'agit pour moi d'une petite mise en bouche, histoire de bien préparer le terrain pour la suite des opérations. On se laisse entrainer par le récit par ton écriture toujours très fluide, malgré quelques fautes qui demeurent.

En somme, je suis un peu dans l'expectative tout en appréciant déjà cette introduction. J'attends d'en savoir plus pour véritablement me prononcer. Mais te connaissant, je ne doute pas que ça sera intéressant. ^^


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MessagePosté: Jeu 30 Juil 2009 22:19 
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Merci pour ces commentaires très agréables !
Et voici le chapitre deux, prêt depuis un mois, qui attendait gentiment sur le bureau de mon ordinateur.

J'espère que vous apprécierez !

Chapitre II – Quelle poisse

Bien souvent, il m’arrive de regretter le temps où j’étais jeune. C’était un temps où on se sentait protégé quoi qu’il arrive, et où l’on n’avait jamais à s’inquiéter pour quoi que ce soit. Ma petite enfance a certainement été la période la plus sûre de ma vie. Comme j’aimerais qu’il en soit encore ainsi.

Je me tenais derrière ce muret en brique, tel un animal traqué par un chasseur qui ne compte pas à la dépense quant au nombre de cartouches qu’il pourra utiliser pour atteindre sa cible. C’était un sentiment vraiment désagréable.

J’essayais de retrouver mon calme, et de réfléchir un instant à ma situation. J’étais complètement acculé derrière un muret par un adversaire dont je ne connaissais, ni la position, ni l’identité, ni les armes qu’il employait contre moi. Si je voulais m’en tirer, je devais d’abord… appeler Nagato. Oui, ça restait sûrement la meilleure chose à faire.


Et je remercie chaleureusement le génial inventeur des téléphones portables !

Après une recherche rapide dans mon répertoire, je composais le numéro de mon futur sauveur. En tout cas, j’espérais vraiment qu’elle le deviendrait.


… Pas de réponse. Bon sang Nagato ! Qu’est-ce que tu fabriques !?

Je n’eus pas réellement le temps de me poser la question. Les craquements que j’entendais dans mon dos me signalaient que mon abri n’en avait plus pour très longtemps, et je restais à court d’idée pour m’en sortir.

Alors que je songeais à appeler Koizumi, je vis avec horreur que mon assaillant avait changé de cible. Une cible beaucoup plus simple à détruire, et qui m’assurerait un séjour éternel dans un beau cercueil en bois. Cette cible, c’était tout simplement le balcon de la maison à laquelle je faisais face. Balcon, se trouvant juste au dessus de ma tête.


Et merde… !

Le balcon fut détruit dans la seconde. Dans un fracas assourdissant, je sentis des dizaines de kilos en pierres et acier qui me tombaient dessus sans se soucier le moins du monde de ma santé. Au contraire je dirais même.


Je crois que j’ai… bien morflé là…

Je ne sais pas comment j’ai fait pour rester conscient. Sûrement à cause de la douleur lancinante qui me traversait le crâne, ou bien était-ce dû à ma jambe coincée sous une plaque de béton qui semblait me hurler sa douleur ? Peu importe après tout, je souffrais le martyr, et je savais que si je restais ici, je n’allais plus ressentir grand-chose quand ce type me découvrirait. Et vu l’état de mon portable écrasé, je ne pouvais plus vraiment appeler à l’aide…

Au prix d’un effort auquel je ne me serais jamais cru capable, je réussis à m’extraire des décombres. Seulement, je sentais bien que ma jambe ne m’autoriserait jamais à filer d’ici le plus rapidement possible. En boitant terriblement, je commençais à avancer vers la ruelle adjacente quand j’entendis des bruits de pas pressés dans mon dos. Sans avoir eu le temps de tourner complètement la tête, j’aperçus mon ennemi courir dans ma direction. Sans prendre le luxe de vraiment bien le regarder, je repris ma marche en avant difficile, et m’engouffrait dans la ruelle.


Je dois… me dépêcher… de trouver un coin pour me planquer.

Exténué et à bout de forces, je m’adossai contre un mur à la perpendiculaire de la ruelle. Plus ou moins caché, j’essayais de reprendre mon souffle quand j’entendis enfin mon agresseur prendre la parole.

« Ecoutez, Kyon. Oui, je sais qui vous êtes, je ne suis pas un simple psychopathe cherchant à tuer au hasard, je vous rassure. »


Si si, t’es un vrai psychopathe. Je parle de vécu là. Et ça ne me rassure pas du tout.

« Vous savez… Je n’ai personnellement rien contre vous. Vous n’êtes malheureusement qu’un affreux… dégât collatéral. C’est très dommageable pour vous, mais mes amis et moi-même cherchons à prendre votre place. Vous nous excusez donc si nous sommes obligés d’en recourir à de telles extrémités. »


Dégât collatéral ? Prendre ma place ? C’est quoi ce bluff là ?

« Il nous est malheureusement impératif d’obtenir les faveurs de la Déesse. Et pour cela, vous devez disparaître. Alors, si vous pouviez avoir l’obligeance de sortir de votre cachette, je vous promets que votre mort sera rapide et indolore. »


D’abord, l’idée de mourir ne me plaît pas du tout. Ensuite, c’est quoi ce charabia avec la Déesse ? Ne me dites pas qu’ils cherchent à …

« Atteindre Haruhi à travers moi ? » Finis-je à voix haute sans m’en rendre compte.

Dès cet instant le déluge de tir reprit. J’eus toutefois bien l’occasion de voir de quel type de tir il s’agissait. Un tir d’énergie comme était capable de le faire Koizumi dans ces Espaces Clos, mais en bien moins gros. Même si je ne comprenais pas tout, je savais au moins une chose maintenant.


Ce dingue est un ESPer.

Vu la situation, j’étais fini. Je ne détenais aucune arme, et les seules choses susceptibles de faire mal étaient ces couvercles de poubelle, alors que lui possédait une réserve illimitée de munitions.


Je dois être vraiment dingue…

« STOP ! » Hurlais-je de toute la force que me permettaient mes poumons.


Par chance, mon cri obtint l’effet escompté.

« Monsieur. Commençais-je toujours caché. Avant que vous ne me… Enfin voilà. Avant ça, pourrais-je vous demander quelque chose ? Sans que vous ne me tireriez dessus dès que je sortirai ?»

Je n’étais absolument pas rassuré quant au succès de ma tentative. Mais je n’avais plus aucune autre solution devant moi.

Après un instant qui me sembla une éternité…

« Soit. Accordé. »


Yes ! Je pensais bien que ce type se sentirait trop supérieur pour me refuser une dernière volonté !

Je sortis doucement de ma cachette, toujours en traînant la patte. Devant mon état misérable, l’ESPer baissa son bras et referma le poing. Il devait sûrement tirer ses projectiles paume ouverte bras tendu. Je fus surpris de voir que mon ennemi n’était guère plus âgé que moi, à peine deux ou trois ans tout au plus. Les cheveux d’un brun très noir, ses yeux verts pétillaient de me voir ainsi à sa merci. J’en étais sûr : non seulement, il était dingue, mais en plus il était sadique.
Je me rendis aussi rapidement compte qu’il se révélait bien mieux musclé que moi. Je n’étais même pas certain de pouvoir le battre en pleine forme, alors avec ma jambe…

« Hum… Commençais-je. Il y a une chose qui m’échappe. Pourquoi vouloir prendre ma place ? Non pas que je me considère comme insignifiant ou autre, mais je n’ai pas l’impression d’occuper une place aussi envieuse…
- Vos interrogations sont légitimes. Me répondit-il avec un sourire – C’est la marque de fabrique des ESPers ou quoi ? – tranquille. Itsuki a certainement dû vous expliquer que vous jouiez un rôle. C’est ce rôle qui nous intéresse. »


Mon rôle ? Si je savais quel était ce rôle, je te le laisserai sans hésiter pour sauver ma peau.

Par chance, ma seule option pour survivre était si tordue pour cet ESPer que je pouvais encore me rapprocher un peu plus de ces poubelles désordonnées sans attirer son attention. Je n’ai jamais autant apprécié le souk qui pouvait régner dans ces ruelles mal éclairées et désolées.
Petit à petit, je recommençais à me déplacer en prenant garde à toujours être bien visible, histoire que ce psychopathe ne se sente pas menacé.

« Mais… »

Je fis une pause. Il me fallait gagner du temps.

« Mais, je ne comprends toujours pas. Koizumi ne m’a jamais rien dit qui puisse me faire croire que j’étais particulier… »


Enorme mensonge, évidement. Combien de fois m’a-t-il suggéré que j’étais une espèce de clé pour Haruhi ? Même si j’avoue que je ne vois toujours pas où il voulait en venir.
Si je m’en sors, je jure de lui dire d’arrêter ses métaphores et de me parler franchement dès la prochaine occasion.


Prétextant ma jambe blessée, je pris appui sur les poubelles juste à côté d’un couvercle qui traînait là. Ma main pouvait aisément atteindre l’objet, et attester de sa solidité, mais il me restait un problème.


Bon, et maintenant, comment faire pour l’attirer à moi ?

Jusqu’ici, le type était resté plutôt prudent. Il se tenait toujours à environ deux mètres de moi, distance que je ne pouvais pas franchir sans me faire exploser en beauté. Mon unique occasion reposait donc dans ma faculté à l’attirer à moi.


Bon sang ! Pourquoi faut-il que je me retrouve dans des situations comme ça !?

Je repris la discussion après un soupir.

« Franchement, je ne suis pas suicidaire. Mais j’ai vécu l’année la plus horrible de ma vie, et j’ai l’impression que je vais encore en vivre jusqu’à ce que tout se termine. Alors, honnêtement, si la fin vient plus tôt que prévu…
- Voilà qui est raisonnable. Acquiesça-t-il. Je ferai en sorte que ce soit rapide. »

Il leva le bras dans ma direction. Je me dépêchai de le stopper en agitant les bras.

« Attendez ! Euh, comment dire… » Fis-je mine de réfléchir.

L’ESPer gardait le silence en me fixant avec précaution.

« Il n’y a pas un moyen de me… tuer sans me faire exploser, ou fondre, ou ce que vous voulez, avec vos pouvoirs ?
- J’avoue être surpris de votre demande… Je peux réduire la puissance pour seulement faire un joli trou dans votre tête. Mais je vais devoir me rapprocher. »

Il fit mine de réfléchir à son tour, puis ajouta avec un sourire immense :

« Vous resterez tranquille ? »

J’acquiesçai d’un petit signe de tête, et préparait ma main à agir plus vite qu’elle ne l’avait jamais fait. Je sentais ma sueur dégouliner au fur et à mesure que mon bourreau se rapprochait. Je ne pus m’empêcher de déglutir alors qu’il pointa son doigt à 10 cm de mon front.

« Et bien. Commença-t-il. Il est temps de nous dire adieu. Un dernier mot ?
- J’en ai deux. Le premier est pour Asahina-san : « S’il vous plait, faites profiter votre costume de domestique au monde entier ».
- Très bien. Et le deuxième ?
- Faites que – Je jetai un coup d’œil derrière lui - Koizumi ne rate pas son coup. »

L’ESPer fit volte-face tel un éclair, le regard brillant. Quand il vit que derrière lui ne se trouvait absolument rien, il voulut me remettre en joue.


Trop tard !

D’un coup bien senti, je lui explosai le couvercle en acier sur le crâne. Mon arme de fortune, quelque peu ensanglantée, l’avait par chance laissé inconscient…


Il ne m’a même pas dit son nom. Tant pis, c’est pas comme si je voulais le savoir non plus…

Soudain, je ressentis une douleur vive dans mon bras. J’y jetai un œil et me rendis compte qu’il y avait un trou de la taille d’un doigt qui saignait abondamment. Mais plus inquiétant, je m’aperçus aussi du trou qui transperçait mon ventre. Je me vidais de mon sang.


Merde… Il m’a pas loupé en fait…

Complètement crevé et meurtri, j’essayais de marcher. J’avais envie de rentrer chez moi, vraiment. J’enjambais le corps inconscient de l’ESPer, et lui jetai un regard fatigué. Pensant que j’avais assez perdu de temps, et vraiment désireux de me reposer, je repris ma marche en avant… Mais une fois de retour sur le trottoir près du mon vélo détruit, je m’écroulai sur le sol froid.


Je crois que finalement je vais… Dormir ici…

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MessagePosté: Lun 3 Aoû 2009 11:09 
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J’aurais pensé à une ellipse narrative pour « faire comme dans la série » mais non, c’est donc une suite directe. Tant mieux, ça m’aurait frustré de partir complètement sur autre chose !

L’histoire avance un peu avec ce nouveau chapitre, et pour l’instant, je trouve ça agréable à lire. C’est très sympa parce qu’il y a déjà un peu de mystère dans le récit, qui va sûrement préparer la suite des hostilités. Le mini-combat est plutôt bien orchestré même si, par le dialogue intérieur, il manque peut-être un peu de dynamisme. Mais de toute façon, j’imagine que ça devait être fait exprès ; c’est assez propre à l’ambiance de La Mélancolie d’ailleurs.

Sinon, j’ai noté quelques confusions entre imparfait et passé simple mais rien de bien méchant.
Bah, globalement, j’aime bien ! On va donc attendre la suite.


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MessagePosté: Lun 17 Aoû 2009 21:14 
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Je me suis enfin décidé à le lire. Jusqu'à présent, j'avais la flemme. Trop de mots. Euh... non. Je dois pas dire ça comme ça. Je voulais pouvoir l'apprécier à sa juste valeur. Voila, ça passera mieux comme ça. Mais, passons.

Je l'ai préféré au premier. Surtout qu'il y a quelques passages qui sont franchement réussis. Tout le passage du pourquoi est franchement juteux. J'aurais bien aimé que tu réussisses à caser un "Je refuses de mourir pour Haruhi moi !". Mais, là, ce n'est que mon propre goût. Je trouve, de manière générale, que Kyon se lâche beaucoup plus.

Je suis aussi ravi de voir que le récit est bien plus fluide qu'avant.
Certaines phrases sont bizarrement construites ce qui nous oblige à les relire pour comprendre ce qui est dit. Et, comme EnOd l'a remarqué, quelques inversions passé composé - imparfait. Mais, rien de vraiment gênant. Par contre, le début est peut être un peu lourd. Et surtout, pas assez crédible. Comment on peut s'en sortir avec juste une douleur à la jambe si un balcon nous tombe dessus ?

De plus, tu commences à insérer une vraie histoire. Tu commences à nous emmener quelque part, ce qui n'étais pas le cas dans le premier chapitre. Avec un cliff de fin assez intéressant.


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MessagePosté: Lun 28 Sep 2009 19:35 
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Edito : Ca faisait longtemps n'est-ce pas ? J'espère que les lecteurs ne sont pas déjà partis... Ha ha.


Chapitre III – Discutons, mais soit clair

L’obscurité est parfois vraiment relaxante. Sans lumière, tous nos muscles se détendent, nous préparant peu à peu à un sommeil profond. On commence à s’oublier, petit à petit, pour enfin dériver dans un océan de légèreté. Je me sens si léger… Peut-être même trop d’ailleurs.

« Chargez à 300 ! »

C’est étrange. L’obscurité reste dominante, mais je distingue des rayons de lumière. Bon sang, il n’y a pas moyen de dormir tranquille ? Comme d’habitude, ce doit être Haruhi qui vient me gâcher la vie… La vie ? Je suis encore vivant moi ?


« 2 cc d’adrénaline ! Dépêchez-vous ! »

La lumière devient de plus en plus forte. Enfin, j’en ai l’impression. Haruhi doit s’impatienter. Comme d’habitude je dirais. C’est drôle, j’ai la même sensation que lorsqu’elle me fixe avec son regard perçant… Hé, ce n’était pas si mal. Tiens, pourquoi je viens de dire « était » ? Et pourquoi je pense à Haruhi d’ailleurs ?

« Docteur, je crois que…
- Insistez ! »

Je suis aveuglé. Il n’y a plus une seule trace d’obscurité ici. Je ne crois pas que je vais pouvoir dormir tranquillement… J’ai vraiment l’impression qu’Haruhi est omniprésente maintenant. Si j’étais croyant, je dirais que je vais bientôt rencontrer Dieu… Heureusement que je ne suis pas aussi dingue que Koizumi.

« … On arrête. Heure du…
-Kyon ! ! »

Mais qu’est… Je me sens tiré. Un peu comme quand Haruhi me prend par le col. Aie ! J’ai la peau de la nuque qui va craquer si tu y vas aussi fort ! Tu ? Mais, qui me tire au fait… ?



J’avais l’impression qu’un trente-huit tonnes venait de me passer dessus.

J’étais de retour dans l’obscurité, mais les sensations étaient vraiment différentes. En y faisait bien attention, je commençais à percevoir des bruits réguliers autour de moi. Comme un bip. J’aurais pu ouvrir les yeux, mais la fatigue me plombait les paupières.

Je peux faire un effort pour une fois…


Lentement, la lumière rencontra ma rétine. Je m’habituais difficilement à cette intensité, et je mis quelques secondes avant de voir que j’étais dans une chambre blanche. Je dirais même d’un blanc complètement immaculé. Le bip que j’entendais plus tôt continuait de martyriser mes tympans, décidément trop sensibles pour un réveil.
J’essayais de voir si je pouvais y faire quelque chose, et je tournai la tête vers l’origine du bruit. Je vis alors une espèce d’écran qui affichait de drôles de traits lumineux.

Hé… Ce n’est pas ce qu’on appelle un électrocardiogramme… Ou peu importe le nom d’ailleurs. Mais, si c’en est bien un, alors ça veut dire que je suis à l’hôpital… Ouais, c’est logique. Mais pour être à l’hôpital, il faudrait que je sois malade ou blessé.

Soudain, ma tête fut assaillit de souvenirs. L’ESPer, ses rayons d’énergie, le balcon, la ruelle, la peur, la douleur…
Ces réminiscences me firent me relever en sursaut. L’air hagard, je mis du temps à retrouver mes esprits… Et à me rendre compte que je n’étais pas seul dans la pièce.

« Hé… » Commençais-je.

Je ne trouvais pas les mots pour poursuivre. Bizarrement, je n’avais aucune envie de parler. Aucun trait d’esprit, rien. Pas même une simple remarque sarcastique.
Je restais là, presque choqué, devant la vision qui m’éclatait au visage.

Dans la lueur de ce que je pensais être l’aube, se trouvait Haruhi endormie à mon chevet.

Je ne pouvais pas songer à ce qu’elle pouvait rêver pour le coup. Si je devais tenter de décrire ce que je voyais, je dirais que j’avais là quelqu’un qui oscille entre le sourire et les larmes… Honnêtement, j’en étais profondément troublé.

« Ca va pas de faire une tête pareille… Murmurais-je dans un souffle. Et ton image alors ? »

Je ne pus m’empêcher de passer ma main dans ses cheveux. Ces cheveux fins qui m’ont souvent fait fantasmer…

Oh ! Il m’arrive quoi là ? Depuis quand je suis aussi… Hé ! Si l’on m’apprend qu’ils ont osé toucher à mon cerveau, ce sera le procès ! Un gros procès au…

J’interrompis mes divagations quand Haruhi remua. Rien qu’un léger frémissement. Mais bizarrement, ce rien était bien assez pour m’embarrasser et retirer rapidement ma main. Je me surprenais même à rougir jusqu’aux oreilles, alors qu’il en fallait bien plus que ça d’habitude… Comme par exemple la fois où Haruhi m’accueillit dans la salle du club en Bunny Girl. Mince, rien que d’y repenser, je sentais mon état empirer.

« Hmmm… »

Ce petit gémissement provenait de la belle aux bois dormants.

« Hmmm… Combien de temps j’ai dormi… ? Se disait Haruhi tandis qu’elle sortait doucement de son sommeil.
- C’est pas moi qui pourra te le dire. » Lui répondis-je amusé.

Sans signe annonciateur, Haruhi releva la tête à une vitesse ahurissante.

Sans mauvais jeu de mots. Je suis sérieux. Ne doutez pas de moi s’il vous plait.

Toujours est-il qu’elle était maintenant là, à me fixer, l’air interdit avec ses grands yeux ambrés, du haut de son buste dressé.

Mince, j’ai gaffé ou quoi ?

« Toi… Commença-t-elle, terriblement furieuse.
- Bonjour, Haruhi. » Lui répondis-je légèrement anxieux, mais en même temps toujours inexplicablement amusé.

J’eus droit à une explosion dans les règles digne du chef de la Brigade SOS. Les reproches fusaient contre moi, et je ne trouvais rien de mieux à faire que de sourire et acquiescer bêtement, ce qui bien évidemment l’énervait encore un peu plus.

Parfois, se taire a du bon…

Pendant qu’elle me crachait son venin, je pouvais remarquer qu’Haruhi avait le teint légèrement pâle, comme si une maladie tenace agaçait son système immunitaire. On pourrait même dire qu’elle semblait plus fragile qu’à l’accoutumée. Franchement, si cette maladie existait vraiment, elle devait être complètement folle pour s’attaquer à un morceau pareil. Si ses défenses se trouvaient à la hauteur du personnage, je n’aurais même pas osé lancer une seule attaque, personnellement. Ajouté à cela le fait qu’elle semblait négligée dans sa tenue froissée, et avec ses cheveux complètement en désordre, je pouvais annoncer sans soucis que cela faisait au moyen un moment que ma tyrannique amie jouait à Blanche Neige dans ma chambre d’hôpital.

« Et donc…
- Dis Haruhi. » Tentais-je de la couper.

Elle continua pourtant à débiter des choses sans queue ni tête.

« Depuis combien de temps je suis ici ? »

Alors qu’elle semblait d’humeur massacrante, Haruhi devient soudainement silencieuse, presque stupéfaite par ma question. Elle détourna rapidement les yeux – pour cacher sa gêne ?- et commença à bredouiller quelque chose que je n’arrivais pas à comprendre.
Je lui demandai de répéter.

« Depuis combien de temps je suis dans cette chambre ? »

Elle s’exécuta alors plutôt calmement.

« Ca va faire… Environ trois semaines. »

Je mis un certain temps avant d’assimiler l’information.

Trois semaines ? Alors on est… Vers la fin avril, non ? J’y crois pas…

L’incompréhension devait vraiment être marquée sur mon visage comme on marquait quelques symboles au fer rouge sur les bovins, devant l’expression que prenait Haruhi. Sa belle assurance s’était envolée depuis bien longtemps maintenant, et au contraire elle me montrait une expression que je n’ai que rarement vu chez la chef de la Brigade SOS.

Elle me montrait de la compassion tandis qu’elle me fixait droit dans les yeux.

« Tu... Tu te moques de moi pas vrai ? Commençais- je en ricanant nerveusement.
- Non. Me répondit-elle avec un ton ferme. Tu t’es rendu compte dans l’état que tu es ? » Me fit-elle en me désignant.

Je ne voyais pas où elle voulait en venir… jusqu’à ce que je me rendisse effectivement compte que j’étais vraiment dans un sale état. Ma jambe droite se trouvait dans un plâtre jusqu’à ma hanche. Mon bras droit était couvert de bandages, et le même sort était réservé pour mon ventre. En le touchant avec ma main, une douleur se fit ressentir, douleur qui se révéla sur mon visage.
Haruhi me regardait avec un peu d’inquiétude. Je la rassurais d’un geste rapide de ma main valide, puis reprit la discussion.

« Trois semaines hein… J’ai dormi vraiment longtemps… »

Elle acquiesça tandis que je levais les yeux vers le plafond.

Trois semaines… Ca fait trois semaines que je suis ici… Et pourtant j’ai l’impression que j’ai été attaqué hier. C’est vraiment bizarre comme sensation…Un peu comme un pot de glace qui vient de se finir alors qu’on n’en a pris qu’une seule bouchée, ou comme un grand huit qui ne durerait que dix secondes. Hé, attends un peu. En sortant ce genre de comparaison, on va croire que je prends du plaisir à subir tout ça. Je ne suis pas sadomasochiste, moi.

« Hé Kyon. »

Haruhi me tira une nouvelle fois de mes pensées, mais volontairement cette fois-ci. Son regard était redevenu complètement sérieux.

« Kyon. Répéta-t-elle. Comment tu as fait pour te retrouver dans cet état. S’il te plait. »

Hein ? Depuis quand tu dis « s’il te plait » quand tu me demandes quelque chose ? Le monde a changé quand j’étais dans le coma ? L’univers a cessé d’exister ? Ne me dites surtout pas que le monde se résume à cette pièce maintenant !

Je ne pouvais bien évidemment pas lui dire la vérité. Ou tout du moins l’entière vérité. En même temps, révéler cette fameuse vérité me ferait d’abord passer pour un fou. Non, il était hors de question de lui avouer quoique ce soit, quitte à mentir pour cela.

Comme si je pouvais te dire qu’un type possédant des pouvoirs extrasensoriels m’était tombé dessus parce que je suis proche de toi ?

Je commençais donc à baratiner. Bah, j’en avais pris l’habitude.

« Un type m’a agressé. Expliquais-je. Il en voulait à mon argent apparemment.
- On ne peut pourtant pas dire que t’es riche. Me rétorqua-t-elle, sceptique.
- Non, c’est sûr. Continuais-je en ignorant la pique. C’est d’ailleurs pourquoi il a commencé à s’énerver en me… »

Suspense.

« En te… Me demanda Haruhi, intriguée.
- En me braquant avec son arme. »

L’expression d’Haruhi tiqua au mot « arme ».

« Par arme, tu veux dire… Un pistolet ?
- Pistolet, revolver, flingue, ou peu importe le nom que tu lui donnes. Toujours est-il qu’il n’a pas hésité à me tirer dessus quand il a vu qu’il n’aurait rien. Vu que je n’avais rien.
- Houa… »

J’avais la désagréable sensation qu’Haruhi devenait plus excitée qu’inquiète… Non pas que j’en fus surpris, aussi. Même s’il s’agissait de ma vie là, je suppose que le fait que je fusse encore vivant la déculpabilisait de se sentir émoustillée par ma mésaventure.

Non pas qu’elle sente coupable aussi.

« Il t’a tiré deux fois dessus ?
- Hein ? Euh… Ah ouais… »

Mince, j’ai hésité. Faut dire que tout est allé trop vite à ce moment là.

« Et ta jambe ? C’est arrivé comment ? »

Tch… Tu commences à être trop curieuse là.

« En courant.
- En courant ? »

Mais quelle réponse de…

« Carrément d’accord. »

Elle prit un instant de pause, comme pour réorganiser ses pensées. Ou en tout cas, elle en avait l’air, vu comment elle fronçait les sourcils.

« Tu n’as pas l’air traumatisé du tout. Me sortit-elle de but en blanc.
- Hein ? »

Qu’est que tu racontes ?

« Tu étais clair, concis. C’est plutôt impressionnant, te connaissant.
- Ca fait plaisir…
- Normalement, on souffre d’un stress post-traumatique après une agression de cette violence. »

Je demeurais silencieux. A dire vrai, je n’attendais plus qu’une chose : Voir le monde s’écrouler sous mes pieds.

« Mais on dirait que tu n’es pas normal. »

Elle marqua une pause. Et je souffrais le martyr, métaphoriquement parlant. Pour la douleur physique, la morphine fonctionnait vraiment très bien.

« Ah ! Je suis pour la première fois fière de t’avoir recruté dans la Brigade SOS ! »

Je tombais des nues. Je m’attendais à entendre des doutes sur mon histoire, ou même carrément la voir me sortir un très joli « menteur ». Pourtant, j’aurais du me douter que Haruhi Suzumiya pouvait avoir une telle réaction…

« Attends que je récapitule. Je me suis fait tiré dessus, deux fois, et j’ai une fracture à la jambe. Et tout ce que tu trouves à me dire, c’est que tu es fier que je sois un membre de ta brigade ? »

Je pris un ton dur volontairement. Bien que je ne savais pas réellement pourquoi.

« Mais Kyon… C’est carrément exceptionnel comme situation ! Je peux pratiquement dire que j’ai un survivant dans MA Brigade. Tu ne te rends pas compte de la renommée que ça va attirer ? Rien que ces abrutis de fans d’Harry Potter vont se précipiter pour venir voir MON survivant !»

Nous restâmes silencieux pendant un petit moment. Et honnêtement, j’étais sur le cul. Ou peu importe comment on nomme cette partie du corps humain. Finalement, je préférai ignorer ce que je venais d’entendre, d’une parce que je ne savais vraiment pas quoi répondre, et de deux parce que rien que de l’imaginer vanter ma survie comme attraction pour la Brigade me donnait un mal de crâne terrible. Dans ce cas, il fallait mieux changer de sujet.


« Haruhi, tu as dit que j’étais ici depuis trois semaines hein ?
- Oui…
- Et toi, ça fait combien de temps que tu es à mon chevet ? »

A l’attaque !

J’avais envie de revanche après ce que m’avait balancé Haruhi. Non pas que j’ai été vexé, mais la taquiner avait au moins le mérite de me calmer les nerfs, voir de me détendre complètement. Et je ne pensais pas que ça allait marcher à ce point.

Haruhi était rouge. Soit de confusion, soit de… Mais ce devait être de la confusion hein ?

Pas venant d’Haruhi. Ouais… Impossible.

« Je suis là… depuis que tu es hospitalisé… »

Hein ? Tu peux répéter là ?

« J’ai dit… que je suis à ton chevet depuis que tu es hospitalisé. »

Je restais interdit devant une telle révélation. Haruhi Suzumiya, mon tyran personnel, mon excentrique catastrophe ambulante attitrée, ma déesse des calamités et annihilatrice de toute ce qui pouvait rendre à ma vie son semblant de tranquillité, était à mon chevet depuis trois semaines maintenant.

Comment vouliez-vous que je le devine ? Mettez-vous à ma place enfin ! J’ai encore la morphine qui fait effet !

Elle reprit la parole :

« Tu sais Kyon… »

Elle marqua une pause. Haruhi semblait avoir toutes les difficultés du monde à trouver les mots qu’il fallait.

« Kyon. D’après toi, pourquoi tu es hospitalisé depuis si longtemps ? » Me demanda-t-elle en regardant le sol.

Je pris quelques instants de réflexion, et lui répondit sûr de moi.

« Pour soigner mes blessures non ?
- Oui. Mais pas seulement. » Annonça-t-elle, toujours le regard en apparence occupé à détecter la moindre trace de saleté sur le carrelage nickel de la chambre.

J’attendais la suite, silencieux. Mais pas le moins inquiet du monde. J’en avais eu d’autres. Et puis, c’était moi le sujet de conversation, pas Haruhi. Aucun risque que ça déborde vers des trucs bizarres.

« Tu étais dans le coma, Kyon. »

Coma ? Tu as bien dit coma ? Moi et ma grande…

« Mais avant ça, Kyon… »

Elle pris une nouvelle pause, puis me regarda droit dans les yeux cette fois.

« Avant ça, tu étais mort. »

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MessagePosté: Mer 30 Sep 2009 19:41 
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Well done !

Franchement, tu t'améliores de fic en fic. Je trouve que tu arrives vraiment à ne pas perdre de rythme lorsque tu fais penser Kyon. Si je voulais être méchant, je pourrais dire qu'il ne pense pas beaucoup et de manière beaucoup moins déjanté que d'habitude. Sauf à quelques exceptions près qui sont là par contre vraiment juteuses. Au tout tout début, et quand il invente son histoire.

J'ai beaucoup aimé l'ensemble des descriptions et surtout des changements de son comportement au fur et à mesure du dialogue. Et, je ne sais pas si tu as fait exprès, mais le parallèle entre Kyon qui compare Haruhi à la Belle au Bois Dormant alors que pour le reste du monde, c'est lui la Belle au Bois Dormant vu que c'est lui qi dort est vraiment bien trouvé. Par contre, il n'y a qu'un seul bois dans la Belle au Bois Dormant.

Après, plus la fic passe, et plus tu te laisses aller dans des délires de fan que Nagaru Tanigawa ne se serait pas autorisé. Tout du moins, qu'il ne s'est pas autorisé à mon état d'avancement du Light Novel, c'est à dire juste avant la Disparition.

Et, tu maitrises de mieux en mieux le cliff de fin.


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MessagePosté: Jeu 1 Oct 2009 20:11 
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Edito J'aime avoir des chapitres en avance. Et il se trouve que j'en ai deux cette fois-ci. Voici donc, pour vous, le chapitre IV.

Edito 2 : Légères modifications apportées au chapitre.



Chapitre IV – Droit de vie et de mort I

Connaissez-vous Jésus ? Non, pas le petit immigrer portoricain Jésus de votre quartier. Non, je parle de Jésus Christ, le Messie, etc, etc. Et bien, ce Jésus-ci, je pense que je peux dire que je comprends ce qu’il a vécu. Attendez, je ne veux pas parler de fendre en deux l’océan, ou quoique ce soit. Et d’ailleurs, je crois que ce n’était pas lui ça. Non, ce dont je veux parler, c’est de sa fameuse résurrection. Ou plutôt, de tout le boxon qu’on en a fait. Parce que, franchement, il n’y a pas de quoi en faire tout un plat.

« J’étais mort, hein.
- D’après le médecin, oui. »

Je discutais – ou plutôt, je veux juste essayer de comprendre ce qui lui a mis dans la tête que j’ai ressuscité – avec Haruhi. Et ça ne volait pas très haut. Franchement, comment je pouvais la prendre au sérieux ?


« Tu plaisantes.
- Je suis toujours sérieuse. »

Et bien, tu ne devrais pas. Déride toi un peu, et ça t’évitera de sortir des conneries pareilles avec un visage aussi dur.


« Ok. Admettons que j’ai été mort. Et après ? Ca a duré combien de temps ? 2 secondes ? La belle affaire. Il y a des centaines de milliers de gens dans mon cas chaque jour alors.
- D’après eux, « la tentative de réanimation a duré beaucoup plus longtemps que selon leur procédure ». Et que quand ils ont voulu arrêter, ton cœur est reparti. Pour eux, c’est tout simplement un miracle. »

Elle ajouta, avec une expression perplexe :

« Tu devrais être mort Kyon. »

J’avais jusque là une assez bonne image du système médical japonais. Je pensais que ces types en blouse blanche savaient ce qu’ils faisaient, et qu’avec eux, notre santé était entre de bonnes mains. Seulement, quand j’entendais ce genre d’ânerie, comme quoi j’étais mort sur un plan médical, et que comme par miracle, j’étais finalement vivant, ça me donnait plus envie de partir rapidement à l’étranger – il parait que la France possède les meilleurs médecins – qu’autre chose.

« Haruhi, commençais-je, tu ne penses quand même pas que j’ai ressuscité ou quelque chose du genre ? »

La question méritait d’être posée. Au cas où.

« Bien sûr que non. Je pense que ces médecins sont de parfaits idiots et qu’ils ont failli t’envoyer à la morgue pour rien. Je ne peux vraiment pas croire à un truc aussi dingue que la résurrection. »

Ouf, au moins, on n’aura pas de problème quant à l’apparition d’un Jésus des temps modernes. Non pas que ça aurait été une mauvaise chose, mais j’ai le sentiment qu’un certain équilibre est nécessaire pour que le monde tourne rond. Déjà qu’il a du mal à le faire en ce moment, autant ne pas en rajouter.


« Dans ce cas, c’est clair et net. On n’aura pas à créer un nouveau culte à mon nom. Franchement, rien que d’imaginer ce que ça pourrait donner, j’en ai la migraine. »

Je veux bien croire au haruhisme, ce pseudo-culte dont Taniguchi m’avait parlé il y a bien longtemps maintenant. Mais mon Dieu, ne me sortez pas des conneries comme le kyonisme. S’il vous plait. Je tiens à rester un simple personnage secondaire de cette histoire.


Alors que Haruhi s’apprêtait à me lancer une réponse bien sentie sur l’idée ridicule d’un culte à mon nom, le reste de la Brigade fit enfin son apparition. Enfin, car je continuais de penser que rester seul avec cette jeune fille-là était comme manier une épée à double tranchant. L’avantage était qu’au moins, on ne s’ennuyait pas. L’inconvénient lui, c’était qu’on ne savait jamais quand la bombe allait exploser, ou pour rester dans la métaphore, qu’on ne savait jamais quand l’épée se retournerait contre vous pour vous couper la tête. Et je préférais ne pas être seul quand le cas se présentait. Alors, c’était avec une joie immense que j’ai pu reconnaître ces visages familiers.

Asahina, lorsqu’elle vit mon visage éveillé, s’illumina d’un chaleureux sourire. Il irradiait la pièce comme une centrale nucléaire produisait de l’électricité : Avec efficacité, et avec beaucoup de chaleur.

Je ne sais pas si c’est la morphine, mais il faut que je trouve des comparaisons un peu moins tirées par les cheveux moi…


Je vis ensuite Koizumi. Et je dirigeai immédiatement alors mon regard vers Nagato. Toujours aussi impassible, elle tenait dans ces mains un livre qui, à mon sens, était beaucoup trop lourd pour ses bras menus.

Quoique, j’imagine assez facilement qu’elle pouvait d’un coup d’incantation le rendre aussi léger qu’une plume. Si ce n’est moins.


Finalement, je ne pus ensuite échapper au sourire amical de Koizumi, aussi factice que pouvait être la montre Rolex que mes parents m’avaient ramené il y a quelques années du Maghreb. Je ne savais absolument pas où pouvait se trouver ce fameux Maghreb à l’époque, mais je me souviens avoir pensé que si les montres étaient aussi peu chères là-bas, ce n’était finalement pas une si mauvaise chose.

Et maintenant, je commence à regretter d’avoir eu cette réflexion, à force de voir ce sourire aussi gratuit que faux.


Quand les trois membres spéciaux de la Brigade apprirent de Haruhi que j’étais parfaitement conscient et assez en forme, je pus déceler un certain soulagement sur leur visage. Y compris sur celui de Nagato, ce qui devait vraiment prouver ma bonne santé. Après tout, si l’on y réfléchissait, je n’aurais été pas capable de le voir si j’étais à moitié mort, voir mort tout court.

Alors que les deux autres rentraient dans la chambre calmement, Asahina se précipita à mon chevet, et me prit dans ses bras – Inutile de dire que j’ai alors pu vérifié que tout mon corps fonctionnait à plein régime. Quoique, je viens de le faire –. Juste en face de Haruhi. Alors, elle remarqua le regard noir de celle-ci, et se rétracta rapidement, le teint pâle. J’imaginais facilement les sueurs froides qui coulait le long de son dos, parallèlement à ces cheveux soyeux. Alors que Koizumi semblait s’amuser de la situation, je remarquai qu’il tenait une grande enveloppe sous son bras. Quand il s’en aperçut, il me fit un léger clin d’œil.

Qu’est-ce que tu mijotes toi… ?

Ce fut alors à ce moment que je me rendis compte de qui j’avais en face de moi. Même si j’étais tenté de l’oublier par commodité, ou tout simplement à cause du long intervalle de temps depuis notre dernière excursion, je ne pouvais ignorer que Koizumi restait, avant d’être un simple membre de la Brigade, un Esper. Comme le type qui en voulait à ma peau.

Je tressaillis alors.

« Tu as froid ? Me demanda Asahina.
- Non ça va… Juste un léger frisson. » Lui répondis-je, mal à l’aise.

Je n’arrivais pas à m’enlever cette pensée de mon crâne. Et si Koizumi était de mèche avec ce type ? Et si ces patrons avaient tout simplement décidé qu’il était temps de… disposer de moi ?

Mon malaise était facilement perceptible.

« Un problème ? Questionna Koizumi.
-… Je me le demande. »

Je feignis l’ignorance. Bah, je devais sûrement être parano. Et puis, dans le pire des cas, il ne pouvait rien tenter avec tout le monde autour de moi.

« Je vais aux toilettes. Annonça soudainement Haruhi, le dos de sa main posé sur son front. Je revi… »

Elle ne put terminer sa phrase. Tandis qu’elle se levait, le chef de la Brigade fut pris de violents vertiges, et faillit s’effondrer sur le sol. Je n’avais même pas eu le temps de réagir, et il en était de même pour Asahina et Koizumi. Seule Nagato eut la présence d’esprit de, en moins d’une seconde, franchir pratiquement toute la longueur de la chambre, rattraper Haruhi, et l’allonger délicatement sur le sol carrelé.

Je peux avoir droit au Replay ?

Encore sous le choc de la surprise, je demeurais impassible. Ce fut le cri de Asahina qui me ramena sur la terre ferme.

« Suz – Suzumiya ! »

Elle s’accroupit à côté de Nagato, et tenta de la ventiler à l’aide de mon dossier médical qui traînait sur le bord de mon lit. Koizumi, lui, était déjà parti dans le couloir pour demander l’assistance d’un médecin, au mieux, ou de n’importe quelle autre personne, au pire.

Finalement, ce fut une infirmière qui déboula dans la chambre, les joues rouges et le regard alerte. Et pourtant bien moins sexy que Asahina dans le même costume.

Mieux que rien, n’est-ce pas ?

Elle emmena rapidement Haruhi se reposer dans une autre chambre. Asahina sur ces talons.



Cela faisait maintenant une bonne demi-heure qu’on était venu nous porter secours, et qu’Haruhi fut emmenée dans une chambre voisine. Asahina avait choisi de rester à son chevet, cela faisait donc aussi une bonne demi-heure que l’ambiance était devenue lourde entre les membres restants de la Brigade. Nagato, en pleine lecture, ne semblait y prêter attention, mais le malaise entre Koizimi et moi-même était en constante augmentation. J’évitais même de croiser son regard.

« Kyon. Un problème ? » Me redemanda finalement Koizumi.

J’eus un léger frisson à l’écoute de sa voix, et par réflexe, tourna ma tête dans sa direction. Je le retrouvai alors, à dix centimètres de mon visage.

Trop près !

Je le repoussai vivement, tandis qu’il laissait échapper un gloussement de rire.

« Honnêtement, Kyon, je crois que je ne pourrais jamais me lasser de cette réaction. »

Va te faire…

Je restais silencieux. Franchement, je commençais à en avoir marre.

« Faut qu’on parle. Lui répondis-je.
- Absolument d’accord. »

Koizumi adopta un ton sérieux, en adéquation avec l’expression de son visage. Soit, il allait m’annoncer qu’il me tuerait dans l’instant, soit… Mince, je n’avais pas d’autres idées.

« J’imagine bien la situation dans laquelle tu es. Tu viens de te faire attaquer par un Esper, et tu as failli en mourir. Je suppose, tout naturellement, que tu n’as plus aucune confiance en moi, d’où cette tension et ce malaise apparent entre nous deux. Tu dois aussi te demander si je ne vais pas moi non plus me jeter sur toi, et t’étrangler à mort. Quoique, je suppose que ce serait une mission suicide avec cette demoiselle dans la pièce. »

Alors que mon cerveau n’avait pas encore calculé la moitié de ce que venait de dire Koizumi, il regarda Nagato, qui continuait de lire son livre. A la remarque de l’Esper, elle releva la tête, et prit la parole.

« Affirmatif. En aucun cas je ne te laisserai poser la main sur lui. »

Comment elle peut dire ça avec autant d’assurance ? Mince, c’est assez gênant ! … Mais merci quand même.

En environ une minute, la situation avait évolué d’une façon complètement inattendue, pour moi en tout cas. Et maintenant que Nagato me fixait avec un regard d’une profondeur inégalable, j’imaginai que je devais fournir un quelconque commentaire… ?

« Euh… Je… Merci, Nagato. Balbutiais-je, les joues légèrement rouges.
- Aucun besoin. Ta survie est essentielle à l’exécution de mon devoir en tant qu’observatrice de Suzumiya. Tes remerciements sont inappropriés. »

Euh…

« Toutefois, je dois signaler à titre personnel que ta disparition de ce monde n’entre en aucun cas dans la liste de mes expectations futures. »

Traduction ?

« Je ne souhaite pas, en tant que Yuki Nagato, te voir mourir. Encore moins en ma présence. »

Et elle continuait à me fixer, toujours plus intensément. Mince, je ne savais plus où me mettre.

« Rassuré ? Lança alors Koizumi, cassant littéralement l’ambiance.
- Pour l’instant. Lui répondis-je dans la foulée. J’attends de voir ce que tu vas me dire avant de crier à l’assassin.
- Bien entendu. Il vaut mieux attendre de voir le loup pour alerter les autres villageois. »

J’acquiesçai. Et me préparai mentalement à l’une de ces discussions intenables avec Itsuki Koizumi, l’homme au sourire le plus énervant au monde.

« Tout d’abord, comme tu as pu le remarquer, je suis assez bien au courant de ta situation.
- Et la raison de ceci n’est pas très claire. Le coupai-je.
- De ton point de vue. Continua-t-il sans sourciller. Car du mien, tu te doutes bien qu’il en est autrement.
- C’est inutile. Tu peux aller droit au sujet ?
- Bien sûr. Je disais donc, que j’étais parfaitement au courant de ta mésaventure, et je vais te dire pourquoi. »

Il marqua une pause, et je demeurais silencieux.

« Le fait est, que j’ai constamment un œil sur toi. Oh, je te rassure tout de suite, ce n’est pas à prendre au sens littéral du terme. Au club, il est évident que j’assure ce rôle. Mais à l’extérieur, ce sont mes collèges qui prennent le relais. J’en profite pour te présenter nos excuses à ce propos. »

Il inclina légèrement la tête, en signe de pardon.

« J’en reviens maintenant au sujet. Lors de ton agression, il y avait comme d’habitude une simple unité qui se chargeait de ta filature. Oups, je suppose que tu ne dois pas apprécier ce mot. Disons plutôt qu’il s’agissait d’une simple protection. Quoiqu’il en soit, ne t’en tiens pas au terme. »

Terme de mon cul, oui. Tu me faisais suivre tous les jours depuis ton arrivée au club, et je devrais bien le prendre ?

« Ce jour-ci, une anomalie avait été détectée. Je devrais même dire qu’il y en avait plusieurs.
- Quel genre ?
- Le genre qui peut poser de graves problèmes. La première anomalie concernait cette fameuse unité. Par des circonstances encore inconnues par notre Organisation, il semblerait qu’elle n’ait pas rempli son rôle. Ainsi, de ta sortie du lycée, jusqu’au moment où tu as été retrouvé inconscient, tu n’étais sous aucune surveillance de notre part.
- Ca tombait mal.
- En effet. La coïncidence est assez frappante. Et tu n’as encore pas entendu parler du deuxième problème. »

Nagato, dont la lecture avait été toujours aussi intensive durant l’entière discussion, jeta alors un léger coup d’œil vers Koizumi.

« Ce deuxième problème fut l’incapacité complète de contacter Nagato.
- … C’est vrai que je n’avais pas réussi à l’avoir au téléphone…
- Notamment par ce moyen de communication, en effet. Mais, il semblerait que tout système permettant de la contacter était coupé… Annonça-t-il, alors qu’il tournait la tête vers l’intéressée. Peux-tu prendre la relève à partir d’ici ? »

A la demande de Koizumi, Nagato referma son bouquin, et prit la parole.

« L’utilisation d’un dispositif de brouillage électromagnétique et électronique fut détectée à 18h37. Sa portée ainsi que sa puissance étaient cinq mille fois supérieures au matériel humain standard et parasitait toute tentative de communication subspatiale ou terrestre dans la zone d’action du dispositif. Le maintient du lien digital avec les entités pensantes de données compilées passa en priorité haute, et l’opération réussit avec succès, malgré le très faible risque de rupture jugé à 0,2%. Toutefois, toute autre action demeura suspendue tant que l’origine de la perturbation ne fut localisée et la menace détruite, par précaution. Ce mouvement pris approximativement 13 min 18 sec et 58 centièmes. »

… D’accord…

« D’où ton incapacité à intervenir auprès de Kyon, n’est-ce pas ?
- Oui.
- La situation t’était restée inconnue pendant ces 13 minutes alors…
- Oui.
- C’est incroyable ! S’exclama Koizumi. De penser qu’ils aient réussi à la neutraliser pendant tout ce temps. Je suis impressionné ! »

Ce n’est pas sensé t’amuser !

« Désolé. Mais je reste vraiment impressionné. Et cela montre aussi que ces agresseurs sont déterminés et bien organisés.
- Un peu comme dans ton organisation, non ? »

Koizumi détourna son regard de Nagato pour le diriger vers moi. Il adopta une expression trop sérieuse pour son visage de playboy du dimanche.


« … Tu as raison. Je ne peux nier que mon Organisation possède les moyens logistiques d’une telle opération.
- … Je dois prendre ça comment ? Un aveu ?
- Cela se pourrait bien, oui. »

Je commençais vraiment à en avoir assez de devoir, à chacune de nos conversations, essayer de découvrir les sens cachés de ce genre de phrases. Mince quoi, il pouvait faire un effort et se montrer moins ambigu.

« Réponds par oui ou non : Avez-vous, toi ou ton Organisation, essayer de me tuer ? Franchement, on aurait dû commencer par là.
-… La question est simple. Répondit Koizumi, dans une imitation de la statue du penseur. Pourtant, la réponse est, elle, beaucoup plus compliquée.
- Arrêtes ton baratin à la fin ! »

Je sortais de mes gongs.

« Si je prends la question au sens personnel, alors la réponse est non. Mais, si je prends la question au sens structurel, alors ma réponse est que je n’en ai pas.
- … Donc, tu me dis que ce n’est pas toi, mais que tu ne sais pas si ce sont tes patrons ?
- Je dis surtout qu’il se peut qu’il y ait des personnes au sein de l’Organisation dont les objectifs divergent des miens. Tu vois ce que je veux dire ? »

Après quelques instants de réflexion, je parvins à me faire une idée de ce dont il parlait.

« Je vois. Lâchai-je dans un soupir, ma main valide dans les cheveux. Tu veux me faire croire qu’il y a des taupes dans ton groupe d’Espers.
- C’est ma théorie, en effet. »

Je relâchai un autre soupir, plus intense. Et levai la tête pour fixer le plafond.

« Dans quel bourbier me suis-je encore fourré… »

Koizumi hocha la tête et leva les bras, en signe de son ignorance. Puis, il repris une expression plus amicale.

« Nous avons un autre sujet à aborder. Je ne dirais pas qu’il est plus léger, mais étant donné la situation… Ce n’est pas comme si nous pouvions y faire quelque chose maintenant !
- … De quoi tu veux parler encore ?
- Hm ? Il me semblait que c’était évident.
- Parles pour toi.
- Il s’agit de ta résurrection, bien entendu. Quoi d’autre pourrait m’occuper l’esprit ? »

Ah oui. Ce sujet-là.

« Résurrection… Le mot est fort.
- Et pourtant, il sied le mieux au présent phénomène. Me rétorqua-t-il.
- Je suis certain que les médecins se sont trompés, et ont failli m’envoyer à la morgue trop tôt. Même Haruhi est d’accord avec moi !
- Oh ! C’est une bonne chose qu’elle le soit, en effet. Nous sommes ravis de l’apprendre, comme le sera sûrement aussi Asahina. Mais le fait que Suzumiya croit la même chose que toi ne veut pas dire que cette croyance est la vérité. »

… Son argument se tient…

« A t’entendre, on dirait que tu la connais, cette vérité… Je me trompe ?
- Décidément, tu lis en moi comme dans un livre ouvert ! S’exclama Koizumi, faussement enjoué. Oui, c’est vrai : nous avons pratiquement tout compris de ce qu’il s’est passé. Nagato ? »

Encore une fois, Koizumi laissa la parole à l’extraterrestre.

« A ton arrivée au service de réanimation des urgences, ton volume sanguin ne constituait plus que 35% de son volume total. L’hémorragie interne, due à un éclatement de l’intestin grêle, entraîna un malaise cardiaque, tandis que la blessure s’infecta, donnant lieu à un choc septique. Il va sans dire que ton état était plus que critique. Le taux de survie dans cette situation ne dépasse pas 0,000 000 000 001% selon les données dont je dispose. »

… Carrément.

« Dans cette situation, continua Koizumi, est-il juste de dire que Kyon était considérable comme mort ? »

Nagato ne répondit pas.

« … Je prendrais ce silence pour un oui.
- Je… Je suis encore là non ? Attends, je suis passé par pas mal de chose mais…
- J’imagine bien ce que tu peux ressentir. Sincèrement. Mais il ne serait pas si illogique de penser, qu’il est possible… que tu as littéralement ressuscité. Quand à savoir comment, j’imagine que la solution commence à germer dans ton cerveau… »

Sans rire. J’ai l’image de cette fille qui me revient en tête depuis le début du speech de Nagato…

« Haruhi. Lâchai-je enfin.
- Oui, Haruhi. » Confirma Koizumi.
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MessagePosté: Mar 3 Nov 2009 17:38 
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Chapitre V – Droit de vie et de mort II

Je connais mon corps. Ca fait quand même pas mal d’années maintenant que je l’occupe, et je ne m’en suis jamais plaint. Jamais. Au pire, quelques kilos en trop à éliminer, rien de plus. Mais quoiqu’il en soit, j’ai toujours eu la sensation qu’il m’appartenait pleinement, et cette sensation reste inégalable. Seulement, je crois que je viens de perdre cette sensation.

« Haruhi m’a ressuscité. Prononçai-je calmement.
- Très certainement. » Me répondit Koizumi.

Je fixais cet idiot droit dans les yeux. J’espérais sans doute y déceler un indice, quelque chose qui me mettrait sur la voie et me prouverait, qu’enfin, toute cette histoire n’était qu’une simple blague. J’aurais pu alors tranquillement me fourrer dans mes draps, et attendre la gentille et séduisante infirmière pour le reste de la journée. Mais l’indice ne vint pas, et il fut alors certain que j’avais bel et bien fait l’aller-retour dans l’Au-delà, comme il est sûr à 100% que c’est à cause de la gravité que la pomme est tombée sur Newton.

Koizumi afficha une expression condescendante, puis reprit tranquillement la conversation comme si nous parlions du dernier sujet d’actualité. Ce qui était le cas, même si ça me faisait mal de l’avouer.

« Il apparaît donc que Suzumiya possède un droit de vie et de mort sur ta personne. A ta place, je m’en sentirai flatté.
- C’est ça. Et donc, si je te suis, ça veut aussi dire que si elle en a marre de moi, elle peut tout aussi bien m’éliminer dans l’instant.
- Oh. S’exclama doucement Koizumi. Il me semblait que cette possibilité était d’hors et déjà connue. N’oublions pas que, par exemple, Suzumiya peut détruire le monde et le reconstruire dès qu’elle le souhaite, si elle n’en veut plus. Il n’y a rien d’étonnant à ce que tu viens de dire.
- Attends… Tu n’es donc pas surpris ?
- Bien sûr que si. Et il faut bien que tu saisisses la nuance : Nous savions que Suzumiya pouvait détruire pour reconstruire, ou modifier les caractéristiques d’un objet existant, voir d’une créature vivante. Nous ne savions en revanche pas qu’elle pouvait simplement ramener à la vie… un mort. Autrement dit, nous ne savions pas que ses pouvoirs pouvaient atteindre ce niveau. Il semblerait que je l’ai encore sous-estimée… »

Koizumi se tut finalement, et se mit à réfléchir. Ce fut le moment que choisit Nagato pour refermer son livre. Le léger son que cela provoqua me fit presque sursauter, puis, par réflexe, me tourna vers elle.

« Nagato… ?
- L’Entité Pensante des Données Compilées est parvenue à une conclusion pour le phénomène observé.
- Ah ! S’exclama Koizumi, visiblement enjoué par cette nouvelle.
- Les matières organiques vitales inopérantes sont remplacées depuis une période de trois semaines terrestres. La destruction des éléments primordiaux jugés obsolètes ou défectueux, puis la création de nouveaux éléments opérationnels s’est produite en quelques picosecondes, tandis que ceux de priorités moindres ou non prioritaires ont été placés en stand-by. Ces dit-éléments ont été traités au cas par cas, et le sont encore aujourd’hui. Cependant, une fois le processus de restauration des matières organiques de priorités haute ou moyenne terminées, tu as pu reprendre une activité cérébrale active. Le processus de restauration s’attaque en ce moment même aux cibles de priorités faibles, et les remplace par des éléments de qualité supérieure dont l’état est à 100% viable et prêt pour une utilisation future. »

… Elle parle de moi ?

« Impressionnant. Donc, plutôt que de parler de résurrection, il serait plus juste de parler de restauration, n’est-ce pas ?
- Oui.
- Une minute… Les interrompis-je. Je ne comprends pas vraiment de quoi vous parler là…
- Pour être plus clair… Commença Koizumi. On dirait que tout ce qui clochait dans ton corps a été remplacé, ce qui fait que tu peux parler avec nous aujourd’hui.
- Remplacés ? Mais, ils n’ont pas simplement guéri ?
- Non. Me répondit Nagato. Il est certain que les tissus endommagés ont été remplacés par des tissus sains.
- On dirait que tu te retrouves avec un corps tout neuf, Kyon. »

Génial…

« Bordel. Alors, je me retrouve avec un corps identique au précédent, mais qui n’a que…
- Trois semaines de vie. » Continua Nagato.

Formidable. J’ai l’impression d’être Frankenstein. A ceci près que je n’ai pas les cicatrices sur le visage… Enfin, je crois que je ne les ai pas. Vite, un miroir !

Je tournai la tête dans tous les sens, et vit ma bonne vieille tête dans le reflet de la vitre. Je soupirai de soulagement.

« Kyon ? Me demanda Koizumi.
- Non, rien… J’ai juste un peu paniqué pendant un instant… »

Koizumi ne comprenait visiblement pas. Heureusement, sinon il aurait fallu que je me pose des questions.

Je ne suis pas si facile à lire quand même !

« Donc. Repris Koizumi. La question de ta résurrection est réglée. Je suggère donc que nous te laissions te reposer… Nagato ? »

Nagato acquiesça subtilement, et se leva, suivi de Koizumi.

« Attendez ! Leur demandai-je. Il reste une chose dont il faut qu’on parle ! »

Koizumi, visiblement ravi, se rassit tranquillement. Nagato, quant à elle, resta debout, mais détourna son regard de la porte pour le poser sur mon visage.

« Et donc ? Qu’y a-t-il, Kyon ? »

Je déglutis, et pris la parole :

« Ce type, l’ESPer, m’avait dit quelque chose de très bizarre… Il a parlé de prendre ma place.
- Ta place ? Intéressant, vraiment intéressant… Murmura Koizumi, le sourire aux lèvres.
- Tu vois de quoi il voulait parler ? Parce que moi, pas du tout.
- Tu es sûr ? »

La question m’étonna franchement. Bien sûr que j’en étais sûr !

« N’avons-nous jamais eu de discussion à ce propos, Nagato et moi-même, en ta présence ? N’avions-nous pas suggéré, à l’époque, l’existence d’une clé… ? »

Si tu continues à la jouer aussi énigmatique, je ne risque pas de trouver…

« Je ne vois pas. Mais alors pas du tout, de quoi tu parles. Et puis, je ne vous ai jamais vu discuter ensemble tous les deux… »

Flash. Je suis stupide. Bien sûr que je vois de quelle discussion il parle. Mince, ça date maintenant…

« Pourtant, tu devrais t’en…
- Une seconde. Tu parles du film ? De ce film ? Et de cette discussion sans queue ni tête dans la chambre de Tsuruya ?
- Bravo ! Alors là, j’applaudis, et je tire mon chapeau. S’exclama-t-il en mimant le geste. Quelle mémoire, vraiment !
- Oui, bon… Et alors ?
- Alors ? Alors, je trouve que tout est déjà dit. »

Il m’énerve…

« Tu pourrais faire l’effort de répéter.
- … Très bien. Installes-toi confortablement. »

Je m’exécutais, et Koizumi commença sa spécialité : me bourrer le crâne grâce à ces longs et barbants discours.

« Avant de commencer, j’aimerai te raconter une vieille histoire. Une légende qui s’est transmise à travers les générations depuis des siècles. Connais-tu Byakkô, Suzaku, Seiryû et Genbû ?
- … Ce sont les divinités du Ciel pour les chinois, non ?
- Là encore, je ne peux que te féliciter. Tu as raison, ce sont bien les divinités tutélaires de l’Astronomie chinoise. Expliqua-t-il. Chacun de ces animaux totems garde un point cardinal du ciel : Byakkö, le tigre blanc, s’occupe de l’Ouest. Suzaku, l’oiseau vermillon, se charge du Sud. Seiryû, le dragon d'azur, surveille l'Est. Enfin, Gembû, la tortue noire, est au Nord. Un cinquième élément s’implique dans ce système, mais il diffère selon si nous sommes au Japon ou en Chine. Par commodité, je ne parlerai que de l’aspect nippon, mais il faut que tu saches que l’histoire chinoise est également intéressante. Mais, revenons à ce cinquième élément. Dans la mythologie japonaise, l’Empereur Céleste se place au centre du système, et au dessus des quatre animaux totems. Ainsi, dans cette disposition, les quatre animaux totems protègent l’Empereur contre les Démons. »

… D’accord… Suis-je le seul qui va s’endormir ?

« Parlons maintenant plus en détail de chaque élément, en nous y intégrant. Je vais commencer par le plus important, c'est-à-dire l’Empereur. Il est le garant du monde, et règne sur celui-ci. Il domine les quatre animaux totems, mais sans les diriger. L’Empereur possède comme couleur dominante, le jaune. Tu remarqueras que cette description correspond facilement avec Suzumiya. Elle possède le pouvoir de façonner le monde selon sa volonté, et il m’a semblé que sa couleur fétiche était le jaune… à cause de son ruban.
- Attends un peu, je te vois venir…
- Vient maintenant, au Nord, Genbû. Il gouverne les étoiles de la Mort, de la Vie, et de la Longévité. Genbû se trouve lié à l’hiver, et son élément significatif est l’eau, mais aussi la glace qui est l’un de ses dérivés. Il est représenté par une tortue liée à un serpent, car, selon la légende, les tortues mâles ne pouvant procréer efficacement, la tortue femelle peut s’accoupler avec un serpent. Sans vouloir être offensant envers elle, il apparaît que Nagato correspond assez. Nagato est une personne froide, et d’un calme olympien. Froide comme la glace et tranquille comme l’eau, en somme. De plus, en tant qu’extraterrestre, il n’y a pas de mâle de son espèce, tandis que, grâce à sa forme humanoïde, elle peut tout à fait s’accoupler avec un être humain normal. »

Je croisais alors le regard de Nagato, et détourna rapidement les yeux, gêné.

« Tu te souviens que Nagato est capable de connaître l’avenir ?
- … Oui. »

Si elle n’était capable que de ça…

« Cette capacité s’apparente facilement avec la régence des étoiles de la Vie. Ca me semble assez criant de vérité.
- Donc… Nagato est Genbû. Tu vas maintenant me dire que les trois autres sont Mikuru, toi, et moi, c’est ça ?
- Perspicace. Mais laisse moi continuer, s’il te plait. Suzaku représente l’Eté, et est communément symbolisé par un phoenix. Asahina, quant à elle, attise le désir – sans vouloir être désobligeant envers elle. Le désir, la passion, est généralement lié au feu, tout comme le phoenix. De plus, la période estivale est une période chaude, et souvent sujette aux désirs aussi intense que courts, comme peut l’être une flamme. Je reviens sur le phoenix un instant. Dans la mythologie, le Phoenix est connu pour renaître de ses cendres. En ce sens, la capacité – admirable, soit dite en passant – d’Asahina à toujours se relever après un choc émotionnel intense s’apparente avec les résurrections du phoenix. Mais, bien entendu, il apparaît que, dans ce cas précis, tu sois aussi assez compatible avec Suzaku…
- … Mais je sens venir le « mais ».
- Tout à fait. Il se trouve que ton profil correspond mieux à un autre animal. Mais j’y viens tout de suite après, car je vais d’abord parler de mon cas. Sans me vanter, je suis quelqu’un de calme, et de plutôt stable. Ainsi que taquin, et possédant une certaine légèreté.
- Sans oublier que tu es complètement barjot. Et ça ne contredit rien.
- Ce qui m’amène à ceci : Je suis Seiryû. Son élément est le Bois, symbole de stabilité. Tout comme le dragon, je suis capable de voler, et de « cracher du feu », bien que cela soit sous forme de boule, et que je ne la crache pas véritablement.
- Ca va, j’ai compris. Donc, je suis Byakkô, c’est ça ?
- Byakkô te correspond, en effet. Il est associé à l’Ouest, l’Automne, et le Métal. Sache d’abord que le Métal domine le Bois, ce qui explique certainement pourquoi je ne peux jamais gagner contre toi peu importe le jeu. Mais, oublions ses trivialités pour nous concentrer sur l’important. Byakkô, placé à l’Ouest, est celui qui voit la fin, en rapport avec le coucher de soleil. La symbolique ici est assez marquée, puisque nous savons tous les deux que tu as été le mieux placé pour assister à la fin du monde… et, heureusement, la différer à une date ultérieure. Es-tu convaincu pour le moment ?
- … Je dirais que je ne trouve pas cette histoire si absurde que ça…
- Bien. Dans ce cas, je continue, en m’attardant un peu plus sur le rôle particulier de Byakkô. Le Tigre Blanc est l’animal totem le plus proche de l’Empereur, comme tu peux aussi être le plus proche de Suzumiya parmi les membres de la Brigade. Mais, en plus d’être le plus proche, il est aussi la source de son pouvoir et symbolise sa puissance. »

Source de son pouvoir ? Symbolise sa puissance ? Et bon sang… Je crois comprendre où ce type veut en venir.

« On peut donc dire que tu es la puissance de Suzumiya, grossièrement. Ou, pour boucler la discussion avec son commencement, tu es sa clé. Et j’en viens maintenant à ton importance, et au sujet premier, c'est-à-dire : Pourquoi s’en prendre à toi. »

Koizumi marqua une pause.

« La raison de ceci, est, comme tu peux t’en douter maintenant, liée au fait que tu es susceptible d’être la source de la puissance de Suzumiya. Certaines personnes désirent très fortement cette puissance, et je suis prêt à parier qu’ils pensent qu’en t’éliminant, ils arriveront à prendre ta place dans ce système à cinq éléments. Et le plus ironique dans tout ceci, c’est qu’ils ont lancé leur attaque sur la base d’une simple spéculation, alors qu’aucune preuve n’a été fournie en ce sens…
- Pourtant, tu as l’air d’y croire pas mal, toi.
- C’est vrai, il faut dire que nous possédons pas mal d’éléments qui confortent cette théorie. Annonça-t-il, un regard jeté dans la direction de Nagato. Mais conforter et prouver sont deux choses différentes.
- Et donc ? Qu’est-ce que tout ça veut dire ? Franchement, j’ai du mal à tout comprendre, alors, n’espères pas que je crois tout ça comme ça…
- Je ne te le demande pas. Je n’ai fait que t’exposer une théorie qui me semble révélatrice du mobile de tes agresseurs. »

Je restais silencieux un moment, et essayai de faire le tri parmi la masse d’information que je venais de recevoir. Je devais admettre que son histoire collait plus ou moins avec ma situation, et que son système ressemblait pas mal à celui de la Brigade SOS. Mais, franchement, qui pourrait être assez dingue pour croire quelque chose comme ça ?

« Tu es dingue.
-Peut-être. Mais j’ai toutefois assez confiance en ma santé mentale. Bien que mon propre avis sur la question soit biaisé.
- Et de toute façon, il y a un problème. Annonçai-je tandis que je me grattais le crâne.
- Lequel ? Demanda Koizumi, réjoui d’avoir une telle conversation.
- C’est évident. Expliquai-je. Ta théorie fonctionne que parce que nous sommes dans ce système, non ? Si d’autres personnes auraient été à notre place, ça n’aurait pas marché. Si, par exemple, c’était Taniguchi qui avait parlé à Haruhi ce jour-là…
- Je t’arrête. Je suis pratiquement certain que si Taniguchi – ou n’importe qui d’autre – avait parlé à ta place, rien n’aurait été déclenché. Suzumiya n’a pas commencé à parler le jour où vous avez eu votre discussion. D’autres sont passés avant toi, et tous avaient échoué.
- Mais, et si quelqu’un avait réussi ?
- Désolé, mais non. Le fait est que c’est toi, et personne d’autre.
-… Admettons que ma présence était obligatoire, si tu veux. Mais, ça ne change pas le fait que ce soit une coïncidence que ceux qui sont arrivés soient toi, Asahina, et Nagato. Pourtant, ta théorie ne marche que parce que vous avez rejoint la Brigade.
-… Prouve qu’il s’agit d’une coïncidence.
- Quoi ?
- Prouve qu’il s’agit d’une coïncidence. Si tu ne le peux pas, tu ne peux non plus pas renier ma théorie.
- Mais, c’est absurde ! Comment tu veux que je prouve ça ?
- Et de toute façon, tu oublies quelque chose. Il se peut que ce soit une coïncidence que je sois envoyé dans cette école, que Asahina ait été envoyé dans cette époque, et que Nagato se soit trouvée dans la salle du club de littérature. Pourtant, ce qui n’est pas une coïncidence, c’est le fait que ce soit Suzumiya qui m’a recruté dans ma salle de classe, que ce soit Suzumiya qui a repéré Asahina durant les pauses, et que ce soit Suzumiya qui a choisi la salle du club de littérature, salle où se trouvait Nagato. Pour être clair, c’est la volonté de Suzumiya qui nous a réuni, et non une coïncidence.
- Tss… »

Comment ce type peut-il être aussi éloquent !?

« Une clé reste une clé. »

Nagato, restée silencieuse depuis le début de la conversation, prit la parole.

« Il est vrai qu’une porte fermée sans clé n’est pas utile. Mais une fois la porte ouverte, la clé devient inutile. Ton rôle est de simplement maintenir la porte ouverte. Pour mes observations.»

Koizumi et moi-même regardèrent Nagato, la surprise marquée sur nos visages.

« … Je préfère cette interprétation. Je ne sais pas, je la trouve moins… imposante. »

Nous tombâmes dans le silence. Et la porte de la chambre s’ouvrit doucement, et laissa apparaître un visage familier.

« Euh… Je ne vous dérange pas ? » Demanda Asahina.

Je ne répondis pas. Koizumi lui signifia qu’elle ne gênait absolument pas, et qu’elle pouvait entrer. Elle s’exécuta puis s’assit près de mon lit.

« Je viens d’avoir des nouvelles de Suzumiya… »

Je réagis à l’écoute de ces mots.

« Apparemment… Et bien, elle souffre d’un léger surmenage. Continua-t-elle. Les médecins veulent qu’elle passe la nuit ici, par précaution. Elle pourra sortir demain.
- C’est une bonne nouvelle… Commenta Koizumi.
- J’ai aussi croisé ton médecin. Dit-elle en me regardant. Tu pourras aussi sortir dès demain.
- Déjà !? M’exclamai-je, surpris.
- Je sais, je n’ai pas compris également…
- Je vois. »

Koizumi portait ses doigts à son menton, puis continua.

« Je comprends mieux pourquoi Suzumiya s’est évanouie.
- Quel rapport avec ma sortie ?
- Tout est en rapport avec ta sortie. Nous savons que c’est grâce aux pouvoirs de Suzumiya que tu es en bonne santé. Et nous savons aussi que ses pouvoirs continuent d’agir. Et ce, depuis trois semaines. Tu as bien dit que Suzumiya souffrait de surmenage ?
- O-oui.
- A mon avis, ce doit être la première fois qu’elle utilise ses pouvoirs aussi longtemps.
- Comment ça ? Lui demandai-je.
- D’habitude, elle agit sur le court terme. Voir l’instantané. Ca a dû l’épuiser de sauver ton corps, continuellement, depuis ton agression. Elle a dû en faire assez pour que l’on t’autorise à sortir.
- Donc, c’est ma faute si elle est dans cet état ? »

Pour une raison que j’ignore, savoir ça me rendait mal à l’aise.

« Je pense que oui. Oh, bien sûr, il peut aussi s’agir du stress psychologique dû à ton agression, et non seulement à l’utilisation de ses pouvoirs. Mais tu comprendras que tu as ta part de responsabilité. M’expliqua Koizumi, un sourire malicieux sur les lèvres.
- Génial… »

Et voilà que je vais me sentir coupable… Merde, c’est moi la victime ici !

Je soupirais. J’ai d’ailleurs beaucoup soupiré ces dernières minutes. Trop de choses me tombaient sur le crâne, et je ne pensais pas être capable de m’en relever tout de suite. J’espérais juste qu’il n’y avait pas d’autres surprises…

« Koizumi. C’est quoi cette enveloppe ? »

Asahina avait pris la parole.

« Bonne question, qui nous concerne tous. Tiens, prend la Kyon. Et lis son contenu. »

Il me la tendit et je l’ouvris dans la foulée. Elle ne contenait qu’une simple lettre… dont le sujet me fit hérisser le poil.

« Tu plaisantes…
- Je ne fais que transmettre. Ce sont là les ordres de mes supérieurs, pour toi. »

Je laissai tomber la lettre sur le lit. On pouvait y lire :

[align=center]Pour le dénommé Kyon.[/align]

[align=justify]Je, soussigné représentant de l’Organisation, sollicite votre coopération. Dès votre sortie, et jusqu’à notre prochain contact, nous vous demandons expressément de ne pas quitter votre domicile, peu importe les circonstances. Vous serez sous la responsabilité de Itsuki Koizumi, qui se chargera de la surveillance du lieu ainsi que de votre protection, tandis que vous et Haruhi Suzumiya resterez en observation.

Cordialement.[/align]

C’est une blague ?

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Dernière édition par Le Chasseur le Mar 3 Nov 2009 21:46, édité 1 fois.

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MessagePosté: Mar 3 Nov 2009 18:14 
The Endless Sorcerer
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Yeah !

Pensais pas que tu aurais sorti cette théorie pour ta fic, c'est une agréable surprise. Quoique, ça plaira pas à tout le monde ça... Il y a un paquet de KyonISM dans toute cette histoire de divinités chinoise ^_^
Concernant l'écriture et tous les trucs techniques que vous avez entre écrivain, je passe mon tour. Après niveau des personnages, il y a pas de soucis; hormis Nagato à la limite... Certaines de ces phrases me paraient s'éloigner du personnage. C'est surement juste une impression. ^_^
Quant à l'histoire connaissant ce qui va se passer, je vais me taire.

Enfin, suis surtout venu car oui : Kyon, key for everything !

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Dernière édition par Le Gourmet le Mer 20 Oct 2010 12:35, édité 1 fois.

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MessagePosté: Mar 3 Nov 2009 22:23 
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Le Gourmet a écrit:
Enfin, suis surtout venu car oui : Kyon, key for everything !

Mouais, c'est surtout synonyme d'un aller-simple pour un passage devant un lance-flammes en marche, on ne peut décemment pas s'amuser à croire ou faire du prosélytisme pour de telles choses sans renier la foi originelle.
:Vogue Merry:
Au delà de cette digression inutile, je relèverai juste que c'est toujours plaisant à suivre et que n'étant pas un grand devin, j'attends de voir la suite pour constater où mènera cette histoire quelque peu portée par des dogmes hérétiques sans noms.
:Zoro nargueur:

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MessagePosté: Jeu 29 Avr 2010 15:16 
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Chapitre VI : Spot light

« Tu rêves. »

Je doutais sérieusement de la santé mentale de Koizumi. Voir même, je doutais carrément de la santé mentale de celui, ou celle, qui avait écrit cette farce. Mince, je n’ose pas imaginer le taux de bêtise que peut nécessiter l’écriture de ce ramassis d’idiotie. Je reconnais qu’il m’arrive parfois de parler plus vite que je ne le devrais, mais jamais, au grand jamais, je ne sortirais quelque chose d’aussi grotesque. Si Haruhi en était l’instigatrice, je serais resté sans voix, évidemment. Au mieux, je me serais fait mettre au pas en deux dixièmes de seconde ; un instructeur de l’armée ne saurait faire mieux.

« Je suis d’accord. Cependant, je pense que le sujet de ton affirmation est faux, ou tout du moins, à nuancer. Certes, « je » peux être considéré comme un doux rêveur en te transmettant cette demande, mais je pense, sincèrement, qu’il serait plus judicieux de plaindre les hommes qui ont l’espoir de croire que tu puisses te plier à cette… mascarade. Et à plus forte raison quant il s’agit aussi de Suzumiya.»

Koizumi me répondit sans sourciller. Son sourire s’était transformé en une légère grimace, trahissant son malaise. Quoique, je reconnaissais aisément ne pas être le mieux placer pour déchiffrer Koizumi. Si le sujet était Nagato, je pense pouvoir atteindre 20/20 sans trop de problème. En revanche, avec Koizumi, je n’osais même pas espérer atteindre la moyenne.

« Je trouve cet ordre relativement ridicule. J’ai bien tenté de convaincre mes supérieurs, mais tu connais la loi quand l’on parle d’un système hiérarchique… »

J’ai la plus grosse, donc c’est moi qui commande et toi qui obéit ? Oui, je vois assez ce que tu veux dire.

« Je suis complètement soumis aux désidératas de mes patrons. Dans le meilleur des cas, je ne peux que soumettre un avis qui sera ignoré. Mais en tant normal, c’est tout juste si j’ai mon mot à dire sur la question. »

Je ne savais pas que Koizumi se trouvait dans une telle situation de faiblesse au sein même de sa propre organisation. Je pensais que son influence, en tant qu’agent de terrain proche d’Haruhi, s’étendait plus ou moins jusqu’aux oreilles des types importants. Je suppose que l’on a tous nos petits soucis d’égo, hein. Au moins, je pouvais me rendre compte que je n’étais pas le seul à être dans une situation de rabaissement total à cause d’un supérieur tyrannique. En ce sens, je compatissais quelque peu à son malheur.

« C’est décidé alors. Je refuse. Annonçai-je en croisant les bras et fermant les yeux.
- Malheureusement, je n’ai pas l’autorisation de te laisser refuser. »

Je me retournai vers Koizumi, surpris.

« Désolé, mais ton accord ou ton refus n’a jamais été pris en compte par mes supérieurs. Appelles ça comme tu veux, mais nous allons devoir faire avec tous les deux. »

Vous m’avez bien regardé ou quoi ? Vous croyez vraiment que je vais devoir « faire avec » ? Ca va pas bien ou quoi ? Vous me prenez pour un brave type qui fera ce qu’on lui ordonne sans broncher, tout simplement parce qu’on lui demande ? Et même si c’était le cas – ce qui ne l’est pas, sauf lorsqu’il s’agit d’une beauté venue du futur – il reste le cas Haruhi. Expliquez moi comment vous allez faire pour la forcer à rester chez moi ? Je reste sur ce que j’ai dit au départ : Quelle blague ! Et je vais vous le faire savoir !


« Je suis contre. »

Voilà exactement ce que je voulais dire. Sauf que je n’en ai pas eu visiblement le temps.

« … Nagato ? »

Lentement, Koizumi et moi-même dirigèrent nos regards stupéfaits sur la dévoreuse de bouquin extraterrestre.

« … Je refuse les termes de cette protection. »

Les termes… ?

Nagato était déterminée. Je le savais, mieux : je le voyais. Et, pour une fois, son regard profond ne se portait non pas sur moi, mais sur Koizumi. Je remarquais alors pour la première fois à quel point Nagato possédait la capacité d’impressionner qui elle souhaitait quand elle le souhaitait. Je ne compte pas les peurs chroniques d’Asahina. Elles sont hors catégorie.

« Je vois… » Murmura Koizumi, sérieux.

Pour être honnête, j’ai un peu l’impression de me trouver entre deux blocs en pleine guerre froide là… Ca va pas péter dans ma chambre d’hôpital quand même ?

Nagato et Koizumi ne se lâchaient pas du regard. J’assistais pour la première fois à une mésentente entre deux membres de la Brigade. Et quand disais « mésentente », j’entendais « gros conflit ». Et quand je disais « deux membres de la Brigade », j’entendais « deux membres de la Brigade, qui ne sont ni Haruhi, ni moi ». Je l’avoue, je n’aimais pas cette situation.

Il ne manquait plus que le troisième pôle de ce rapport de force, et le tour était joué.

« Aa~h ? »

Bingo, voici mon Angel !

Asahina venait, avec la plus grande simplicité du monde, et la plus stressée aussi, d’entrer dans ma chambre. Elle venait aussi, par la même occasion, d’atterrir dans l’un des lieux les moins sûrs qu’il soit.

Pour elle.

Je ne risquait rien, moi. Mais si ça chauffait, vous pouviez être sûr que je l’aurais protégée !

Elle est sans défense quoi ! Pas comme la Déesse Nagato. Et je ne prendrai pas parti pour Koizumi, pas la peine de demander vieux.

« Aucune offense. »

Il souffla un bon coup, et la tension sembla partir en même temps que l’air qu’il expirait. Il commença alors à circuler dans la pièce, en jouant avec ses mains.

« Je crois que je n’ai pas vraiment le choix… Fit-il, affichant un sourire plaintif sur son visage. Je me doutais pertinemment que Nagato s’opposerait aux conditions de l’accord.
- Tu t’en doutais ?
- Oui. Je n’espérais pas que les patrons de Nagato nous laisse l’exclusivité dans ce problème. Et j’avais raison. Sans compter qu’il s’agit là plus d’un problème de la Brigade SOS, et non de l’Organisation seule. Peu importe si le suspect est effectivement un esper. La cible cette fois-ci était Kyon, tandis que Nagato se trouvait aussi menacée. Je suis conscient de la part de responsabilité que veut endosser l’Organisation, mais je traiterai cette affaire en tant que membre de la Brigade SOS avant tout. »

Je pris le temps d’assimiler tranquillement la déclaration de Koizumi. De les assimiler tranquillement, mais aussi et surtout de bien comprendre la signification pleine et entière des paroles qu’il venait de prononcer. Et selon moi, une telle déclaration ne signifiait qu’une seule, et une unique chose :

« Tu retournes ta veste ?
- Plus ou moins. Je redéfinis simplement mes priorités. »

Ca justifiait tout ton cinéma du début ?

« Euh~ … Peut-on m’expliquer ce qu’il se passe ? »

Asahina jetait des coups d’œil nerveux vers Nagato et Koizumi, puis reporta son regard sur moi. Il était avide de compréhension, ce que je comprenais parfaitement vu la situation.

Je lui résumais en quelques phrases le problème. Si tant est que l’on puisse simplement considérer la situation comme étant un problème. Pour ma part, je la qualifierai plus de crise que de problème. Au fur et à mesure de mes explications confuses, ses yeux se transformaient progressivement en deux globes parfaitement ronds de surprise, tandis que ses lèvres s’entrouvraient légèrement. Le choc, sûrement.

« Su-Suzymiya n’acceptera jamais ! S’écria-t-elle. Et, et puis… Uuh~ »

Elle secoua vigoureusement la tête, et afficha une expression plus résolue vers Koizumi.

« Cela va à l’encontre de tout ce qui a été décidé entre nos différents groupes ! Le statut Quo pourrait se rompre devant une telle…
- Je le sais parfaitement, Asahina. La coupa Koizumi. C’est pourquoi j’ai pensé à une solution très simple qui mettra, je pense, tout le monde d’accord. »

Il se tourna vers moi, et annonça, le plus simplement du monde :

« Ce sera Kyon qui décidera de la marche à suivre. »

Quoi ?

« Tu es le mieux placé pour décider, je te le garantis. Chacun de nos groupes – il désigna tout à tour Asahina et Nagato – souhaite jouer un rôle dans ta protection, ainsi que celle de Suzumiya. Le soucis, comme tu peux le voir, est que mes patrons cherchent pour je ne sais quelle raison à faire cavalier seul, mettant en péril l’équilibre entre les trois forces en présence. Cependant, et je pense que ce sera pour toi un avantage décisif, ces mêmes forces sont, par défaut, impuissante en ce qui concerne ton libre-arbitre. Oh, ils peuvent bien essayer de bluffer comme avec la présente lettre, mais ils savent pertinemment qu’il suffit que tu refuses pour que leur plan échoue. Mon rôle était de te convaincre d’accepter, en rentrant dans le bluff. Mais, comme tu peux le voir, j’ai malencontreusement échoué. »

Koizumi affichait un sourire satisfait qui tranchait sérieusement avec la déception prononcée de ses derniers mots. Mais, bizarrement, ce sourire me semble beaucoup vrai qu’à l’ordinaire. Et c’est un homme qui en voit souvent des sourires fictifs qui le dit.

« Nous en sommes donc au point où tu détermineras la prochaine marche à suivre. Bien sûr, et je pense que Nagato sera d’accord avec moi, il serait préférable que Suzumiya et toi soyez ensemble pendant les prochains jours, voir les prochaines semaines. Compte tenu de la menace, il ne serait pas bon de devoir diviser nos forces respectives. Chaque précaution est bonne à prendre. »

Je me tournai vers Nagato, qui me fixait sans expression. Elle acquiesça rapidement les propos de Koizumi.

« Donc… Si j’ai bien compris : Haruhi et moi allons devoir passer nos journées ensemble 24h sur 24, tandis que vous trois vous chargerez de nous surveiller et de nous protéger. C’est ça ?
- Ce serait la solution la plus efficace. La protection passive que nous appliquions jusqu’à présent ne semble plus d’actualité, malheureusement. Qui sait si, par la suite, ce ne sera pas Suzumiya elle-même qui sera la cible ? On n’a pas idée de ce dont ces gens sont capables. »

Si, j’en ai une petite idée quand même. Je te rappelle qu’il y en a un qui a essayé de me descendre.

Je soupirais. Ok, je comprenais que la situation était grave. Je ne suis pas idiot. Mais j’étais tout de même réticent à devoir prendre la décision moi-même. Je ne suis pas le héros dans cette histoire, moi. D’ailleurs, en parlant de héros…

« … Au fait.
- Quoi donc ? Me répondit Koizumi.
- Haruhi a-t-elle prévu quelque chose pour les prochains jours ?
- Pas que je sache… » Annonça Asahina.

Je respirais un grand coup. Apparemment, la situation reposait encore une fois sur mes frêles épaules… Ce n’est pas que je ne trouvais pas ça grisant ou excitant, loin de là, mais il faut me comprendre : Je sortais du coma, j’étais encore sous le choc de plusieurs révélations, et je me retrouvais propulsé sans rien comprendre sur le devant de la scène. Encore. Il s’agissait là d’une constante invariable. Peu importe la situation, je suis toujours l’homme qu’on laisse dans l’ombre jusqu’au dernier moment. Pour une fois, une fois seulement, j’aimerai que l’on ne me prenne pas de cours, et que je puisse prendre vraiment le temps de la réflexion. Oh, je l’avais le temps, mais a contrario, je me sentais terriblement pressé, stressé, par ses trois séries de regard. Koizumi ne pouvait s’empêcher de me sourire, bêtement je pourrais dire. Oh, je hais ce sourire. Mais je n’avais franchement pas le luxe de pouvoir m’énerver devant toi. Loin de là. Je l’ignorai. Asahina me suppliait de trouver une solution qui plaise à tout le monde. Si simple à dire. Ma chère Asahina, soleil de mon cœur, le regard humide par vos larmes me transperçait directement jusque dans mon âme. Pour vos beaux yeux, pour votre joli minois, j’aurais pu faire n’importe quoi. Mais n’était-ce pas là ce que je devais faire, justement ? N’importe quoi ? Je finis mon tour de salle sur Nagato. Geez, j’eus des frissons. Nagato ne me donnait pas l’impression de me regarder, c’était comme si elle me mettait à nu devant tous. La clarté de ses yeux… Elle me signifiait sa confiance, ni plus ni moins. J’eus donc devant moi, réunis : La Manipulation, le Désespoir, la Confiance. Je me sentais tout de suite mieux… Toute cette digression ne répondait pas à mon problème. Là encore, j’ai éludé la question. L’énoncé : Comment nous protéger, Haruhi et moi-même ? La proposition de Koizumi était clairement la meilleure. Il fallait que je nous réunisse au même endroit. Au lycée, il n’y avait aucun problème. C’était l’après-école qui nous dérangeait. Si l’on y réfléchit, les solutions étaient évidentes. Je devais allez chez Haruhi, ou Haruhi devait venir chez moi. Et l’un comme l’autre, c’était pour y vivre, pleinement, pendant plusieurs jours voir plusieurs semaines. Il ne restait plus qu’une seule grande interrogation : Comment j’allais faire pour… Ah !!!

« Nagato, je peux te demander quelque chose ?
- Oui.
- Tu peux ralentir ma guérison ? »

Asahina exprima vivement son inquiétude par un petit cri étouffé, tandis que Koizumi me regardait perplexe. Nagato, elle, ne bougeait pas alors que j’attendais sa réponse, déterminé.

« C’est possible. »

Elle était claire et limpide. Je n’en attendais pas moins de Nagato.

« Ok. Koizumi, quelle est la situation de ma famille en ce moment ? »

Koizumi claqua les doigts soudainement quand il entendit ma question.

« Oui… Je vois.
- Koizumi.
- Excuse-moi. Ta famille se trouve en ce moment même chez toi. Cependant, il est tout à fait possible que, par chance, elle puisse gagner dans les heures qui viennent un voyage extrêmement expansif et qu’elle décide d’en profiter, te sachant hors de danger.
- Je n’en attendais pas moins non plus. Très bien, voilà la marche à suivre. »





Je me trouvais assis dans un fauteuil roulant. Ma guérison ralentie, les médecins ne m’autorisèrent à sortir de leur très cher – en coût, heureusement que Koizumi prit en charge les frais – hôpital, qu’à la condition sine qua none que je prisse l’un de ces engins. Soit, je pouvais le comprendre. J’attendais donc, sereinement, dans le hall d’entrée. Ma mère, à l’instant, venait de partir pour signer mon bon de sortie. Je fus rejoins par Koizumi.

« Ta famille a l’air très heureuse.
- Evidemment. Ils apprennent que leur fils est complètement tiré d’affaire, mais en plus, ils reçoivent un courrier qui leur indique le gain d’un fantastique voyage autour du monde. A leur place, je pleurerai de joie, c’est sûr.
- Pas trop difficile de les décider à partir ?
- Non. Etonnamment, non. Je ne sais pas, peut-être qu’elle a un rapport avec ça, mais je les ai trouvé étrangement réceptifs à mes arguments. A croire que mon éloquence a grimpé en flèche pendant mon coma.
- A mon avis, quand tu lui as annoncé l’idée, elle a dû être si excitée qu’inconsciemment, elle devait souhaiter le départ de ta famille dans les plus brefs délais. »

Je soupirais.

« Excitée ? Franchement, je m’attendais à une tout autre réaction. Moins franche peut-être. Ou alors, un refus net et massif. Mais pas de l’excitation, ça non.
- Peut-être s’imagine-t-elle déjà dans le rôle de ton infirmière particulière ? »

Très drôle. Haha. Je suis mort de rire Koizumi.

« Ou alors, c’est son inquiétude qui parle. Continua-t-il. Camouflée, bien entendu. Nous savons bien qu’elle est du genre à prendre des chemins très détournés pour les sujets qui comptent vraiment pour elle. »

Oh, tu vas me faire croire qu’elle est timide ? Elle ?

« Peut-être bien. Mais qui sait ? Je me trompe peut-être. »

Je laissais Koizumi dans le silence. Peut-être avait-il raison. Haruhi n’était pas du genre à être directe quand il s’agissait de ses sentiments. Je repensais à la Saint Valentin pour m’en convaincre.

Perdu dans mes pensées, je remarquai pas l’absence de Koizumi. Il avait certainement dû partir suite à ma non-réponse, ennuyé. Bah, peu importe.

Après avoir signé mes papiers de sorties, ma mère revint. Elle avait dans les mains mon bon de sortie, ainsi que l’ordonnance pour mes futurs médicaments. Classique quand l’on sort de l’hôpital. Elle m’embrassa longuement sur la joue, exprimant alors toute sa tristesse de devoir profiter de ce – formidable – voyage sans moi. Elle relâcha son étreinte, puis appela mon père pour lui demander de venir la prendre, direction l’aéroport. Après l’avoir persuadée pour la centième fois au moins que cela ne me dérangeait pas le moins du monde, et que j’étais parfaitement heureux pour eux qu’ils puissent partir en voyage, je lui expliquai encore une fois que je m’étais arrangé pour que l’on me raccompagne à la maison. Je la rassurais aussi une énième fois sur ma capacité à m’occuper de moi-même en leur absence, et lui fit comprendre que, de toute façon, je ne risquais pas d’être seul pendant un long moment.

Après une dernière embrassade, elle se décida enfin à partir, me laissant seul dans le hall d’entrée de l’hôpital.

« Ta mère est déjà partie ? »

Haruhi venait d’arriver à mes côtés. Je voyais également dans ses mains un bon de sortie identique au mien.

« Je ne compte pas critiquer ta famille, mais ils pourraient tout de même reporter leur voyage le temps de ta convalescence.
- Impossible, Haruhi. Le voyage était gagné, ils n’avaient pas le choix. Soit ils partaient, soit le prix était perdu.
- On y peut rien, je suppose. »

Elle tourna la tête dans ma direction, un sourire bienveillant sur son visage.

« Je vais m’occuper de toi alors. Prépare-toi à en baver ! »

Hé, c’est moi le convalescent ici !

Le sourire bienveillant venait de se transformer en sourire façon 1 000 000 de Watts.

« Parce que tu crois que je vais te laisser paresser ! Le meilleur moyen de se remettre d’aplomb, c’est la rééducation sportive ! »

Je commençais déjà à voir les grosses failles de mon plan…

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MessagePosté: Sam 1 Mai 2010 18:29 
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Chapitre VII : Vivre à deux

Ma politique concernant ma vie privée était toujours la même depuis des années.
J’essayais toujours le plus possible d’être courtois et amical quand je recevais quiconque dans ma maison. Je pensais alors devoir faire preuve de la moindre des politesses, et n’oubliais toutefois jamais qu’il s’agissait avant tout d’un échange équivalent. En échange de mon savoir-vivre, l’invité se devait à son tour de respecter les règles de ma maison, les appliquer à la lettre, et ce jusqu’à son départ. C’était là, pour moi, la condition Number One pour une invitation réussie.

J’ai désormais totalement oublié ma précédente politique.

Haruhi n’était pas une invitée comme les autres. A cause de ma fierté, il était hors de question que j’agisse différemment de mon comportement normal. Je refusais pertinemment de paraître devant elle comme un… comme un lèche-cul. Je laissais volontiers ce rôle à Koizumi, qui était passé expert dans le genre. Non pas que je jouais les lèches-cul en temps normal dans ces situations, comprenez-moi bien. Simplement, devant Haruhi, j’avais le sentiment que ce genre de comportement courtois et poli ressemblerait à une immondice dont je n’ose même pas imaginer le résultat. Pour parler simplement : J’avais certainement peur de la décevoir, en un sens. Je n’arrive pas à croire que j’ai pu dire ça franchement.

On pouvait aussi prendre le problème dans l’autre sens. Imaginons cinq secondes que je me sois comporté en parfait gentleman dans ma maison, comment Haruhi aurait-elle réagi ? J’avais d’ors et déjà la réponse : Comme d’habitude. Où serait passé l’échange équivalent ? Aux oubliettes, voir pire. A quoi bon, alors, me comporter comme un dindon si je savais que le résultat final ne m’apporterait que ridicule et futilité ? Je pense que tout le monde peut saisir mon point de vue sans trop de problème.

J’avais donc décidé de me comporter comme d’habitude devant Haruhi. Même si elle devait vivre chez moi. Malheureusement, malgré toutes nos manipulations, malgré tous nos plans machiavéliques, j’avais l’impression que la majorité des membres de la Brigade avait oublié un tout petit détail, un tout léger petit détail.

Je vous le donne en mille : Haruhi est une fille. Je suis un garçon.

Je vais devoir vivre seul pendant une période indéterminée avec une fille sous mon toit !?

« Oh, ça va. Tu vas pas te plaindre. »

Haruhi s’exclamait alors qu’elle poussait la porte d’entrée de ma maison. Normalement, ça aurait dû être à moi de le faire, mais que pouvais-je y faire ? Aussitôt la porte déverrouillée, Haruhi s’était jetée dessus comme la misère sur le monde, me laissant en plan les clés encore dans la main. Je soupirai.

« Tu pourrais y aller un peu plus doucement… C’est encore chez moi, je te rappelle.
- L’important, c’est de rentrer ! Peu importe la façon. »

Je me frappai le visage. J’assistais à du Haruhi comme j’en assistais tous les jours. Sigh. Je m’avançais dans l’interstice de la porte avec mon fauteuil roulant, quand je me rendis compte que j’avais les avant-bras complètement tendus et endoloris. Pourtant, cela ne faisait pas une heure que j’étais installé dans cet engin.

« T’es faible.
- Prend ma place.
- Sans façon. »

Grr. Bien sûr, j’étais certain que tu t’en sortirais mieux que moi. C’était l’évidence même ; cette fille était extraordinaire. Athlétique, intelligente, courageuse, vive, inépuisable… jolie aussi. Sans oublier une volonté sans égale, et une potentielle résistance à la douleur à faire pâlir un vétéran de l’armée américaine. Je souvins de la fois où Haruhi se vantait d’être capable de jouer d’un instrument de musique avec un bras cassé par la seule force de sa volonté. Honnêtement, je refuse de prendre les paris sur sa réussite ou non à l’exercice.
Je n’oubliais pas non plus sa faculté à m’attirer sans arrêt des problèmes paranormaux à tour de bras.

« Bon, où je m’installe ? Ta petit sœur est partie en voyage non ? Dans ce cas, ça ne posera pas de problème si je prends sa chambre. »

Accompagnant le geste à la parole, Haruhi monta les escaliers avec ses bagages. Je la regardais monter quand je réalisai que je me trouvais encore sur le pas de la porte, comme un imbécile.

Alors que je l’entendais déjà se plaindre sur le manque d’espace offert par la chambre de ma sœur, je décidai pour ma part de circuler jusqu’au salon, où j’allumai la télévision. A ma déception, je tombai sur un match de baseball dont je ne connaissais pas les deux équipes. Je me rendis alors compte que la saison avait déjà commencé, et par la même occasion, que j’avais réellement passé un temps considérable à l’hôpital. Je laissais mes pensées vagabonder sur cette notion très fuyante qu’est le temps quand Haruhi déboula au rez-de-chaussée.

« Je vais faire les courses pour le repas de ce soir. Je reviens ! »

J’eus juste le temps de me retourner que je la voyais déjà courir dans la rue. Sigh. Ne pourrait-elle pas d’abord prendre le temps de vérifier le réfrigérateur avant d’aller faire des courses ? Sérieusement, je me demande parfois ce qui se trouve dans le cerveau de cette surexcitée.

Je me retrouvais donc seul chez moi, avec pour unique compagnie un écran de télévision. Je ne pouvais même pas jouir de la compagnie de Shamisen, le pauvre devait sûrement être pris en otage par ma petite sœur pour son voyage autour du monde. Je ne savais pas quelle attitude adopter : le plaindre ou l’envier ? Oh, quelle importance. J’avais suffisamment à faire avec ma propre situation. Enfin, je pouvais au moins profiter de ma relative tranquillité pour inspecter quelque peu les lieux.

Je trouvais ici et là des objets inconnus. Un vase, un tableau, ah, même une nouvelle lampe. Et tout autant d’appareils de télésurveillance planqués à l’intérieur. Il semblerait que les copains de Koizumi savaient y faire quand il ne fallait pas perdre de temps. J’en avais déjà eu la preuve à de nombreuses reprises, mais j’étais toutefois soulagé. Si ces appareils ont été placés, cela signifiait que les patrons de Koizumi avaient accepté le compromis que je leur avais offert. Je sais, ils n’avaient pas forcément le choix, mais cela me rassurerait quand même. D’une certaine façon, je me sentais en position de force.

Je continuais mon inspection, et repérai la plupart des appareils de cet étage. Il me restait celui du dessus, mais je préférais éviter de me mettre en position debout. Je ressentais encore des douleurs assez vives dans mon abdomen, signe qu’effectivement, Nagato savait aussi être très efficace. Enfin, là encore, je n’avais plus besoin de quelconques preuves pour m’en convaincre. D’après elle, ma guérison attendra encore 8 jours avant d’être complète. Encore donc 8 jours… J’espérais intérieurement très fort que toute cette histoire soit résolue avant cette date limite.

Au fait, j’y pense. Je n’ai toujours pas expliqué en quoi considérait le compromis que j’ai passé avec l’Organisation. En réalité, c’était très simple. A l’origine, seul Koizumi et sa bande d’esper devait s’occuper de moi et Haruhi pendant une durée indéterminée. Seulement, cela mettait en péril l’équilibre entre les factions représentées dans la Brigade SOS, ce qui provoquait un sérieux rictus à en croire mes collègues. Du coup, histoire d’arrondir les angles, j’ai du faire joué de ma position pour permettre à Nagato et Asahina d’assurer une part de la responsabilité de Koizumi. Je sais, ce n’était pas grand-chose, mais à en croire l’esper, cela permettait grandement d’apaiser les tensions entre les trois groupes. Et moi, dans toute cette histoire, je me retrouvais à jouer un rôle que je ne pensais jamais devoir accomplir de ma vie. Sérieusement « jouer de ma position » ? On croirait entendre un important homme d’affaire ou politicien.

Depuis combien de temps je divaguais avec mes pensées ? Je m’étais installé dans le canapé sans m’en rendre véritablement compte, après avoir fermé la porte derrière Haruhi. Allongé, je me sentais beaucoup mieux que dans n’importe quelle autre position, à mon grand bonheur. Si je m’écoutais, je piquerais bien une petite sieste…





Je sentais une odeur alléchante me titiller les narines. Une senteur profonde, forte. Réaction physiologique immédiate, mon débit de salive augmentait, et ma faim grandissait. J’ouvrais un œil pour me rendre compte qu’Haruhi se trouvait aux fourneaux, sifflotant alors qu’elle remuait quelque chose dans une casserole. Hum… Ca m’a l’air terriblement bon !

« Haruhi, tu prépares quoi ? »

Haruhi se retourna rapidement. Elle portait un apron, certainement celui de ma mère. Je remarquai rapidement la queue de cheval – sûrement pour cuisiner - dont elle s’était coiffée, qui lui donnait un air terriblement sexy ! Le combo apron + queue de cheval me faisait littéralement fondre, bien malgré moi. Oui, je suis un homme à fétiche, ne faites pas comme si vous ne l’aviez jamais remarqué. Haruhi me lança un regard réprobateur, mais finalement se ravisa. Elle semblait vouloir me dire quelque chose, mais ne trouvait pas les mots. Etonnant de la part d’une si éloquente dictatrice tyrannique et manipulatrice lycéenne.

« … ment ? »

Hein ?

« Tu me trouves comment ! Hurla Haruhi, dont la question ne ressemblait plus du tout à une question. Rah, tu pourrais au moins m’éviter de répéter ce genre de chose ! »

Sigh. Haruhi, tu n’es plus du tout mignonne quand tu te mets à me hurler dessus.

« Qu’est-ce que tu prépares, donc ? »

Je fis mine d’éviter la question, et revins sur le sujet qui m’occupait le plus : mon estomac.

« Un bœuf bourguignon. C’est un plat français avec une sauce à base de vin rouge. Tu verras, je fais ça plutôt bien. »

Je comprenais mieux pourquoi elle n’avait même pas pris le temps de vérifier le contenu du frigo. Je me doutais bien que ce genre de plat – que je n’avais jamais mangé, soit dit en passant – nécessitait des ingrédients qu’un japonais ordinaire ne possédait pas tous les jours. Je me demandais si la famille d’Haruhi était du genre à varier souvent ses menus pour que leur fille ait pu apprendre une telle recette.

« Ma mère aime bien varier de temps en temps. Trop de cuisine japonaise, ça devient ennuyeux. »

Ennuyeux, hein. Je vois. Apparemment, la famille d’Haruhi suivait la philosophie de leur fille. A moins que ce ne fut l’inverse. Bof, quelle importance. Haruhi se concentra à nouveau de son plat, l’assaisonnant comme elle le sentait. D’après le visage réjoui de la demoiselle, le bœuf bourguignon semblait à son goût.

Décidant qu’il devait encore mijoté quelques minutes, Haruhi en profita pour mettre la table, après que je lui ai désigné l’emplacement des divers couverts et assiettes. Cela me donnait une impression bizarre, commander Haruhi au doigt et à l’œil. Si je ne faisais pas attention, je finirais par y prendre du plaisir.

« Rêves pas trop ! »

Tout était finalement prêt. Nous passions à table, et Haruhi décida qu’elle devait s’occuper du service. Elle avait cuisiné le plat, donc selon elle, il en était de sa responsabilité de le servir. Je n’allais pas la contredire. Je mélangeai la sauce avec les pommes de terre, et goûtai enfin ce fameux bœuf bourguignon.

La surprise s’afficha sur mon visage.

« Hum ! C’est super bon !
- Vraiment !? Demanda Haruhi un grand sourire aux lèvres.
- Oui ! C’est fort en goût, mais c’est pas désagréable ! Et le bœuf est fondant…Je me régale ! »

Haruhi affichait un sourire satisfait.

« Tant mieux, tant mieux. »

J’enchaînais bouchée sur bouchée, ne me lassant absolument pas de la texture fondante du bœuf, ou de l’onctuosité de la sauce. Les pommes de terre étaient cuites à souhait, et le plaisir immense qui envahissait mon palais rendait tous les inconvénients à la venue d’Haruhi complètement obsolètes.

Le repas se passait agréablement. Nous discutions tranquillement de sujets banals, ce qui m’étonnait pas mal vu les deux personnes qui participaient à la dite discussion. D’ordinaire, Haruhi affichait la fâcheuse tendance à s’exciter comme une puce à propos de tout un tas de sujets paranormaux, alors que de mon côté, je faisais tout mon possible pour la raisonner au maximum et l’empêcher de faire des bêtises que je regretterais plus tard. Pourtant ce soir, je n’avais pas à m’atteler à cet exercice difficile. Haruhi se montrait très aimable… en un sens, ça me fichait presque la trouille.

Enfin, si je devais avoir la trouille à chaque fois qu’Haruhi se comportait bien, à quoi bon la fréquenter hein ?

« Kyon, j’ai parlé avec le reste de la Brigade. »

Ah bon ?

« Oui, je leur ai dit de venir demain. On est en pleine Golden Week, ce serait dommage de ne pas en profiter. »

La Golden Week, déjà ?

« Vu ton état, on ne pourra pas faire une seule recherche en ville. Alors, on fera une activité d’intérieur cette fois.
- Et qu’est-ce que tu nous prépares… ?
- Oh, pas grand-chose ! »

Ne me dis pas ça quand tu affiches ton sourire 1 000 000 Watts. S’il te plait, ne me dis pas ça quand tu affiches ce sourire-là !

« Haruhi. Commençai-je. Je te rappelle que mes parents m’ont confié la maison pendant leur absence. Je n’ai pas envie de la leur rendre dans un état lamentable à cause de l’une de tes activités !
- Oh, t’es vraiment pas drôle. »

Parce que tu comptais vraiment la mettre dans un état lamentable !!?

« Idiot. »

Haruhi détourna la tête, et commença… à bouder. Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire à la vison de cette fille dont les joues ont gonflés dû à la frustration.

« Hahaha~ Aie, mon ventre, mon ventre ! »

Mon éclat de rire réveilla ma blessure à l’abdomen. Génial. Haruhi jeta un regard vers moi, et se rendit compte qu’effectivement, je commençais à souffrir bien comme il fallait.

« Hé, ça va ? »

Je pouvais lire dans son regard qu’elle s’inquiétait sincèrement. Elle se leva rapidement, et se précipita vers un sac posé sur la table de salon. Elle en sortit un flacon contenant quelques gélules d’un médicament que je ne connaissais pas. Elle revint près de moi, me servit un verre d’eau et me tendit les gélules.

« Tiens, prends ça. Ca va calmer tes douleurs. »

Ok, t’as intérêt que ça marche…

Je lui fis confiance, et avalai les gélules d’une traite. La sensation d’un corps étranger se déplaçant dans mon anatomie me dérangeait dans un premier temps, mais l’immense soulagement qui me parcourut par la suite laissait la première impression au rang d’une douce caresse. Je n’avais absolument plus mal.

« … Tu m’as donné quoi ? Je ne sens plus rien.
- Vraiment ? »

Haruhi expira avec insistance.

« Yuki m’a donné ça. Elle m’a dit que les médecins lui avaient donné ça au cas où tu avais mal. Ces médecins, ils auraient pu me donner ça en personne plutôt que de faire de Yuki un vulgaire coursier. »

Non, je ne crois pas que les médecins auraient pu te donner ce médicament, Haruhi. Je n’avais jamais entendu parler de pilules capables d’annihiler la douleur instantanément. Cela ne m’étonnerait absolument pas de savoir qu’en réalité, je venais simplement d’absorber quelques nanomachines fabriquées par Nagato elle-même.

En tout cas, c’est efficace. Nagato, tu deviendrais riche si tu vendais ce truc. Enfin, à défaut d’argent, tu as tous mes remerciements.

« Tu as encore faim ? Si non, je vais commencer à débarrasser. »

Haruhi s’exécuta quand je secouai la tête. Je voulais l’aider, et commençait donc à prendre les couverts quand elle m’interrompit.

« Laisses ça. Tu vas tout renverser, et en plus, je t’ai dit que je m’en occupais. Ne commences pas à contredire ton chef de brigade sous prétexte que tu es diminué. »

D’un air faussement contrarié, Haruhi reprit sa basse besogne. Wow, je n’aurais jamais cru que je dirais un jour une telle phrase. Tout arrive dans la vie.

« Arrêtes de rêvasser, idiot ! Bouges de là, tu me gênes. »

Je m’exécutai. Avec mon désormais fidèle fauteuil roulant, je dirigeai vers le salon, laissant alors Haruhi seule dans la cuisine. Ca m’ennuyait de l’admettre, mais j’étais contrarié. A mi-chemin, je m’arrêtai, et fis demi-tour avec ma monture.

« Haruhi… »

Haruhi s’arrêta un instant de mettre les assiettes dans le lave-vaisselles, et semblait attendre le reste de ma phrase. Je ne voyais pas son visage.

« … Merci. »

Elle recommença alors à déposer les assiettes, comme si de rien était. Je soupirai, un léger sourire aux lèvres. Je repartis en direction du canapé, quand j’entendis un léger murmure dans mon dos. Si j’en croyais mes oreilles, je jurerai avoir perçu :

« Idiot va… »

Je n’arrivais pas à contrôler le sourire qui s’étirait infatigablement sur mon visage.


Après le repas, Haruhi décida que nous devions passer un peu de temps dans le salon, pour digérer. Je voulais bien la croire, mais la fatigue commençait à se faire ressentir. L’un comme l’autre, nous étions épuisés. Haruhi tentait bien de faire illusion quelques instants, mais je me chargeais vite de lui remettre les pieds sur terre :

« Haruhi, je ne suis pas le seul à sortir de l’hôpital. Tu souffres de surmenage, alors tu vas me faire aller faire comme moi : passer une bonne nuit de sommeil. »

Haruhi me montra une expression septique, trahissant sa complète non-adhésion à mes propos. Elle roula des yeux, avant de soupirer comme j’aurais pu le faire.

« Ok~ si tu veux. Mais cette histoire de surmenage, c’est vraiment n’importe quoi. Comment je pourrais être surmenée en n’ayant rien fait d’autre que te regarder dormir !? Ce n’est pas logique ! »

Sigh. Haruhi, tu ne te rends même pas compte de l’état dans lequel tu es. Tu as des poches terribles sous les yeux, et tes paupières commencent à se fermer toutes seules. Le pire dans tout ça, c’est que je sais que c’est à cause de moi que tu te retrouves dans cet état. Alors…

« On s’en moque de la logique, Haruhi. Tu es crevée. Je le suis aussi. Allons nous coucher. »

Je me dirigeai vers les escaliers quand je sentis que mon fauteuil était retenue. Haruhi s’était levée du canapé, et agrippait les poignées.

« JE décide quand on va se coucher. »

Haruhi avait bien insisté sur le « je ». J’attendais la suite, même si j’étais plutôt confiant sur son contenu. Pour preuve, Haruhi regardait sa montre, puis annonça avec force :

« Il est l’heure d’aller dormir. Kyon ! Allons nous coucher ! »

Et voilà… Par moment, Haruhi était très prévisible, surtout dans ce genre de situation. Je crois qu’elle préfèrerait tout plutôt que de perdre ce sentiment de pouvoir me diriger et régir ma vie dans ses moindres détails. Là encore, j’en avais eu un parfait exemple, mais je n’y prêtai pas attention.

Haruhi m’emmena jusqu’aux escaliers. Le fauteuil pesait trop lourd pour qu’elle puisse nous soulever jusqu’à l’étage ; je lui fis signe d’attendre un instant. Je me levai, et Haruhi s’empressa de fixer le moindre de mes mouvements, inquiète. Je la rassurais immédiatement.

« Ca va. Les effets de ta pilule sont encore là, je devrais pouvoir monter les escaliers sans trop de problèmes. »

C’était vrai. Je pouvais effectivement me déplacer sans trop souffrir, ce qui était une grande amélioration par rapport à ma sortie d’hôpital. Les pilules de Nagato devaient vraiment être magiques.

Nous montâmes donc à l’étage, et je pus me rendre compte au premier coup d’œil qu’ici aussi, un certain nombre d’objet avaient été soit bougés, soit remplacés par d’autres. Le travail de Koizumi, sûrement. Enfin, j’attendrais son explication sur une chose tout de même : Il ne pouvait pas mettre ses appareils dans des objets se trouvant déjà dans ma maison plutôt que foutre le boxon ? Haruhi passa à côté de moi, et se dirigea vers sa désormais chambre temporaire. Elle me jeta un regard signifiant « Tu ouvres la porte dans les cinq prochaines minutes, et tu es un homme mort », et disparut de mon champ de vision, me laissant seul dans le couloir. Je décidai de faire de même, et ouvrit la porte de ma chambre.

A première vue, rien ne semblait différent. Chaque chose était à sa place, et je remerciais Koizumi d’avoir au moins respecter mon intimité. J’espérais qu’il y en avait fait de même avec la chambre de ma petite sœur, sinon il risquait très gros. Et j’étais certain qu’il le savait.

Je me changeais rapidement en une tenue plus adéquate pour dormir, même si mon plâtre me gênait plus ou moins pour enfiler les manches. Ce machin ne me faisait ni chaud ni froid jusqu’à présent, même pour manger, mais là, c’était une autre paire de manche. Sans mauvais jeu de mots. Je suis sérieux.

Je réussis enfin à enfiler mon pyjama, me décidai à aller faire ma petite toilette du soir. Je retrouvai Haruhi dans la salle de bain, occupée à se laver les dents.

« Aben dune segonde ‘é pésk ‘i’i »

Craches, et parles après.

Haruhi cracha le dentifrice, puis se rinça la bouche.

« J’ai dit : Attends une seconde, j’ai presque fini. Bon, j’ai fini, donc on s’en moque de ce que je viens de dire. A ton tour, je dois me passer de la crème. »

Ainsi, Haruhi et moi partagions la salle de bain. Je me lavais les dents, et zieutait de temps en temps vers ma colocataire. Elle se passait en effet de la crème hydratante sur le visage, en faisant bien attention à ne pas s’en mettre plein les yeux. Je me sentais un peu privilégié d’assister à une telle scène. Je me concentrais à nouveau vers le miroir et remarqua certaines choses qui n’étaient pas à moi près du lavabo. Dans un verre se trouvaient la brosse à dent qu’Haruhi venait d’utiliser, ainsi qu’un tube de dentifrice, et un rasoir.

L’image d’Haruhi entrain de se raser les jambes éclata dans mon esprit.

Je rougis instantanément.

« Oui. Je me rase les jambes, Kyon. »

Haruhi avait certainement remarqué mon regard prolongé vers son rasoir. C’était soit ça, soit elle lisait mes pensées. Je préférais la première solution. Pour mon intérêt.

« Je n’ai pas envie de paraître négligée. C’est tout. Ne t’imagines pas des choses, ok. »

Je ne m’imaginais rien du tout, Haruhi. Promis.

Je oubliais le rasoir – jaune, soyons précis – pour me refocaliser sur mon brossage de dents. Je commençais à en avoir assez, aussi crachai-je le contenu de ma bouche directement dans le lavabo.

« Tu pourrais faire ça plus délicatement. »

Roh, ça va.

J’avais fini. Je souhaitais bonne nuit à Haruhi, et sortit de la salle de bain, direction le royaume des songes.




« Du Collège de l’Est, Haruhi Suzumiya. Les humains ordinaires ne m’intéressent pas. S’il y a des extraterrestres, des voyageurs dans le temps, des démons ou des espers ici que ceux-là viennent me parler. C’est tout ! »

Qu’est-ce qu’elle raconte… Attends, je me souviens de ce truc là… Oui, c’est ma première rencontre avec Haruhi. Elle y était allée fort ce jour là… Le jour où tout a commencé, en fait.

« Qu’est-ce que tu fous ?!
- J’ai trouvé !
- Trouvé quoi ?
- Mais pourquoi, pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ?
- Pensé à quoi ?
- S’il n’y en a pas, je vais en créer un !
- Créer quoi ?
- Un club ! »

Oh, ça… Douloureux souvenir. L’arrière de mon crâne me fait mal rien que d’y repenser. Je n’arrive pas à croire que je venais d’assister aux prémices de tout ce qui m’a occupé l’année dernière. C’est si loin maintenant…

« Pas d’inquiétude, je viens de trouver le nom !
- Dis toujours.
- Brigade SOS ! »

Ah… Je crois que je n’ai jamais été aussi dépité que ce jour là. La Brigade SOS, hein. Franchement pas le nom le plus engageant quand on en connaît le sens… Mais, on s’y fait, au final.

« Rejoindre ce club ne me pose pas de problème, mais… quel est son objectif ?
- Je vais te révéler les activités de la Brigade SOS. Il s’agit de… trouver des extraterrestres, des voyageurs dans le temps, des espers et s’amuser avec eux ! »

Ha ha ha ! Premier choc à retardement. Si j’avais su à l’époque qu’elle avait réussi… Bof, ça n’aurait certainement rien changé. C’est juste que d’y repenser, je me rends compte à quel point Haruhi pouvait être effrayante de précision… Pourquoi moi, alors ?

« Dis moi, as-tu déjà réalisé à quel point ton existence sur cette planète est insignifiante ? Moi oui. Je n’oublierais jamais. »

… C’est à ce moment là que je me suis rendu compte de la faiblesse derrière le masque d’assurance d’Haruhi. En fait, elle n’était pas si différente de tout le monde, et c’était là sa faiblesse. Tout ce qu’elle voulait, c’était vivre une vie différente des autres. Ni plus, ni moins… Revoir ce moment me rappelle qui est Haruhi, avant d’être Dieu, ou une explosion de données, ou même une distorsion temporelle. Depuis ce jour, je me pose une question, Haruhi : Pourquoi tu m’en as parlé ? Qu’est-ce qui t’as décidé ?

« Je veux les revoir… dans l’ancien monde !
- Je ne te comprends plus. Tu disais que tu t’ennuyais dans cet ancien monde, non ? Tu ne voulais pas qu’il se passe des choses intéressantes ?
- Oui, tu as raison. Tu sais Haruhi… Les expériences que j’ai vécu ont été très instructives. Tu n’en as sans doute pas conscience, mais le monde tourne autour de toi. Tu n’en avais pas conscience, mais le monde commençait à tourner dans le bon sens. »

Non, pas ça…

« Quoi ? »

Je n’ai pas envie de revoir ça… ?

« En réalité, ce sont les queues de cheval qui m’excitent.
- Hein ? »

Sérieux, non… C’est gênant là…

« La queue de cheval que tu portais au début était belle à en mourir !
- Tu délires ?! »

Et je l’embrasse… Qu’est-ce qui m’a pris ? Pourquoi je dois revoir ça ! Je suis entrain de rêver, les rêves, c’est fait pour être reposant ! Ne m’obligez pas à me replonger dans ce moment là, j’avais réussi à… A quoi d’ailleurs ? A sauver le monde ? N’importe quoi, je sais que ce n’est pas ce qui m’a motivé à cet instant. Alors quoi ? A trouver ce qu’Haruhi représentait pour moi ? N’importe quoi encore ! Je ne le sais toujours pas ! Alors arrêtez ça !

Je tombai à la renverse. Mon regard se retrouvait là, à fixer mon plafond comme dans un état second. Une étrange impression de déjà-vu m’envahit… J’entendis un bruit étouffé, comme quelque chose qui serait tombé sur le sol. J’avais besoin de me passer de l’eau sur le visage.

Je sortis de ma chambre, et me retrouvai nez à nez avec Haruhi. Je devenais rouge comme une pivoine en repensant à mon rêve, et je vis qu’elle était dans le même état que moi. Dans un silence gêné, nous restâmes là pendant ce qui me semblait être une éternité. Haruhi brisa alors le silence.

« Mauvais rêve ? »

Pas vraiment… je crois ?

« Moi, j’en ai fait un drôle. C’était… bizarre. »

Je remarquai qu’elle évitait de me regarder dans les yeux.

« Je vais me passer un peu d’eau sur le visage, et je retourne me coucher. »

Elle s’enfuit vite dans la salle de bain. Je restais debout devant la porte, perplexe.

Oh, trop compliqué pour le moment, je retourne me coucher…

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